Loi de programmation militaire : risque de déclassement stratégique de la France

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ARGU FLASH LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE

RISQUE DE DÉCLASSEMENT STRATÉGIQUE DE LA FRANCE À RETENIR

CHIFFRE CLÉ

 La Défense est victime du manque de courage du gouvernement. François Hollande a choisi de faire porter sur la Défense nationale l’essentiel de ses efforts de maîtrise des dépenses tout en étant laxiste dans d’autres domaines.  La loi de programmation militaire est fragile, ce qui menace la sécurité de la France. De nombreux paris budgétaires font redouter une exécution incomplète de la loi entre 2014 et 2019, hypothéquant la cohérence de notre modèle d’armée.  L’UMP propose de sanctuariser les moyens de la Défense, sur laquelle repose notre souveraineté nationale.

23 500

C’est le nombre de suppressions de postes d’ici à 2019, soit l’équivalent de près de 40 usines Florange à travers toute la France.

Le budget de la Défense sacrifié, victime de l’absence de courage du gouvernement  François Hollande a promis la sanctuarisation du budget de la Défense à 31,4 milliards €. C’est une déclaration d’affichage car il ne prend pas en compte l’augmentation des coûts de fonctionnement qui progresseront mécaniquement (masse salariale, maintenance…). Il s’agit là d’une promesse trompeuse qui laisse planer un doute sur l’avenir du financement de notre Défense nationale : Dès 2013, la gauche pratique des montages financiers consistant à annuler 650 millions d’euros des crédits Défense, pour les réintroduire à hauteur de 500 millions d’euros sous forme de recettes exceptionnelles en 2014. Quid de la perte sèche des 150 millions d’euros ? 

La Défense sert de variable d’ajustement, supportant en 2014, 60 % des baisses d’effectifs de l’État, payant ainsi le manque de réformes des autres ministères. Cette réduction est un non-sens économique et social : le ministère de la Défense est le premier investisseur public (17 milliards d’euros par an) et il recrute annuellement 17 000 personnes dont un grand nombre de jeunes non qualifiés. Alors que le gouvernement se débat avec le chômage des jeunes, il sacrifie une institution efficace et utile, dont le fonctionnement est basé sur le mérite. 

L’annonce de la suppression d’une dizaine d’implantations militaires, synonyme de « désert militaire », est réalisée au compte-gouttes, le gouvernement socialiste n’ayant pas le courage d’assumer ses décisions en période d’élections municipales. 

Enfin, la Loi de Programmation Militaire (LPM) planifie, d’ici 2019, la perte de 63 % de notre artillerie, de 25 % de nos avions de chasse et de 21 % de nos chars Leclerc. 

www.u-m-p.org

6 décembre 2013 © Éditions de l’Union


ARGU FLASH Une programmation militaire fragile hypothéquant la sécurité de la France  Qualifiée de « fragile » par le ministre de la Défense, la LPM qui vient d’être adoptée repose sur des paris relevant de l’incantation : le pari que l’export de certains matériels est censé permettre à l’État d’étaler ses propres commandes par exemple sur le Rafale. Un tel pari ne s’est jamais réalisé par le passé. 

le pari d’un haut niveau de ressources exceptionnelles, financements au calendrier incertain et qui se sont révélées aléatoires dans les précédentes LPM. Ce pari est d’autant plus dangereux qu’il fait reposer le financement d’une partie de notre dissuasion nucléaire sur l’apport du programme d’investissement d’avenir (PIA), crédits qui ne dépendent pas du Ministère de la Défense et ne seront pas renouvelés en 2015. 

Le pari de la réduction des crédits consacrés aux opérations extérieures, passant de 630 à 450 millions d’euros alors que la moyenne sur ces trois dernières années était de 961 millions d’euros. Comment le même gouvernement peut-il simultanément décider d’opérations au Mali ou en Centrafrique et parier sur la baisse du coût des opérations extérieures ? 

C es paris risqués sont autant d’incertitudes quant à la réalisation de cette programmation dans son intégralité. Or, l’inexécution entraînera irrémédiablement la fin de la cohérence de notre modèle d’armée et le déclassement stratégique de la France. Il est paradoxal de constater que le gouvernement, à vouloir conjuguer « un niveau d’ambition élevé, adapté [aux] besoins de sécurité et aux responsabilités internationales de notre pays, avec la nécessité du redressement des finances publiques », ne réalise ni l’un ni l’autre : la LPM planifie un modèle militaire réduit à la portion congrue tandis que l’objectif de déficit pour la France en 2013 n’a cessé d’être revu à la hausse (3 % en septembre 2012, 3,7 % en avril 2013 pour admettre en août qu’il serait à 4,1 %).  I l y a là un motif réel d’inquiétude quant aux capacités de notre armée à mener les missions qui lui sont confiées. Notre pays est face à un risque de déclassement stratégique. Tandis que nous désertons le champ de la défense nationale, la Russie, la Chine, les pays émergents investissent massivement dans leurs armées. La France pourra-t-elle encore intervenir comme elle l’a fait en Libye, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, en Centrafrique ? La France pourra-t-elle assumer sa responsabilité de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU ? La France pourra-t-elle peser dans le monde sans une armée puissante ? Faire le choix d’affaiblir notre Défense, c’est renoncer en partie à la politique de souveraineté et de grandeur voulue par le général de Gaulle. F ace à ces mensonges et reniements, l’UMP prend l’engagement d’une Défense forte, dotée d’un budget conséquent à l’abri des coupes budgétaires. Nous devons garantir à notre armée les moyens d’accomplir ses missions et d’assurer notre indépendance nationale.

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6 décembre 2013 © Éditions de l’Union


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