Christopolis ou comment comprendre l'évolution de l'église aujourd'hui

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Une ville imaginaire pour comprendre le devenir de l’église aujourd’hui Henri Bacher


Henri Bacher (Contenu et graphisme) ancien animateur de jeunesse de la Ligue pour la lecture de la Bible en Suisse romande et au Pérou Rédacteur internet en entreprise Vidéaste youtube.com/logoscom youtube.com/bibletube youtube.com/bibletubeenfant www.eglise-numerique.org


Christopolis est une ville imaginée pour explorer l'univers socioculturel qui a façonné le christianisme de l'Europe. C'est une simulation qui utilise la logique d'organisation des quartiers d'une agglomération. Entrez donc dans cette ville utopique et faites connaissance avec son histoire, son organisation, sa pensée, les gens qui y vivent et leur manière de communiquer.


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Origine historique de Christopolis Le bassin en forme de croix Le fondement de Christopolis est lié au christianisme. Depuis de nombreux siècles, il y a eu plusieurs cités qui se sont superposées ou juxtaposées. En réalité la ville est beaucoup plus étendue que ce qui paraît sur le plan. Christopolis s'est formée autour d'un bassin d'eau construit de toute pièce, en forme de croix. Ce n'est pas un étang naturel aménagé, mais réellement une création originale faisant partie d'un plan d'ensemble. Il y a une pensée fondatrice qui n'est pas d'origine humaine, mais c'est Dieu lui-même qui l'a mise en route. D'ailleurs toute la ville s'est construite en fonction de ce plan d'eau et jamais personne n'a osé ou n'a pu l'éliminer. Bien sûr, les citadins n'ont jamais vraiment apprécié cette eau à sa juste valeur. Les prêtres, relayés parfois par les politiques ont souvent obligé la population à s'y tremper, à s'y laver, mais peu de personnes y allaient vraiment de bon coeur, à moins que le quartier ait passé par un réveil spirituel significatif. Les vrais "aficionados" de la trempette se comptaient souvent sur les doigts de la main. Parfois, on en a restreint l'accès au grand public, n'autorisant que des personnes consacrées à faire l'intermédiaire entre les bassins et les gens désireux de se purifier. Au cours de son histoire récente, certains constructeurs de la ville ont même couvert ces bassins faisant croire que l'eau n'existait pas. Christopolis bénéficie d'un micro-climat, à cause de l'eau qui baigne ses fondements. Toute la ville apprécie ce climat tempéré, agréable à vivre, mais peu de personnes l'attribuent à cette masse liquide qui se régénère par une source captée en profondeur. On pense généralement que ce bien-être est plutôt le résultat de la situation géographique exceptionnelle et du climat général.

Développement général de Christopolis Le quartier de la Cathédrale La plus grande expansion s'est faite entre le 8ème et le 15ème siècle, deux types d'architecture de base, l'une romane et l'autre gothique. Les rues s'organisaient à l'origine en cercles concentriques autour de l'église et de l'archevêché, siège du pouvoir central de ce quartier. Cette structure de rues n'a donc pas évolué, faute d'espace. Sur d'anciens bâtiments on ne peut faire guère que des rénovations, à moins de raser les édifices existants, inimaginable pour un si beau quartier. Ses rues abritent encore aujourd'hui un certain nombre de monastères, rescapés du passé. Il s'y faisait entre autre un travail intellectuel et surtout la retranscription manuscrite des Saintes Écritures, puisque ce quartier ne connaissaient pas la technologie de l'imprimerie. Actuellement plusieurs de ces monastères se sont mis allègement à l'informatique et d'autres sont devenus hôteliers tout en pratiquant la spiritualité héritée de leurs pères fondateurs. Les artistes étaient rois dans ce quartier. Ils peignaient les scènes bibliques commandées par le pouvoir central.

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Ce quartier a connu des dépressions spirituelles mais également des réveils flamboyants. Il a donné naissance à de très grands penseurs chrétiens, tel St Augustin qui influença durablement les théologiens du nouveau quartier de l'Université. Aujourd'hui beaucoup des habitants de cette partie historique se sont dispersés sur le reste de la ville, mais ils ont souvent gardés leur accent d'origine et leur style de vie. On leur donne parfois le sobriquet de "catho"! Le quartier de l'Université Plusieurs réformateurs, éjectés du quartier de la cathédrale, au 16ème siècle, trouvèrent refuge sur ce côté-ci du bassin. Déjà du temps où ils étaient sous l'autorité du pape et de son archevêque, ils fréquentaient beaucoup le haut du quartier où se trouvaient les écoles, lieu de contestation du pouvoir central de la cathédrale. C'est là, entre autre que débuta également la Renaissance. Tout naturellement, ils se joignirent à l'essor du nouveau quartier dont l'université devint le centre actif et plus tard son autorité. Ses protagonistes ont redonné l'accès libre aux bassins et chacun pouvait s'en approcher comme il le désirait. On est allé même jusqu'à dire que chacun était son propre prêtre. Là aussi, après le bouillonnement de départ, on s'est désintéressé de l'eau, décrétant que la raison et son arsenal théorique était supérieurs à la pratique des ablutions et des joies liées à la baignade en "free-lance". Pratiquement, les gens pouvaient toujours s'approcher de l'eau, mais en réalité la nouvelle caste des exégètes et autres "explicateurs" du texte sacré, les nouveaux "prêtres" de ce quartier, crièrent tellement haut et fort qu'on ne pouvait pas comprendre le sens des ablutions sans avoir lu et surtout assimilé leurs commentaires, que beaucoup se détournèrent du bassin en forme de croix. Néanmoins au cours du 19ème siècle, de nouveaux "réformateurs" (on les nommaient aussi revivalistes ou piétistes), se levèrent pour remettre à l'honneur la foi et la pratique de leurs ancêtres. Ces réveils remirent le bassin au centre des préoccupations des habitants du quartier de l'université, mais n'influencèrent pas ou peu le quartier de la cathédrale. La spiritualité était tellement agissante que les gens se faisaient baptiser par immersion dans l'eau du bassin et on nommait ces adeptes, les baptistes! Le quartier de l'Economie Les théologiens, entre autre Calvin, contribuèrent pour beaucoup à son expansion. Leurs doctrines relatives à l'argent, au développement et à la responsabilité personnelle, à l'esprit d'entreprise favorisèrent l'émergence de l'entrepreneur moderne. Aussi longtemps que le quartier de l'économie, et spécialement ses banquiers, restèrent liés à l'éthique calviniste, les dégâts ont pu être limités. Ce quartier s'est surtout étendu autour des deux grandes avenues que sont le savoir (technique) et la raison. La technicité qui imprègne notre monde actuel est fille de ces deux axes de développement.

