Migros Magazin 38 2011 f BL

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SOCIÉTÉ ENQUÊTE

MIGROS MAGAZINE No38, 19 SEPTEMBRE 2011

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Ce que dit la loi

Mystérieusement blessée par une balle, la chatte genevoise «Natasha» a dû être amputée d’une patte en 2009.

Photo Pascal Frantschi-Tribune de Genève» / Affiche Frank Passet

«Abattre un chat castré n’a pas de sens.»

barrasser,poursuit que leur chat avait disparu. Même un le vétérinaire. La membre de la muplainte provient nicipalité a vu les toujours d’habitants incommodés siens s’évanouir par leurs miauledans la nature», ments, leurs déraconte le syndic Jérôme Barras, Claude Roulet. Il y jections dans les vétérinaire cantonal valaisan. a dix jours, guidé potagers ou encore par son flair,ce sosur les paillassons. lide agriculteur dit Et c’est parce que avoir pris le fautif les présidents de la main dans le sac. «C’était un habitant commune étaient démunis face à ce type du coin qui les nourrissait, avant de les de demandes que nous avons émis des embarquer dans une cage à fouine direc- directives.» tion le refuge.» Ou les pauvres bêtes Si trente ans de métier dont une déétaient déclarées sans domicile fixe. cennie comme vétérinaire cantonal ne D’où la nécessité de suivre à la lettre lui avaient pas appris à prendre de la disles conseils de Tomi Tomek, des diffé- tance,Jérôme Barras s’énerverait volonrentes sociétés protectrices des animaux tiers. «Pour attraper ces chats errants, mais aussi des vétérinaires à l’instar du nous conseillons d’utiliser des cages à patron du service valaisan Jérôme Bar- trappes mises sur pied par les ligues de ras: «Il faut absolument stériliser les protection de la nature. Dans certaines chats qui sortent. Et leur mettre un col- régions, comme dans le Haut-Valais, ce lier ou une puce,que l’on puisse les iden- sont elles qui le font. Mais le problème tifier comme animaux domestiques.» c’est que partout les refuges débordent Histoire de ne pas les confondre avec des et leur personnel est surchargé.» félidés devenus errants, à la suite d’un Pas de recommandation de tir à vue, abandon ou précisément d’une portée alors? «Cette possibilité existe. Mais la sauvage. société n’admet plus aujourd’hui ce qu’elle tolérait il y a une génération. En Habitants incommodés plus,tirer en zone habitée s’avère à la fois par des déprédations félines dangereux et pas très indiqué puisque A propos de sauvage,précisons d’emblée vous risquez de ne pas éliminer les bons que ces chats sans domicile fixe ou re- individus.Abattre un chat déjà castré n’a tournés à l’état sauvage (harets) ne doi- pas de sens. D’ailleurs, soyons clairs: je vent pas être confondus avec les chats n’ai jamais entendu parler d’une comsauvages (lire encadré en page suivante). mune qui aurait effectué un tir.» Evidemment, ce sont ces chats errants Les pattes nous en tombent. Le Valais qui posent problème. «Les communes a pourtant été la principale cible des opne décident pas un bon matin de s’en dé- posants. Il y a quelques années, une re-

En confirmant que le canton de Vaud ne régulait pas la population des chats errants par des tirs officiels, le vétérinaire cantonal Giovanni Peduto le rappelle: «Aucune prescription légale concernant la castration ou la stérilisation des chats n’existe sur le plan fédéral ou cantonal. De ce fait, le canton ne peut pas rendre obligatoires ces interventions.» C’est donc du côté de l’Ordonnance fédérale sur la protection des animaux que les autorités trouvent leur planche de salut. «Cette dernière autorise à prendre des mesures afin d’empêcher une reproduction excessive.» C’est dans ce sens que s’inscrivent les campagnes organisées par la Protection suisse des animaux (PSA), permettant «un contrôle de la population en respectant les animaux». Dénonçant le refus du Conseil fédéral d’interdire le principe même de tirer les chats errants, la PSA rappelle que via ses sections elle capture et fait castrer chaque année quelque 10 000 chats. A Genève, le Service vétérinaire est parti l’année dernière à la chasse aux chats errants et sauvages. Sous le nom de code «Cats Outdoor 2010», et avec l’aide des vétérinaires, de SOS Chats Genève et de la Société genevoise pour la protection des animaux, cette action visait à limiter la prolifération des félidés «en limitant leur propagation grâce à la stérilisation», rappelle la présidente de SOS Chats Genève. Dont le refuge pourtant bondé préfère accueillir les animaux abandonnés plutôt que de les voir «se reproduire sans fin dans la nature».

Sous l’égide de SOS Chats, Tomi Tomek a lancé une pétition contre la chasse aux félidés.


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