Édition - Mai 2018

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TABLE DES MATIÈRES ADIEUX

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ESTIME DE SOI

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EXPLORATION

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SCIENCES

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GASTRONOMIE

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LITTÉRATURE ET CULTURE

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OPINIONS

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REMERCIEMENTS

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MEMBRES DE L’ÉQUIPE ÉDITORIALE Victor Vauclair // Catherine Windisch Anne Xuan-Lan Nguyen // Julia Pagé

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Conseiller du Graffiti // Carl Perreault Page Couverture // Christophe Forte Mise en page // Antoine Godbout


Bonjour à tous et à toutes, C’est avec un énorme plaisir que nous vous présentons la dernière édition du Graffiti. Grâce aux efforts fournis par ceux qui ont contribué à la construction de cette dernière parution, nous avons le plaisir de clore cette merveilleuse année sur une note largement satisfaisante. Nous avons eu le plaisir de collaborer avec maints étudiants qui ont su, par l’expression de leurs opinions et de leur talent, s’accomplir et s’épanouir au sein de notre équipe. Nous espérons avoir permis à plusieurs de véhiculer leurs idées ou de prendre compte de diverses ébauches créatives. Merci à tous ceux qui nous ont donné la chance de laisser fleurir notre inventivité. Merci à tous ceux qui nous ont permis de rester fidèles aux idées de grandeur autour desquelles nous avons initialement bâti les fondations de notre mission. Nous souhaitons, pour la dernière fois, vous offrir une lecture divertissante et enrichissante. Avec amour,

Catherine .Anne Xuan-Lan . Julia .Victor

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UN AN APRÈS, LES PROMESSES TENUES PAR LE GRAFFITI par Anne Xuan-Lan Nguyen

Ce que nous avons vécu cette année n’est pas une simple révolution technologique, mais bien une révolution culturelle. Il y a un peu plus d’un an de cela, le collège Jean-de-Brébeuf a assisté à une première… Il s’agit de la victoire d’une équipe martelant les termes «RÉVOLUTION» et «Graffiti» aux élections du journal étudiant ! Journaux brûlés, périodes de questions polémiques, propagande parodique, mais également rencontres inestimables, encouragements inespérés et promesses visionnaires (ou, selon certains, chimériques) étaient au rendez-vous! Après des semaines de travail acharné pour une campagne surmenante, Révolution Graff était prête à livrer la marchandise et à changer la donne. Désormais, le quotidien de quatre individus détenant la clé du G1-17 était parsemé des éléments suivants : le ménage du local moyenâgeux, une longue initiation au fameux logiciel InDesign dernier cri, des débats abracadabrantesques avec l’AGEB (concernant le budget du Graffiti et la coopération intercomités), des rencontres pour se familiariser avec l’endossement de propos et d’articles par le Graffiti

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d’un point de vue légal, la création de deux plateformes web (mise à jour du https://www.journalgraffiti. com/ et mise sur pied de https:// issuu.com/legraffiti), l’alimentation des comptes Facebook et Instagram, des appels à tous pour des articles, le recrutement de chroniqueurs, le lancement de sondages, de multiples tentatives d’organisation d’événements, le changement de format, des partenariats fructueux avec les commerces locaux (Maisonnée, Diperie et Pizza

Way) et des institutions promouvant l’art et la culture (théâtres et musées montréalais), la collaboration avec différents comités de Brébeuf, la mise à jour de la charte du Graffiti (après plus de dix ans...) pour n’en nommer que quelques-uns. Grâce à ces mois de travail ardu et plaisant, l’équipe éditoriale 20172018 est fière de vous dire que nous avons réussi à accomplir une révolution à Brébeuf en suivant la recette suivante...


Voici le bilan de ces réalisations que le site web (https://www. les troupes de théâtre ainsi que des conforme aux étapes journalgraffiti.com/) permettant de partages des annonces concernant suivre le fil d’actualité. les partys de session, pour ne donner précédentes. 1. Le Graffiti a réduit le nombre de copie papiers de 650 à 300 exemplaires par parution, respectant ainsi la promesse environnementale et témoignant d’un souci financier. Pour que les versions intégrales soient accessibles par tous, la plateforme Issuu (https://issuu.com/ legraffiti) a également été utilisée. 2. Le Graffiti Plus est à portée de la majorité des étudiants grâce à la plateforme Facebook publiant des annonces régulièrement ainsi

3. Les cinq parutions, avec un total de plus de 200 pages, mettaient en valeur plusieurs sections comme la politique, la littérature, l’humour, la gastronomie, les sciences, les arts et la culture, les sports, le journalisme et la poésie. L’inclusion et la valorisation de projets de plusieurs comités brébovins étaient également présents avec des articles traitant de la première simulation boursière au collège, des produits de commerce équitable offert par le Café du Monde, du concours de photo du comité BI, du recrutement pour

que quelques exemples. 4. La plateforme Facebook a présenté plus de cinq vidéos au courant de l’année, incluant un Vox Pop étudiant. Après plusieurs tentatives d’entrevues filmées, nous nous sommes résignés à les présenter par écrit et à transmettre l’idée au Graffiti 2018-2019! 5. Des partenariats ont été effectués avec divers journaux de Brébeuf comme le magazine anglais The Fountain Pen, la revue scientifique Perceptum et les fameux satiristes de L’Esturgeon.

«Malgré les flammes, l’âme subsiste. » - Révolution Graff 19/03/2017

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ADIEUX 6


Bye Brébs

Par Samantha Ponnampalam BRÉBEUF BRÉBOEUF BREBIS PRÉS DES BOEUFS PRÈS DES BREBIS BRETELLE BRETZEL BREF, BREBS BRESSE BLEU Chaque mot qui possède la sonorité de Brébeuf me manquera d’une manière ou d’une autre…

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UNE LETTRE À MOI AVANT QUE LE CÉGEP NE COMMENCE Par Émilie Courval

Chère Émilie, Ton parcours collégial sera en montagnes russes. Tu jongleras avec trois-quatre rendez-vous médicaux par semaine, tu passeras une semaine à l’hôpital, tu feras une dépression, tu découvriras ton trouble d’anxiété généralisée, tu survivras à une fusillade de masse, tu feras une tentative de suicide et les psychologues numéro 4 et 5 diagnostiqueront une douance. Tu jongleras avec toutes ces choses en étudiant à temps plein, malgré les conseils des médecins d’alléger ta session. Malgré toutes ces choses qui t’arriveront, j’aimerais te dire une chose : ça va aller. Ça va aller, je te le promets. Un arc-en-ciel t’attend. L’ouragan va passer, il ne va pas durer une éternité. Tu vas penser que ta vie n’est réduite à rien, que tu n’es qu’un fardeau pour les autres, mais tu ne l’es pas. Tu es aimée. Passe à travers la minute de crise, l’heure, le jour, mais ne lâche pas prise. Pleure toutes les larmes de ton corps s’il le faut. Fais tout ce qu’il faut, mais n’abandonne pas. Quand tu termineras ton parcours collégial, tu seras fière de ne pas avoir abandonné. Tu trouveras les réponses. Tu ne resteras pas dans l’inconnu. Tu te demanderas pourquoi tu continues à te battre alors qu’il ne te reste plus aucune énergie; tu te bats pour montrer aux autres que c’est possible. Arrête d’être angoissée par l’école. Prends-toi en main. Ta santé vaut plus que rien au monde. Respire. Écoute ton cœur qui bat. C’est ton cœur, c’est ta vie, c’est toi. Tu es là, tu es vivante. Tu auras une chicane avec un des psychologues. Rappelle-toi pourquoi tu es vivante, que tu en vaux la peine, que mourir n’est pas possible, même si on te dit le contraire. N’écoute pas quelqu’un qui te dira que cette voie est accessible. Parles-en. Tu n’es pas seule. Tu as tes amis. Ils ne te laisseront jamais partir. Ils t’aiment trop. Non, ils ne seraient pas plus contents si tu n’étais plus de ce monde. Tu ne peux pas les laisser. Tu ne peux pas te laisser. Tu penseras que tu t’es perdue, mais tu travailleras très fort à te retrouver. La vie va aller mieux. Tu en vaux la peine. Tu auras les réponses que tu cherches depuis deux ans. Tu n’es pas folle. Crois-moi. Tu rencontreras un neuropsychologue qui te dira que tu as une douance. Tout s’expliquera. Tu n’es pas stupide. Ne te laisse pas dire que tu l’es. C’est faux. Tu es intelligente, et ne laisse personne te dire le contraire. Tu auras l’impression de te battre avec toi-même. Je le sais. C’est comme la guerre dans ta tête. Parles-en. Tu auras un diagnostic de migraines chroniques. Va voir ton physiothérapeute. Il t’aidera tellement plus que ce à quoi tu t’attendais. Ne cache rien. Laisse-toi aller. Tu as le droit. Ne traîne pas ces poids à tes pieds jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de le supporter. Ne lâche pas, s’il te plaît. Je t’aime trop. Avec amour, Émilie P.-S. : Attends le 22 mars 2018. Une nouvelle chanson sortira. Tu découvriras que tu n’es pas seule.

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MOT D’ADIEU AU BI Par Samantha Ponnampalam

ATTENTION, CE MESSAGE N’A AUCUN LIEN AVEC C.A.S. ! Un message pour ma cohorte de l’IB, pour mes ami.es et pour ceux qui me tolèrent. Moi, je m’identifie comme femme, femme timide, calme, créative, sourde, aveugle, maladroite et cray cray, une féministe, une « IB survivor », une sage et une coquine et parfois une femme méchante – oui, je suis de signe Sagittaire comme vous pouvez le remarquer. Au final, je suis Samantha Ponnampalam. J’ai mes moments gris et roses. Certains me surnomment « rayon de soleil », entre autres Mme Périgny, vu que je souris tout le temps en classe même si les maths ne devraient pas me donner cet effet-là... Eh oui, je ne suis pas normale, ha ! ha ! ha ! Ma cohorte non plus, d’ailleurs. Je crois que c’est pour cela que, malgré la souffrance des travaux imposés par l’IB, j’ai quand même décidé de rester dans ce programme. Par exemple, voir la créativité de mes ami.es de l’IB qui s’exprime dans nos convos de Facebook : Aventure Plein Air 2.0, Les légendaires, Anglais BB ou les milles posts motivationnels pour gagner le Défi Radioactif. TOK, Tic, CAS, pp, sauce et rip font partie des mots-clés qui décrivent ma vie et celle de ma cohorte. MAIS il y a d’autres mots-clics plus rigolos comme #allezpoupou, #aaarrrrr, #j’ai toujours raison, #le facteur de cutitude, #mon chat Polo, #fatalement, #dans quelle mesure, #go local to global, #Breakfast Tuesdays, #ce sont des maths très très moyens là, #facile bébé-làlà, #ça n’a pas de bon sens, #c’est le Mal #d’additionner les vecteurs n’importe comment, #M.Martineau, #science humaine #c’est les vacances (jk, je vous aime pareil parce que sans vous, j’aurais l’impression qu’il manquerait de quoi dans ma vie et en plus, je sympathise avec vous puisque vous rédigez des rapports machiavéliques en bio :’OOO ), #science nature, les try-hard et les chialeurs ou les chialeuses – et je l’assume et je suis consciente qu’il y a des exceptions à la règle, #sleep is a luxury I can’t afford, #ceci n’est pas une pipe, etc. En effet, en IB, c’est comme l’Aventure Plein Air : nous rencontrons des obstacles, mais la solidarité y règne toujours. C’est le début de la fin. Je dis adieu à mon bonus de la CRC BI inexistant. Je dis au revoir à ma cote R et bonjour à GPA. La seule chose qui me restera dans mes souvenirs, ce sont les moments gris et roses passés avec ma cohorte, avec mes ami.es et avec ceux qui me tolèrent. P.S. : Même si nous avons perdu le Défi Radioactif cette année, dans nos cœurs, nous sommes toujours les gagnant. es parce que c’est ça que l’IB nous a appris tout au long de notre parcours. #chercheur.es, #informé.es, #sensé.es, #communicatif.ves, #intègres, #ouvert.es d’esprit, #altruistes, #audacieux, #audacieuses, #équilibré.es, #réfléchi.es Glossaire de l’IB : TOK : Theory of Knowledge CAS : Créativité, Activité, Service pp : projet personnel