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Actuellement, ce quartier est dominant et son pouvoir s'étend sur toute la ville. Plus aucun quartier ne peut se soustraire à son autorité et tout le monde s'aligne sur ses directives. L'école est un exemple idéal pour illustrer mes propos. Aujourd'hui elle prépare les enfants et les jeunes à servir les notables du quartier de l'Économie. Les filières de formation servent avant tout l'économie. Personne ne pense se rebiffer, car la richesse de la ville s'est produite principalement dans ce quartier et par ricochet dans celui des Loisirs. Le pouvoir central dont nous dépendons est donc profondément lié à l'argent, à Mamon. La rue "Walt Street" est la cheville ouvrière de ce quartier. Ceux qui ont visité New York, où se trouve en réalité cette rue, auront constaté qu'elle est très petite par rapport aux autres grandes avenues comme la Vème. Pourtant, elle a une influence énorme sur le monde entier. Cette rue ne se retrouve pas dans le quartier de l'Université ou de la Cathédrale, même si de tout temps l'argent a joué un rôle important. Aujourd'hui et dans le futur, Mamon sera prédominant. Le chrétien devrait dresser l'oreille. Dans les évangiles, l'argent n'est pas en odeur de sainteté. Quelle sera la réponse de l'église? Autre nouveauté: ce quartier s'organise autour des réseaux. Le quartier des Loisirs Ce quartier neuf, surgi du néant au 20ème siècle, est en réalité la vitrine du quartier de l'Économie. Il n'est pas né à la suite d'un mouvement intellectuel et culturel comme au temps de la Renaissance et de l'émergence de la Réforme. Le déclenchement a été l'invention de l'électricité. C'est donc un bond technologique qui est à l'origine de son développement et non un courant de pensée. D'où aussi peut-être son vide intellectuel. Il est clair que les nouveaux habitants ont d'abord commencé à déconstruire les acquis du passé devenus au fil des siècles un vrai carcan pour l'expansion de l'humanité. La civilisation du livre est arrivée à son apogée, mais en même temps elle a creusé sa propre tombe. Les peintres comme Picasso sont un bel exemple de cette déconstruction. Leur peinture n'est plus tellement le reflet de la réalité, mais la recherche d'une nouvelle signification à l'existence. Le système familial est un autre exemple de déconstruction. Aujourd'hui on ne veut plus vivre l'hypocrisie du passé où les familles n'étaient sûrement pas plus heureuses qu'au 21ème siècle. On essaye d'autres formes de cohabitations et d'alliances familiales. Ce n'est absolument pas pour justifier ce qui se passe sous nos yeux, mais c'est simplement pour tenter d'expliquer ce processus. La société est en train d'évoluer et de se trouver d'autres structures. Nous n'y sommes pas encore. Ce quartier ne veut plus suivre les formes officielles de spiritualité, héritées du passé. Elle se bricole des cocktails où l'on puise aux sources orientales, bouddhistes, chrétiennes, animistes, voire ésotériques. Il n'y a plus de siège central d'où se diffuse le pouvoir, comme dans les quartiers de l'Université et de la Cathédrale. Les différents pouvoirs se répartissent en réseaux d'influence. Il est important de noter que ce quartier est en plein chantier. Rien n'est définitif. Dans nos milieux, nous l'analysons et nous le critiquons comme s'il était définitif, comme s'il avait déjà quatre siècles d'histoire.

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Habitant d'une ville et non seulement d'un quartie​r Nous faisons tous partie de cette ville européenne, même si nous cultivons des mentalités de quartier. La Cathédrale est fortement imprégnée par la notion historique et la tradition. Celle-ci joue un rôle essentiel, voir fondamental. Le maître-mot c’est “fidélité” On est avant tout fidèle à son suzerain et surtout à l’église. L'Université ne jure que par le savoir et le développement intellectuel. La notion de “vérité” est un concept-clé sur cet espace. Beaucoup d'églises se sont entre-déchirées à son sujet. Le quartier de l'​É​conomie dont le maître-mot est celui de “performance”, a réussi a prendre définitivement le pouvoir et n'a pas vraiment de contre-pouvoir dans les autres quartiers. Pour la cathédrale, l'université avait rempli ce rôle de contre-pouvoir. Le quartier des Loisirs appréhende la vie sous l'angle émotionnel. Le corps, les sentiments ont une place de choix et ce n'est pas ce quartier qui contestera Mamon. A moins que les manifestations anti-mondialisation ne soient le germe d'une prise de conscience. Dans ce quartier le maître-mot sera “visibilité”. Une personne qui n’est pas “vue” n’existe pas pour la société. Le grand problème pour le christianisme moderne européen, c'est que les gens vivent, du point de vue culturel, majoritairement dans le quartier des Loisirs et de l'​É​conomie, accessoirement dans le quartier de l'Université et presque plus du tout dans le vieux quartier de la Cathédrale. On y reste attaché pour son “patrimoine”, mais on n'a plus envie d'y vivre. Autre paradoxe! Les églises se localisent surtout dans les quartiers du haut et elles disent aux aficionados des quartiers du bas: "Venez le dimanche matin dans notre quartier, vous y trouverez la vérité et la tradition!" Croyez-vous qu'ils vont vous entendre, surtout ceux qui ont fait la fête jusqu'à l'aurore?

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V​

isite Découverte

Quartier de la Cathédrale Ce quartier est le plus ancien et le plus riche du point de vue architectural et artistique. Il remonte aux premiers siècles de notre ère. Avenue de l'​É​motion C'est l'avenue la plus importante du quartier et elle se continue jusque dans le quartier des Loisirs. C'est un axe porteur, fédérateur. L'émotion ce n'est pas seulement les sentiments ou ce qu'on appelle vulgairement les "tripes", c'est un autre mode de fonctionnement basé sur l'intuition, l'approche holistique de la réalité. Ainsi, pour comprendre le monde où l'on vit, on s'y immerge, on s'y baigne. On ressent les choses. On raconte que dans le Pacifique sud les navigateurs peuvent rejoindre une île qu'ils ne voient pas, rien qu'en observant la position des étoiles, du soleil, en jaugeant la vitesse et la direction du vent et d'autres phénomènes naturels. Ils n'utilisent ni sextant, ni boussole ni carte maritime et pourtant ils arrivent à bon port. C'est sûr qu'on ne peut pas tout appréhender avec l'émotion et une horloge ne se construit pas sur une base émotionnelle. Rue de l'Archevêché L'archevêque représente le pouvoir central de ce quartier. Son lieu de pouvoir se trouve dans la cathédrale qui domine la ville et se voit de loin. Toute la vie politique, culturelle et artistique est régie par ce pouvoir. Le roi se fait introniser par le pape, les artistes produisent majoritairement des oeuvres religieuses. ​ ue du Pélerinage R Cette rue est intentionnellement circulaire autour de la cathédrale. Même si on allait à Compostelle, ce n'était pas pour échapper au système religieux de ce quartier, mais pour s'en imprégner encore davantage. On marchait en méditant autour d'un pivot central représenté par la foi en Dieu et dans l'église. A nouveau, on appréhendait la spiritualité sous l'angle de l'émotion. On ne pensait pas forcément Dieu en marchant, mais on s'en imprégnait, on l'expérimentait au travers des épreuves et des rencontres sur le chemin. Alors que le pèlerin parcourait parfois des milliers de kilomètres et qu'il rencontrait d'autres cultures et d'autres modes de vie, il n'était que rarement un générateur de renouveau dans l'église. Même si on va à l’autre bout de l’Europe, on reste mentalement dans le giron de l’église, peut-être aussi parce qu'elle quadrillait toute l'Europe! C'est paradoxal de constater que le pèlerinage engendre plutôt le conservatisme que l'éclosion de nouvelles spiritualités! Les plus grandes conquêtes spirituelles sont parties des monastères ou des ermitages (par exemple l'abbaye de Cluny en Bourgogne), lieu de sédentarité par excellence! Leçon à retenir dans notre monde en perpétuel mouvement. Donald Geneux, un ancien président le la Ligue pour la lecture de la Bible, avait l'habitude de dire: "Plus tu vas vite, plus souvent il faut t'arrêter!".

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Rue de l'Enfer Le nom de cette rue semble incongru, mais il reflète l’atmosphère et la grande problématique qui régnait surtout à la fin du Moyen-Âge dans cette partie de la ville. Les gens avaient peur de l’enfer. Une partie du pouvoir des prêtres, s’est d’ailleurs construit sur la gestion de cette peur qui a culminé avec les indulgences vendues par le moine Tetzel. Ce fut un des déclencheurs de la Réforme luthérienne. Les gargouilles de nos cathédrales, avec leurs têtes hideuses de monstres, sont un autre exemple de cette angoisse de la mort et de l’au-delà. Beaucoup de gens fortunés donnaient une partie de leur bien pour acquérir le salut. Les Réformateurs installés dans le nouveau quartier de l’Université, prendont le contre-pied en annonçant que le salut est gratuit et que Dieu fait grâce, d’où aussi le succès de leur prédication. Rue de la Communauté C’est une des rues les plus importantes. En forçant un peu le trait, on pourrait dire que le chrétien n’est sauvé que parce qu’il appartient à une communauté et de surcroît "catholique" pris dans le sens "universel". Bien sûr, dans les faits, c’est la communauté dont le pape est le chef spirituel. Le croyant est intégré dans un corps, celui du Christ. Sa foi, il l’acquiert en s’immergeant dans la communauté et le baptême est l’intégration dans une communauté tant spirituelle que physique. En mettant le poids sur l’individu et sa réponse personnelle à Dieu, les réformateurs ont également pris le contre-pied dans ce domaine-là. Dans la pratique et non dans la théologie d’un Luther ou d’un Calvin, on peut être chrétien seul, sans le secours de la communauté et le postmodernisme a sensiblement renforcé cette attitude-là! Le chrétien et sa Bible, contre le chrétien et sa communauté! Rue de l'Icône ou de l'Image sainte Bien des théologiens catholiques arriveront toujours à vous expliquer, d’une manière convaincante, le rôle bienfaiteur des images et leur importance dans la compréhension et la transmission de l’évangile, mais qu’en est-il du simple croyant? C’est bien là que le bât blesse et c’est peut-être les déviances liées aux images qui ont le plus contribué à l’émergence du protestantisme. Le catholicisme est devenu religion populaire au travers de ses images, qui au contact d’autres religions, spécialement animistes, ont été souvent détournées pour servir d’autres dieux tout en leur gardant les noms et les appellations d’origine. Rue de l'Adhésion Dans le quartier de la cathédrale on adhère plus à une communauté, à un « corpus », à des pratiques qu’à des doctrines. L’adhésion se fait par le cœur plus que par le raisonnement intellectuel, ce qui ne veut pas dire que dans les monastères on ne raisonnait pas!

