VICTORIA BARBARA

L’Officiel Riviera a rencontré la créatrice Victoria Barbara pour parler de mode, de philanthropie, de voyage et de philosophie holistique…

Photographie PIERRE-ANGE CARLOTTI Stylisme JENNIFER EYMÈRE Interview PHILIPPE COMBRES Editeur KATIE LISTER

L’OFFICIEL RIVIERA : Vous portez de nombreuses casquettes : directrice de la création, influenceuse, bâtisseuse de relations, productrice d’événements, cinéaste, créatrice de contenu, philanthrope, icône du bien-être, mère de six chiens. Parlez-nous un peu de votre parcours. VICTORIA BARBARA : Orpheline à l’âge de 3 ans, j’ai été élevée à Miami par une famille cubaine, comme ma mère. À 20 ans, j’ai commencé à vivre une vie double entre Miami et Los Angeles et ce pendant quinze ans, ce qui m’a conduit à vivre ici à plein temps depuis dix ans maintenant.

L’OR : Décrivez-nous votre parcours qui vous a amenée à devenir la créative que vous êtes aujourd’hui. VB : Oui! La direction créative est ma force motrice et le don avec lequel je suis née. Il y a environ cinq ans, je suis passée du rôle de mannequin pour maillots de bain à celui de la femme respectable que je suis vraiment et qui inspire la femme moderne. Le bouleversement de la pandémie, lorsque le monde s’est arrêté, a été un catalyseur de changement pour moi. Tous les habitants du monde, y compris moi, ont dû soudainement tout faire par eux-mêmes et trouver de nouvelles solutions. Avant la pandémie, j’avais une équipe complète autour de moi : des assistants, des maquilleurs, des photographes, un styliste, ce qui, à l’époque, dans mon esprit, était formidable. Soudain, j’étais seule dans mon travail, et les périodes de stress vous boostent, alors je suis revenue à l’autonomie à laquelle j’étais habituée plus jeune. J’ai retroussé mes manches et je me suis mise au travail! Prenant le pouvoir de la créativité entre mes mains, je suis devenue une éponge d’informations, j’ai étudié la mode, la coiffure, la beauté et le maquillage pour les tapis rouges. Avec ce contrôle créatif total, je me suis occupée moi-même de la photographie, de la composition des images, de la vidéographie, de la conception graphique, de la retouche, j’ai développé mes compétences dans l’édition et la commercialisation de mon contenu. J’ai été étonnée de l’amour reçu en retour lorsque j’ai commencé à partager tout cela avec le reste du monde. Les gens que j’admire ont commencé à s’engager avec moi : Rosie Huntington-Whiteley, des rédacteurs de magazines, des directeurs de création et des cadres de marques de mode.

Robe longue, GIAMBATTISTA VALLI. Escarpins, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. Collier, bracelet et boucles d’oreilles en perles d’émeraude et diamants, collection Tapis Rouge Haute Joaillerie, CHOPARD.

“FAIRE CE QUI VIENT naturellement, être instinctif ET PARTAGER SES DONS AVEC LE MONDE, CRÉE une résonance AVEC LES AUTRES.”

Faire ce qui vient naturellement, être instinctif et partager ses dons avec le monde, crée une résonance avec les autres.

L’OR : La mode et le luxe sont des secteurs que vous exploitez pour vous exprimer, mais aussi pour nouer de nouvelles relations avec les acteurs qui sont à l’œuvre derrière les marques. Quelles sont les marques que vous aimez? VB : Chopard, Bulgari, The Row, Fendi, Loewe, Magda Butrym, Cecile Benson, Jil Sander, Proenza Schouler, Khaite New York, Chanel, Dior, Saint Laurent, Louis Vuitton, Valentino, Givenchy, Ilene Joy, Stefere Jewelry. Les marques de soins cosmétiques que j’aime sont Augustinus Bader, Skin Design London, La Mer, RéVive, Sisley et La Prairie.

L’OR : Vous défendez également les marques durables et les designers émergents… VB : Je suis consciente du changement climatique et je suis motivée par l’impact. La nouvelle génération de talents mérite de l’amour et de l’attention. L’intérêt supérieur de la planète est inscrit dans l’ADN de leurs marques par le biais de pratiques durables. Les soutenir, c’est ma façon d’agir de manière socialement responsable pour améliorer le bien-être du monde. Mes marques de luxe durables préférées sont Gabriela Hearst, Alejandra Alonso Rojas, Joanna Ortiz, Stella McCartney et Jennifer Clair, que j’ai portée au gala de l’amfAR à Cannes cette année. C’était une robe de rêve.

