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La prise de conscience de l’enjeu de l’érosion des côtes au niveau européen a ainsi amené le gouvernement français à l’élaboration d’une stratégie nationale qui donne les grandes lignes directrices à suivre103. Parallèlement, le développement des territoires littoraux s’intègre aussi dans une stratégie nationale de création d’aires protégées, stratégie impulsée par la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 ainsi qu’une stratégie pour la biodiversité présentée en 2004104. De plus, le programme européen INTEREG III A a permis de mettre en lumière, grâce à une étude ciblée sur l’érosion de la plage de Paragan située dans le sud-ouest de la Réserve105, l’enjeu du phénomène sur ce territoire. Ce cadre général a ainsi amené la DREAL de Corse à intervenir afin d’éclairer les communes locales sur la problématique d’une gestion des banquettes de posidonie sur les plages. La démarche a été double. Elle a consisté tout d’abord en une action de sensibilisation sur l’importance et le rôle des banquettes pour les plages par le biais d’une brochure informative publiée en 2003 et rééditée en 2008 puis en 2011, distribuée aux communes et aux gestionnaires. Parallèlement, elle a fait appelle à un bureau d’étude, EVEMAR, en 2008, afin de former et sensibiliser les élus au problème causé par l’enlèvement répété des banquettes et clarifier les possibilités d’action en termes de déplacement des feuilles. Le rapport d’EVEMAR106 sort du champ purement scientifique pour tendre vers une étude plus socio-économique face à un problème de gestion pour les communes qui reçoivent des « plaintes » concernant la présence des feuilles sur la plage. Ce document a permis de mettre en avant la nécessité de clarifier le cadre juridique d’interdiction d’un enlèvement des banquettes et l’importance de proposer des outils spécifiques permettant l’intervention des acteurs locaux pour un possible déplacement des banquettes qui n’impacterait pas le système de formation des plages. Cette étude a mis en exergue l’importance de trouver un compromis pour les gestionnaires du littoral, basé sur des expertises scientifiques précises. EVEMAR a ainsi constaté que certaines communes étaient demandeuses de recommandations et prêtes à agir dans le respect de l’environnement, et qu’il serait souhaitable de proposer des recommandations adaptées aux caractéristiques des sites et des enjeux. Ce constat a laissé la DREAL dans une situation ambigüe, consciente d’un aménagement nécessaire de la loi, mais son rôle de représentant de l’Etat l’empêchant de valider juridiquement, unilatéralement des adaptations. Cette situation a conduit à la mise en place d’une collaboration tacite entre la DREAL et l’Office de l’Environnement de la Corse qui a repris à sa charge le suivi du dossier, acteur régional reconnu comme

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Rapport SNGTC, Propositions pour une stratégie nationale de gestion du trait de côte, du recul stratégique et de la défense contre la mer, partagée entre l'État et les collectivités territoriales, Grenelle de la mer, 2009, p. 104 Ministère de l’écologie et du développement durable, Stratégie française pour la biodiversité, enjeux, finalités, orientations, février 2004, p.48 105 Projet Interreg (III A), 2008, op.cit. 106 Cancemi G., Note d’information générale aux communes littorales corses, La gestion des banquettes de posidonies, questions juridiques et techniques, Dreal corse- E.VE.Mar, juin 2008, p.23

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