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Rue de la Confession C’est l’activité que nous connaissons le mieux, puisqu’elle est encore pratiquée de nos jours. Un croyant ne peut participer à la communion sans avoir passé par le confessionnal. C’est aussi celle que nous connaissons le mieux grâce aux nombreux films qui nous mettent en scène un prêtre qui confesse ses ouailles. C’est à la fois un instrument de libération (du poids de la culpabilité) et un instrument de pouvoir entre les mains du professionnel de la foi. Ce que personnellement je reproche à la confession, c’est sa systématisation, alors qu’elle devrait être pratiquée dans une totale liberté. Dommage, que du côté protestant, elle soit passée aux oubliettes! Dans bien des cas, avoir le secours d’un confesseur, soulagerait bien des consciences. Avenue de la Raison Elle a son origine dans ce quartier, mais contrairement à l’avenue de l’Emotion, elle n’est pas au cœur de celui-ci. Elle ne s’est taillée une place importante que beaucoup plus tard, vers la deuxième moitié du Moyen-Âge et c’est elle qui va déborder dans le nouveau quartier de l’Université à tel point qu’elle en sera même une des principales avenues. Lorsque les premiers penseurs se sont mis à amplifier cet axe de communication, pour la faire évoluer de petite ruelle à cette avenue, ils le faisaient par opposition à l’émotion qui avait envahi tout le champ de la personne humaine. Rue de l’Enseignement Tout naturellement, le fait que l’Ecole prenne de la hauteur et de l’ampleur, va aider au développement de l’enseignement qui ne prendra son véritable essor que de l’autre côté, au contact des imprimeurs. Cette rue va profondément et durablement influencer l’occident. De l’initiation aux choses spirituelles, on va, par exemple, passer à l’enseignement (scolaire) de celles-ci. Au sujet des ponts Dans ma démonstration, les ponts ont parfois une connotation négative. Le pont ne permet pas de s’immerger dans l’eau, mais de l’enjamber. L’habitant de Christopolis a souvent peur de se mouiller dans "l'eau du Christ"! Pont des Humanistes Les humanistes seront littéralement les têtes de pont de la Renaissance à l’origine du nouveau quartier de l’Université. Pont des Copistes Ce pont-là fait office de charnière entre le Moyen-Âge et le peuple des imprimeurs. Nous n’aurions jamais eu accès à la Bible, sans le travail acharné, minutieux de ces moines qui ont recopié les Saintes Ecritures. Ils n’ont pas volé l’expression « Travailler comme un bénédictin ». Sur ce pont, je mettrais des enjolivures, des enluminures sculptées dans la pierre. Lorsque les protestants accusent les catholiques d’avoir complètement négligé la Bible, ils devraient se souvenir des ces « bénédictins »!

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Pont de la Méditation Là aussi, c’est un pont qui joint deux quartiers. Ce pont donne directement dans le monastère, l’endroit idéal, selon la chrétienté du Moyen-Âge, pour méditer. De plus en plus de postmodernes du quartier des Loisirs passent sur ce pont pour goûter à la tranquillité du monastère. La « lectio divina » plus connue sous le nom de l’école de la Parole, développée par la communauté monastique de Bose et fort prisée par un certain nombre de protestants et de catholiques, illustre parfaitement cette démarche. ​ ont du Gest​e P Le catholique se signe, s’agenouille, fait des génuflexions, joint les mains. Lors des grands pèlerinages, il peut même se traîner à genoux, se flageller ou s’entailler. Le quartier de l’Université a réduit au maximum la gestuelle, ne laissant quasiment que les mains jointes et les yeux clos, le quartier des Loisirs et l’évangélique postmoderne, grâce à la musique rock, a redécouvert qu’il avait un corps. Il balance ses bras et son corps au rythme de la musique et non plus selon une norme liturgique. C’est les esclaves noirs, chantant les négros spirituals et les pentecôtistes qui, les premiers, ont remis sur les rails une nouvelle gestuelle liée à la musique. Les premiers rockers comme Elvis Presley ont copié des prestations ecclésiastiques dans les églises pentecôtistes du sud des Etats-Unis, avant d’en faire un standard non-chrétien. Ce pont relie deux quartiers qui sont finalement très proches l’un de l’autre, même si les expressions physiques diffèrent. Dans nos églises évangéliques la gestuelle tend parfois à prédominer dans nos rencontres et on mesure très souvent l’intensité de sa spiritualité à la manière dont on se trémousse lors du moment de louange.

Le bâtiment de l’​É​cole Dès le 12ème siècle, avec le développement des écoles et universités sur l’ensemble de l’Europe, le haut du quartier s’est peu à peu transformé. Les réformateurs l’ont fréquenté assidûment. Ses rues se sont largement inspirées de ce nouveau standard culturel émergent qu’était l’école. Bien que les cathédrales possédaient également des écoles à l’ombre de leurs murs, les foyers de réflexion et d’investigation intellectuelle se sont déplacés du monastère vers les écoles et les universités et ils sont devenus peu à peu des lieux de contestation du pouvoir central représenté par l’église catholique. C’est dans ces universités que naît le mouvement des humanistes animé par des têtes pensantes comme Lefèvre d’Etaples ou Erasme de Rotterdam. On reproche d’ailleurs à ce dernier d’avoir pondu l’œuf que Luther a couvé.

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Quartier de l’Université Ce quartier surgit au début du 15ème siècle, s'est surtout développé grâce à l'invention de l'imprimerie et à l'impulsion donnée par la Renaissance. Avenue de la Raison C’est le pendant de l’Avenue de l’Émotion du quartier précédent. L’axe régulateur, l’axe qui structure tout le quartier. Toutes les églises qui naîtront sur ce quartier vont se nourrir de ce credo: être raisonnable! On voudra penser sa foi avant de la vivre et surtout en comprendre intellectuellement son fonctionnement. Il faudra trouver des arguments intellectuels pour la structurer. Comme c’est l’une des plus belles avenues de Christopolis, les habitants de ce quartier ont tendance à se croire supérieurs, en tout cas à ceux qui habitent sur l’Avenue de l’Émotion. Encore aujourd’hui on fait plus confiance à une foi raisonnée qu’à une foi sous l’emprise de l’émotion. Avenue du Savoir Il s’agit bien sûr, du savoir intellectuel, de la capacité de décrypter la réalité sous l’angle de son fonctionnement « technique ». Il est évident que cette définition est très caricaturale, mais cette avenue maîtresse permettra le développement du monde technique, industriel de l’Europe du Nord. C’est avant tout d’un savoir scientifique dont il est question, plus que d’un savoir-être. C’est l’axe de communication qui facilitera l’avènement des machines intelligentes, plus que des hommes « intelligents ». N’oublions pas que ce quartier a produit un des plus grands massacres d’hommes et de femmes de tous les temps, au travers des deux guerres mondiales, massacres favorisés par les machines de guerre, dont la bombe atomique. Notez que cette avenue passe jusque dans le quartier de l’Economie. Rue de la Vérité L’Université et l’École, soutenues par le puissant levier technologique qu’est l’imprimerie ont fait définitivement basculer ce quartier dans le monde de l’écrit et de la lecture où l’oralité n’avait plus sa place. Un texte qui circule, rien que sur un support papier, sans la présence de son auteur, doit recevoir l’estampille de « Véritable » pour être pris en compte. Dans l’oralité, le message ne peut pas être dissocié de celui qui le transmet; avec le texte écrit et imprimé, c’est possible, donc la notion de « vérité » revêt un sens particulier. Dans l’oralité, c’est le transmetteur qui authentifie directement son message, tandis qu’avec l’imprimé il faut une instance morale pour donner au texte toute son autorité. Dans ce domaine l’imprimatur vaticane reste un exemple probant. D’où la notion « c’est la vérité! » si chère aux évangéliques. Elle a donc autant à faire avec la doctrine qu’avec la nature même du texte consigné par écrit.