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ENIVREZ-VOUS Par Myriam Rouleau

Jamais je n’aurais pensé dire ça, mais Brébeuf, tu vas quand même me manquer un peu. Pas parce qu’au début de la session d’automne, c’est la canicule dans tous les racoins de l’école (sauf le bistro, les vrais savent). Pas non plus parce que l’hiver, je dois toujours traîner mon manteau avec moi lorsque j’ai un cours au G1-65, ni parce que tes corridors beaucoup trop étroits et tes portes qui s’ouvrent mal mériteraient d’être repensés. En m’inscrivant au collège, j’avais l’impression de m’en aller dans un monde où tout le monde cherche à devenir médecin ou avocat et à avoir la meilleur cote R possible. Mais Brébeuf, en tout cas comme j’ai appris à le connaître pendant ces deux dernières années, c’est beaucoup plus que ça. Mon inscription en Sciences, Lettres et Arts est un choix que je n’ai jamais regretté. Malgré les moments les plus durs, les mi-session qui n’en finissent plus, jamais je ne me suis dit que je n’étais pas à ma place. Parce que tout ce que j’apprends et accomplis me remplit d’un immense sentiment de fierté. Parce que la qualité des amitiés et des liens que j’entretiens avec les autres ne cesse de me surprendre et de m’émouvoir. Parce que le dévouement des élèves et des professeurs m’impressionne encore et encore. Lorsque je parle à d’autres étudiants du programme SLA, je leurs dis tout ça : ce qui fait son charme, sa force, c’est à la fois sa difficulté et sa qualité ; l’un ne va pas sans l’autre. C’est comme Éros et Thanatos. Avoir le goût d’aller à un cours parce que ton prof est capable de le rendre stimulant, ce n’est pas donné à tous, mais je suis immensément fière de pouvoir dire que c’est mon cas. Les grands gagnants du Défi Radioactif? Ça c’est nous autres. Les seuls qui vont se pointer au cours de TIC jusqu’à la fin de la session? Ça c’est nous autres. Ceux qui closent le bar à chaque party de session? Encore nous autres. Je suis fière de dire que j’ai relevé le grand défi que représente ce programme, et encore plus de dire que je l’ai fait aux côtés d’amis qui me suivront toute ma vie. Je sors d’ici avec l’envie d’en connaître toujours davantage, de m’ouvrir l’esprit encore plus, de me questionner encore et encore afin de me doter d’une pensée critique qui saura, je l’espère, construire une vision du monde qui me soit à la fois propre et éclairée. Je garderai un souvenir positif et épanouissant de mes deux années au CÉGEP, et souhaite remercier tous les professeurs et étudiants qui ont fait partie de mon parcours et qui ont contribué à élargir mes horizons et à me donner la soif insatiable de l’apprentissage. Cheers! « Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! » - Charles Beaudelaire, Enivrez-vous

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ESTIME DE SOI

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L'AMBITION: MONSTRUEUSE OBSESSION OU FORMIDABLE RÉALISATION? par Alex Benard, Loan Gibeault

«L'ambition n'est pas une volonté de puissance, mais de réalisation de soi.» - Philippe Laurent Elle séduit, elle enivre, elle fait briller, elle rend fou. Elle est à la fois la cause d’une souffrance redoutable et d’une exaltation insensée. Elle se faufile et s’insinue habilement dans la tête et le coeur de tous. D’elle, plusieurs puisent leur raison de vivre dans le but de se réaliser, de s’épanouir, de fleurir. Seule une telle passion a le don de faire ressortir tant le côté méprisable que celui remarquable de l’espèce humaine. Elle est ce désir acharné d’accomplir ce qui anime chaque Homme. Elle est ce désir impétueux de réaliser ce qui inspire le prodige vivant dans chacun. Grande jusqu’à devenir inimaginable, c’est l’ambition qui use du talent et de la persévérance pour procurer un sentiment de satisfaction et de bonheur incomparable. Or, comme toute passion, elle peut aisément affliger tout ceux l’exploitant de façon malsaine. L’ambition peut très bien devenir un désir violent de gloire et de réussite sociale où tout ce qui prime est l’apparence. Elle n’a plus de but noble: elle plonge ceux qu’elle consume dans l’excès, l’irrationalité, voire la démence. Elle fait naître un sentiment d’insatisfaction éternel en greffant une maladie obsessive de vouloir toujours plus. L’ambition acquiert sa force au sein de la société, car en tant qu’humain, la recherche de nouvelles expériences est omniprésente. C’est de ce que l’on voit ou de ce que l’on entend, que les désirs les plus extravagants peuvent survenir à l’esprit. L’ambition est en fait stimulée lorsque les idées proviennent de ce que l’autre possède. Lorsqu’une personne se donne une mission, un objectif à accomplir, elle est forcée à affronter les obstacles qu’elle rencontre et à les surmonter. Bien que l’idée d’ambitions puisse faire rêver, il est inévitable qu’un travail consciencieux et dévoué est requis pour réaliser ses aspirations: on récolte ce que l’on sème. C’est pourquoi l’ambition permet de développer autant la persévérance que la capacité de travail: deux aspects essentiels dans la société actuelle. Bien que la ligne se situant entre l’insatisfaction et la satisfaction causée par l’ambition soit très mince, il est facile de bien vivre cette passion en s’assurant d’avoir un environnement positif et de respecter ses valeurs morales. Un bon environnement permet une mentalité positive qui pousse à entreprendre des projets, des rêves dans le but d’être heureux et de se développer. Respecter de bonnes valeurs morales comme l’honnêteté permet plutôt de choisir un bon chemin pour atteindre ce but et de réaliser des choses qui importe réellement à chacun.

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LA VIE N’EST PAS QU’UNE SÉRIE DE NUAGES par Juliette Gaudreau

Oui, c’est un sujet sensible, qui est dur à entendre. C’est tabou, ça frappe, c’est cruel. Pourquoi lui, pourquoi elle, pourquoi moi? A-t-on honte d’en parler? Ça nous affecte, ça nous hante. Comment aider? C’est dur d’aider une personne qui ne peut s’aider elle-même. Comment convaincre quelqu’un qui n’a plus d’intérêt, d’énergie pour continuer sa routine? Comment convaincre une personne qui ne croit plus valoir la peine de prendre soin d’elle? Se brosser les dents, s’habiller le matin ou se nourrir sont devenus des tâches épuisantes. Alors, comment peut-elle étudier, faire du sport ou parler aux autres? Et de quoi parler si elle n’a plus la force d’écouter les nouvelles, de lire un livre ou même de regarder la télé? Dans sa tête, la maladie l’a emporté, elle a tout envahi. Comment peut-elle me faire confiance que ça va passer, que c’est un bout difficile, si elle ne se croit pas elle-même? Je ne la vois plus. Elle n’ose plus sortir. Oui, elle est fatiguée, mais aussi elle a honte. Elle se sent moche, inintéressante, plate. Elle est dure envers elle. Elle se dit qu’elle a tout perdu ce qu’elle avait. La maladie a gagné, elle dicte sa vie. Si elle ne sort plus, c’est la maladie. Si elle ne mange plus, c’est la maladie. Et si elle ne fait que dormir, c’est la maladie. Une excuse pour tout. Elle ne pourra pas étudier ce soir, elle ne pense pas travailler cet été et elle ne veut plus voir ses amis, car la maladie l’a transformée. Ce qui la passionnait avant ne l’intéresse plus. C’est dur pour elle, tout est devenu une obligation. Elle se force à presque tout faire. Elle n’ose plus m’écrire. Elle a peur de s’imposer, de déranger. Elle doit en parler, sortir, mais sa maladie l’empêche de faire ce qu’elle doit faire pour guérir. Alors comment l’aider si tout ce qu’elle entend dans sa tête la force à faire le contraire de ce qu’il faudrait? Mais oui, tu en vaux la peine! Sans toi je n’aurais jamais compris tout ça. Tu m’as rendue forte et toi aussi tu l’es. Et surtout, oui, tu t’en sortiras. Moi, j’ai confiance en toi. Petit à petit, tu combats. Tu m’as appelé l’autre jour. T’as osé. Tu n’as pas écouté ce que tu te répètes chaque jour dans ta tête. Tu vas reprends le contrôle de ta vie. Tu y penseras de moins en moins en t’endormant. Un matin, tu seras fière de toi. Et t’as de quoi! La fin de semaine, t’arrêteras de te forcer à sortir et tu le feras par plaisir. Sois patiente! Surtout, accroche toi, ne lâche pas, car tu vas le regretter.

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ESTIME DE SOI

par le Groupe d'Intervention en Secourisme de Brébeuf Introduction Dans notre société, les adolescents doivent faire face à divers problèmes qui peuvent s’expliquer par un facteur commun : le manque d’estime de soi. Dès l’enfance, cette estime se construit et se module à travers diverses étapes de la vie. Ainsi, nous allons aborder dans ce texte les facteurs décisifs sur le développement de l’estime de soi, les solutions pour contrer une faible estime de soi ainsi que quelques statistiques.

sur l’être en tant que telle. Ce fait réside sur trois points : l’apparence physique, le comportement social et la réussite académique. Dans la société d’aujourd’hui, « le culte de l’excellence »2 est promu par les réseaux sociaux. Ceux-ci mettent en valeur des traits caractéristiques qui peuvent influencer la manière de se percevoir. Un exemple courant concerne les jeunes filles qui sont

Causes L’estime de soi peut être développée d’une multitude de façons. Tout d’abord, les relations familiales en sont un bon exemple. En effet, les parents jouent un rôle primordial en ce qui a trait aux valeurs véhiculées. Ainsi, « un parent perclus de stress, de résistance et de nœuds émotionnels ne va faire que transmettre, inconsciemment, une série de schémas émotionnels à son enfant »1. De plus, ce qui est davantage essentiel à favoriser dans ces relations familiales sont les émotions éprouvées par l’enfant. Par le fait même, le docteur Edward Tronick affirme que « pour favoriser la construction d’une estime de soi forte chez l’enfant et une attention de qualité, il est indispensable d’entrer en syntonie avec lui, c’est-à-dire d’harmoniser nos émotions avec les siennes ».

