TRAVERSEE - Regards sur une résidence d'architecture à Sauveterre-de-Guyenne 2/2

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« Nos trottoirs sont d’époque, on marche sur la route. Nous allons chez ma coiffeuse Stéphanie, rue Saint-Léger. [...] Ici, il faut parler. Quand nous sommes arrivés, je faisais le marché rapidement. Mon mari m’a dit : "ici, il faut prendre le temps de parler avec les gens" . Stéphanie est femme de viticulteur : nous parlons notamment des vendanges. Elle est présidente de l’association des commerçants et se démène beaucoup. La rue Saint-Léger est la plus froide de Sauveterre, je ne saurais dire pourquoi, un courant d’air passe dans cette rue. »

Françoise habite un des points les plus hauts de Sauveterre. Elle y a acheté par hasard une maison en pierre avec son mari en 1983 : ni l’un ni l’autre n’étaient de la région. Françoise est bien d’ici désormais : son mari était premier adjoint, elle s’est investie dans l’association « Les Amis de la Bastide ». Mais, maintenant, sa préoccupation première est de s’occuper de sa belle « maison girondine », en campagne. Deux fois par semaine, elle descend au bourg acheter un polar à la librairie ou de la brandade chez le boucher.

Pour elle, à Sauveterre, les commerçants sont sympathiques et on y trouve tout ce dont nous avons besoin. Pourquoi aller ailleurs ?

Françoise G.©soplo rue Saint-Léger (3)©soplo

Nous avons organisé un moment convivial de débats collectifs réunissant une quarantaine d’habitants. Sur de grands panneaux, les affichages se donnaient à lire des deux côtés. Une face présentait le « recueil des itinéraires » évoquant par des textes, des photos, des cartes et des enregistrements sonores, les trajets que nous avions suivis, guidées par les habitants. L’autre côté exposait le « mur des prérogatives sauveteriennes », révélant les idées de changements envisagés par les habitants.

Lors de cette table-ronde, nous avons lié ces deux volets de notre résidence en associant revendications et lieux découverts lors des arpentages. Des tablées se sont formées pour réfléchir à des thématiques ou des lieux spécifiques : la place de la République, la revitalisation des anciennes communes, la vie commerciale et artisanale de Sauveterre...

Cette table-ronde a affirmé le désir de débattre collectivement de Sauveterre à Sauveterre.

TABLE-RONDE
les tablées de réflexion©Chloé Bodart
présentation
débat entre habitants -
de nouvelles prérogatives pour
-
” COLLECTIF
Créer un évènement en plein air une fois par an dans un des anciens bourgs (Saint-Léger, Saint-Romain, Le Puch).
prérogative sauveterrienne
du « r ecueil des itinéraires »©Chloé Bodart
©Chloé Bodart
Sauveterre
©Chloé Bodart
8 LIEX
0 50 100 200 m 1 2 5 3 4
DE RENCONTRES
D670 D670 D670
D230 D230 D129 D129 D129 D139 D139 D672 D672 D17 D17 D672
D230 D671 D671 D671 vers Langon versGornac vers Castelmoron-d’Albret vers Libourne vers Blasimon vers Blasimon versSoussac 0 0.5 1 2km 1 6 8 7
D670 D670
D672

Les itinéraires parcourus ont formé sur la carte des points de croisement, révélant des lieux où nous nous sommes rendues, à plusieurs reprises, guidées par des habitants différents.

8 lieux, sur les 13 points de croisements identifiés, se sont démarqués : ils proposent des accroches complémentaires du territoire, faisant surgir une mémoire commune ou appelant à de nouvelles donnes.

Nous avons implanté matériellement le récit de ces lieux au sein de Sauveterre sous forme d’affichages. Peinture au sol symbolisant sur le macadam l’ancienne voie ferrée, panneaux de bois enveloppant une tête de pont au-dessus d'une rivière... Les affichages, intégrés à leur environnement, ont pris des aspects différents adaptés à chaque configuration géographique.

Au centre-bourg, l’inévitable place centrale, la salle communale de SaintRomain, un ruet fleuri, une porte de la Bastide et la petite gare ont pris récit. Ces cinq affichages sont autant de propositions d'un vivre-ensemble : une halle en fer forgé ou un espace en plein air dynamisé par une fontaine en coeur de place, des projections cinématographiques à Saint-Romain, un développement de l’aménagement pour l’accueil des cyclistes...