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Rue de la Doctrine Les doctrines chrétiennes ont toujours eu cours dans le christianisme et elles ne sont pas une création originale de ce quartier, mais par contre elles ont été systématisées par celui-ci et mis en avant dans l’exercice de la foi. Les doctrines ressemblent à l’ordonnance des rues de ce quartier. C’est une sorte de quadrillage intellectuel et mental qui structure la foi. D’où aussi, le déphasage lorsqu’un chrétien de ce quartier se retrouve dans les autres quartiers: il est désorienté et conclut très rapidement que les autres n’ont pas la vérité, parce que sa « vérité » s’articule aussi sur un canevas mental très stéréotypé. Nous sommes passés d'un sacré de représentation dogmatique, à un sacré de sensation (dans le quartier des Loisirs). Rue de l’Analyse Le processus analytique est la base même de l’apprentissage de la lecture. Une phrase se lit mot par mot. L’œil analyse chaque élément de celle-ci, les juxtapose et puis dans l’assemblage final des différents éléments, en trouve le sens. L’image s’appréhende d’une manière globale. On ne lit pas une image en commençant en haut à gauche et en allant de gauche vers la droite, par lignes successives pour arriver en bas de la peinture et dire: "voilà j’ai compris!" On a procédé de la même façon avec les textes bibliques: trouver d’abord la signification de la plus petite partie, en assembler les différentes parties pour donner un sens général au texte. On pourrait dire que l’analyse, c’est le découpage de la réalité pour la comprendre, alors que l’image la met plutôt en scène pour la sentir et la capter par les émotions. A ce stade, il est important de noter qu’aucune culture ne peut développer tous les outils de compréhension et de saisie de la réalité en même temps, surtout lorsque ces outils sont liés à des leviers technologiques comme, par exemple, l’imprimerie. La technique tend à standardiser les processus de saisie de la réalité. Dans ce quartier, c’est probablement une des rues les plus performantes, mais ses habitants et habitués sont complètement dépassés lorsqu’ils se retrouvent dans le quartier des Loisirs. Rue de la Bible La lecture et l’étude de la Bible font partie des fondements de la foi vécue dans ce quartier. Chaque croyant est sensé comprendre et interpréter la Bible sans le secours d’un prêtre. Il peut aussi l’expliquer à d’autres, sans avoir fait forcément des études de théologie. Le culte personnel, c’est-à-dire un moment de lecture et de réflexion sur le texte biblique font partie des standards de la vie chrétienne. Il s’est même formé des ligues de lecture de la Bible pour s’encourager mutuellement. Pourtant, au fil des siècles, la Bible s’est fait rattraper par les exégètes qui en sont devenus les nouveaux prêtres. Il est très suspect de se hasarder dans des interprétations sans avoir passé sous les fourches caudines de ces spécialistes du texte sacré.

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Rue de l’Exhortation La littérature chrétienne, les prêches sont fortement orientés vers un christianisme volontaire. On s’astreint à vouloir progresser et le chrétien est stimulé à s’engager, à se donner entièrement. On ne fait pas tellement cas des faiblesses psychologiques et des circonstances de la vie. Rue de l’​É​loquence La transmission de l’évangile est avant tout basée sur le discours très bien structuré. Le pasteur est un exégète, il explique le texte et son éloquence du haut de la chaire va faire de lui un homme apprécié. C’est l’aisance à parler en public, mais surtout l’art de pratiquer un style de discours persuasif. Le communicateur s’exprime avec emphase et, en le disant d’une manière péjorative, il a souvent un discours ronflant! C’est tout le contraire du badinage du présentateur de la télé. Rue de l’Enseignement Intentionnellement, elle est située dans le bas du quartier, là où les pionniers ont commencé la construction du quartier. Elle est à la base de toute la structure mentale de celui-ci. Il n’y a qu’à voir le vocabulaire utilisé encore aujourd’hui dans nos églises: école du dimanche, étude et explication du texte, cours bibliques, leçon, enseignant, professeur de théologie. Un bon pasteur se définit volontiers comme un bon enseignant, sous-entendu un bon instituteur spirituel! Les gens apprennent d’abord avec la tête et puis ils essaient de faire passer la doctrine au bout de leurs pieds et de leurs mains. Dans le quartier de la cathédrale on s’imprègne, on s’immerge dans la spiritualité, sur ce quartier on apprend les choses de Dieu intellectuellement, d’une manière plus raisonnée. Le pasteur est celui qui sait, tandis que les autres sont des élèves qui eux ne savent pas et à qui il faut enseigner l’arithmétique spirituelle. Rue Sérieuse En ce qui concerne la foi, c’est évident! Pour croire, il faut afficher un air sérieux. C’est devenu d’ailleurs une marque d’authenticité. Ce côté sérieux se retrouve jusque dans l’habillement ou les ministres du culte protestant sont strictement habillés en noir, avec un rabat blanc! Rue de l’Effort Autre marque d’authenticité de ce quartier! La mentalité de ce quartier est fortement empreinte de cette notion qu’il faut améliorer sa situation, se donner les moyens pour réussir. Sans effort pas de salut! Pas tellement au sens des œuvres à fournir pour apaiser la divinité, mais plus dans le sens d’un effort dans son développement morale et éthique pour se maintenir « sauvé ».

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Pont Royal Tout naturellement, il est dans le prolongement de l’avenue de la Raison. C’est le pont qui est l’une des principales jonctions entre ce quartier et celui de l’Economie. L’économie occidentale s’est principalement construite dans le prolongement de cet axe. Pont du Livre Autre pont incontournable. Le livre est le support idéal pour véhiculer le savoir amassé sur ce quartier. Le livre peut décrire des situation émotionnelles, mais il ne pourra pas nous immerger totalement dans les émotions. Il pourra, par exemple, décrire le pèlerinage ou la manière dont il se pratique dans le quartier de la cathédrale, mais il ne pourra pas me restituer l’expérience personnelle du parcours. Nous, chrétiens de ce quartier, nous avons trop longtemps cru que la spiritualité pouvait s’enfermer dans un livre et les dons spirituels, par exemple, ont longtemps été mis de côté, simplement parce qu’on ne pouvait pas apprendre à partir d’un livre comment avoir des visions ou comment parler en langues. On pouvait certes décrire leur fonctionnement ou leurs effets, mais l’imprimé ne peut pas nous introduire dans la transcendance. Le livre, c’est comme un objectif photographique. Il cadre et tout ce qui n’apparaît pas dans son champ, n’existe pas! D’ailleurs tout support, qu’il soit papier, multimédia ou autre nous cadre et nous formate. Il n’y a que Dieu qui puisse avoir une vue à 360°, englobant tous les aspects de la vie à la fois, l’intellect et l’émotionnel, la théorie et la pratique, la vue, la parole, le toucher. Chaque média est limité dans l’approche de la réalité! Les bâtiments L’Université, l’école et l’Institut biblique Sur cette rive du plan d’eau, c’est devenu le nouveau centre du pouvoir. Toujours en Occident, ils ont supplanté l’influence de la cathédrale. L’instituteur et le professeur sont devenus les nouveaux « prêtres » de ce quartier et dans l’église, le pasteur doit être diplômé par l’une de ces institutions. Les églises évangéliques, issues du Réveil du 19ème siècle et principalement celles des Frères, ont renoué avec le sacerdoce universel en donnant la possibilité à un simple membre de communauté, sans formation universitaire, de devenir leader d’une communauté et de remplir un rôle pastoral. C’était aussi une manière de contester le pouvoir central. Aujourd’hui, dans la plupart de ces églises, il y a un mix entre des professionnels diplômés et des laïcs engagés. Les instituts bibliques se sont professionnalisés et ont poussé leur enseignement vers le haut pour rejoindre le standard des facultés de théologie et la boucle est bouclée! Le pouvoir central a de nouveau récupéré les dissidents! Quelqu’un disait qu’en terre de mission les catholiques construisaient en premier une église, alors que les protestants y ouvraient une école!