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exposées dès leur plus jeune âge à des mannequins minces et grandes.

Un dernier facteur est l’éducation. Outre le contenu académique, elle offre un enseignement de vie. Tout comme les parents, les professeurs jouent un grand rôle quand arrive le temps de transmettre leur matière. En effet, selon la Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix, « l’acquisition par les élèves d’un savoir, d’un savoir-faire, d’un savoir être leur permettant de cultiver des relations pacifiées, coopératives, solidaires et fraternelles avec les Un deuxième facteur qui autres enfants et avec les adultes développe considérablement l’estime et de développer des aptitudes de soi est l’influence de la société citoyennes les rendant acteurs de la

vie démocratique de notre société »3. Statistiques Le rôle que joue l’éducation dans l’estime de soi des jeunes est le plus évident parmi tous les facteurs. En effet, une proportion grandissante de jeunes canadiens affirme avoir une faible estime de soi. En 19941995, le groupe d’âge de 12 à 19 ans contient la plus forte proportion de gens qui ont une mauvaise perception de soi, soit 18%. Ce groupe d’âge affiche d’ailleurs la plus forte disparité entre les deux sexes, les femmes étant majoritaires. 22% des femmes de 15 à 19 ans affirment avoir une mauvaise estime de soi, alors que seulement 13% des hommes de ce même groupe d’âge s’expriment de cette manière4. Une mauvaise estime de soi démontre une corrélation avec plusieurs autres problèmes qui sont courants chez les jeunes au Canada, tels l’anxiété ou la dépression5. De plus, les idées suicidaires sont plus courantes chez les adolescents qui ont une faible estime de soi6. Toutefois, le taux de suicide semble grimper avec l’âge, puisque le taux de suicide est le plus élevé chez les personnes dans les cinquantaines. De 1998 à 2008, la proportion qu’occupe le suicide dans la cause de décès des Québécois de 50 ans et plus passe de 27% à 41%7­. Il est notable que ce groupe d’âge correspond à la génération des babyboomers. Bien que la proportion des gens qui affirment avoir une faible estime de soi est plus élevée


chez les jeunes, les personnes âgées ont moins tendance à se prononcer sur ce sujet. 11,9% des personnes âgées de plus de 75 ans ont refusé de déclarer leur niveau d’estime de soi, alors que seulement 8,6% des jeunes de 15 à 19 ans ont répondu ainsi8. Une étude à l’université Concordia a d’ailleurs démontré que l’estime de soi est associé aux problèmes de santé, encourageant les personnes vieillissantes à conserver une bonne image de soi9. Suite à la hausse du taux de suicide chez les Québécois âgés, le Québec subventionne un projet dans lequel des personnes sont mobilisées à chercher les gens qui ont des idées suicidaires et de les en empêcher. Ces sentinelles ont remarqué que « la perte d’un emploi ou d’un conjoint, les problèmes financiers ou de santé sont des causes souvent associées au suicide »7. Ces problèmes sont intimement liés à l’estime de soi puisqu’ils amènent un plus grand risque de dépression et d’anxiété, qui peuvent mener à des idées suicidaires. Statistique Canada a d’ailleurs établi une corrélation forte entre l’état matrimonial et le taux de suicide10. Dans le but d’améliorer l’estime de soi de ses citoyens, le gouvernement devrait surtout se pencher dans les aspects socioéconomique, familial et de la santé. Répercussions L’estime de soi est une arme à double tranchant; elle peut soit améliorer considérablement la qualité de notre perception sur l’environnement, ou nous plonger dans un océan d’anxiété et d’indécision sans fin¹². Une mauvaise estime de soi nous rend très vulnérable aux critiques. En effet, le moindre commentaire

ou la moindre remarque de la part d’autrui condamne la personne a trop sur analyser la situation, à se blâmer de ne pas avoir été assez performante ou même prendre personnel la critique¹³. De plus, un individu alourdi par une faible estime de soi est constamment enquête d’acceptation de l’autrui. Il développe en quelques sorte une dépendance à autrui. Dans le cas où cette dépendance est envers des personnes malveillantes ou malhonnêtes, cette dernière se traduit en une manipulation, ce qui ne fait qu’enfoncer et aggraver l’état de l’estime de soi. Une autre répercussion d’une mauvaise estime de soi est la tendance à vouloir s’isoler le plus possible de son environnement. En effet, les personnes avec une faible estime de soi perçoit leur entourage comme un milieu hostile sur lequel ils n’ont aucun contrôle¹4. C’est pour cela qu’ils préfèrent rester dans solitude, soit leurs seules zones de confort. On comprend alors qu’une faible estime de soi peut transformer notre vie en enfer, c’est pour ça qu’il est impératif de l’améliorer. Solutions Afin d’améliorer son estime de soi, il faut commencer par identifier les facteurs influençant cette dernière. Par exemple, si une personne passe constamment du temps avec des « amis » qui ne la respectent pas, la dévalorise ou souligne constamment ses faiblesses, ce sont alors une source qui aide au maintien de cette mauvaise estime de soi. Après, il faudrait éviter de s’auto- détruire en parlant négativement de soi à soimême. Une des meilleures façons d’avoir plus de contrôle sur nos pensées est la méditation15. Ensuite,

il est conseillé de commencer à consolider des liens avec des personnes qui nous aiment et qui nous poussent à être une meilleure version de soi. Naturellement ça peut être des membres de la famille, mais il est aussi possible, voir plus favorable, de créer de nouveau liens d’Amitié. Finalement, il faudrait trouver une activité qui nous passionne. Ça pourrait être une multitude de choix : sport, musique, comité, gym, etc… L’important est juste de s’accorder du plaisir pour soi-même, car la dernière étape qui garantit une meilleure estime de soi est de s’accorder du temps à soimême16. Bibliographie S.A, « L’influence de la famille dans la construction de l’estime de soi », Nos pensées [en ligne], consulté le 16 janvier 2018. URL : https://nospensees.fr/linfluencede-famille-construction-de-lestime-de-soi/ LELORD, Andre. «Les caractéristiques d’une bonne estime de soi globale », Estime de soi et des autres, [en ligne], consulté le 16 janvier 2018. URL : http://www. estimedesoietdesautres.be/concept-caractéristiques.html S.A, « L’apprentissage de l’estime de soi », Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix», [en ligne], consulté le 16 janvier 2018. URL :http:// education-nvp.org/fiches_pedagogiques/lapprentissage-de-lestime-de-soi/ Statistique Canada. «L’estime de soi». [En ligne]. 2003 [cité le 17 janvier 2018]. Indicateurs de santé, vol. 2003 no. 2. Disponible: http://statcan.gc.ca/pub/82221-x/01103/hlights-fsaillants/ canada/4062314-fra.htm Le Quotidien. «Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes: transition vers l’adolescence». [En ligne]. 6 juillet 1999 [cité le 17 janvier 2018]. Statistique Canada. Disponible:http:// statcan.gc.ca/daily-quotidien/990706/dq990706a-fra.htm Choquet, M. Suicide et adolescence : acquis épidémiologiques. Médecine thérapeutique/ Pédiatrie [En ligne]. Juillet-Août 1998 [cité le 17 janvier 2018]; 1 (4): pp.337-343. Disponible: http:// www.jle.com/fr/revues/mtp/edocs/suicide_et_adolescence_acquis_epidemiologiques_200038/ article.phtml?tab=texte Samson, C. «Le suicide chez les baby-boomers à la hausse». Le Soleil [En ligne]. 22 mai 2010 [consulté le 17 janvier 2018]. Disponible: https://www. lesoleil.com/actualite/le-suicide-chez-les-baby-boomers-ala-hausse-95093df5f26d50abef5c153481f89ae9 Statistique Canada. «Estime de soi, selon le groupe d’âge et le sexe, population à domicile de 12 ans et plus, Canada, terri-

toires non compris, 1994-1995». [En ligne]. 2003 [cité le 17 janvier 2018]. Indicateurs de santé, vol. 2003 no. 2. Disponible: http://statcan.gc.ca/pub/82-221x/01103/t/th/4149982-fra.htm Pruessner, J. Miller, G. «Aînés : rehausser l’estime de soi pour prévenir les problèmes de santé». Université Concordia. 12 mars 2014 [consulté le 17 janvier 2018]. Disponible: http://www. concordia.ca/content/shared/ fr/actualites/central/communiques-de-presse/2014/03/12/ estime-de-soi.html?c=nouvelles/ medias/communiques-de-presse Navaneelan, T. «Les taux de suicide : un aperçu : Graphique 7 Taux de suicide normalisés selon l’âge, selon l’état matrimonial et le sexe, 2007». Statistique Canada [En ligne]. Juillet 2012 [cité le 17 janvier 2018]. Coup d’oeil sur la santé (82-624-X). Disponible: ht t p s : / / w w w. s t at c a n . g c . c a / pub/82-624-x/2012001/article/ chart/11696-02-chart7-fra.htm Donnellan, M. B., Trzesniewski, K. H., Robins, R. W., Moffitt, T. E., & Caspi, A. (2005). Low self-esteem is related to aggression, antisocial behavior, and delinquency. Psychological science, 16(4), 328-335. Harter, S. (1993). Causes and consequences of low self-esteem in children and adolescents. In Self-esteem (pp. 87-116). Springer, Boston, MA. Battle, J. (1987). Relationship between self-esteem and depression among children. Psychological Reports, 60, 1187–1190. Rosenberg, M., Schooler, C., & Schoenbach, C. (1989). Self-esteem and adolescent problems: Modeling reciprocal effects. American sociological review, 1004-1018. André, C. (2006). Imparfaits, libres et heureux: pratiques de l’estime de soi. Odile Jacob. Deci, E. L., & Ryan, R. M. (2008). Favoriser la motivation optimale et la santé mentale dans les divers milieux de vie. Canadian Psychology/Psychologie canadienne, 49(1), 24. L’ambition: monstrueuse obsession ou formidable réalisation? par Alex Benard, Loan Gibeault

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eXPLORATION

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PHOTOGRAPHIE GAGNANTE DU CONCOURS MONMONTRÉAL DU COMITÉ BI

"J’ai pris cette photo parce que je pense que, souvent, on oublie la beauté de nos métros. Le métro de Montréal a été longtemps admiré par le monde entier, mais aujourd’hui plus personne n’y porte attention. Pourtant, on y trouve des joyaux de l’art québécois. Sur ma photo, on peut voir l’oeuvre de Jean-Paul Mousseau, un peintre, sculpteur, coloriste, scénographe et designer de l’environnement québécois. Pour moi, Montréal, c’est une ville avec plein de beautés cachées". Par Sora Braën

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VOYAGER : UN GUIDE POUR LES NULS Par Lucie Belzile