Les trois lieux d’affichages restants sont situés à l'extérieur du centre-bourg : à Saint-Léger, Le Puch et Saint-Romain. Les commerces, les écoles, les habitants se sont recentrés vers la Bastide. Les récits qui s'y rapportent questionnent les disparitions et appellent à réactiver occasionnellement des temps collectifs adaptés.

Sur chacune des huit créations, une boussole « À voir aussi » indique l’affichage situé à proximité. Tous les chemins mènent à la place de la République. Sur chaque affichage, nous avons indiqué combien de kilomètres, de pas ou de mètres à vol de palombes nous sépare de ce lieu de vie incontournable.

Aucune « traversée » des affichages n’est imposée : journal-carte à la main, chacun trace son itinéraire ou bien le récit affiché se découvre, sans protocole, au détour d’une rue.

TRAVERSÉES TRAVERSÉES
Ces endroits symboliques nous avons voulu les faire parler.

Exposer les données recueillies sur Sauveterre n'était pas le seul objectif de notre résidence.

Dans le cadre de la dynamique collaborative centrale dans notre projet, nous avons également associé les habitants à la conception des affichages. Vous découvrirez dans les pages colorées ces temps d'élaboration collective, ainsi que les moments d'échanges institués une fois le travail abouti.

Au sommaire :

• Atelier à la RPA

• À distance

• Atelier à l’ESAT du Puch

• Atelier avec le collège R. Barrière

• Radio au 308

• Déambulation

COLLECTIF
“ ”
COLLECTIF
Plus d'animations culturelles comme, par exemple, des concerts et des résidences à la salle Simone Veil. prérogative sauveterrienne

ATELIER

à la RPA

Les midis de notre résidence, nous mangions à la RPA. Les résidents, la plupart des résidentes, parlaient de menus détails de la vie quotidienne avec, souvent, beaucoup d'humour.

Ces manières de faire récit de soi, nous nous en sommes servies en ateliers : Marie racontait un itinéraire parcouru, présentait le guide et proposait des jeux d'association d'idées à l'écrit amenant le récit oral. Avec Manon, chaque participant a inventé des typographies de lettres à partir de patrons. Vous retrouvez ces lettrages créés dans les titres de cette publication : le « u » de « Sauveterre » ou le « m » de « Déambulation » en sont des exemples.

nuages de mots en cours©soplo

créations typographiques©soplo

sauveterrienne

augmenter le nuage de mot commencé par un autre©soplo

dessiner avec une grille et une règle du jeu©soplo

Des trottoirs refaits et des endroits de promenade. prérogative
COLLECTIF

RÊVE D'EA RÊVE DE FER FORGÉ

L’eau jaillit en cœur de place, réveillant la nymphe communautaire des lavoirs et des fontaines, veilleuses historiques des intersections vivantes de Sauveterre. Cette souterraine habitante des caves renaît à la vue de tous sans l’emportement de l’inondation.

Graine d’avenir, cette fontaine de fraîcheur sème table de pique-niques, bancs, jardins partagés et terrasses de café éployées, accoste les chalands à l’ombre des feuilles et les invite à prendre rendez-vous avec la place en sus du mardi.

À cette source s’épanchent également les impétueux : une balle passe de mains en mains et des essoufflés, en danseuse, appuyés sur leurs guidons, font la ronde.

Sauveterre joue les atouts de l’entre-deux, de l’urbain métissé par une vie de village.

Qui ne songe à un nid de plumes pour être douillet ensemble ?

Une halle en fer forgé, abreuvée en électricité grâce à la magie du photovoltaïque, ébroue sa parure végétale place de la République.

À l’intérieur, débats citoyens, vocalises d’une chanteuse connue ou événements commerciaux se relaient. Une serre, placée à un angle de ce grand repaire, s’associe à cette ardeur collective. Empli d’allées et venues, ce nid de plumes couve les envolées : ici, avant de se concrétiser dans la ville, se forgent les rêves communs.

TRAVERSÉES 1
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

Les grilles de loto s’achètent comme des tickets de cinéma avec le rêve au cœur d’une fin intrigante ou joyeuse. Une famille, à la main gourmande, en commande vingt, espérant gagner le coq. Les victuailles apportées s’entassent à la vue de tous. Adultes et enfants s’assoient à deux doigts d’épaules et un silence de foule aux aguets lisse les derniers rires.