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La Librairie et la Bibliothèque Encore aujourd’hui les églises investissent massivement dans la production de livres et l’internet est devenu un moyen de recycler des écrits anciens. On n’hésite pas à mettre des livres en ligne, sans se poser la question si le nouveau support, ne mériterait pas une nouvelle réflexion sur le fond et la forme. Place de l’Homilétique C’est la place principale, incontournable de ce quartier. La "prédication-du-haut-dela-chaire" tient une place centrale dans l’activité cultuelle de l’église. Ce n’est que récemment que sont apparues les animations multimédia, sous la pression du quartier des Loisirs. Souvent dans un culte protestant, lorsqu’un prêche n’est pas à la hauteur, on vous dira que le culte était mauvais, comme si le reste, liturgie et chants, n’était qu’une activité secondaire. Place de l’Etude Biblique C’est la deuxième place en importantance. La transmission de la foi tourne autour de la prédication, de l’étude biblique et de la méditation personnelle qui est en fait une sorte d’étude personnelle.

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Quartier de l’Économie Ce quartier a toujours existé dès la fondation de la ville, mais n'a pris son essor que grâce à l'apport intellectuel, culturel et religieux du quartier de l'Université. Avenue de la Raison Cette avenue qui débute dans le quartier de l’Université, prend toute son ampleur dans ce quartier. L’économie mondiale, bien que fortement influencée par le pôle émotionnel, est encore largement régie par la raison. On pourrait même dire que le cœur de l’économie est sous l’influence de la raison, tandis que les produits qu’elle génère intègrent de plus en plus la partie émotionnelle de nos personnes. Avenue du Savoir Il s’agit avant tout du savoir technique, basé sur les machines intelligentes. On a de moins en moins la connaissance de soi. On ne sait plus rien sur nous-mêmes et encore moins sur les autres. Nous arrivons à acquérir un savoir monumental sur la planète Mars et nous sommes ignares en matière de relations interpersonnelles. Avenue de l’Émotion C’est une avenue qui n’existe que dans les quartiers de l’Économie, des Loisirs et de la Cathédrale. C’est un axe important et beaucoup d’activités se greffent sur cette artère. Nombre de services commerciaux, en Occident, tournent autour de la « merchandisation » des émotions par le biais des communications (téléphonie, internet), de la mode, des loisirs, des vacances, des activités culturelles, de la musique. De ce fait et à cause du marché, ne sont pris en compte que les émotions qui peuvent servir à vendre ou à susciter le désir d’acheter. Sont laissés en friche la sagesse, l’intuition, la compassion, etc... En d’autre terme: dans le passé le monde des affaires et de l’industrie exploitait l’homme pour sa force de travail physique, en le faisant travailler parfois comme un esclave, aujourd’hui nous sommes exploités dans le domaine émotionnel à des fins exclusivement mercantiles. Regardez le nombre d’activités sportives, récréatives ou culturelles qui nécessitent un instrument ou un appareil au bout des pieds, des mains, comme s’il n’y avait plus d’autres possibilités de se faire plaisir que de s’accoupler à une machine.

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Rue de la Performance C’est le pendant de la rue de la Vérité du quartier de l’Université. Aujourd’hui, n’est vrai que ce qui est performant. Il n’y a qu’à voir comment les sites internet sont évalués par les annuaires et autres portails y compris dans le domaine chrétien. Un site se positionne en tête de liste par le nombre de clics obtenus. Souvent, il suffit d’avoir un titre original pour accéder au top et lorsqu’on ouvre le site en question on s’aperçoit qu’il ne valait pas le détour. Une grande église, avec mille membres, est sûrement plus spirituelle que la petite communauté de 30 personnes! Ce n’est sûrement pas la performance dont parle l’évangile! Rue Walt Street Petite, mais centrale. C’est le nerf de la guerre et le point névralgique de ce quartier. Inutile d’en dire plus! C’est une rue traversante entre ce quartier et celui des Loisirs. Rue de l’Expérience Il faudrait presque dire « rue de l’expérimentation ». Il s’agit d’expérimenter la vie. Pour vendre, on n’expose pas seulement le produit, mais on le fait expérimenter par le consommateur. Sur internet, il est très courant de tester un logiciel avant de l’acheter définitivement. Il est à l’essai, au même titre qu’on pratique le mariage à l’essai. On veut aussi expérimenter de nouvelles sensations, de nouvelles manières de vivre et l’économie tente de répondre au maximum à ces besoins de sensations. Rue Cynique Dans le monde des affaires, il y a beaucoup de cynisme. L’individu est soumis au diktat de l’économie et c’est les chiffres qui dictent souvent les comportements: gagner coûte que coûte! Rue du Stress Go! Go! Ce quartier court à longueur de journée et avec la mondialisation des marchés et de la Bourse, les mouvements de capitaux, de biens, de services et de personnes se font 24h sur 24h et 7 jours sur 7. Les supermarchés ont de plus en plus tendance à ouvrir également le dimanche et les cycles de travail et de repos régulés par la nature et par la loi de Moïse ont tendance à être systématiquement battus en brèche. Pont de l’Événement Il est plus important de créer un événement ou de transformer sa vie en événement que de réaliser un travail de longue haleine. Celui qui réussit aujourd’hui, c’est celui qui sait se mettre en scène. Pont de la Vibration Dans le prolongement de la rue de l’Expérience. Il s’agit surtout d’une vibration émotionnelle, au niveau des tripes. Le chrétien qui franchit ce pont, confond souvent l'action du St Esprit avec la notion de vibration. Ce n’est pas parce qu’un violon vibre qu’il est en harmonie avec l’orchestre, mais c’est parce qu’il émet le son juste! En réalité, il faudrait traverser le bassin d’eau à la nage et non pas passer par-dessus.

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En ne nous « mouillant » pas dans le Christ, nous risquons de rester superficiel et artificiel, « vibrant » pour le Christ, comme une cymbale... Pont de la Dîme Le chrétien, pour contrer l’action dévastatrice de Walt Street est invité à donner. Pour les uns, c’est 10% de leur revenu, pour les autres c’est un autre pourcentage. Mon pont est dans une position ambiguë. Même en donnant la dîme, on se place toujours à la jonction de deux segments de rue qui représentent la puissance financière. Parfois, nous ne voulons pas savoir ce qui se passe dans cette rue et nous soulageons notre conscience en donnant une petite partie de notre richesse. Là, aussi, comme pour le pont de la Vibration, il faudrait plonger dans le canal avec tout nos sous! Pont de la Statistique Ce pont est également le prolongement d’une rue. A la performance, il faut automatiquement adjoindre la notion de statistique: compter le nombre de clics sur une page web, présenter le nombre de voyages missionnaires, le nombre de conversions, etc. Les bâtiments Alors que dans le quartier de la cathédrale et de celui de l’Université le pouvoir pouvait aisément s’identifier avec un bâtiment (la cathédrale et le bâtiment de l’Université), dans ce quartier-ci, il n’y a pas de bâtiment représentatif du pouvoir de l’économie, à part peut-être la rue Walt Street. J’aurais peut-être pu dessiner l’immeuble d’une banque centrale, mais à mon avis, à part la régulation du flux de l’argent, elle n’a pas le même impact sur les gens que les deux autres pouvoirs. L’économie n’a pas vraiment de visage ou bien plutôt, elle a un visage multiple et surtout son pouvoir est caché, occulte. C’est bien là, son danger! Les réseaux Ils ne sont pas visibles, mais de temps en temps, lors de manifestations, on se rend compte de leur importance et de leur impact. Ce sont des organisations, parfois souterraines, souvent informelles qui existent très peu dans le quartier de l’Université. Les tribus modernes sont organisées en réseaux. Pour évangéliser ces quartiers, il faut entrer dans les réseaux.