L’OR : Décrivez-nous la manière dont vous travaillez avec ces marques émergentes durables… VB : Je me vois un peu comme une “fée marraine d’opportunité” pour ces designers que j’aime. Je découvre constamment de nouveaux talents et je ressens le désir de les aider et de les élever grâce à ma plateforme d’influence. Récemment, Marcell Pustul, le fondateur de Marcell von Berlin, est un directeur de création extraordinaire avec lequel j’ai collaboré. J’assiste aux défilés, je porte des créations sur les tapis rouges ou pendant la semaine de la mode, ce qui me vaut une couverture médiatique, j’écris des articles sur mon blog et sur les réseaux sociaux, je contribue aux magazines en les incluant dans des articles. Nous mettons nos deux énergies à contribution, conceptualisant de nouvelles idées, créant des campagnes photo et des collections capsules “[marque] x Victoria Barbara”. C’est une philosophie que j’appelle Muse2Muse. En fait, nous créons ensemble une magie collaborative qui génère des revenus et une exposition de la marque.

L’OR : Vous collaborez également avec certains des photographes les plus réputés du monde de la mode. VB : Oui. Je collabore avec des photographes qui sont en phase avec moi sur le plan esthétique et créatif, et qui me “comprennent”. J’ai eu le plaisir de travailler avec Hugo Comte et Pierre-Ange Carlotti. Ils n’essaient pas de me changer, ils m’élèvent plutôt. Markus Klinko est un photographe légendaire avec lequel je vais également collaborer.

L’OR : La philanthropie fait partie intégrante de votre vie et de votre travail. Quelle est la cause qui vous tient le plus à cœur? VB : Je soutiens des organisations caritatives telles que l’amfAR, l’Unicef, Baby2Baby et la Elton John AIDS Foundation. Étant donné que je suis orpheline, Baby2Baby a une résonance particulière pour moi. L’aspect mère et enfant me pousse à aider les femmes, en particulier les mères célibataires et les enfants déplacés, abandonnés ou orphelins. Je suis en train de créer une fondation centrée sur les femmes qui soutiennent d’autres femmes.

L’OR : Vous vivez plutôt de manière holistique. Dites-nous en plus à ce sujet. VB : Pour des raisons de santé physique et mentale, j’ai fait beaucoup de changements ces dernières années pour adopter un mode de vie holistique. Une énergie équilibrée commence par une alimentation saine, qui est la base de tout. J’évite le sucre et l’alcool, et je bois beaucoup d’eau. En ce qui concerne le processus de guérison des traumatismes de mon enfance, des pratiques quotidiennes, notamment le yoga et la méditation, me permettent de me ressourcer. Mon expérience personnelle montre que la médecine holistique et

“LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE TALENTS mérite de l’amour et de l’attention. L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE LA PLANÈTE EST INSCRIT dans l’ADN de leurs marques PAR LE BIAIS DE PRATIQUES DURABLES.”

Robe longue à manches détachables, LOEWE. Collier en perles de saphir rose et diamants avec broche détachable motif floral en or blanc éthique certifié Fairmined et titane serti de saphirs roses, tsavorites et diamants, collection de haute joaillerie Red Carpet, CHOPARD.

Chemise, JACQUEMUS. Robe vintage, bijoux, STEFERE.

Chemise blanche et short en toile à carreaux Limao, JACQUEMUS.

Pull et short, VALENTINO. Collier unique en or jaune avec 7 pierres de couleur, 59 spinelles ronds et diamants sertis pavé, Collection Haute Joaillerie Magnifica. Bracelet Serpenti Viper à deux tours en or rose 18 K serti de diamants pavés et Bague Serpenti Viper à deux tours en or jaune 18 K sertie de diamants demi-pavés, BULGARI.

Body et jupe, ALAÏA. Escarpins, THE ROW. Bracelet Serpenti Viper à deux tours en or blanc 18 K serti de diamants pavés et Bague Serpenti Viper à deux tours en or blanc 18 K sertie de diamants demi-pavés, BULGARI.

“LA MÉDECINE holistique et psychédélique A UN POUVOIR DE GUÉRISON. J’AI ESSAYÉ LE BUFO, un psychotrope, SOUS L’ŒIL VIGILANT D’UN CHAMAN. Cela peut sembler effrayant, MAIS CE FUT UNE EXPÉRIENCE MIRACULEUSE.”

psychédélique a un pouvoir de guérison. J’ai essayé le bufo, un psychotrope, sous l’œil vigilant d’un chaman. Cela peut sembler effrayant, mais ce fut une expérience miraculeuse. Il vous rend hyper-présent, conscient de vous-même, et libère l’énergie négative. En vingt minutes ma vie a été transformée. Faites simplement vos recherches et faites-le avec un professionnel de confiance.