Tirage, envolées de maïs et lots gagnés passent de mains en mains : le loto bat son plein et cartonne de sympathie.

Les grilles s’emplissent de grains de maïs et la densité des heures s’écoule dans le sérieux du jeu. Des exclamations annoncent un carton plein, mais le cou du coq repose toujours sur une cuisse de jambon apportée par le paysan voisin. L’attente prolongée tient éveillées les tablées intergénérationnelles.

Qui aura le coq ?

Vous quittez la Bastide, encore tout égayé de vos rencontres du marché et filez rue Saint-Romain. Une ceinture en cuir, un pot de miel et des romans policiers empruntés à la Graineterie alourdissent votre bras, mais vous lambinez sur le trottoir : vos yeux s’attardent sur la façade pierreuse, un balcon en fer forgé et une hauteur sous toiture accordés à l’architecture de la Bastide. Cette harmonie restaure en vous un désir de flâner, mais votre pied, pris dans une ornière, vous oblige à faire volte-face. Vous êtes surpris : le trottoir gauche de la rue Saint-Romain n’a plus cette joie de l’habité.

Semi-abandonnée ou fraîche d’une rénovation, la rue Saint-Romain fait double jeu.

Pourra-t-elle, un jour, assumer ses deux profils et se regarder de face ?

DO U BLE FACE TRAVERSÉES 2
CARTON P LEIN
photographie ©Arthur Pequin pour le 308-MA

À DISTANCE

Suite au confinement de novembre, nous avons dû interrompre notre séjour à Sauveterre où nous ne pouvions plus proposer de temps d'échange avec les habitants. Nous sommes revenues au début de la nouvelle année.

Pendant ce temps d’absence, nous avons continué notre résidence à distance. À l'intérieur du journal local « Les échos des cités », nous avons glissé une carte postale représentant un endroit de Sauveterre riche d'idées de changement : chaque Sauveterrienne ou Sauveterrien était invité(e) à y noter ses préconisations pour le lieu représenté. Une émission, diffusée sur Radio Entre deux Mers, a présenté les témoignages recueillis et donné la parole à distance aux habitants qui nous avaient amenées à cet endroit.

Nous avons réitéré l'expérience autour de deux lieux différents. Ainsi deux émissions de radio ont vu le jour : l'une prenant pour thème la place de la République, l'autre ouvrant des réflexions autour de l’entrée de la ville près de la porte Lafont et de « la petite gare ».

-
recto de la carte postale de la « petite gar e »
©soplo

les cartes reçues pour la place de la République©soplo

prérogative sauveterrienne

une proposition pour la « petite gar e »©soplo

une proposition pour la place de la République©soplo

Une signalétique à la piste cyclable pour indiquer camping, hôtel, commerces et les ruets à emprunter.
COLLECTIF

TRAVERSÉES

TRAVERSES DE VIE FERRÉE

Wagons, voyageurs, fumées, sifflements, billets, banquettes, locomotives ont disparu. Par l’entremise des voies, les uns et les autres avaient l’occasion de se retrouver, cabas vides à la main, en-dehors du célèbre mardi matin, jour de marché.

Aujourd’hui, la cave coopérative implantée sciemment à quelques pas de la gare a avalé les bâtiments ferroviaires : les rails aériens remplis de raisins juteux ont le roulement des trains filant jadis vers Eymet, Monségur ou Bordeaux.

Aujourd’hui, les poids lourds se désarticulent pour entrer dans Sauveterre et sur sa cartographie, les cycles filent en une myriade de petits points.

Les vélos, montés sur la voie laissée libre, ont remis sur les rails cette traversée de paysage.

Cette halte cycliste, aux allures de lampisterie, témoigne d’une vie disparue, mais aussi de l’éclosion de circulations nouvelles.

Pour les accompagner, manque-t-il à cet emplacement un parcours de santé ou un chemin de randonnée donnant place aux piétons ? Des signalétiques, une carte et un espace plus accueillant pour recevoir les pelotons de cyclistes ?

Ou, dans une inspiration futuriste, un train à lévitation magnétique propulsé par un moteur d’avion ?

VOIE FERRÉE TRAVERSÉE 3
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

LA QINCAILLIÈRE...

...tenait boutique avec le forgeron.

Les habits se vendaient au sein de cette grande bâtisse au double escalier.

Au numéro 23, la première mobylette se dégotait entre les articles de chasse à la palombe.