Vivement l’été qui arrive dans quelques semaines! Pour certains, c’est le moment tant attendu des plus longues vacances depuis la sortie du secondaire, tandis que pour d’autres, c’est la dernière chance de relaxer avant les trois/quatre années d’université qui arrivent trop ou pas assez vite. Pour ceux en 5e, 6e ou 10e session, c’est autre chose. Ce qui est certain, c’est que les vacances n’ont jamais fait de mal à personne. On peut présumer que plusieurs d’entre nous vont partir en voyage cet été. Que ce soit en Europe du Sud ou dans les îles tropicales, chaque destination a une histoire qui lui est particulière. Pourtant, j’ai remarqué que les gens n’étaient aucunement attentifs aux enjeux réels en dehors de leur Club Med. Alors, juste pour vous et votre culture générale (qui peut être utilisée pour épater la galerie lorsqu’à la rentrée on va vous demander comment a été votre été), j’ai compilé une liste de « fun facts » sur les destinations mondiales les plus populaires de l’année dernière! Je vous invite cependant à pousser vos recherches plus loin et à au moins lire la page Wikipédia de votre pays. Vous allez mille fois mieux apprécier votre voyage si vous comprenez réellement la culture autour de vous, pas seulement en mangeant des plats inconnus ou en faisant du yoga avec un instructeur local. Je vous incite également à voyager dans les chemins moins parcourus. Le Maroc, l’Estonie, le Sri Lanka, la Tasmanie, le Chili, l’Éthiopie et bien d’autres sont des destinations tout aussi - sinon plus - excitantes qu’aller pour la 20e fois dans un tout-inclus. N’ayez pas peur de l’inconnu. 18

Hong Kong Destination la plus visitée de 2017, Hong Kong a une histoire riche en passant de colonie britannique à l’occupation japonaise durant la Deuxième Guerre mondiale à la situation politique chinoise actuelle. En effet, la Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine se bat pour son indépendance de Beijing depuis quelques années. En 2014, le monde a tourné les yeux pour voir la « révolution des parapluies » après la décision du président Xi Jinping de choisir les candidats qui se présenteront aux élections pour devenir chef de l’exécutif (le plus haut poste de la fonction publique hongkongaise). C’est un peu comme le printemps érable, mais hongkongais, surtout considérant qu’aucun changement draconien n’a été mis en place depuis. Le statut spécial de Hong Kong est toujours en danger, particulièrement depuis que le président chinois Xi Jinping a aboli les limites de terme sur la présidence chinoise, lui permettant ainsi de diriger le pays jusqu’à sa mort. Son régime a imposé de dures sentences aux dissidents de 2014 et aux journalistes pro-démocratie. En juillet dernier, quatre politiciens ont été limogés de leur poste après avoir été élus démocratiquement pour ne pas avoir pris « correctement » leur serment. Bref, Hong Kong traverse une période politiquement difficile qui semble sans issue pour le moment.

(Phuket et Bangkok) et des plages considérées parmi les plus belles au monde, la Thaïlande reste un pays sous-développé. Loin des clubs de vacances de luxe, on découvre un des pays qui sera les plus touchés par les changements climatiques et la hausse du niveau des mers. Selon le gouvernement thaïlandais, Bangkok peut être submergé dès 2030. Entre 1973 et 2009, la Thaïlande a perdu 43% de ses forêts au profit d’entreprises privées ou pour le développement urbain. Le tourisme est en grande partie la cause de cette déforestation agressive puisque la Thaïlande doit développer ces industries pour accueillir les touristes qui cherchent un havre de paix plus « exotique » que l’Europe. La diminution de l’espace forestier a contribué à empirer les effets des pluies et a accentué les inondations de la saison des moussons, ce qui engendre des difficultés économiques pour les habitants qui doivent migrer ailleurs pour survivre et pour les pêcheurs et les agriculteurs qui voient leur revenu disparaître.

Royaume-Uni Le Royaume-Uni de GrandeBretagne et d’Irlande du Nord inclut tout le territoire de l’Angleterre plus l’Écosse plus l’Irlande du Nord plus le Pays de Galles. Tout ce beau monde a décidé de se séparer de l’entité de l’Union Européenne (UE) en 2019 après le référendum de 2016 (en vérité, l’Écosse, l’Irlande du Nord, les villes et les jeunes ont voté pour rester dans l’UE). Le RoyaumeThaïlande Uni est le premier pays à décider Avec deux villes sur la liste des de se séparer de l’UE depuis sa endroits les plus populaires création en 1999. Les conséquences


économiques de cette décision se font déjà ressentir avec une diminution du revenu per capita qui devrait se prolonger à long terme. Le débat pour sortir de l’UE tournait autour de la question économique, notamment le prix que les pays plus aisés comme le Royaume-Uni paye pour assurer le fonctionnement économique d’autres pays comme l’Italie et la Grèce après la crise de 2008. Cependant, cet argument cache une vérité européenne plus profonde, soit la montée du nationalisme. En refusant l’UE, le Royaume-Uni désire volontairement s’isoler du reste de l’Europe avec ses politiques économiques, mais aussi d’immigration. Bon nombre de conséquences sont encore à déterminer, notamment pour le commerce intereuropéen et international, et pour les questions d’immigration et de la taxe du « divorce ». Émirats Arabes Unis Bon, on ne va pas se le cacher, quand je dis Émirats Arabes Unis, on pense à Dubaï et à Dubaï seulement même si la capitale est réellement Abou Dabi. En plus d’avoir la plus haute tour du monde, le Burj Khalifa, et de nombreux complexes hôteliers de luxe, Dubaï est en voie de devenir LA destination touristique pour les riches et célèbres. Malheureusement, on ne peut oublier les violations de droits humains qui ont lieu à travers le pays. Dubaï semble immunisé de beaucoup de ces maux, mais lorsqu’on regarde l’ensemble du pays, on retrouve une société encore conservatrice et répressive sur la liberté d’expression. La loi pour contrer le terrorisme de 2014 stipule

que tous étant condamnés pour avoir « ébranlé l’unité nationale et la paix sociale » sont susceptibles de recevoir la peine de mort. De plus, de nouveaux rapports de Citizen Lab ont trouvé une faille utilisée par la compagnie israélienne NSO pour monitorer le téléphone d’activistes pour les droits humains aux Émirats. France Ahhh, Paris! La ville de l’amour. Lieu des plus grandes maisons de mode (Chanel, Yves Saint-Laurent, Dior…) et de nombreux restaurants étoilés par Michelin; Paris, anciennement Lutèce, existe depuis trois siècle avant Jésus-Christ. Dommage que le business des arts ne puisse pas embaucher les 24% de jeunes actuellement au chômage en France. Il est vrai que la situation s’est améliorée depuis l’arrivée de Macron, le taux de chômage universel est actuellement à 8,9%, le plus bas depuis 2009. Comme le dit le ministre des Finances, Bruno Le Maire, il faudra cependant attendre au moins deux ans pour vérifier si cette tendance se maintient avec les nouvelles réformes du travail de Macron. En retour, le PIB de la France n’a pas beaucoup augmenté depuis la crise, et elle se retrouve dans un cercle vicieux : pas d’argent pour les employés, on vire les employés, pas d’employés, pas de production ou d’argent qui entre. République dominicaine & Haïti Je vais tricher un peu, car aucune de ces destinations ne fait partie des lieux les plus touristiques, mais je blâme ceci sur le fait que la grande majorité de touristes sont maintenant asiatiques, et voyager

à travers le monde pour des plages alors qu’il y en a des tout aussi belles aux Philippines ou en Indonésie pour la moitié du prix est un peu illogique. Par contre, la République dominicaine est dans le top 10 des destinations touristiques les plus populaires chez les Canadiens et les Américains. Pour Haïti, c’est une autre histoire. Si vous avez été attentifs dans vos cours de géographie du secondaire, vous avez remarqué que l’île Hispaniola est partagée entre deux pays : la République dominicaine et Haïti, l’un étant une riche destination de vacances, et l’autre, le pays le plus pauvre de notre hémisphère. On peut résumer brièvement la situation et dire que c’est dû aux différentes attitudes de colonisation entre l’Espagne et la France. Déjà, la position géographique des montagnes coupe l’accès à l’eau pour Haïti, et les vents du Nord-Est qui font tomber la pluie sur le territoire dominicain ne sont pas avantageux pour Haïti. Ensuite, la France, diverses puissances étrangères et le gouvernement même d’Haïti ont complètement drainé leur tiers de l’île de leurs ressources (canne à sucre, café) à travers les ans pour du profit rapide. Les arbres ne poussent plus, et l’agriculture en est d’autant plus difficile. Sans ressources, il n’y a pas de potentiel d’exportations ni d’économie de base qui roule. Avec la corruption en plus, Haïti est mal partie. La République dominicaine n’a pas eu ce genre de déforestation massive des Espagnols. Elle a ainsi pu passer du commerce de ressources naturelles vers celui du tourisme.

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SCIENCES

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RÉVOLUTIONNER LES SCIENCES UN PAS À LA FOIS

Par Kenz Zaghib, Journal de sciences et technologie Perceptum Premier article de la série Brébeuf innove Les mathématiques et les sciences ont la réputation, à tort ou à raison, d’être enseignées de manière austère, peu chaleureuse et surtout éloignée des préoccupations et des secteurs d’activités d’aujourd’hui. Au collège, cette année a été marquée par des innovations sur le plan pédagogique en mathématiques et en sciences. Panorama sur ces activités d’apprentissage exaltantes qui dynamisent les cours et renforcent les liens entre les étudiants et les professeurs!

Les surfaces de l’espace : mieux visualiser par l’impression 3D Bien dessiner en perspective tridimensionnelle représente tout un coup de maître et demande du temps; c’est pourtant une pierre angulaire pour interpréter une panoplie de situations en architecture et en sciences. Un consortium arts – mathématiques – sciences a fait l’acquisition en décembre dernier d’une imprimante 3D. En plus d’être introduits à des logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) et de calcul symbolique Maple, les étudiants ont la chance de saisir le fonctionnement technologique de cet appareil de pointe et de réaliser des projets : impression d’un hyperboloïde à une nappe (forme d’un réacteur de centrale nucléaire) et du design de semelles à chaussures en vue d’un concours en dessin technique.

L’avènement de l’intelligence artificielle à Brébeuf

Apprentissage machine, deep learning et réseaux de neurones artificiels truffent l’actualité technologique et représentent indéniablement un domaine d’avenir pour les entreprises et les particuliers à l’ère du Big Data. Des diagnostics médiaux en temps réel sur la base de scans, à la publicité ultraciblée aux robots tueurs autonomes, les applications semblent infinies pour ces concepts développés notamment ici par des pionniers comme Yoshua Bengio de l’UdeM. L’intelligence artificielle étant intimement liée aux mathématiques, le professeur Alexandre Desfossés Foucault a eu la brillante idée d’inclure un module portant sur ce domaine en pleine ébullition à son cours de calcul avancé en sciences pures et appliquées : une première dans le milieu collégial québécois! Au menu : fondements théoriques, survol des applications et programmation des modes de régression en intelligence artificielle et de réseaux de neurones artificiels. À plus grande échelle, ce sont justement ces algorithmes statistiques qui permettent aux entreprises technologies de prédire vos pré f é re n c e s musicales, de reconnaître l’écriture manuscrite et les expressions faciales et d’anticiper les comportements des marchés financiers pour investir en temps réel (trading haute fréquence).