L’OR : Vous intégrez aussi le bien-être dans vos affaires ces jours-ci. VB : Oui, le Festival de Cannes est glamour, mais c’est trépidant! Remedy Place propose des bains de glace, des cours de yoga, des équipements de drainage lymphatique, des vitamines et de l’acupuncture, entre autres services. Idéal pour récupérer après un décalage horaire ou des événements nocturnes. La présence à bord de notre yacht de mon amie Fatma Shaheen, fondatrice de Skin Design London, était également un cadeau. Elle a développé sa propre ligne de soins du visage personnalisés, des miniliftings naturels et éclatants pour vous préparer à deux semaines d’événements.

L’OR : En parlant d’événements, vous allez vous marier avec Mark Strome, votre partenaire depuis cinq ans… VB : La pandémie a bouleversé le calendrier, nous envisageons maintenant le printemps prochain et je prévois de faire appel au plus incroyable des organisateurs de mariage. L’endroit dont je rêvais était le lac de Côme, mais pendant la pandémie, nous avons décidé depuis qu’il serait plus proche de la maison, dans le magnifique Montecito près de Santa Barbara.

L’OR : Avez-vous choisi un styliste pour votre robe de mariée? VB : Oui! À l’origine, je voulais Chanel, mais j’ai ensuite contacté Blair Trader chez Valentino pour lui dire que je voulais que Pierpaolo Piccioli dessine ma robe, après avoir vu récemment la robe exquise de Nicola Peltz lorsqu’elle a épousé Brooklyn Beckham. L’OR : L’été est là. Quels sont vos projets? VB : L’été est riche en voyages et en événements! Je pars pour Mykonos, où je croiserai la créatrice Alberta Ferretti, Corina Larpin de Stefere Jewelry et des femmes incroyables dans le domaine de la mode et de la philanthropie. La semaine de la couture à Paris suit – excitée par Schiaparelli, Fendi et Armani Privé. Puis le gala Luisaviroma pour l’Unicef à Capri. En septembre, ce sont le Festival du film de Venise et les semaines de la mode, avec en prime le bénéfice planétaire du Prince Albert II de Monaco.

L’OR : Quelle est la prochaine étape pour la marque Victoria Barbara? VB : La marque Victoria Barbara se développe. J’ai un nouveau partenaire commercial incroyable. Nous pensons de manière très similaire en ce qui concerne la stratégie, le marketing et les relations avec les marques. À partir de juillet, nous travaillerons avec des marques de mode et des marques de luxe dans divers secteurs. Je collabore avec tant de marques, si seulement j’avais plus de temps… Maintenant que mon partenaire est à bord, nous avons la possibilité de développer des activités de partenariat avec des clients actuels et nouveaux. Victoria Barbara est essentiellement une agence, nous lançons des campagnes intégrées à tous les niveaux de la création de contenu.

L’OR : Vous avez un ou deux projets de film en cours. Y a-t-il quelque chose que vous pouvez divulguer? VB : Je ne peux pas en dire plus pour l’instant… Il y en a un en cours de production, qui porte sur ce qui me passionne particulièrement : les créateurs. L’autre film sur lequel j’ai travaillé au cours des cinq dernières années est The Life Of, qui emmène le public dans les coulisses d’une personne influente du secteur de la mode, pour dévoiler tout le travail en amont, la sueur et les larmes qui se cachent dans les coulisses de la création. Une fois le produit fini, vous devez présenter rien de moins que la perfection, le projet montre ce qui se passe réellement derrière le rideau.

L’OR : Dans l’industrie du divertissement, on appelle ça “briser le quatrième mur”, démanteler l’illusion. VB : Exactement! C’est une métaphore de ma vie et mon travail. J’ai conçu cette belle vie que je vis, et je crée du contenu esthétique qui inspire, mais derrière tout cela, il y a une vision, du travail, une persistance… toutes les choses que vous ne voyez pas, qui font de moi qui je suis et ce que je fais.

“J’AI CONTACTÉ Blair Trader chez Valentino POUR LUI DIRE QUE JE VOULAIS QUE Pierpaolo Piccioli dessine MA ROBE DE MARIÉE.”

Casting KATIE LISTER Direction artistique JENNY MANNERHEIM Production PHILIPPE COMBRES Coiffure & Maquillage SERGIO CORVACHO Assistant direction artistique PABLO GONZALES Assistant production MARINKA BURGOS-RIAÑO Remerciements MARK STROME, E-MOTION YACHT & HÔTEL DU CAP-EDEN-ROC