Franck Allisio Responsable national des Jeunes Actifs du Mouvement Populaire 55, rue de la Boétie 75008 PARIS
Paris, le 16 octobre 2010 Lettre ouverte à Madame Martine Aubry, Première secrétaire du Parti socialiste Chère Martine Aubry, Si nous avons décidé de vous écrire, ce n’est pas pour lancer un « j’accuse », nous n’en sommes pas encore là, mais pour vous mettre en garde contre le délit de « non-assistance à retraites en danger » que vous êtes en train de commettre. Les retraites dont nous parlons, ce sont les nôtres, celles des Jeunes Actifs, celles que vous avez décidé de sacrifier. Car, au risque de vous agacer, nous tenons à vous rappeler que les chiffres avancés par le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites sont malheureusement têtus : si aujourd’hui, une retraite sur dix n’est plus financée, à partir de 2020, et sans réforme urgente de notre système, c’est une retraite sur six qui ne sera plus financée. Face à ce constat et au plan de sauvetage proposé par le Gouvernement, votre ligne est à rebours de toute notion de courage, de réalisme et de clarté. En gros, vous critiquez tout, et vous conseillez de ne plus toucher à rien. Votre fidélité aux principes mitterrandiens vous honore peut-être mais elle nous inquiète surtout car « donner du temps au temps », on a vu ce que ça a donné. Première conséquence, vous vous fâchez avec tout le monde. Votre aile gauche, toujours aussi réaliste, qui rêve d’un « nouveau mai 68 ». Votre amie Ségolène, toujours aussi inventive, qui hésite entre l’appel au référendum et l’appel à la rue. Et même votre aile droite, toujours aussi… sarkozyste, puisque le FMI, présidé par votre collègue Dominique Strauss-Kahn, s’est ouvertement félicité de la réforme des retraites qui est en train d’être votée en France. Seconde conséquence, beaucoup plus grave à nos yeux : prise en flagrant délit de déni de réalité, vous refusez le sauvetage de notre système de retraites et vous nous condamnez donc au système de retraites par capitalisation, effet inévitable de la faillite de notre système qui laissera place à une privatisation des retraites dans les années à venir. Alors, au fond, pourquoi attendre 2013 pour réformer alors même que vous ne proposez pas véritablement de projet alternatif ?
Les Jeunes Actifs du Mouvement Populaire