De guerres automatisées à des krachs économiques orchestrés par l’IA, les implications éthiques suscitées seront d’ailleurs abordées dans le nouveau cours complémentaire Penser l’intelligence artificielle.

Explorer les médicaments en haute résolution

Les projets d’intégration portent sur des domaines clés en recherche scientifique : c’est en particulier le cas pour le cours de chimie des biomolécules. L’identification, la synthèse et la physiologie de nouveaux médicaments jouent un rôle clé dans les industries pharmaceutiques qui comptent de plus en plus sur des méthodes de visualisation et de calcul par ordinateur pour accélérer la découverte de ces médicaments. Pour arrimer son cours avec ces orientations au diapason des technologies de pointe en pharmacologie, le professeur François Raymond propose des ateliers sur la modélisation moléculaire des médicaments et des protéines – une innovation marquante en matière de TIC déployée au collégial. En ciblant la topographie à l’échelle du nano, les étudiants sont à même de mieux comprendre les interactions des médicaments avec l’organisme et leur mode de fonctionnement, et saisir comment inverser le processus et l’appliquer à la découverte accélérée de nouveaux médicaments tout en produisant des images à couper le souffle!

Mise en évidence du site actif de la protéine hémoglobine

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LA RÉVISION DES SCIENCES DE LA NATURE : TENSIONS ENTRE ESPOIR DÉCHU ET CONSTERNATION Par Kenz Zaghib, Journal de sciences et technologie Perceptum Le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a transmis aux différents cégeps une première mouture de ce à quoi devrait ressembler le nouveau programme de sciences de la nature. Le Bureau d’enquête de Perceptum a réussi à se procurer en exclusivité ce document confidentiel et brûlant, qui devrait entrer en application en 2020 – 2021. L’approche par compétence au cœur du Renouveau pédagogique du secondaire, une autonomie accrue et un accent technologique plus prononcé s’inscrivent dans les grandes lignes du programme proposé. Une grille de cours modelable

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L’époque de l’uniformité des cours de sciences est maintenant révolue si l’en on croit le programme. On assiste à la disparition des cours tels qu’on les connait : plus de Chimie générale, ni de Mécanique. De même, les profils santé ou sciences pures et appliquées disparaitront au profit d’un programme plus à la carte pour les étudiants, en conformité avec les préalables universitaires ciblés, voire de nouveaux profils ou thèmes conducteurs qui varieraient d’un cégep à l’autre. Par exemple, Brébeuf pourrait offrir un cheminement axé sur la programmation et l’intelligence artificielle, sur les matériaux, sur la pharmacologie ou encore sur la génétique et les traitements de demain. Pour permettre cette marge de manœuvre, les disciplines mathématique, physique et chimie assistent à des changements draconiens et à un vaste élagage de leur contenu :

Physique : L’étude de la rotation, du magnétisme et de la physique moderne (relativité, mécanique quantique et physique nucléaire) devient facultative. Mathématique : Les suites et séries laissent leur place à plus de calcul intégral; les nombres complexes et l’étude approfondie de la géométrie deviennent optionnels. Chimie : Il n’est plus fait mention de la cinétique, de l’électrochimie et des piles. La nomenclature organique et les isomères prennent du galon. Les intervenants interviewés estiment que le gouvernement met une croix sur des concepts essentiels pour comprendre les technologies d’aujourd’hui et les phénomènes scientifiques tous azimuts sur une base approfondie. Pour leur part, les amateurs de biologie ont de quoi se réjouir : les bases de biologie moléculaire et de génétique restent telles quelles, avec des ajouts notables sur les plans de l’écologie et des biotechnologies. Chaque discipline se voit associer un nombre d’heures minimales : mathématiques (de 225 h à 165 h), physique (de 225 h à 135 h), chimie (de 150 h à 120 h) et biologie (de 75 h à 120 h). Les cours ne sont plus imposés, c’est plutôt les institutions qui choisiront les orientations des cours qu’elles souhaitent dispenser. Ainsi, des cours interdisciplinaires pourraient émerger et seraient favorisés par les instances gouvernementales à titre de parfait exemple de cours intégrateur et porteur de plusieurs compétences. Par exemple, un cours d’électrochimie, domaine à l’interface de la chimie et de la physique, ou encore un portant

sur la biostatistique en seraient des exemples envisageables. Les cégeps disposent maintenant de 180 heures à répartir comme bon leur semble en matière de sciences: en chimie organique, en biologie humaine, en physique, en informatique et en calcul avancé. En revanche, des compétences communes marquent la nouveauté du programme et leur répartition entre les sciences reste encore mystérieuse : seront-elles incorporées dans les différentes matières ou encore assujetties à des cours qui leur sont propres? C1 - Appliquer des méthodologies propres aux sciences expérimentales. (Expérimentations en laboratoire, statistiques et incertitudes) (45 heures) C2 - Apprécier la contribution des sciences et des technologies à la société. (Algorithmique, recherche documentaire et considérations sociales) (90 heures) C3 – Démontrer l’intégration de ses acquis en sciences de la nature (45 heures) Le renouvellement du programme de sciences de la nature s’annonce donc sous un signe houleux, puisque son élaboration suivant les compétences ministérielles se ferait à l’interne en vue de l’année scolaire 2019-2020 et chaque département défendra ses acquis tirés du programme en vigueur. La phase de consultations décriée et le manque de transparence du Ministère Le principal point décrié dans la révision menée par le Ministère consiste en son déroulement opaque.


Le réseau public a d’ailleurs refusé de soumettre ses commentaires pour le 27 avril – première échéance fixée - invoquant de trop courts délais et des menaces de suppression d’emplois qui planent. Au collège, des professeurs, ayant accepté de commenter sous le couvert de l’anonymat à l’équipe de Perceptum, nous ont confié leur déception face à un programme que tous souhaitaient tourné vers les technologies et vers des sujets d’avenir abordés dans une perspective multidisciplinaire. Plutôt, ils devront enseigner selon un cadre flou et qui met en avant les impacts sur la société, qui est à leur avis davantage du ressort des sciences humaines. Les universités partagent d’autant plus leurs inquiétudes : lors d’une étude précédente portant sur le profil d’entrée idéal des étudiants en sciences, elles estimaient les contenus spécifiques satisfaisants, mais qui devraient être appliqués plus uniformément et avec un meilleur recours aux TIC. Contre

toute attente, le Ministère transfère le problème aux cégeps sur une base locale et ne s’attaque pas au réel problème d’uniformité dans la formation collégiale. Les élections provinciales annoncées pour octobre pourront changer la donne si l’actuel gouvernement libéral n’est pas reconduit. La phase de consultations décriée et le manque de transparence du Ministère Le principal point décrié dans la révision menée par le Ministère consiste en son déroulement opaque. Le réseau public a d’ailleurs refusé de soumettre ses commentaires pour le 27 avril – première échéance fixée - invoquant de trop courts délais et des menaces de suppression d’emplois qui planent. Au collège, des professeurs, ayant accepté de commenter sous le couvert de l’anonymat à l’équipe de Perceptum, nous ont confié leur déception face à

un programme que tous souhaitaient tourné vers les technologies et vers des sujets d’avenir abordés dans une perspective multidisciplinaire. Plutôt, ils devront enseigner selon un cadre flou et qui met en avant les impacts sur la société, qui est à leur avis davantage du ressort des sciences humaines. Les universités partagent d’autant plus leurs inquiétudes : lors d’une étude précédente portant sur le profil d’entrée idéal des étudiants en sciences, elles estimaient les contenus spécifiques satisfaisants, mais qui devraient être appliqués plus uniformément et avec un meilleur recours aux TIC. Contre toute attente, le Ministère transfère le problème aux cégeps sur une base locale et ne s’attaque pas au réel problème d’uniformité dans la formation collégiale. Les élections provinciales annoncées pour octobre pourront changer la donne si l’actuel gouvernement libéral n’est pas reconduit.

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GASTRONOMIE

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PETITE DENT SUCRÉE par Victoria Huynh

Que le chocolat, les gâteaux ou les pour moi sont le citron meringue, le pâtisseries soient votre petit plaisir gâteau aux fromage et bleuets aincoupable, voici 15 endroits qui vont si que le double chocolat brownie! pouvoir satisfaire votre petite (ou grande) dent sucrée. ALATI CASERTA (277 rue Dante) Vous allez probablement être estomaqué en entrant dans la boulangerie tellement il y a de choix, mais sachez qu’à ma première fois, ma solution a été de simplement tout acheter ce qui me paraissait bon alors… Les trois incontournables à essayer sont les can- @lechedesserts noli, les sfogliatelles et les code di aragosta (queues de homards). TROU DE BEIGNE (156 rue Saint-Zotique) Très instagrammable, mais également très bons! Encore une fois, je vous recommanderais de tous les acheter, mais mon top 3 doit être le blizzard, le pâte à biscuit ainsi que le thé vert matcha!

chaque fois pour ne pas rapporter toute la boutique chez moi! Mes préférées sont décidément la tarte au citron meringue, gâteau au fromage, érable et pacanes ainsi qu’aux pommes.

@rustiquepies

MAMIE CLAFOUTIS (plusieurs succursales) Un classique pas si classique que ça! Le Mamie Clafoutis vend les pâtisseries traditionnelles, mais aussi les petits innovateurs comme la tarte à la poire et au chocolat, la brioche aux pistaches et durant le temps des sucres le pot d’érable!

@robyngood

LÉCHÉ DESSERTS Courcelle)

(640 rue de @embnny

En attendant ma dose de Sidecar en Californie, le Léché Desserts est mon RUSTIQUE (4615 rue Notre-Dame) #1 pour les beignes. Mes suggestions sont simplement de tous les essayer, Les mini-tartes sont mes préférées, mais pour être plus raisonnable je mais honnêtement je me retiens à vais dire que les trois plus importants

@mamieclafoutis

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BOULANGERIE GUILLAUME (5134 rue Saint-Laurent)

PÂTISSERIE RHUBARBE (1479 ROMADOS (115 rue Rachel E.) Avenue Laurier) En plus d’avoir des combos en bas Je veux toujours tout prendre La pâtisserie Rhubarbe a simplement de 10$ (plus taxes), les pasteis de partout, mais il faut bien faire les plus beaux petits desserts à nata du Romados se vendent à des choix parfois, alors j’essaye partager un samedi après-midi entre 1,75$ l’unité seulement! Je pense d’être raisonnable et j’achète cinq amis. Je vais normalement plus vers vraiment que c’est le meilleur deal trucs différents. Par contre, si le mille-feuilles vanille-caramel et en ville! Ils ont un assortiment de c’est votre première fois, go big or le gâteau au fromage et agrumes, pâtisseries pour ceux qui veulent go home! Essayez les pithiviers mais toutes les autres pâtisseries une variété de desserts à partager. aux amandes et framboise ainsi sont également excitantes! que le pouding au pain surprise!

@bungalacasse @mayssamaha

@inayali

LA BÊTE À PAIN (114 rue Fleury O. ou 195 rue Young) Est-ce que vous êtes plus conservateur ou aventurier? Peu importe la réponse, il n’est pas nécessaire de prendre une décision, parce que les deux peuvent être satisfaits! Mes recommandations sont la tarte au citron et meringue ainsi que les petits beignes chauds avec sirop d’érable!

