Le choix de la photographie
De la malléabilité du matériau photographique
En août 1909, les souverains russes sont en visite officielle à Cherbourg. L’actualité est importante et des agences comme Branger et Chusseau-Flaviens font le voyage en Normandie pour rapporter quelques clichés de la rencontre avec le président Fallières. Gimpel se rend également à Cherbourg, spécialement dépêché par L’Illustration qui ne néglige aucun détail pour que le photographe soit en mesure de réaliser des clichés inédits. Le journal fait partir Gimpel cinq jours avant l’arrivée des officiels et lui adjoint un journaliste chevronné, M. Abéniacar, chargé d’obtenir les autorisations nécessaires à sa circulation177. La venue de la famille impériale s’effectue dans des conditions de sécurité extrême qui visent à contrôler les agissements de probables nihilistes. Pour assister aux festivités, les journalistes subissent des contrôles incessants qui ne sont pas toujours impartiaux. En effet, les cérémonies de Cherbourg sont l’occasion de protestations de la part des journalistes “plumitifs” qui constatent un traitement de faveur accordé aux photographes qui sont, comme l’écrit Paul Bourdon « les enfants chéris des autorités : à eux toutes les places, toutes les invitations, tous les privilèges178 ». 177.
178. p. 1.
Léon Gimpel, op. cit., p. 25-34.
Georges Bourdon, “L’Entrevue de Cherbourg”, Le Figaro, 5e année, n° 214, 2 août 1909,
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