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Mot de la metteure en scène
Les remugles nous questionne sur le trajet auquel nous sommes conviés et que nous traversons tout au cours de notre vie.
Dans cette traversée, à laquelle nous n’échappons pas, la prise de parole de l’autrice se concentre sur l’importance des relations humaines, celle de l’accouplement, cette fusion passionnelle, ainsi que l’importance d’une relation amicale profonde Quelle est l’importance d’une véritable relation ? Cette rencontre authentique et nécessaire existe-t-elle entre les êtres humains et si oui quelle forme prend-elle dans le monde d’aujourd’hui? Les personnages de la pièce sont aux prises avec ce questionnement.
Un autre thème dont la présence semble être tout à fait de saison serait la situation des personnages qui vivent dans un enfermement dont il devient difficile de se libérer compte tenu des différences qui les isolent. Ce texte écrit avant la pandémie devient ici une sorte de commentaire sur la solitude et la difficulté à trouver dans l’amour et l’amitié un refuge susceptible de nous rapprocher en tant qu’êtres humains
Il y a aussi dans ce texte une volonté de donner une voix à une génération faisant face à des défis colossaux et qui essaie de faire du sens avec cette surcharge de responsabilités dont les relations humaines semblent être le point de départ ou d’arrivée. Moi qui suit d’une autre génération, je remercie Ludger et Caroline de leur profond engagement et la confiance dont les comédiens nes, concepteurs trices ont fait preuve dans cet échange mutuel et parfois malaisé mais toujours dans la volonté d’en arriver à un point de communication, de rencontre et de partage qui constitue l’essence même de tout art et du théâtre en particulier où j’oeuvre depuis plus de quarante ans Rien de cela ne serait possible sans la présence lumineuse de Élise et de la permanence du théâtre l’Escaouette Je les en remercie
Administration
Marcia Babineau :
Direction artistique et codirection générale
Élise Desveaux-Grav es :
Direction des opérations et codirection générale
Gilles Losier : Administration
Genev iève Lehoux : Communication et marketing
Nor mand Lirette :
Assistance à la direction des opérations
Mot de l’autrice
L’intimité est un territoire trouble. Miné. On le traverse méfiants, armés jusqu’aux dents. Parce que parfois la sensation de n’appartenir à rien creuse une blessure sinueuse dans le corps À force de lécher ses plaies, on devient un lieu impénétrable, sauf peut-être pour la puanteur du monde
J’ai écrit ce texte à l’École nationale de théâtre quand des professeur e s m’ont fait remarquer que pour une femme avec un si grand coeur, je passais le plus clair de mon temps à écrire avec ma tête Mi-observation, mi-défi
Je me suis demandé si à trop avoir de recul sur mes personnages, je ne les privais pas un peu d’humanité
C’est ainsi que sont nés Marie-Frédérique, Arnaud, Julie, Élodie et Le Gars du Fedex, qui me ressemblent atrocement, pour le meilleur et pour le pire. Et cet exercice de plongeon dans ma propre sensibilité a changé ma pratique de l’écriture à tout jamais Ces remugles gravitent dans un même écosystème et cohabitent, sans forcément avoir les outils pour se comprendre. Ils sont pourtant tous fragilisés par cette même incapacité à exprimer leur solitude et ce besoin urgent d’exister dans le regard de l’autre Pour tout vous dire, je crois sincèrement qu’aucun de ces personnages n’a raison ou tort. Je crois toutefois qu’ils gagneraient tous à s’écouter mieux. Je les ai écrits comme un exercice d’empathie, mettant en dialogue des parties de moi qui me semblaient jusqu’alors irréconciliables
Alors voilà, je vous l’offre : ma comédie sensorielle, car au-delà de ne pas l’avoir écrite avec ma tête, je l’ai écrite avec mon nez, en explorant les odeurs qui nous hantent et celles qui nous unissent Puissent-elles recoudre les déchirures en nous qui nous empêchent de voir la douceur chez l’autre.
On est parfois forcés d’arriver à une conclusion : on n'est pas tous de la même espèce Pour le reste, rassurez-vous Une langue n’est morte que si personne n’a la volonté de la parler. Merci à Marcia. À Ludger. À l’équipe qui tous les jours s’est investie avec tant d’amour et de générosité