RO CKABERRY(plusieurs CAFÉ VASCO DA GAMA (1472 succursales) rue Peel) Peut-être un peu plus loin que la Que ce soit pour le brunch, le plupart des places de desserts listées lunch ou pour le souper, le Café ici, mais je vous assure que ça en vaut Vasco Da Gama a toujours les totalement la peine! Mes trois coups petites pâtisseries portugaises de cœur sont la tarte au fromage par excellence au comptoir prêtes croustade aux pommes ou celle aux à être dégustées avec un café. bleuets ainsi que la tarte au citron et meringue. Par contre pour ceux qui n’aiment pas les tartes ou gâteaux au fromage, ne vous inquiétez pas, il y une panoplie de choix au chocolat et aux fruits! Si vous décidez d’aller au Rockaberry sur le boulevard des Sources, je tiens à mentionner qu’il y a le Jukebox Burgers pas si loin… Une pierre deux coups quoi!

@toutedansmesfesses

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@sofia.dieujuste

@travelandmunchies


LES GLACEURS succursales)

(plusieurs SUGAR MARMALADE (1228 rue Bishop)

En plus d’avoir une trentaine de saveurs, les glaceurs ont vraiment trouvé le ratio parfait entre le glaçage et le cupcake. Pour être totalement honnête, je finis toujours par acheter toutes les sortes dont j’ai envie, mais je vous conseille fortement d’essayer le vanille fondant au caramel salé, le red velvet et le biscuit à la crème, ce sont de loin mes préférés!

S’il y a une place qui va te permettre de vivre une expérience culinaire de fou, c’est bien Sugar Marmalade! Avis à tous ceux et à toutes celles qui sont très indécis et sont incapables de faire des décisions, le menu est interminable et remplis de choix excitants. Le truc, c’est d’y aller en grand groupe, comme ça vous pouvez tout partager et goûter. Si vous êtes courageux ou possédez simplement un grand appétit, n’y allez pas juste pour les desserts mais pour la nourriture aussi!

ZOE DESSERT ET THÉ (2160 rue Saint-Mathieu) N’ayant pas ajouté à la liste mes places préférées de crème glacée (le trio infernal de la Diperie, le Kem Coba et le Ca Lem), voici la place parfaite pour avoir sa dose avec une touche asiatique! Sans oublier que cette place de desserts a aussi du bubble tea dans des verres en forme d’ampoule, des gâteaux mille-crêpes et des bingsus (dessert coréen populaire)!

@sandrinev

@eatwithviv @sugarmarmalade.official

YOKO CHEESECAKE (1455 rue Peel unité 103 dans les Cours Mont-Royal) Rien n’est comparable au gâteau au fromage japonais de Rikuro à Osaka, mais des endroits comme le Uncle Tetsu’s à Toronto et le Yoko dans les Cours Mont-Royal sont de très bons compétiteurs!

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RECETTES EN 5 ÉTAPES Par Victoria Huynh

Tu veux bien manger, mais pas prendre deux heures pour cuisiner et les recettes que tu trouves sont toujours trop compliquées? Voici une recette par repas qui se fait en 30 minutes (et moins) et en 5 étapes faciles!

Déjeuner MUFFINS AUX CAROTTES Parfait à faire le dimanche après-midi quand tu ne veux pas étudier, mais être productif! Temps de préparation : 15 minutes Temps de cuisson : 15 minutes Portions : 12 muffins INGRÉDIENTS 1 ¾ tasses de farine 1 ½ cuillères à thé de poudre à pâte 1 cuillère à thé de cannelle ½ cuillère à thé de bicarbonate de soude ½ cuillère à thé de sel ½ cuillère à thé de poudre de gingembre ½ cuillère à thé de noix de muscade moulue 2 tasses de carottes râpées ½ tasse de noix de Grenoble hachées ⅓ tasse d’huile de coco fondu ou d’huile d’olive ½ tasse de sirop d’érable 2 œufs 2 à 3 bananes 1 tasse de yogourt grec nature 1 cuillère à thé d’essence de vanille PRÉPARATION Préchauffer le four à 220°C (425°F). Chemiser douze moules à muffins de caissettes de papier ou de silicone. Dans un bol, mélanger la farine, la poudre à pâte, la cannelle, le bicarbonate de soude, le sel, la poudre de gingembre et la noix de muscade moulue. Réserver. Dans un autre bol, écraser les bananes puis mélanger l’huile, le sirop d’érable, les œufs, le yogourt et la vanille. Incorporer les ingrédients secs au deuxième bol et mélanger avec une cuillère de bois ou une spatule. Diviser le mélange final entre les douze moules. Cuire les muffins pendant quinze minutes ou jusqu’à ce qu’ils soient dorés et que le cure-dent inséré dans le muffin en ressorte propre.

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Diner

Souper

TARTINE D’AVOCAT DELUXE

PÂTES AUX SAUCISSES

Cours 101 du lunch digne d’être sur le ‘gram sans prendre Excellent à partager entre amis ou comme lunch le mille ans pour le faire lendemain! Temps de préparation : 10 minutes Temps de cuisson : 5 minutes Portions : 1

Temps de préparation : 15 minutes Temps de cuisson : 15 minutes Portions : 4

INGRÉDIENTS

INGRÉDIENTS

1 tranche de pain (baguette ou bagel) 2 à 3 tranches de fromage halloumi (ou fromage au choix) ½ avocat 3-4 tomates cerise Épinards Mayonnaise Sriracha Sel et poivre Flocons de piment chili

Huile d’olive 1 oignon jaune pelé 500g de saucisses italiennes épicées (ou douces) 450g de fettuccine (ou n’importe quelle pâte que vous préférez) Environ 1 tasse (250 ml) de bouillon de poulet Environ 1 tasse (250 ml) de crème de cuisson 35% 4 tasses d’épinards Sel et poivre Parmesan

PRÉPARATION

PRÉPARATION

Couper le fromage halloumi en tranches d’environ ½ à 1 centimètre d’épaisseur. À l’aide d’une fourchette, écraser les avocats et assaisonner au goût (sel et poivre). Couper les tomates cerise en deux. Cuire les tomates avec un peu de flocons de piment chili. Dans une poêle, griller les tranches de fromage halloumi à feu moyen et faire griller le pain en même temps. Badigeonner le pain avec de la mayonnaise et de la Sriracha. Ajouter les épinards, la guacamole, les tomates, puis les tranches de fromage halloumi en dernier. Si vous voulez vraiment vivre l’expérience du déj life, alors ajoutez un œuf frit ou poché!

Cuire les pâtes dans de l’eau salée (le faire en même temps que la sauce comme ça elles seront prêtes pour le mélange). Hacher (selon vos préférences) l’oignon et retirer la chair des saucisses. Dans une grande poêle à feu moyen, chauffer doucement l’huile. Dorer légèrement l’oignon, puis ajouter la chair à saucisse, cuire en l’émiettant jusqu’à ce que la viande ait perdu sa crudité. Ajouter 1 tasse de bouillon, laisser réduire quelques minutes pour bien marier les saveurs. Ajouter 1 tasse de crème en remuant constamment jusqu’à ce que la sauce commence à épaissir. (Utiliser un peu de fécule de maïs mélangée avec de l’eau si la sauce n’est pas assez épaisse.) Ajouter parmesan, sel et poivre au goût. Ajouter les pâtes et les épinards à la sauce et puis, servir!

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CÔTE-DES-NEIGES: LE BABEL GASTRONOMIQUE Par Jad Abukasm

Sans aucun doute, votre parcours à Brébeuf n’a pu éviter les escapades gastronomiques dans les alentours du Collège. Bien évidemment, les grands noms de la fine cuisine de Côte-desNeiges demeureront au bout des lèvres, mais plusieurs restaurants restent cachés de la population brébeuvienne. Dans cet article, vous trouverez tous les points importants à noter avant de filer en aventure culinaire en incluant deux restaurants par catégorie en me basant sur mon expérience et mes observations à Brébeuf. Notez que les grandes chaînes telles Subway et Thaï Express ne figureront pas dans ma liste afin de promouvoir les icônes moins connues de notre gastronomie.

Les grands classiques du fast-food

Il serait dommage de passer à travers cette liste sans développer davantage sur cette grande famille des légendes du fast-food. En ordre de priorité, nous trouvons en première place, le Montreal Stars. Restaurant fast-food qui a vu le jour sur l’avenue Lacombe, collé au Frite Alors, ce pro du sandwich multiculturel vous fera vivre une expérience unique avec des saveurs d’Orient mélangées aux traditions américaines. Doté d’un choix de sauces à n’en plus finir et une vaste gamme de sous-marins classés « cochons », vous ne vous tannerez jamais – même après quatre sessions. En deuxième position, nous trouvons le grand retour du Pizza Way. À la suite d’un malheureux accident qui a obligé les propriétaires à fermer leurs portes depuis décembre dernier, le Pizza Way revient en force avec un décor qui dépasse grandement toutes nos attentes. Son classique deux pointes et une boisson pour le prix modique de 5,75$ taxes incluses sauvera sans aucun doute votre portefeuille.

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Les Européens En première place, grâce à ses prix ridiculement modestes, nous retrouvons la Boucherie de Paris (à noter qu’ils sont fermés le lundi). Cette petite épicerie, quoi qu’à la fois comptoir à sandwich, située au 5774 avenue Decelles, offre une panoplie de sousmarins européens, majoritairement français, à des prix débutant à 3,30$. Avec un personnel excellent et toujours souriant, la Boucherie de Paris ne vous fera jamais défaut, même lorsque vous disposez d’un temps limité. En deuxième place, nous trouvons le Brit & Chips. Dès le premier pas à l’intérieur, l’ambiance du port de Liverpool règne. L’odeur de friture et le choix de boisson accompagnant les filets riches de Hareng vous feront rêver. Fidèles aux traditions, les saveurs exquises du Brit & Chips incarnent parfaitement ce plat Britannique qui vous fera vivre ou revivre un voyage mémorable en Angleterre.

Les Moyen-Orientaux

Comment tracer une liste des meilleurs restaurants sans inclure la culture moyen-orientale? Avec l’équilibre parfait de la fraîcheur du taboulé, la richesse d’un bon poulet braisé et un prix sans équivalent, le Sindibad remporte la première place! Comme plusieurs d’entre vous le savent, la nourriture traditionnelle dans les restaurants ne se trouve pas à tous les coins de rue. Heureusement, sur Côte-des-Neiges, le Sindibad réussit à s’approcher le plus de la nourriture préparée avec amour des grand-mères arabes, bien que ce ne soit point comparable. Pour cette catégorie, le seul compétiteur à la hauteur est le Boustan, à quelques dizaines de mètres du Sindibad. Tout aussi délicieux et chaleureux, il se voit desservir la deuxième place, faute d’utilisation d’épices dans ses recettes

de viandes et de poulet. Néanmoins, le Boustan demeure un fier représentant de la culture moyen-orientale et mérite une visite.

