Migros Magazin 17 2010 f VD

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76 | Migros Magazine 17, 26 avril 2010

Filipa voit la vie en lilas

La Vaudoise Filipa Grimm-Da Cruz, voix du groupe Lila Cruz, saute de note en note dans une musique qui invite au voyage. Embarquement immédiat.

J’

aime tous les genres de musiques, du moment qu’elles me font voyager.» Les chansons que compose Filipa Grimm-Da Cruz – Lila Cruz dès qu’elle caresse les touches de son piano et entonne des mélodies – invitent aussi à l’évasion. Trois petites notes au piano et c’est parti. Une noire, une blanche, une croche et on décolle. Rapidement, la voix ronde se fait puissante, légère comme une brise, entraînante, mélancolique, envoûtante à tous les coups. En dehors de la scène, des vocalises et des portées de musique, c’est une voix douce, presque fragile, qui sort de la bouche de la Chablaisienne. «La musique occupe une place prépondérante dans ma vie», raconte-t-elle. Bien avant d’enregistrer son premier album, Carousel, avec le trio Lila Cruz. A 4 ou 5 ans, elle apprend la flûte, rêve de faire glisser un archet sur les cordes d’un violon, mais finalement s’initie au piano parce que sa voisine vendait le sien. Suit des cours au conservatoire jusqu’à ses 13 ans, âge auquel elle met la musique en pause au profit du dessin, de la peinture et du sport. Retrouve le rythme au hasard d’une rencontre avec un compositeur qui lui parle d’expression et de sensibilité plutôt que de technique. Sa voix, d’une tessiture et d’un style souvent comparés à celles de Tori Amos et Kate Bush, Filipa l’a forgée dans des chorales. Un chœur d’enfants lorsqu’elle avait 8-9 ans, puis un autre de gospel, à l’église, qui lui servait d’échappatoire, quand elle accompagnait ses parents très pratiquants. De jour comme de nuit, son esprit vagabonde. Parfois, elle rêve de mélodies, qu’elle joue lorsqu’elles ne

Carte d’identité

Filipa Grimm-Da Cruz, chanteuse et architecte d’intérieur Né le 10 octobre 1979 à Nazaré au Portugal. Etat civil: divorcée, une fille Noa qui aura 10 ans en 2010. Si Signe particulier: ramasse des cailloux chaque fois qu’elle va quelque part. Elle aime: le fromage sous toutes ses formes, raclette, fondue moitié-moitié ou au fromage de chèvre. Elle n’aime pas: l’hypocrisie, faire le ménage, les choux de Bruxelles. Un grand rêve: acquérir une vieille ferme qu’elle pourrait rénover, y élever une tribu d’enfants, avec un studio d’enregistrement, une petite scène pour y faire de la musique et accueillir des artistes, un jardin potager, un mari et un cheval pour sa fille.

s’évanouissent pas dans le noir-bleulilas de l’aube. Les notes en appelant d’autres, des images se greffent dessus. Elle les traduit en mots. Sa meilleure amie – et manager – l’inscrit en cachette au Montreux Jazz Festival Off. Sélectionnée, Filipa redoute d’y aller seule. Elle contacte alors Jean Cavallini qui emmène sa compagne Nathalie Winiger. Le trio Lila Cruz est né. Lila, son surnom, lilas, «une couleur du spectre qui me convient bien. On dit que c’est celle de l’âme et de l’esprit.» Son premier album à peine égrené, le groupe planche déjà sur le suivant. Vivement qu’il remonte bientôt sur scène. Car, paraît-il, c’est une voix à suivre en 2010. Pour un beau voyage, assurément. Laurence Caille Photos Matthieu Rod

www.lilacruz.com A écouter: Lila Cruz sera en concert le 1er mai au Café-Théâtre Le Bourg à Lausanne (www.le-bourg.ch).

MON DISQUE PRÉFÉRÉ «Little Earthquakes» de Tori Amos, qui contient le titre «Crucify». Filipa adore la pochette. «Ça me correspond bien, on peut rester dans la boîte ou pas.»


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