Le copain de la station, les enfants du boulanger, de l’épicière, du forgeron escaladaient les pierres en contre-bas de la porte Saubotte ou faisaient rouler leurs petites voitures sur les bordures du trottoir.

Les mille bruits de l’affairement d’une vie de commerces ont pris le large, ont glissé sous l’arche de la porte pour résonner un peu plus loin, dans la zone artisanale ou commerciale.

Le froissement d’un oreiller sur lequel se pose une tête, le tintement d’une fourchette sur une table, le silence d’un salon lumineux habitent désormais les anciennes boutiques.

Dans un futur proche, à défaut de sonorités métalliques d’un acier martelé, des rosiers grimperaient sur les bâtis adjacents de la porte Saubotte et murmureraient un bienvenue à chaque badaud. La réfection de la chaussée obligerait au ralentissement et formerait un îlot piétonnier précieux rappelant le cloisonnement des remparts.

Le chemin de ronde élargi, renouerait, par le végétal, le lien historique entre les quatre portes et appellerait à la promenade. Tout en haut de la porte, nous prendrions le vent et le large en observant, réjouis de cette métamorphose réussie, les quatre coins de Sauveterre.

TRAVERSÉES 4
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

ATELIER

à l'ESAT du Puch

Au Puch, une ancienne commune rattachée aujourd’hui à Sauveterre, un ESAT1 a élu domicile. Avec quatre salariés ayant des déficiences visuelles ou psychiques, nous avons imaginé, sur trois demi-journées, des affichages pour la rue des jardiniers, l’antenne-radio, l’ancienne voie-ferrée et l’église Saint-Léger.

Notre approche, personnalisée, mettait l’accent sur le toucher, l’oral et la collaboration entre pairs.En atelier d'arts plastiques, les participants ont réfléchi, à partir de photographies des lieux travaillés, aux couleurs, aux formes et à la typographie de chacun des affichages.En atelier d’écriture, chaque salarié a composé un poème oral à partir d’une arborescence de mots, des rêves de changements recueillis et d’extraits sonores enregistrés lors des itinéraires parcourus avec les habitants.

Ces ateliers ont permis à chacun de s’interroger sur son territoire d’emploi et sur son lieu de vie.

1 Établissement et Service d'Aide par le Travail repérage des formes sur la carte©soplo
des
sauveterrienne écriture orale©soplo trouver la bonne couleur©soplo composition des formes©soplo COLLECTIF
Installer pour les personnes malvoyantes des panneaux lumineux en
braille ou
signaux sonores. prérogative

Rigole mousseuse, Palmier derrière un muret de pierre, Jardinière sur une boîte aux lettres, Plumeaux roses de feuilles de graminées, Poteau électrique au port de saule pleureur, Tronc blanc de bouleau élégant, Bambous et herbes folles, Façades couvertes de lierre, Fenêtres sur rue,

Et si cette « petite rue qui descend » exhalait à l’avenir toutes ses senteurs ?

Quelques mauvaises herbes admises de tous, affleureraient des bacs partagés fleuris par les résidents. La rue repavée, embellie de pousses, envelopperait de ses lampadaires flambant neufs brindilles et amoureux nocturnes.

Les enfants d’autrefois, chocolatine à la bouche, empruntaient ce ruet pour contourner les voies plus fréquentées. Comme eux, les vélos auraient le goût du calme végétal et éviteraient la grande rue La Font pour s’acheminer vers les arcades de la place de la République.

Détour incontournable, les cyclistes poseraient le pied, les passants ouvriraient leurs mirettes, attentifs à la vie même de cette Bastide incarnée par cette petite rue, la rue des jardiniers.

TRAVERSÉES 5
LA « PETITE R U E QUI DESCEND »
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

DE SAINT-LÉGER...

...tourne autour des peupliers du bord de l’eau, ondoie en plis sur la Vignague et réactive, par quelques pierres oubliées, l’image d’un moulin à eau : un souffle, aux senteurs de céréales moulues ou de bois coupé par l’ancienne scierie, émerge de la rivière.