Les Asiatiques

En première place, le Pho Lien remporte haut la main la compétition. Restaurant spécialisé en soupe tonkinoise situé au coin de Côte-des-Neiges et CôteSainte-Catherine, le Pho Lien possède une recette incomparable à tous ses autres compétiteurs et un bouillon qui dépasse grandement toutes les attentes. Avec la possibilité d’un bol extra large tout garni à un prix de 13,50$, il est impossible de regretter une escapade à cet établissement. En deuxième place, c’est un restaurant relativement récent qui se voit remporter une mention. Le Royal Madurai, spécialisé en cuisine indienne, situé deux étages plus haut que le Pho Lien, sert de la nourriture traditionnelle des plus riches en saveurs sur tout Côte-des-Neiges. Avec son ambiance chaleureuse, ses saveurs riches et l’odeur des épices, vous vous sentirez rêver. Il se voit desservir la deuxième place au lieu de la première à cause de ses prix légèrement plus élevés que ceux des restaurants cités plus tôt. Tout de même, il est inévitable de lui donner une chance. Sommes toutes, le Collège Jean-deBrébeuf se voit très bien desservi par la panoplie d’établissements gastronomiques. Bien que ma liste semble mentionner la totalité des restaurants de Côte-des-Neiges, je vous garantis qu’une infime partie seulement figure dans celle-ci. C’est pourquoi je vous invite, chers étudiants, à continuer d’explorer et d’essayer de nouvelles aventures culinaires et qui sait? Peutêtre améliorer ma liste quelque peu courte des meilleurs restaurants de notre quartier.


LITTÉRATURE & CULTURE 31


Quiz – Prix littéraire 1. Quelle est ta relation avec l’art? $ Je m’épanouis pleinement artistiquement % Ma bibliothèque est ma forteresse secrète @ Je suis allé au Commun’art… c’est pas mal ça # Je veux aller en art mais mes parents veulent pas € Je suis pas pire en art… mais j’en fais pas vraiment 2. Pour quel parti comptes-tu voter aux prochaines élections provinciales? $ Vive l’anarchie € Je veux pas voter @ Parti libéral % Parti Québécois # Québec Solidaire 3. Où se situe ta cote R? @ En haut de 32 % Entre 28 et 32 # Entre 24 et 28 $ Je ne m’en souviens plus € En bas de 24 4. Quel est ton auteur préféré? $ Anne Hébert % Michel Tremblay € Émile Zola # Dany Laferrière @ Je suis mon auteur préféré (#duh) 5. Choisis une couleur. % Vert foncé $ Gris clair @ Bleu foncé € Noir # Orange 6. Choisis une institution. @ Le Collège Jean-de-Brébeuf € Le Cégep du Vieux-Montréal % Le Cégep de la Gaspésie et des Îles # Le Conservatoire d’art dramatique 32


@ @

$ L’école de la vie 7. Choisis une chanson. € Run to the Hills – Iron Maiden @ Dirty Dirty – Charlotte Cardin # Heureux qui comme Ulysse – Georges Brassens % Dégénérations – Mes Aïeux $ La laideur – Safia Nolin

$$

8. Choisis un gâteau. @ Millefeuille $ Gâteau au chocolat % Forêt-Noire € Pudding chômeur # Namoura

% %

9. Quel est le voyage que tu préfères? # Liban $ Old Orchard % Saint-Donat @ N’importe quelle grande ville € Station Mont-Royal

##

10. Choisis un membre de One Direction. @ Harry Styles % Niall Horan # Zayn Malik $ Louis Tomlinson € Liam Payne 11. Choisis un doigt.

€€

@ Majeur % Annulaire # Index $ Auriculaire € Pouce 12. Choisis un sens.

Résultats :

€ Goût $ Ouïe # Toucher % Odorat @ Vue

@ Royal, de Jean-Philippe Baril Guérard % De bois debout, de Jean-François Caron # Au grand soleil cachez vos filles, d’Abla Farhoud $ Le corps des bêtes, d’Audrée Wilhelmy € Le plongeur, de Stéphane Larue 33


RÉSUMÉ DES OEUVRES Par Julia Pagé et Philippe Granger

Royal «La faculté de droit de l'Université de Montréal est le dépotoir de l'humanité. Tu le sais : t'en es le déchet cardinal.» À travers une narration à la deuxième personne et avec un cynisme désarmant, le roman fait un portrait cru des études en droit. Le protagoniste nous transporte à travers les initiations, les éprouvantes sessions d’étude, les 5 à 7 et la recherche de stage en passant par les débâcles amoureuses et psychologiques. C’est un roman d’une extrême efficacité qui ne manque pas de faire réagir. De bois debout C’est avec une poésie exceptionnelle que Jean-François Caron raconte l’histoire d’Alexandre et de toutes les voix qui se bousculent dans sa tête. À Paris-du-Bois, dans un coin de pays reculé, il parsème sa vie de lectures et vit ses premières histoires d’amour et ces premiers deuils. C’est un roman dont on apprécie la lenteur et que l’on veut relire à tout prix. De bois debout est un roman fantastique, une ode à la littérature. Au grand soleil cachez vos filles « Tu le sais, ma fille, au Liban... une fille de bonne famille ne joue pas au théâtre. » Le roman explore le Liban des années 60 à travers les yeux d’une jeune fille qui vient habiter le pays natal de ses parents après avoir passé la majorité de son enfance au Québec. Tout au long de son adaptation, Ikram découvre les merveilles du pays mais aussi les différences culturelles. La place des femmes n’est visiblement pas la même qu’au Canada. Le corps des bêtes Le corps des bêtes prend place dans un village de bord de mer à une époque inconnue. Dans ce vase clos en pleine nature, les relations entre les protagonistes se tissent. Dans les roman, les relations partagent le projecteur avec la nature et les deux thèmes s'entremêlent à plusieurs occasions dans un lyrisme envoûtant. C’est, sans l’ombre d’un doute, le style d’écriture de Wilhemy qui vole la vedette dans ce roman. Le plongeur Dans ce roman, Stéphane Larue raconte son histoire, l’histoire d’un homme qui rêve de devenir illustrateur et qui, faute d’argent, est initié au monde de la restauration. Avec lui, on vit la souffrance des longues heures de travail dans la saleté et l’humidité des cuisines de La Trattoria et l’enfer de la dépendance au jeu. Le plongeur est un magnifique portrait de Montréal la nuit.

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TOUTE BONNE CHOSE A UNE FIN Par Loan Gibeault

Une douce brise effleure ma peau. Les vagues me bercent de leur air enivrant. L’herbe me chatouille les orteils. Alors que je regarde droit devant moi, les choses rendues difformes par les larmes qui brouillent ma vue, je pense à la vie, je pense au sens des choses, je pense à toi. La vie n’est que devenir, que mouvement. Je ne suis qu’une gouttelette qui parcourt l’océan: une gouttelette qui a une destinée autre que d’être avec toi. Que pouvons-nous y faire? C’est le cours de la vie, les cycles incessants du changement qui nous fait découvrir, qui nous fait voyager, qui nous fait rêver. C’est pourtant injuste. Toute bonne chose a une fin, mais chaque fois je me relève et je recommence. Comme poussée par un profond désir masochiste, je me perds une fois de plus dans cette aventure qu’est la vie, espérant que cette fois-ci tout sera différent: quelle gamine naïve je suis. Je pédale. Je file. Je me sens libre. Sur mon vélo, j’ai l'impression que tout est possible. Je m’assois dans l’herbe fraîche et je sors mon livre. Alors que je suis transportée vers un univers autre, je perçois un mouvement. Je lève la tête et je vois un garçon assis près de moi. Il m’observe de ses yeux doux sans rien dire. Il commence aussitôt à me parler. Il ne fait que dire quelques phrases que déjà j’entre dans son monde, captivée par son charme. Chaque samedi, nous nous retrouvons à ce même parc où nous partageons nos désirs, nos ambitions, nos pensées. Souvent, il parle et je me perds dans l’abîme de ses yeux. Je ne peux m'empêcher de le regarder, de l'observer, de le scruter. Jamais un sourire ne m’a paru si adorable. Sa voix, telle la pluie, a le don d’apaiser et de contenter. Lorsque je suis près de lui, tous mes sens s'éveillent, frémissent,s’exaltent. J’ai sans cesse ce désir foudroyant de vouloir être avec lui. Un jour, au parc, je prends sa main et je l’amène sans jamais lui révéler où nous allons. Sans jamais prononcer un mot, nous marchons, échangeant sans cesse des regards timides, des sourires nerveux, la tête dans les nuages. Comme il est beau et courtois! Avec lui je me sens comme sur mon vélo: libre, infinie. Nous arrivons finalement devant une pièce lumineuse où figure une exposition de Klimt. Là, je m’arrête devant son oeuvre intitulée «Le baiser». Nous contemplons pendant plusieurs minutes la beauté de cette pièce: je n’entends que les battements de mon coeur, puissants mais constants. Pendant au moins une heure nous restons là à admirer les couleurs, les formes, la symbolique remarquable de cette oeuvre. Comme il avait partagé sa passion avec moi le premier jour de notre rencontre, je désirais à mon tour lui faire découvrir quelque chose. Je voulais lui apprendre de ne pas avoir peur de montrer sa sensibilité. À ce moment précis, je sus qu’il avait volé mon coeur. Endormie sur mon lit, enseveli sous les couvertures, un bruit brusque me réveille. La fenêtre de ma chambre est ouverte, les volets s’agitent et un vent glacial emplit la pièce. Des frissons me parcourent le corps. Je me presse de fermer la fenêtre et j’aperçois une lettre sur ma table de chevet. Je l’ouvre et je lis: « Mon amour, Ne m'attends plus, demain je pars. J'ai finalement eu l’occasion d'aller vivre ma passion dans un pays autre et j’ai décidé de suivre mon rêve. Sache que te quitter m’attriste, mais l’idée de te laisser seule me déchire. De toi, j’ai appris comment ne plus avoir peur, j’ai appris comment aimer. Grâce à toi, mon amour, j’ai appris comment vivre. Tu me manques déjà, mais je pars heureux d’avoir eu la chance de rencontrer une femme qui m’a permis pour la première fois de réellement goûter aux bonheurs de la vie. Jamais je n’oublierai ton odeur, ton sourire, tes lèvres… Je sais qu’un jour nous nous retrouverons et que malgré le temps qui passera, je serai toujours en mesure de me rappeler le son de ta douce voix. Je t’aime, Ton prince.» Désemparée, je prends mon vélo et je pédale le plus vite possible sans jamais arrêter, indifférente aux feux de circulation, aux arrêts, aux voitures. Arrivée au parc, je m’assois à la même place où je l’ai vu pour la première fois, où je lui ai parlé pour la première fois, où je suis tombé amoureuse pour la première fois. Un douce brise effleure ma peau. Les vagues me bercent de leur air enivrant. L’herbe me chatouille les orteils. Alors que je regarde droit devant moi, les choses rendues difformes par les larmes qui brouillent ma vue, je pense à la vie, je pense au sens des choses, je pense à toi.

