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Si on faisait une kaffepause?

À Copenhague, savourer une tasse de café, seul ou accompagné, est un rituel pratiqué plusieurs fois par jour. Un moment de plaisir et de réconfort célébré à la maison, au travail ou dans les nombreux coffee shops qui éclosent en ville.

« Le café fait intégralement partie de notre art de vivre. » Créateur du blog Bungalow5, référence en matière de design scandinave et de décoration intérieure, Allan Torp commence sa journée, comme neuf Danois sur dix, avec un café. Il nous reçoit dans son appartement sur l’île d’Amager, dans le sud de Copenhague. Cafetière à filtre et machine Nespresso Expert cohabitent dans la cuisine. Sur les murs, le motif du papier peint est composé de tasses, comme pour souligner le goût affirmé du maître des lieux pour cette boisson. « Mais notre culture est différente des Européens du Sud, qui privilégient les cafés courts et serrés, poursuit-il. Ici, nous aimons prendre notre temps devant une grande tasse. Voire deux. » Dès la généralisation de son implantation en Europe, au cours des xviii e et xix e siècles, le café a séduit les Scandinaves. Aujourd’hui, avec une moyenne d’un peu plus de trois grandes tasses par jour, les Danois comptent même parmi les plus gros buveurs de café, aux côtés de leurs voisins du pourtour de la Baltique, tous adorateurs du kaffe. Pourquoi cette passion si forte ? « Les hivers sont longs et froids. Nous avons besoin de nous réchauffer, avance Allan. Tenir dans ses mains une tasse bien chaude, c’est le début du hygge, ce sentiment de bien-être que nous aimons cultiver. »

Dans le vieux centre, l’Atelier September et ses airs de brocante vintage et raffinée.

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Depuis une quinzaine d’années, le café fait sa petite révolution à Copenhague. « Comme pour beaucoup de domaines qui participent au renouveau culturel danois, le café a largement profité de l’effet Noma », remarque l’influenceur. L’effet Noma ? Une référence au restaurant étoilé du chef René Redzepi qui, en réinterprétant la cuisine des pays du Nord, a donné ses nouvelles lettres de noblesse à tout un art de vivre, avec une aura internationale. « Classé plusieurs années meilleur établissement du monde (par le World’s 50 Best Restaurants, NDLR), le Noma a développé une exigence supérieure pour les goûts, la qualité et le savoir-faire. » La culture café a emboîté le pas des nouveaux codes lifestyle du xxi e siècle. Allan Torp pointe une autre raison pour expliquer l’attention grandissante autour de ce breuvage : « Nous voyageons davantage, ce qui nous amène à découvrir d’autres habitudes dans les villes étrangères. Comme celle de boire des cappuccinos ou des espressos... Cela entraîne une vraie mutation dans nos modes de consommation ! » Dans les rues de Copenhague, cela se traduit par un foisonnement de nouveaux coffee shops, de plus en plus spécialisés, qui font parfois euxmêmes leur torréfaction. Risteriet, par exemple, ouvert en 2004, est devenu un spot incontournable pour les amateurs éclairés : on y trouve une grande variété de cafés préparés de toutes les façons

Au Wecycle, on peut acheter un vélo tout en buvant un cappuccino.

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Le café filtre reste le préféré des Danois, qui le dégustent léger, sans lait ni sucre.

Le café filtre reste le préféré des Danois, qui le dégustent léger, sans lait ni sucre.

Ambiance décontractée et assiettes gourmandes chez Café Collective.

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