La brise traverse la pelouse de l’ancienne auberge en contre-bas de l’église et, prenant l’aplomb d’un vent, cueille les souvenirs à travers champs : ici, une course à la valise où, au sortir d’une barrique, apparaissent des déguisés ; là, un chapiteau abrite les tablées et les danses d’une fête locale Dans le bourg, la sonneuse quitte sa maison, avance sur la route au milieu des joueurs de piastre et chemine vers l’église pour faire carillonner midi. Les enfants la suivent et de leurs menues mains poussent la porte rouge, agrippent la corde et s’y pendent pour faire vibrer le battant sur le métal de la cloche. Dans le tintement de l’heure du repas, le vent s’engouffre dans les branches des arbres fruitiers emportant l’âme de Saint-Léger vers le bourg de Sauveterre.

La Vignague déborde, baigne la vallée et coupe la route juste après le pont. Le vent s’endort sur les tuiles des maisons traversantes devenus gîtes, puis s’ébroue jusqu’au clocher. De l’église, il ne reste que le chœur, figé dans un temps révolu. Juste à côté, un verger de pruniers...

Aujourd’hui, où est-il cet abri des possibles où les langues se délient ? Imaginons-le. Trois fois l’an, protégés d’une ondée ou d’un rayon ardent, quelques Sauveterriennes accompagnées de Sauveterriens se réunissent, s’assoient sur des transats ou des chaises de jardin et regardent un film projeté en plein air. Grange moderne, ce refuge ouvert sur l’extérieur a trouvé place à côté des tilleuls, à l’endroit des kermesses d’antan.

L’Â M E VENTEUSE
TRAVERSÉES 6
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

ATELIER

avec le collège R. Barrière

Avec une classe de 4ème, nous avons créé des prototypes d’affichage singuliers pour quatre lieux du centre-bourg de Sauveterre : la rue Saint-Romain, la porte Saubotte, la petite gare et la place de la République.

Cette journée d’ateliers a débuté par la prise de photographies instantanées des lieux d’affichage.

Ateliers littéraires et plastiques ont permis de définir un inventaire commun de mots, de formes, de couleurs à partir des photographies réalisées. L'inversion des groupes a créé des passerelles entre les ateliers : les uns ont écrit à partir de la conception plastique des affichages, et, inversement, les autres se sont saisis des écrits réalisés pour choisir les formes et les couleurs.

Par ces ateliers, les collégiens ont participé à la chaîne de création en dialoguant avec les autres habitants par le biais de la matière recueillie (arpentage, enregistrement sonore, photographie, texte écrit, carte...).

présentation des affichages créés en atelier©Manuel Magnani

prérogative

” Réactiver le cinéma dans la salle des fêtes de Saint-Romain.
COLLECTIF
sauveterrienne départ pour la visite des lieux©soplo association de couleurs avec le nuancier©soplo texte en cours©soplo

CARTE DE P AROLES

Place de la République

« Une halle en fer forgé, abreuvée en électricité grâce à la magie du photovoltaïque ébroue sa parure végétale. »

Rue Saint-Romain

« Les grilles de loto s’achètent comme des tickets de cinéma avec le rêve au cœur d’une fin intrigante ou joyeuse. »

Petite gare

« Les vélos sont montés sur la voie laissée libre, ont remis sur les rails cette traversée. »

Porte Saubotte

« Les mille bruits de l’affairement d’une vie de commerces ont pris le large, ont glissé sous l’arche de la porte pour s’implanter un peu plus loin, dans la zone artisanale ou commerciale. »

Rue des Jardiniers

« La rue repavée, embellie de pousses envelopperait de ses lampadaires flambants neufs brindilles et amoureux nocturnes. »

Église de Saint-Léger

« L’âme venteuse de Saint-Léger tourne autour des peupliers du bord de l’eau, ondoie en plis sur la Vignague et réactive, par quelques pierres oubliées, l’image d’un moulin à eau : un souffle, aux senteurs de céréales moulus ou de bois coupé par l’ancienne scierie, émerge de la rivière. »

Ancienne voie ferrée

« travées féériques… ancienne voie ferrée traversée »

TRAVERSÉES 7
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

traverses de vie ferrée traversée de rêverie chemins de traverse à travers voies travées féériques trêves à deux voix voie ferrée traversée

TRAVERSÉES 8
photographies ©Arthur Pequin pour le 308-MA

RADIO AU 308

Pour clore notre résidence, nous devions revenir là où tout a commencé : au 308 avenue Thiers à Bordeaux. Nous avons échangé nos bleus de chantier contre des habits de ville, oublié l'accrochage des affichages, les marteaux, pinceaux et équerres, pour nous y rendre.

