Migros magazin 16 2017 f bl

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28 | MM16, 18.4.2017 | UNIVERS MIGROS

Elaboré chez nous

L’or des coteaux valaisans

Depuis des décennies, Pitteloud Fruits SA à Sion produit des abricots du Valais. Son directeur Christian Studer nous parle de la culture fragile de ce fruit d’exception qu’il livre à Bina, afin que cette entreprise de la M-Industrie le transforme en une délicieuse confiture. Texte: Estelle Dorsaz

D

Photo: Jeremy Bierer

epuis la centrale de distribution de Pitteloud Fruits SA située à Sion, dans la plaine du Rhône, on distingue bien les arbres de Christian Studer. Ceux-ci couverts de petites fleurs blanches dessinent en effet de grandes bandes claires sur le coteau. «Chez nous, nous faisons essentiellement de l’abricot de montagne», précise fièrement l’agriculteur. Ce dernier est un passionné qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Inutile de lui tirer les vers du nez pour qu’à peine arrivés, il nous raconte tout sur l’abricot, sa culture, ses ennemis, ses origines et son histoire d’amour, parfois tumultueuse, avec le Valais.

Nous apprenons donc que l’abricot, cultivé depuis 2000 ans en Chine, est arrivé dans le bassin méditerranéen par la route du sel. Le prunus armeniaca est introduit en Valais tardivement, à la fin du XIXe siècle. Le terrain sablonneux, le climat plutôt sec et ensoleillé et une population paysanne valaisanne enthousiasmée par ce nouveau fruit vont alors offrir un environnement propice à la culture de l’abricot. Un fruit à la merci de la nature

Malgré des conditions idéales, l’abricot reste un fruit difficile à produire. En effet, il est très sensible aux éléments naturels, tels que la pluie, le gel ou la grêle. «L’humidité est l’ennemie

numéro un des fruits délicats, affirme Christian Studer, car elle favorise les bactéries, les champignons et tous les parasites.» Aussi, dès que les arbres se couvrent de fleurs, une attention minutieuse est requise, et ce, jusqu’au moment de la récolte. Cette dernière débute vers la mijuin, connaît son apogée autour du 10 juillet et se prolonge jusqu’à fin septembre, avec les dernières variétés d’Europe. De la taille à la cueillette, le travail se fait entièrement manuellement. Lors de la récolte, c’est encore en palpant à la main que l’on détermine la qualité du fruit. «Les deux seuls critères du ramassage sont d’une part la fermeté du fruit et de l’autre la cou-

leur, chaque variété ayant une différente teinte de maturité», précise l’agriculteur. Au total cinq à sept passages sont nécessaires pour assurer une qualité parfaite. Une collaboration de longue date

La société Pitteloud Fruits SA, fondée en 1944, collabore depuis les années septante avec Migros. Christian Studer, quant à lui, a pris le train en marche il y a une vingtaine d’années. Comptable de formation mais entrepreneur dans l’âme, l’arboriculteur du dimanche – ainsi qu’il se décrit – s’est professionnalisé, faisant prospérer petit à petit le domaine hérité de ses grands-


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