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12 | Migros Magazine 34, 17 août 2009

Ils ont 20 ans et montent leur boîte La crise provoque de nombreuses faillites et chacun craint de perdre son job. Malgré cela, des jeunes prennent le risque de créer leur propre entreprise. Rencontres.

L

es crises économiques sont bénéfiques à l’innovation et à l’entrepreneuriat des jeunes. Souvent célibataires, parfois même encore chez leurs parents, ils n’ont pas peur des risques», affirme Alexandre Peyraud, gestionnaire senior chez Genilem. Cette association romande, à but non lucratif et privée, est née il y a quinze ans. Son but: aider les entrepreneurs à passer d’un projet à sa réalisation, en fournissant par exemple un accompagnement de trois ans aux créateurs. En 2008, 754 futurs indépendants romands ont contacté Genilem. Ce qui reste peu lorsque l’on sait qu’en Suisse environ 11 000 entreprises sont fondées chaque année d’après les chiffres de l’Office fédéral de la statistique.

Les jeunes entrepreneurs restent une minorité

Alexandre Peyraud estime que 25% des créateurs, qui le contactent, ont moins de 30 ans. «Et les cantons ayant un grand nombre de HES ou d’universités sont au-dessus de la moyenne». Même si, selon Carole Caillet, conseillère en création d’entreprise chez Creapole (structure jurassienne de soutien au démarrage de projets, financée par la Confédération, le canton et l’assurance chômage), les jeunes adultes restent

une minorité à vouloir monter leur boîte. «Ils préfèrent parfaire leur formation et justifier d’un bagage professionnel de quelques années pour être plus crédibles.»

Développement durable et nouvelles technologies

Le point fort des jeunes entrepreneurs: leur entourage. «Très habiles avec les outils de réseautage moderne (LinkedIn, Facebook…), ils possèdent un réseau encore assez frais, remarque Alexandre Peyraud. Leurs amis et anciens camarades de classe deviennent très souvent des partenaires qui les assistent à moindres frais.» Leurs domaines de prédilection: tout ce qui touche au développement durable et aux nouvelles technologies. Les plus hardis demeurent les hommes qui représentent 65% des entrepreneurs, tandis que seules 13% des sociétés sont dirigées par des femmes. Le 22% restant indiquant une firme dirigée par les deux sexes. Leurs chances de s’en sortir, avec une aide bien sûr? «Après trois ans d’accompagnement, nous constatons un taux de réussite de 93%», déclare Frédéric Vormus, responsable de la communication de Genilem Vaud et Genève. De quoi adopter la «positive attitude»! Virginie Jobé Photos Joëlle Neuenschwander

Laurent Nobs, 21 ans, restaurateur de voitures A 17 ans, Laurent Nobs achète sa première voiture, une «Autobianchi A112 Abarth rouge», avec ses économies. Il la retape entièrement. Une grande passion qui lui prend tout son temps. Le bouche à oreille fonctionne, les premiers clients s’annoncent. Petit à petit, le Jurassien acquiert du matériel. Des outils, des machines dénichées sur le site de ventes aux enchères ricardo.ch, des objets dont on se

débarrasse. Il construit de ses propres mains une roue anglaise «utilisée pour enlever les bosses sur la tôle et qu’on ne trouve plus dans le commerce.» En 2007, son CFC de serrurier en poche, il continue de travailler chez son maître d’apprentissage. Mais se fait licencier fin 2008. «J’étais presque content. Ça m’a donné l’occasion de me lancer.» Au bout d’un mois de chômage, le Jurassien


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