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Boynes perd son abattoir Un an après sa reprise par le tandem formé de Duc et Glon Sanders, l'abattoir de Boynes (45), ex-filiale du groupe Doux Frais, va fermer.

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ébut 2014, l’abattoir de Boynes sera définitivement fermé et ses 81 salariés licenciés. Seul et dernier actionnaire après le retrait de son partenaire bourguignon Duc, Glon Sanders a décidé de mettre la clé sous la porte. « Depuis un an, des moyens financiers, humains et commerciaux importants ont été mobilisés pour redresser l’entreprise, a expliqué la direction aux salariés réunis en comité d’entreprise extraordinaire le 30 octobre dernier. La crise du marché de la volaille, associée à la forte concurrence du nord de l’Europe, génèrent des pertes d’exploitation qui ne permettent pas d’envisager la poursuite de l’activité ». Pas plus que les poulets lourds utilisés par Cargill (lire page 42), les poulets standards élevés et abattus en région Centre ne sont donc compéti-

tifs face aux volailles néerlandaises et allemandes. Et lors de la reprise du site au mois de septembre 2012 par le binôme Glon-Duc, l’autorité de la concurrence doutait aussi que le nouveau venu puisse tailler des croupières à ses concurrents en GMS, comme Gastronome et LDC (Loué, Maître Coq, Marie…). Pour Isabelle Lozier, la déléguée CFDT du personnel, « la sonnette d’alarme avait été tirée depuis longtemps sur les mauvaises conditions de travail et les pertes de la société. Mais personne ne nous a écoutés ». Même amertume pour Marianne Dubois, la députée UMP du Nord Loiret, qui savait « que les abattoirs avaient besoin d’énormes travaux de modernisation, en particulier d’un système d’épuration des déchets et de l’eau. J’étais intervenue dès août 2012, car il me paraissait

bizarre qu’un tribunal de commerce local, celui de Quimper, puisse statuer sur l’avenir d’un groupe dont l’importance dépassait largement les frontières bretonnes. Il aurait sans doute fallu délocaliser ce dossier pour pouvoir mieux le traiter ».

Les salariés de Boynes ont manifesté leur désarroi.

Jacques Huguenin

Poulain troque l’alu et le carton pour le flowpack Appartenant désormais à Mondelez, une spin-off de Kraft Foods, l’usine Poulain de Villebarou (41) modernise ses lignes de production et adopte le nouveau conditionnement flowpack.

L

a feuille d'aluminium et l'étui carton de nos tablettes de chocolat, c'est fini ! L'usine Poulain de Villebarou, près de Blois, a décidé de généraliser l'utilisation du flowpack, un emballage plastique adapté au contact alimentaire, totalement hermétique, dont l'ouverture et la fermeture sont

très faciles. Au total, 3 M€ ont été investis pour cette ligne 1 qui représente la moitié de la production de l'usine blésoise : à terme, la totalité des tablettes fabriquées sous les marques Poulain, mais aussi Cadbury Daily Milk (pour le Royaume-Uni) ou Milka proposeront ce système de conditionnement novateur. Depuis un peu plus d’un an, la fabrique de chocolat fondée en 1848 par Auguste Poulain appartient à Mondelez (prononcer Mondéliz), une division créée par Kraft Foods, le géant américain de l’agroalimentaire, pour scinder ses activités européennes et américaines. Mondelez se consacre essentielle-

ment à un mode de consommation en vogue, le snacking : biscuits (LU, Oreo, Nabisco…), café (Carte Noire), confiserie (Malabar, Carambar, Kréma, Hollywood…) et naturellement chocolat (Poulain, Suchard, Milka, Côte d’Or). Le n° 2 mondial de l’agroalimentaire, après le suisse Nestlé, possède seize usines en France, dont deux de chocolat, Poulain à Blois et Suchard à Strasbourg. L'histoire exemplaire de Poulain (350 salariés à Blois-Villebarou, dont 200 à la production) se poursuit donc avec de nouveaux partenaires, vingt-cinq ans après le rachat par Cadbury et trois ans après l’arrivée aux commandes de Kraft Foods. Didier Morazin La Lettre Valloire - Décembre 2013 43


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