Le 308 - Maison de l'Architecture en Nouvelle-Aquitaine, porteur du projet de résidence, nous a conviées dans une salle grand public transformée pour l'occasion en studio radio.Christophe Miqueu, Maire de Sauveterre, Chloé Bodart et Vincent Arné, architectes référents du projet, ont pris la parole pour définir l'expérience collective, humaine et architecturale de ce dispositif de résidence. En tant que résidentes, nous avons retracé notre cheminement, guidées par les questions de l'intervieweuse ou par nos extraits sonores.

De l'enregistrement des itinéraires à celui élaboré ici par Rumeurs Radio, que de traces sonores laissées de cette expérience unique !

le 308-MA transformé en studio radio©Arthur Pequin pour le 308-MA
prérogative sauveterrienne Christophe Miqueu et Chloé Bodart au micro©Arthur Pequin pour le 308-MA Adrien Maillard à la régie©Arthur Pequin pour le 308-MA émission en public©Arthur Pequin pour le 308-MA COLLECTIF
Une fontaine et un coin ombragé place de la République.

DÉA M BULATION

Une fois les affichages installés dans la ville, une déambulation a permis aux habitants de les découvrir ensemble.

Le rendez-vous est pris à 15h, un samedi, place de la République. Des habitants impliqués dans la démarche ou curieux, des élus et quelques bordelais ont fait le déplacement. Nous formons quatre groupes hétérogènes, nous en prenons en charge deux. Un élu et un habitant engagés dans le projet sont référents des deux autres groupes. Nous partons à la découverte des cinq affichages du centrebourg. À chaque arrêt, chacun lit, commente, discute et de nouvelles idées sont écrites sur des cartes postales représentant le lieu en question.

16h30, place de la République : une quarantaine de personnes se retrouve autour d’un verre, un mur de cartes postales donne à lire les idées de chacun et nourrit les dernières discussions. Les graines sont semées en attendant un printemps collectif qui les verra fleurir.

découverte de la carte des traversées au départ de la déambulation©Arthur Pequin pour le 308-MA
prérogative sauveterrienne lecture d'un texte d'affichage par Marie -
Pequin pour le 308-MA écrire ses nouvelles prérogatives©Arthur Pequin pour le 308-MA le mur de cartes postales -
COLLECTIF
Élargir les terrasses des cafés et des restaurants sur la place.
©Arthur
©Arthur Pequin pour le 308-MA

ON EN P ARLE

Dans la presse écrite

• Patrick Marichal, "Vers un réaménagement du centre-bourg", Le courrier de Gironde, 11 septembre 2020.

• Patrick Marichal, "Marie et Manon repensent le centre du village", Le Républicain, 17 septembre 2020.

• Patrick Marichal, "Un binôme à la rencontre des habitants", Le Républicain, 8 octobre 2020.

• Patrick Marichal, "Marie et Manon reviennent dans la Bastide", Le Républicain, 7 janvier 2021.

• Patrick Marichal, "Les deux enquêtrices sont de retour", Le courrier de Gironde, 8 janvier 2021.

• Patrick Marichal, "Le retour des deux enquêtrices", Le Républicain, 21 janvier 2021.

• Patrick Marichal, "Les conclusions reculées d'une semaine", Le Républicain, 25 février 2021.

• Patrick Marichal, "Le centre-bourg de Sauveterre-de-Guyenne, au cœur des préoccupations des habitants", Le Républicain, 11 mars 2021.

A la radio

• Damien Pallaruelo, Manon Ravel, Marie Willaime, "Interview avec Manon et Marie pour leur projet Traversée", La Matinale. Radio Entre 2 Mers, 30 septembre 2020.

• Joël Palem, Damien Pallaruelo, Manon Ravel, Marie Willaime, "Interview avec Manon, Marie et Joël pour leur projet Traversée", La Matinale. Radio Entre 2 Mers, 22 décembre 2020.

• Damien Pallaruelo, Manon Ravel, Jean-Michel Simi, Lilou Testet, Marie Willaime, "Interview avec Manon, Marie et Lilou et Jean Michel pour leur projet Traversée", La Matinale. Radio Entre 2 Mers, 25 février 2021.

• Ina Boureille, Adrien Maillard, Manon Ravel, Marie Willaime, "Résidence d'architecte à Sauveterre de Guyenne - Ré-inventer sa ville.", Cap éducation. RCF Bordeaux, 23 mars 2021.

