RÉCIT TRADITIONS
Migros Magazine 26, 28 juin 2010
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Jean-Louis Rudaz, 55 ans, lanceur de drapeau
«On essaie d’imiter le mouvement naturel du drapeau» «C’est un passe-temps qui m’offre un équilibre par rapport à ma vie de tous les jours. Un hobby, presque une passion.» C’est ainsi que Jean-Louis Rudaz, 55 ans, qualifie son activité de lanceur de drapeau. Un art qu’il pratique depuis plus de trente ans avec un plaisir qui se lit sur son visage lorsqu’il fait virevolter son drapeau rouge et blanc sur fond de ciel bleu. Ce qui lui plaît avant tout, c’est «la beauté du geste, la dynamique». «Un drapeau sur un mât, c’est quelque chose de triste, estime le Fribourgeois de Magnedens. On essaie d’imiter le mouvement naturel du drapeau par une petite bise.» Au milieu d’un pré, vêtu d’un bredzon, Jean-Louis Rudaz
intrigue les vaches. Les curieuses brouteuses se rapprochent. Admirent les figures réalisées devant lui, de côté, sous les jambes. Mais dès que le vétéran de la discipline lance le carré de soie jusqu’à une hauteur de 8 à 9 mètres, «Marguerite» et ses copines s’éloignent. Au total, une nonantaine de figures sont recensées. Toutes exigent concentration, précision, force dans les bras ainsi que la capacité à lancer et rattraper aussi bien de la main gauche que de la main droite. Lors des concours, pour lesquels Jean-Louis Rudaz officie parfois comme expert, une série de figures doit être exécutée en trois minutes, sans quitter une zone
déterminée. Condition: la bannière ne doit pas claquer dans l’air. L’exercice n’est pas facile avec un drapeau mesurant 1,20 m2 accroché à un manche de 1,5 m pour un poids total de 600 g. «La difficulté n’est pas le poids, mais le porte-à-faux», explique Jean-Louis Rudaz. Cette année, Jean-Louis Rudaz participera notamment à la Rencontre internationale de cor des Alpes de Nendaz et à la Fête fédérale de lutte à Frauenfeld. Entre deux représentations, ce maître de pratique à l’Institut agricole de Grangeneuve (FR) entraîne une petite dizaine de mordus une fois par semaine. Le lanceur du groupe de cors des
Alpes L’Echo des Montagnes n’a pas transmis le virus du folklore à ses trois enfants. C’est par le chant – le yodle, plus précisément - que ce Fribourgeois à l’accent bolze est devenu lanceur de drapeau. Patriote, Jean-Louis Rudaz? «Je ne suis pas contre la Suisse», répond-il, précisant que le lancer du drapeau était une pratique militaire avant d’être considéré comme folklorique. Il n’y voit pas non plus un lien avec l’agriculture. Mais plutôt avec la nature, la montagne. «En plaine, cela a peut-être un peu moins de charme.» Informations sur le lancer du drapeau et les cours sur le site de l’Association romande des yodleurs: www.wsjv.ch
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Le folklore
5%
est artificiel
51 %
ne me fait ni chaud ni froid
44 %
fait partie de mon identité
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Jean-Louis Rudaz: «Ce qui me plaît avant tout dans le lancer du drapeau, c’est la beauté du geste.»