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Quartier des Loisirs C'est le quartier moderne par excellence. Très animé, cosmopolite et multiculturel. Il est peuplé de tribus et s'organise en réseaux. Avenue de l’Émotion Même si cette avenue passe dans le quartier de la Cathédrale et dans celui de l’Économie, il ne faut pas la considérer comme uniforme sur toute sa longueur. Chaque quartier va lui donner sa couleur, son ambiance et son expression particulière. Dans ce quartier-ci, elle est très fortement influencée par les médias électroniques. Autrement dit, l’émotion est « électronisée », formatée pour être véhiculée sur un support numérique. L’église aurait peut-être intérêt à faire ressortir l’émotion fondamentale, celle liée à la joie simple d’une rencontre, le regard chargé de compassion, la parole chaleureuse d’un ami, le geste consolateur sur les épaules du maltraité, l’imposition guérissante des mains. Nous nous laissons souvent égarer par les marchands de cette avenue qui voudraient nous imposer l’émotion « merchandisée » y compris par les commerçants dits chrétiens que j’appelle aussi « commergélistes (contraction entre commerçant et évangéliste)! Rue du Plaisir Elle fait tout le tour du quartier et elle l’englobe de part en part. Le plaisir est le dénominateur commun de toutes les activités de ce quartier qui est en fait la vitrine du quartier de l’Economie. Même le culte n’échappe pas à ce critère. Un culte sans plaisir, c’est comme un morceau de pain sans confiture! Et lorsque, pour nos prestations (concerts et spectacles), nous faisons payer un ticket d’entrée, nous avons en face de nous un client à qui il faut faire plaisir: il a payé pour ça! Le plaisir est une création de Dieu, le diable ne fait que le détourner. A nous chrétiens la mission d’en faire un instrument à la gloire du Créateur! Rond-point de l’Analogie Ce quartier raisonne rarement selon les normes de celui de l’Université, mais il aime utiliser l’analogie, la parabole, l’histoire. La construction de Christopolis puise largement dans cette manière de penser. C’est une simulation qui n’est pas tout à fait vraie, ni tout à fait fausse. De plus en plus, toutes les démonstrations de ce site reposent sur l’analogie et les idées de prédications proposées sont en fait des analogies. Jésus était champion de la parabole et on ne lui connaît aucun discours analytique. Rue Speed Il va sans dire que l'activité de cette rue se passe de tout commentaire, tellement nous connaissons dans nos vies la dictature de la vitesse, du "fast"!

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Rue Walt Street De ce côté-ci, dans ce quartier-là, cette rue prend un peu une autre tournure que de l'autre côté, surtout dans le domaine de l'église. Dans le quartier de l'​Éc​ onomie, elle ne se voile pas la face, tandis qu'ici, elle ne peut pas se profiler en tant que telle! Aujourd'hui des jeunes se lancent souvent dans de nouvelles activités en faveur de l'église, sous couvert d'une entreprise privée, mais la plupart du temps, elles ne s'affichent pas en tant que telles dans le cadre de ses activités ecclésiales. Ce sont certains organisateurs de concerts, des chanteurs, des prestataires de service. J'ai même découvert une fiduciaire, qui un temps arborait le poisson des chrétiens, dans sa publicité!

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Les mosquées Un phénomène tout nouveau s’installe dans notre ville, c’est la montée de l’islam. Une religion dont on ne parlait pas il y a quelques décennies. Selon certains experts, c’est un mouvement qui va bousculer le socle socio-culturel et religieux de Christopolis. Origine et développement Ce n’est pas pour rien que ces nouveaux centres de spiritualité musulmans partent du quartier de l’​É​conomie. Non parce que l’islam est fortement lié à l’économie et épouse sa mentalité, mais parce que fondamentalement la main-d’oeuvre qui a été importée pour faire le “sale” boulot que les christovilliens ne voulaient pas faire, est d’origine musulmane. Ils sont arrivés avec armes et bagages et avec, bien sûr, leur religion. De base, on les rencontre surtout dans les pôles économiques et pratiquement pas dans les zones rurales. Cette constatation prévaut pour les débuts de l’immigration et actuellement, la deuxième et la troisième génération de ces “travailleurs importés” a fait des études et est allé plus loin et surtout plus haut, sans accepter les normes du judéo-christianisme dominant. Avec raison, du point de vue socio-culturel. Une religion fait partie de l’identité d’une personne. Détruisez la religion d’une personne et vous détruisez une partie de son identité, ce qui va permettre de mieux la soumettre. Les grands envahisseurs se sont toujours attaqués à la religion. Que font les chinois en intégrant le Tibet à leur “empire”? Ils détruisent le patrimoine religieux de ce petit pays, qui est en même temps le château d’eau de cette partie du monde. Les espagnols et les portugais, qui se sont emparés d’une grande partie de l’Amérique du Sud à la suite de Christophe Collomb, ont combattu les religions indigènes. Pour revenir à un niveau local, lorsque les bernois du Canton de Berne (Suisse) ont envahi le Canton de Vaud au XVIème siècle, ils ont imposé la Réforme aux catholiques, majoritaires dans ce canton. Et la cathédrale catholique de Lausanne est devenue bâtiment protestant. Tous les conquérants procèdent de la même manière et Daech au Moyen-Orient n’échappe pas à la règle. Il y a une autre donne à prendre en compte, c’est la démographie. Les gens de Christopolis, surtout depuis les années soixante dix, ont permis l’interruption de la grossesse. L’historien Pierre Chaunu parle de peste blanche pour montrer à quel point cette “ville” a perdu de sa substance fondamentale: sa population jeune. Christopolis est une ville vieille, pas seulement à cause de son histoire, mais surtout de par sa population vieillissante. Le monde musulman est jeune et vigoureux au niveau de la famille et contribue à insuffler une nouvelle vitalité… qui englobe aussi la religion. Comment se répand l’influence de l’islam dans Christopolis? L’islam n’est pas une religion pyramidale comme le catholicisme, mais chaque communauté est une entité qui a beaucoup de liberté pour se développer et s’organiser. Il y a bien sûr, des courants religieux très marqués comme le sunnisme, le chiisme, etc. La diffusion de leur

