Cinq blouses blanches au Cambodge

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NOTRE VILLE n 07

ACTUALITÉS

CINQ BLOUSES BLANCHES AU CAMBODGE GRÂCE AU DISPOSITIF MUNICIPAL Ils sont cinq jeunes étudiants en 3e année à l’institut des infirmiers de la Croix-Saint-Simon de la rue Michelet. Ils sont partis avec le soutien du dispositif municipal Cap sur le monde à Phnom Penh pour effectuer un stage humanitaire dans un hôpital de la capitale du Cambodge.

GILLES DELBOS

P

casque, en short, en tongs. » Pas étonnant que le service orthopédie traumatologie, qui soigne surtout les accidentés de la route et où les amis ont fait leur stage infirmier, soit saturé. « Jusqu’à 35 patients dans 40 mètres carrés ! », rappelle la Montreuilloise Manelle. Comment les Cambodgiens s’adaptent face aux manques de moyens ? Nos infirmiers ont aussi beaucoup appris de leur pratique. « Là-bas, le garrot n’existe pas, un simple gant en plastique suffit », confie Gwendal. « Il existe aussi

Maeve, Manelle, Thomas, Gwendal et Thibault, l’équipe Cap sur le monde au complet (en haut) et Manelle en pleine opération à Phnom Penh (à gauche).

D.R.

our découvrir une autre facette du métier d’infirmier, d’autres pratiques professionnelles et un système de santé autre que le nôtre, cinq étudiants à l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers), dont deux Montreuillois, ont mis le cap sur l’hôpital KhmerSoviet. « Nous avons voulu apporter une aide humaine et technique aux Cambodgiens mais aussi allier humanitaire et culture, raconte le Montreuillois Gwendal. Car même si nous avons travaillé sept heures par jour, nous avons tout de même eu le temps de visiter. » Alors oui, il y a eu un peu d’appréhension avant le grand saut dans l’inconnu, dans ce pays où tous ceux qui savaient lire et écrire ont été massacrés par les Khmers rouges, un pays qui ne tient debout que par l’aide humanitaire. Peur de tomber malade, que le séjour se passe mal… Cependant, sur place, encadrés par l’association AMS*, ils ne se sont jamais sentis en insécurité. Sauf sur la route. Thomas explique : « Il y a beaucoup de conduite en état d’ébriété, beaucoup de vélos, de “tuc tuc”, de motards sans

une différence culturelle majeure entre nos deux pays au niveau de la gestion de la douleur, rebondit Thomas. Les

TAREK REZIG, MAIRE ADJOINT DÉLÉGUÉ À LA JEUNESSE

JEAN-LUC TABUTEAU

« Nous voulons donner plus de visibilité à nos dispositifs » Quel est l’objectif du dispositif Cap sur le monde ? Nous voulons que les jeunes prennent leur avenir en mains, qu’ils soient autonomes. C’est un petit coup de pouce que nous leur donnons pour qu’ils puissent passer à l’action. C’est un plaisir de voir les projets fantastiques qu’ils portent. L’occasion encore de mettre en exergue leur volonté et leur exemplarité. Leurs projets et énergie me donnent foi en la jeunesse. Ce n’est pas le seul dispositif d’aide pour les jeunes… Oui nous avons plusieurs dispositifs pour les jeunes : « Cap sur le monde », l’objet de votre reportage, « Bafa citoyen », une aide pour obtenir le brevet d’animateur, et « À Montreuil,

Le Montreuillois n N° 9 n Du 10 au 23 mars 2016

c’est permis », une aide pour obtenir le permis de conduire. Nous envisageons de tous les regrouper dans un passeport citoyen afin de donner plus de sens et de visibilité à nos dispositifs. Les jeunes Montreuillois pourront alors en choisir un, afin que chacun puisse bénéficier d’au moins une aide, dans ces temps difficiles. L’emploi n’est-il pas la principale préoccupation des jeunes ? Notre ambition consiste notamment à réorienter nos actions en direction des 16-25 ans sur l’emploi, la formation et l’apprentissage. Nous allons pour cela redéployer les effectifs, les moyens et les équipes d’une façon plus transversale en collaboration avec les autres services de la Ville.

Cambodgiens ne la montrent pas. » Gwendal n’en revient toujours pas « en raison de leur peu de moyens au niveau des traitements antalgiques, ils ne peuvent administrer que 500 mg de paracétamol pour une amputation ! » Forcément, assure Thibault « une telle expérience endurcit et enrichit. À notre retour, j’ai réalisé qu’on avait de la chance dans la prise en charge des soins et de la douleur en France ». Parfois, reprend Manelle, « on a eu des coups durs. On s’est sentis impuissants. Même si on s’y était préparé. Moi, ça m’a donné envie d’aider encore plus. » D’ailleurs elle se verrait bien s’engager de nouveau dans l’humanitaire et repartir avec Maeve, en Afrique cette fois. Pourquoi pas grâce à Cap sur le monde qui leur a déjà permis de recevoir une aide de 500 euros par Montreuillois. Et même s’ils ont tenu une buvette solidaire à la fête de la Ville pour financer l’achat des billets, le passeport, le visa (près de 2 000 € par personne), ils ont aussi démarché

EN CHIFFRE

15

c’est le nombre de projets Cap sur le monde portés par 24 jeunes montreuillois en 2014. En 2013, 11 projets ont été portés par 15 jeunes.

500 €

C’est le montant de l’aide accordée aux Montreuillois de 18 à 25 ans qui veulent mettre le Cap sur le monde. le conseil régional, les pharmacies, les laboratoires, mais seule « la ville de Montreuil a accepté de nous aider ». Un soutien financier et logistique qui leur a mis le pied à l’étrier de la solidarité ! n A.L.

*Association missions stages.

À SAVOIR Le dispositif municipal Cap sur le monde est destiné à soutenir la mobilité et l’engagement des Montreuillois de 18 à 25 ans. Contactez Amir Rouibi au 01 48 70 57 10 ou au BIJ, 60, rue Franklin à Montreuil. Retirez vite un dossier avant la date limite de retour le 31 mars.


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