Affaire Leonarda : un coup porté à l'autorité de l'Etat

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ARGU FLASH AFFAIRE LEONARDA

UN COUP PORTÉ À L’AUTORITÉ DE L’ÉTAT À RETENIR

CHIFFRE CLÉ

 François Hollande a montré son incapacité à trancher entre laxisme et fermeté. Il agit comme le premier secrétaire du PS et non comme le Président de la République.

4 ans et 10 mois

 En rentrant dans un marchandage indécent avec Leonarda, François Hollande a affaibli son autorité et celle de l’État.  Il faut d’urgence remettre à plat toute notre politique d’immigration qui ne fonctionne plus.

C’est la période qui s’est écoulée entre la première demande d’asile de la famille de Leonarda et son expulsion effective hors de France.

François Hollande s’est exprimé comme un chef de parti et non comme un chef d’État  François Hollande n’a pas voulu trancher entre laxisme et fermeté. Il a une nouvelle fois tenté de satisfaire tous les courants de la gauche : d’un côté Manuel Valls, en disant que la police avait fait son travail dans le respect du droit, de l’autre Vincent Peillon et Cécile Duflot, en parlant de manque de discernement des forces de l’ordre et d’ouvrir la porte à un retour en France de la jeune Leonarda. L a France ne peut pourtant se diriger comme le parti socialiste : il s’agit de fixer un cap clair et non de faire une impossible synthèse entre les différentes sensibilités de gauche.

François Hollande a affaibli son autorité et celle de l’État F rançois Hollande a inventé le principe insensé, de séparation d’un enfant de sa famille, en contradiction avec toutes nos valeurs et nos engagements internationaux (la France est signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant dont l’article 9, alinéa 1 dispose : « Les États parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré »). Cela n’a aucun sens, c’est même inhumain, de proposer de faire revenir sur notre sol une jeune fille mineure sans sa famille ni ses parents.  Les lois de la République ont été respectées dans cette affaire, comme le montre l’enquête administrative. Nous n’accepterons pas de remise cause de nos forces de l’ordre à ce sujet. Elles ont agi avec humanité et fermeté. Il n’y a donc aucune raison que Leonarda et sa famille reviennent en France. François Hollande ne peut pas d’un côté en appeler au respect des lois de la République et de l’autre

www.u-m-p.org

22 octobre 2013 © Éditions de l’Union


ARGU FLASH ouvrir la porte à un retour de Leonarda. Ni la dictature de l’émotion ni le fait du prince ne doivent supplanter les lois de la République. Preuve d’ailleurs de l’aberration de la proposition de François Hollande : celle-ci ne concerne que le cas de Leonarda, 15 ans, qui a été particulièrement mis en avant par la presse, et pas ceux de sa grande sœur, Maria, 17 ans, en CAP, et de ses petits frères Hasan, 5 ans, en grande section de maternelle, ou Ronaldo, 8 ans, en CE2…  Une telle proposition décrédibilise la parole de François Hollande et dévalorise la fonction qu’il occupe : nous n’avions jamais vu dans notre histoire une jeune fille de 15 ans tenir tête en direct à un Président de la République.

L’affaire Leonarda révèle les failles de notre politique d’immigration qu’il faut réformer  Il s’est écoulé près de 5 ans (4 ans et 10 mois) entre le dépôt indu de la première demande d’asile de la famille de Leonarda et l’épuisement des recours. À 2 mois près, avec la nouvelle circulaire Valls, cette famille aurait d’ailleurs pu demander à être régularisée. 5 ans durant lesquels cette famille a été nourrie, soignée, logée grâce à la générosité des Français (la famille a notamment bénéficié de l’AME, de l’hébergement en centre d’urgence, de la scolarisation des enfants, de l’aide juridictionnelle gratuite et d’environ 300 euros par mois versés par le Conseil général).  Il faut donc une grande refonte de la politique d’immigration. Elle date des 30 glorieuses, il faut la faire entrer dans le xxie siècle en travaillant sans tabou sur 4 axes : Un meilleur contrôle de nos frontières extérieures avec la possibilité d’exclure de Schengen les États-passoires défaillants. 

Une plus grande fermeté face à l’immigration clandestine : une personne entrée illé­ga­ lement en France n’a pas vocation à y rester sauf cas humanitaire exceptionnel. La question du droit du sol pour les enfants de clandestins doit aussi être ouverte. 

Une France rendue moins attractive socialement : nous ne pouvons plus nous permettre d’être le pays le plus généreux d’Europe pour l’immigration, cela crée un appel d’air. Il faut réfléchir à la suppression de l’AME et aux conditions d’accès à certaines prestations sociales comme au regroupement familial. 

Une exigence renforcée dans le parcours d’intégration et de naturalisation : pour devenir français il faut maîtriser notre langue, connaître notre culture, disposer de ressources suffisantes, faire preuve d’une réelle volonté de s’intégrer. On ne peut accepter de brader la nationalité française comme le fait Manuel Valls qui a baissé les critères avec comme objectif de doubler le nombre de naturalisations. Enfin, il faut manifester sa volonté pour devenir Français à 18 ans, on ne peut pas devenir français par hasard mais par choix. 

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22 octobre 2013 © Éditions de l’Union


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