RÉSIDENCE

Résidence recherche-action « Pour re-habiter le centre-bourg d'une Bastide », du 6 septembre 2020 au 6 mars 2021, à Sauveterre-de-Guyenne (Gironde, FR), inscrite dans le dispositif « 10 résidences d’architectes » porté par le Réseau des Maisons de l’Architecture et ses partenaires : le mécénat de la Caisse des Dépôts, le Conseil national de l'Ordre des architectes et le Ministère de la Culture.

pilotage :

le 308-Maison de l'Architecture en Nouvelle-Aquitaine (308-MA)

308 avenue Thiers - 33100 Bordeaux ma@le308.com / 05 56 48 83 25 www.le308.com / www. palmares.archi / www.mezzanine.archi

• Paul Rolland, président

• Chloé Bodart et Vincent Arné, administrateurs

• Adrien Maillard, directeur

• Marlène Prost, chargée de l’administration et des publics

• Emma Delas et Paul Neau, chargés de projet partenaires et soutien locaux :

• Direction Régionale des Affaires Culturelles de Nouvelle-Aquitaine

• Commune de Sauveterre-de-Guyenne

• ADEME, Agence de la Transition écologique de Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre du Cycle Transition (?)

résidentes :

• Manon Ravel, architecte et scénographe associée chez soplo

• Marie Willaime, écrivaine, poète et animatrice d'ateliers d'écriture

lieu d'accueil de la résidence :

Commune de Sauveterre-de-Guyenne

jury de sélection :

• Chloé Bodart, architecte, présidente du jury

• Vincent Arné, architecte, administrateur au 308

• Laurence Auréjac, architecte paysagiste

• Lucas Bacle, réalisateur, diplômé de l’école d’architecture de Bordeaux

• Xavier Clarke de Dromantin, conseiller pour l’Architecture, Direction Régionale des Affaires Culturelles Nouvelle-Aquitaine

• Adrien Maillard, directeur du 308-MA

• Alexandra Martin, directrice du pôle culture et santé Nouvelle-Aquitaine

• Christophe Miqueu, Maire de Sauveterre-deGuyenne

• Lydie Palaric, directrice de La Forêt d'Art Contemporain, Landes de Gascogne

• Sylvie Violan, directrice de la scène nationale CarréColonnes

REMERCIEMENTS

Éric Suzanne, Sous-Préfet de Langon, invité au jury de sélection

Christophe Miqueu, Maire, Patricia SchneebergerReignier, adjointe au Maire et l’ensemble du Conseil Municipal de Sauveterre-de-Guyenne

Florian Poubeau, secrétaire général, Emmanuel Pinaud, responsable du Pôle Services Techniques, Christian Achille et l’ensemble des agents municipaux de Sauveterre-de-Guyenne

Yves d’Amecourt et les membres de l’équipe municipale de la mandature précédente

Sylvie Minvielle et Emmanuelle Maillet, DRAC Nouvelle-Aquitaine, invitées au jury de sélection

Paul Rolland, Delphine Pirrovani et Marlène Prost, Le 308-MA, invités au jury de sélection

Élisabeth Fajon et Robert Willaime, relecteurs attentifs

Marine Brunet, scénographe associée chez soplo, regard extérieur

PUBLICATION

direction de la publication : Le 308-MA, Marie Willaime et soplo

édito : Christophe Miqueu

préface : Le 308-MA

manifeste : Chloé Bodart

rédaction : Marie Willaime

conception graphique : soplo

photographies : Arthur Pequin, soplo, Chloé Bodart et Manuel Magnani

Achevé d’imprimer en mai 2021

Tirage 200 exemplaires

Imprimé à Langon par Sodal, sur papier Olin Régular

Le 308 - Maison de l’Architecture en NouvelleAquitaine, tous droits de reproduction interdits.

Le 308 – Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine bénéficie du soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, de Bordeaux Métropole, de la Ville de Bordeaux, de l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine, et de son Club Partenaires .

Traversée, une anagramme, celle presque parfaite de Sa (u) veterre.

Traversée, une résidence qui réunit Manon (architecte), Marie (écrivaine), et les Sauveterriens, Sauveterriennes pendant 6 semaines.

Traversée, une exploration des itinéraires réguliers, passés et rêvés possibles à Sauveterre.

Traversée, une volonté de renommer pour penser un nouveau récit collectif ensemble.

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