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où ils se trouvent. Tout au début de l’immigration des musulmans, ils se faisaient très discrets, quitte à en souffrir. Maintenant qu’ils sont plus nombreux, leurs revendications sont plus facilement prises en compte. A qui la faute? Nos politiques ont beau brandir le judéo-christianisme comme rempart à la montée de l’islam, mais une culture sans religion, quoiqu’en disent les tenants de la laïcité, c’est comme une chambre à air qui se dégonfle. La laïcité a pu se développer, justement, parce que la foi chrétienne était encore bien vivante en occident. Il fallait juste réglementer pour qu’elle n’empiète pas sur le politique. La laïcité était bien contente, sans se l’avouer, que les prêtres inculquent le respect des lois, de l’autorité,des autres, des femmes, des plus démunis. Qui va le faire aujourd’hui? La laïcité? Les politiques? Qui ne sont pas vraiment des modèles de fidélités dans le couple, des modèles en matière de déclaration des impôts? Qui a envie de prendre au sérieux le pacte républicain, s’il n’y a plus d’enfer et de paradis? C’est comme si la laïcité s’était juchée sur une plateforme, dont le judéo-christianisme représentait les piliers. La laïcité a passé son temps à démolir ses fondements et les gens sont à la dérive. La laïcité peuple nos prisons, mais n’éduque plus le peuple à respecter la loi. Et pourquoi, des personnes avec des exigences spirituelles et éthiques plus fortes que les nôtres, n’attireraient pas de nouveaux adeptes? Nous creusons notre propre tombe culturelle et spirituelle. La laïcité est un outil de gestion très important, mais elle ne pourra jamais se positionner comme colonne vertébrale d’une nation. Toutes les idéologies non liées à une religion, comme l’idéologie communiste ou le nazisme se sont cassées la figure. Par contre les religions ont tenu le coup au travers de l’histoire. Et on va les retrouver à la fin des temps. Je ne plaide pas pour revigorer la religion chrétienne, mais je veux juste montrer que le spirituel joue un rôle essentiel dans nos sociétés. En occident on l’a oublié. Faut-il pour autant se croiser les bras? En fait, on se retrouve, dans une situation idéale pour le christianisme. Nous n’avons plus pignon sur rue. Nous ne sommes plus que des croyants parmi d’autres croyants qui se réclament d’autres spiritualités. La seule possibilité que nous ayons c’est d’évangéliser nos voisins musulmans. On se plaignait que bien des pays dominés par l’islam, n’autorisaient pas la venue d’un missionnaire chrétien, sans se rendre compte que les musulmans viennent chez nous et qu’on a toute liberté de leur parler de l’évangile. Imaginez un réveil parmi les musulmans et que ceux-ci aillent apporter la bonne parole dans leurs pays d’origine.

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éflexions complémentaires

La “deltaïsation” Je fais référence au fleuve qui, avant de se jeter dans la mer, se transforme en delta. ​À chaque passage d’une période culturelle à une autre, il y a un phénomène de

“deltaïsation”. Pour Christopolis, c’est le passage d’un “quartier” à un autre. Le paysage socio-culturel et religieux se morcelle, se divise en un nombre impressionnant de petites îles. Il s’y développe la mangrove et une faune et une flore extraordinairement riche. Les passages d’une culture à une autre sont extrêmement riches et prolifiques, liés à une “désorganisation” complète.

L’espace entre deux Le delta c’est l’espace entre le fleuve, assez bien délimité dans sa trajectoire et la mer. Une sorte de sas qui permet le mélange de deux univers liquides, l’eau douce et l’eau de mer. On ne peut rien construire de solide dans un delta. C’est un univers liquide flottant où l’on se perd. Toute culture ressemble à un fleuve qui commence par un petit filet d’eau dans une montagne et qui se termine un jour en delta et puis qui se dissout dans l’histoire culturelle du monde. La culture générée par la longue période du Moyen-Âge s’est terminée par un “delta” et elle a disparu au profit de la culture de l’écrit et du livre. On est bien d’accord que cette parabole est très caricaturale, mais néanmoins, elle reflète un processus immuable depuis la nuit des temps. Toute activité spirituelle est liée à une culture et lorsque la culture se “deltaïse”, la spiritualité suit le même processus. C’était le cas, au passage du quartier de la Cathédrale, vers le quartier de l’Université du temps de la Réforme. Il y a eu un développement très riche, mais aussi un très grand morcellement de la spiritualité chrétienne. Plusieurs réformateurs comme Luther, Calvin, Zwingli et bien d’autres se sont lancés, sans trouver un consensus commun. Il en est sorti des types de confessions différentes. Il y a eu aussi beaucoup de débordements, comme en Allemagne, le messianisme d’un Thomas Müntzer, qui a causé bien des soucis à Luther. Aujourd’hui, nous assistons à une nouvelle “deltaïsation”. La culture du livre commence à disparaître ou plutôt elle reflue dans les élites. Au profit d’un “delta” spirituel extraordinaire. Les nouvelles expériences se succèdent d’une manière très rapide. On avait Toronto qui est remplacé par la culture de l’honneur. Les mouvements de guérison qui côtoient le prophétisme, etc. Et ne parlons pas du domaine de la réflexion théologique qui part dans tous les sens y compris chez les évangéliques. Nous sommes dans un climat spirituel flottant, certes extrêmement riche, mais pas très stable pour construire quelque chose de durable.

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On oublie que le delta se termine dans la mer Les chrétiens qui pensent utiliser le contexte actuel pour se construire un avenir font fausse route. La richesse d’un delta ne permet pas une construction durable, comme la richesse actuelle, soit culturelle, spirituelle ou financière ne va pas permettre de générer l’église du futur. Constat pessimiste? Non, constat réaliste au vu ce qui s’est passé dans l’Histoire en général et surtout dans l’histoire de l’église. Comment se comporter dans l’univers d’un delta? Il faut tout d’abord cultiver la mentalité de vivre dans un espace culturel et spirituel qui se termine. Une sorte de fin d’un monde. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut se croiser les bras et attendre la fin. Nous devons accompagner les chrétiens de ces temps de fin (je ne parle pas ici de la fin du monde, mais la fin d’un monde) pour les aider dans cet univers flottant à garder confiance en Dieu. Par contre, ce qu’il faut éviter, c’est de faire croire aux gens, que l’église doit absolument se construire, comme du temps où elle était “fleuve”. On n’érige pas un barrage dans un delta! Un delta n’est non plus une voie navigable pour de grands bateaux. Les petites embarcations sont bienvenues dans le delta. Il faudrait peut-être multiplier les petites communautés au lieu de vouloir lancer de grands bateaux. Quelle perspective pour l’avenir? L’histoire de l’église nous a appris qu’à chaque grand changement culturel ou socio-politique les chrétiens ont inventé de nouvelles manière de croire et de faire église. Le judaïsme du temps de Jésus s’est dilué dans l’empire romain et les premiers chrétiens n’ont pas développé leur église à partir du centre qu’était Jérusalem, mais à partir d’Antioche, nouveau centre culturel en expansion dans la nouvelle donne politique et culturelle de l’époque. Au passage, ils se sont délestés des rituels liés au temple et du christianisme judaïsant. Les réformateurs du XVIème siècle ont fait pareil. Ils ont liés leur développement aux nouveaux centres culturels générés par l’imprimerie et aux centres de réflexions issus de la mouvance humaniste. Exit “Rome”, l’ancien centre culturel et spirituel. Pourtant, ils ont fait quelque chose de très important. Au départ, ils voulaient réformer le “delta”, mais ils se sont rapidement rendu compte que c’était impossible de le transformer. Ils sont remontés au source du christianisme, aux pères de l’église et même à l’Antiquité pour se renouveler. Ils ont simplifié la foi et ils l’ont restructurée. Ils n’ont pas utilisé la richesse du “delta” pour refaire une nouvelle église. Pour reprendre la parabole du delta, on pourrait dire qu’ils ont délaissé le delta et ils sont remontés dans la montagne pour mettre en route un nouvelle rivière qui se transformera plus tard en fleuve qui lui aussi se termine aujourd’hui en delta. L’éternelle recommencement de l’histoire. Un exemple actuel Aux États-Unis est né un mouvement qui pourrait illustrer mon propos. Plusieurs leaders et penseurs ont lancé ce qui est communément appelé “Red Letters Christians”. Tony Campolo est l’une de ces personnes promotrices de cette pensée qui veut simplement

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imprimées en rouge, d’où ce terme de “Red Letters”. Shane Claiborne (​ 1)​, un autre de ces penseurs, met en pratique cette approche en cherchant à vivre sobrement en communauté de vie. Je ne suis pas habilité à évaluer théologiquement ce mouvement, mais je trouve ce retour à une simplification de l’évangile intéressant. 1 - V​ivre comme un simple radical Ed. Première Partie

