Migros Magazin 43 2010 f AA

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REPORTAGE CHUV

Migros Magazine 43, 25 octobre 2010

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Aux soins intensifs, chaque médecin visite une dizaine de patients quotidiennement.

le premier et a donc été séparé de sa mère et de son frère durant quarante-huit heures. «Mais maintenant tout va bien, ces cinq derniers jours n’ont apporté que des bonnes nouvelles. Nous sommes soulagés.» Comme tous les parents rencontrés, cette maman neuchâteloise loue la gentillesse et le professionnalisme du personnel soignant. Le mur du desk reçoit quotidiennement des dessins, des lettres, des photos marquant la reconnaissance de familles passées par le service. «Savoir que nous les aidons à vivre aussi bien que possible ce moment forcément très angoissant reste une belle récompense», note Céline Fischer. Avant d’aller examiner ses autres patients. «Nous nous répartissons la tâche et chaque médecin en visite une dizaine quotidiennement ici, au niveau des soins in-

«La limite inférieure des situations en principe gérables se situe autour de 24 semaines» tensifs.» Parmi eux, Eva, un petit bout de chou né également à terme par une césarienne programmée. La naissance ne se déroule pas sans heurt, et le bébé avale un peu de liquide méconial, des matières fécales. Immédiatement transférée, Eva se voit rejointe par sa maman le lendemain. «Les médecins m’ont dit que ce n’était pas anodin. Et le premier soir, le pronostic médical restait réservé. Je me sentais complètement en orbite entre inquiétude, tristesse et espoir. Comme si le ciel me tombait sur la tête», raconte cette dernière, déjà maman d’un garçon de

4 ans. C’était le 4 octobre dernier. Depuis lors, la fillette dort beaucoup, récupère et ouvre ses grands yeux sur son petit lit alors que la plupart de ses voisins et voisines sont en couveuse. L’évolution est très positive et sa maman qui ne quitte que rarement son chevet n’attend plus que de pouvoir rentrer avec elle à la maison. Ce n’est pas encore tout à fait le moment pour Paul. Prématuré extrême, il est né à 25 semaines pour à peine 865 grammes. Le terme normal se situant entre 37 et 42 semaines de grossesse, un bébé né en dessous de 32 semaines rejoindra

forcément un centre adapté de soins intensifs. A part Lausanne, les Universités de Genève, Berne, Zurich ou Bâle en possèdent. Il n’aurait pas fallu que Paul arrive beaucoup plus tôt, «la limite inférieure des situations en principe gérables se situant autour des 24 semaines», chuchote Céline Fischer. Cela grâce aux importants progrès durant ce dernier demi-siècle, comme un médicament permettant d’ouvrir les poumons des prématurés.

Une petite fille née à 30 semaines

Pas très loin, la petite fille de la place 14 est venue au monde à 30 semaines. Sept semaines et quelques centaines de grammes qui font déjà une belle différence. Elle prospère tranquillement: dix grammes de mieux aujourd’hui. Elle semble même pouvoir se


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