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R​

éflexions complémentaires

Civilisation de paille? Communément chaque culture s’évertue à discréditer les cultures qui l’ont précédée, à moins qu’on ne les cantonne dans un musée et qu’elles servent au tourisme. Et la culture dominante, qui se fait laminer par la suivante, n’apprécie guère qu’on lui conteste son leadership. Elle fait même tout pour garder sa position. Ce qui est le cas pour la culture du livre qui a beaucoup de mépris pour la télévision, les réseaux sociaux, la téléphonie. La théologie académique n’échappe pas à la règle, lorsqu’elle défend son pré carré. On ne s’imagine pas qu’on puisse réfléchir et avoir une théologie performante en dehors de la faculté de théologie. Certes, le livre garde encore tout son prestige, mais c’est comme les étoiles lointaines dont on perçoit encore la lumière, alors qu’elles sont déjà éteintes. J’emprunte cette métaphore à Michel Serres, philosophe et historien des sciences. Le déclin de la théologie liée à l’académie Chaque culture a la prétention de répondre à tous les besoins de l’être humain, qu’ils soient intellectuels, émotionnels, religieux, éthiques, politiques, etc. En réalité, elle ne couvre jamais l’ensemble de ces besoins, il n’y a que Dieu qui puisse le faire. Une culture est toujours partielle. La civilisation du livre, de l’école et de l’université l’a oublié et la nouvelle culture montante en fera autant. De plus, depuis l’invention de l’imprimerie, un facteur déstabilisateur très puissant est intervenu. Celui de l’introduction de leviers technologiques pour promouvoir la culture. L’imprimerie, qui a bien servi le peuple du Livre, l’a aussi déséquilibré, comme le font les leviers technologiques d’aujourd’hui liés à l’électricité: radio, télé, téléphonie, smartphones, tablettes, etc. Ne pourrait-on pas parler de problèmes environnementaux au même titre que ceux générés par l’industrie? L’école, par exemple, a marginalisé pour ne pas dire détruit en France un certain nombre de langues régionales comme le breton ou la langue d’Oc. La théologie académique n’a pas promu les dons spirituels, elle les a souvent combattus au nom de la raison. Ce sont de simples croyants qui les ont remis en usage dans les communautés. Aujourd’hui, la faculté de théologie prétend former les cadres de nos églises, alors que la majorité de nos concitoyens sont ailleurs que dans le système de pensée de l’école. Ils ne sont plus dans le quartier de l’Université, ils sont dans le quartier des Loisirs. Quand la majorité des gens était formatée par l’école, c’était logique de former les pasteurs dans le même système. Calvin, à l’époque, l’avait bien compris, il a fait construire le collège qui porte son nom et qui existe encore aujourd’hui à Genève. S’il revenait de nos jours, il formerait peut-être les pasteurs dans un studio de télévision, une école de théâtre, avec des musiciens, des vidéastes qui feraient des films, prieraient, ouvriraient la Bible pour la mettre en perspective avec le scénario en cours de réalisation. Mais surtout, il repenserait sa théologie et dédierait sa réflexion non pas au roi, comme à l’époque à François 1er, mais à Xavier Niel, un des rois de la téléphonie en France.

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Ce qui fait encore plus décliner la théologie traditionnelle, c’est qu’elle forme dans un système académique certes très performant dans les sciences exactes, mais qui peine à répondre aux besoins émotionnels d’aujourd’hui. La théologie, même si elle a besoin de puiser aux sources des sciences exactes pour ce qui concerne certains aspects comme l’archéologie, la connaissance des langues anciennes, l’histoire, la sociologie des religions et autres domaines, elle ne peut répondre à l’attente d’une spiritualité du “coeur”. Celle liée aux émotions. La culture actuelle quitte le domaine de la raison, de l’explication “raisonnable” de la foi, pour monter dans le train de l’émotion. On pourrait imaginer un mariage entre raison et émotion, mais c’est comme un vieux célibataire, à qui on demande de s’unir à une jeunette qui ne vit qu’avec un portable collé sur l’oreille, alors que son mari aime lire au coin du feu. Une spiritualité de “paille”, “archaïque”? C’est justement là qu’intervient cette notion de mépris, dont j’ai parlé plus haut. Une culture “méprise” une autre lorsqu’elle ne comprend pas comment fonctionne celle-ci. Le contraire est aussi vrai. Le théologien académique se fait “mépriser” par la spiritualité contemporaine. Mais là, n’est pas mon propos. Je ne veux pas dénigrer le travail du théologien, je précise “académique”, mais le rendre sensible au fait qu’il n’est plus au centre de la culture comme auparavant. Il est de plus en plus marginalisé et il cherche à être pertinent à partir de la périphérie, au lieu de sauter dans le nouveau centre. Mais sauter dans le nouveau centre, c’est laisser les outils traditionnels d’analyse et de compréhension derrière soi pour s’approprier de nouveaux outils. Le théologien ne sait pas décrypter ce qui se passe aujourd’hui, avec les outils qu’on lui fournit à la faculté. ​À la limite pourra-t-il décrire la nouvelle culture, comme l'anthropologue,

qui scrute la vie d’une tribu indigène, mais y vivre et parler comme eux, c’est un tout autre défi. Donc, puisqu’il ne comprendra pas et qu’il décrétera en même temps, que ce qu’il voit est du domaine archaïque, il en déduira que la formation devra passer par les arcanes de l’académie pour avoir une certaine tenue intellectuelle Ce qui pose encore plus de problèmes, c’est que les personnes qui vont encore se former, dans les facultés, aiment ou doivent aimer la culture du livre et de l’école, sinon ils vont s’ennuyer à mort sur les bancs du lieu de formation. Les personnes du nouveau centre n’iront jamais ou très peu à la faculté. D’où aussi, la diminution des étudiants dans nos systèmes de formation classiques. alors que le nombre d’églises augmentent. Paradoxal, non? Comment comprendre la nouvelle spiritualité “archaïque”? D’abord, définissons ce que j’entends par “émotion”. Le fait de rire, de pleurer, de se réjouir n’est pas l’apanage du monde actuel. Le théologien académique sait aussi rire, pleurer et se réjouir. Appréhender la réalité à partir de l’émotion, c’est une autre manière de penser qui se retrouve également dans la Bible. Le tabernacle et les rituels qui s’y rapportent, la Sainte Cène font appel à la compréhension à partir de l’émotion. On sent le message pour le comprendre. Ce n’est pas pour rien que le Christ met son message en parabole. Nous, nous avons l’habitude

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d’expliquer les paraboles, tandis que lui les faisait “sentir”. Lorsqu’il transmet à un auditoire, composé aussi de paysans, la parabole du semeur, il fait jouer la carte de l’émotion. Imaginez le paysan à qui on dit que le semeur jette sa semence dans les pierres, sur le chemin, dans les ronces, alors que la semence n’est pas bon marché. Il répondra: quel con, ce semeur! Et Jésus de dire: voyez, c’est comme Dieu… Christopolis est conçu sur le mode de la communication émotionnelle. J’essaye d’abord de faire sentir le problème, avant d’expliquer ou d’analyser les tenants et les aboutissants. L’analyse ne précède pas l’explication, elle la suit. De plus, l’analyse ne fonctionne pas sur le mode “standalone”, mais elle est étroitement liée à l’approche émotionnelle. En résumé, le théologien académique ne devrait pas avoir la prééminence, mais devrait se mettre en phase ou en “remorque” de l’émotionnel. Celui qui devrait avoir le lead, c’est le quartier des Loisirs et non le quartier de l’Académie. Je parle ici de la théologie, pas des sciences exactes. On n’envoie pas le robot Philae sur la comète “Tchouri”, avec une pensée émotionnelle.

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Les auteurs , réalisateurs, artistes qui ont inspiré mon travail (par ordre d’importance) Pierre Babin Marschal Mc Luhan Jacques Le Goff Michel Maffesoli Pierre Lévy Jean-Claude Guillebaud Michel Serres Shane Claiborne Jacques Ellul Quino (Bédéiste) Ma’ (Dessinatrice) Robert Crumb (Bédéiste) François (Artiste-peintre) Sofia Coppola (Réalisatrice) Hildegarde de Bingen (Moniale) Nicolas Ray (Biologiste) Philippe Rochat (Bibliciste)

La culture du livre se fait broyer par les cultures liées à l’électricité (par François)


Table des matières Visite Express: - Survol Visite Découverte par quartiers: - Cathédrale - Université - Économie - Loisirs Visite Insolite: - Les mosquées Réflexions complémentaires: - La deltaïsation - Civilisation de paille?

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Prêcher avec des images

Images Église L’utilisation des images dans l’église: quelques conseils

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