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DES PROMESSES, DES PROMESSES – THÉÂTRE DE LA LICORNE Le théâtre de La Licorne, qui ne cesse de surprendre son public cette année, est de retour en force avec Micheline Bernard et un texte des plus chargés: Des promesses, des promesses de Douglas Maxwell Par Victor Vauclair

La famille Bernard se retrouve une fois de plus devant les yeux du public afin de présenter un texte percutant qui confronte tous ses spectateurs a des sujets des plus « adultes » par nul autre que le magnifique thème de l’enfance. Par l’entremise de la mise en scène de Denis Bernard, on suit Miss Brodie (Micheline Bernard), enseignante dans une école primaire et seule sur scène pendant une heure et demie, dans sa relation symbolique avec une de ses élèves. Cette jeune fille d’origine somalienne arrive en cavale dans la classe de Miss Brodie et tissera, par le dialogue de celle-ci et durant toute la pièce, une relation dépassant le caractère superficiel des relations maternelles trop souvent vu au théâtre. La petite, poursuivit par ses origines et la religion de son pays et Miss Brodie, qui fuit un alcoolisme refoulé et une enfance qu’elle tente d’enfouir au plus profond de son inconscient, se lieront d’un amour qui sort de ce que nous sommes habitués à voir au théâtre, surtout par l’absence physique de l’enfant. Narratif et minimaliste; Aucun décor extravagant, la salle de la Petite Licorne et qu’une seule comédienne; Des promesses, des promesses est jouée sans l’ombre d’une parcelle de prétention. Les Bernard vous proposent une histoire touchante, simple et efficace et un texte magnifiquement bien écrit qui sait déclencher une gamme impressionnante de réflexions en sortant de la salle. À voir. Des promesses des promesses, en salle au Théâtre de la Licorne.

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L’HISTOIRE SOUS QUEL ANGLE? Par Marie-Laurence Desgagné

L’Histoire sous quel angle? Cet article fait suite à la Grande conférence de Jacques Beauchemin, sociologue et professeur de sociologie à l'Université du Québec à Montréal, ayant eu lieu le 15 mars dernier. Les sociétés humaines ont besoin, pour survivre, de se souvenir, de se répéter constamment l'existence d'un monde commun, d'une forme de lien, de liant entre leurs membres qui permettrait leur existence même. Ce monde commun se doit être formé au-delà des individus et des individualités. Ce monde commun se doit justement être le résultat du commun. L'Histoire s'offre ainsi comme liant puisqu'elle ramène la société à un élément commun à ses individus : le passé, un passé qui n'est pas individuel, mais collectif, un passé qui aurait forgé la société présente. Avec les différents courants migratoires et émancipateurs des dernières décennies, pourtant, il semble que puisque plusieurs peinent à s'identifier à un passé commun, collectif. L'Histoire est donc devenue flexible. On la réécrit pour recoller le plus de morceaux possible, pour que tout le monde s'y reconnaisse, y appartienne, y participe. À force, on effrite, on dilue, on perd le commun au profit des réalités individuelles. L'Histoire elle-même s'individualise. L'Histoire globale, commune, aurait-elle disparu? Faudrait-il aujourd'hui la chercher comme on cherche, encore et toujours, une identité commune, qui n'oublierait personne et, surtout, qui satisferait tout le monde? Que le premier ministre canadien lui-même affirme qu'il

n'existe pas d'identité canadienne à proprement parler montre bien une chose : dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes, il en vient de plus en plus difficile de s'affirmer comme société culturellement distincte. Le Québec, parce qu'il constitue une réalité presque unique en Amérique du Nord, l'a compris depuis longtemps. Les Québécois se cherchent de plus en plus. La difficulté, pour bien des élèves lorsqu'on aborde en classe la notion d'identité québécoise, de reconnaitre le fait français comme étant l'un des fondements de cette identité le montre bien. On cherche désormais à définir une culture nationale par des valeurs floues qui tendent à être mises de l'avant sur un territoire, pour rallier tout le monde. Or, la difficulté de définir le Québec par un bloc de valeurs communes est aussi comme jongler sur un fil de fer. La diversité des valeurs mise de l'avant par les Québécois est grande. Impossible, donc, encore une fois, d'y inclure tout un chacun. Ironiquement, c'est ce même premier ministre canadien qui, tout en vantant au New York Times un premier État postnational, a célébré en grande pompe le 150e anniversaire de la Confédération. Une célébration qu'on a voulue rassembleuse et festive, et où l'on a laissé peu de place à l'Histoire comme telle. Plutôt que de célébrer le 150e d'un accord dont on aurait pu rappeler les termes, les succès et les incohérences, on célébrait donc davantage le fait d'être canadien. Pour ce que cela signifie, de surcroit, puisqu'il n'existe pas à proprement parler d'identité canadienne, selon Trudeau. La même année, on célébrait

également à grand coup d'activités familiales le 375e de la ville de Montréal. Lors de ces célébrations, Denis Coderre a même souhaité rappeler que tous les Montréalais sont des immigrants. Or, cette affirmation des plus inclusives me semble plutôt une manière de détourner l'Histoire à des fins de politique et d'inclusion, puisque les réalités «immigrantes» du 17e siècle et du 21e siècle sont plutôt différentes. Trop d'histoire, disait Jacques Beauchemin, une histoire devenue un objet de consommation que l'on se permet de déformer pour mieux la vendre, la célébrer en grande pompe. La vérité, c'est qu'à force de raconter l'Histoire comme elle nous chante, on finit par perdre de sa richesse. Le fait que le Québec soit aujourd'hui de l'avant en matière d'égalité homme-femme ne m'empêchera jamais de rappeler que nous étions le dernier endroit au Canada à accorder le droit de vote aux femmes. Oublier cela par souci de rhétorique serait non seulement de nier le progrès rapide que notre société a fait en cette matière, mais aussi de nier les périodes stationnaires que le Québec a connues. Par souci de rhétorique, il serait faux d'affirmer que le Québec a toujours été à l'avant-garde en matière de droit des femmes simplement parce que cela sonne bien ou que cela permet de satisfaire une partie de la population qui a été mise au rencart pendant des siècles. En tant que femme moimême, j'ai appris une histoire remplie d'hommes. J'ai associé aux grands événements qui ont fait cette histoire, notre histoire, de grands

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hommes. Je n'ai jamais cru que les femmes n'y avaient pas contribué pour autant. J'ai seulement compris que les manuels à venir leur réserveraient une plus grande place que ceux que j'étudiais moi-même. J'ai vu cette histoire comme étant mienne malgré tout, puisqu'elle a forgé la société dans laquelle je vis aujourd'hui et dont je suis fière. Pour moi, l'enseignement de l'Histoire doit avoir la vertu de nous permettre d'avancer collectivement. Ainsi, c'est aussi en enseignant une Histoire triste et exclusive qu'on se permet de progresser. Étudier l'Histoire, c'est aussi étudier les échecs et les erreurs qu'on ne voudrait plus reproduire. Ainsi, un enseignement maquillé de l'Histoire ne contribue pas, quant à moi, à l'avancement de notre société. Un musée de la guerre dénué de toute austérité et modelé pour la «famille» ne contribue pas à donner sa juste valeur aux sacrifices que représentent les combats armés. Une reconstitution festive d'une bataille historique ne permet pas de comprendre adéquatement l'impact que quelques heures peuvent avoir sur le destin de tout un peuple. L'enseignement de l'Histoire devrait avoir la vertu de nous donner des repères collectifs, communs. Lors de sa conférence, monsieur Beauchemin rappelait un sondage effectué en 2011 par la firme Léger Marketing et commandé par la Coalition pour l'Histoire qui avait révélé que 94% des Québécois ne pouvaient nommer le premier premier ministre du Québec, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau. Pourtant, comme Washington aux États-Unis ou John A. MacDonald à l'échelle canadienne, cet homme, bien qu'il ait laissé peu de traces, devrait nous être un repère collectif. Symboliquement, l'ignorance de la presque totalité de la population à

son sujet veut dire quelque chose. On ne peut s'attendre de tous un amour profond et recherché de l'Histoire, et c'est bien normal. Il en reste tout de même qu'il y a probablement des choses à revoir avec la manière dont notre histoire nous est enseignée : le temps qui lui est accordé, les choix qui sont faits quant aux événements enseignés, les méthodes d'apprentissage utilisées et l'importance qu'on lui donne collectivement. Trop peu d'histoire, disait aussi Jacques Beauchemin. Nous devrions avoir le courage d'assumer et de dire notre histoire. Le courage de nommer nos rues avec des noms importants et d'assumer la portée de ces noms. Je me souviens, petite, d'avoir croisé la rue Amherst au centre-ville et d'avoir écouté la plainte de mon père, pour qui c'était un non-sens qu'un homme ayant oeuvré pour décimer des peuples autochtones puisse être digne d'un tel honneur. En même temps, il me semble inévitable d'y voir également un rappel, au passant, de l'homme, de ses succès, mais aussi de ses horreurs. Peut-être est-ce un peu utopiste de croire que chacun, en traversant la rue, aura cette pensée, mais effacer l'Histoire ne semble pas un pas plus évident vers la mémoire, le souvenir collectif. S'il fallait que les ÉtatsUnis tentent d'effacer toutes traces de l'esclavagisme sur leur territoire et sur les manuels d'histoire, ce serait une perte dangereuse pour l'humanité, tout comme si l'on détruisait Auschwitz. N'importe qui se souvient doit admettre que se souvenir implique également se rappeler d'épisodes moins glorieux, moins consensuels. Se souvenir. Les sociétés humaines en ont besoin pour survivre. Notre société en a

besoin particulièrement. Alors que tous possèdent aujourd'hui des bagages personnels de plus en plus variés, il serait bien temps de trouver un moyen de se souvenir collectivement, de se rassembler autour de ce que nous sommes, au moins d'où nous sommes aujourd'hui pour survivre en tant que nous. Afin que ce nous existe, il ne semble pour autant pas nécessaire que nous nous reconnaissions tous dans cette Histoire, mais au moins que nous ayons tous le sentiment de pouvoir y participer. L'Histoire doit offrir des repères. Pour qu'il puisse en être ainsi, il est impératif qu'elle soit enseignée de manière rigoureuse et sans souci des sensibilités, puisque, même si l'on tente de l'amender à plusieurs reprises, même une histoire parfaitement inclusive ne pourra jamais combler tout à fait le vide identitaire ou le manque d'affirmation identitaire qui semble aujourd'hui être le fait de nos sociétés. Plutôt que de tenter de réécrire notre Histoire, il serait peut-être temps de se concentrer à en écrire les prochains chapitres, qui seront, forcément, plus inclusifs.

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OPINION

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Lettre d’opinion | Sierra Foster Version du 21 janvier 2018

Je ne suis pas malade. Aux lendemains de la Marche des femmes, qui a rassemblé des centaines de milliers de manifestant.e.s aux quatre coins de la planète, force est de reconnaître le chemin parcouru en faveur de l’égalité, mais aussi que l’année 2017 a amplifié la montée d’une nouvelle culture féministe qui, plus que jamais, revêt des airs universels. Dans la foulée des mouvements #metoo, #balancetonporc, #moiaussi, #etmaintenant, #timesup et autres appels à la liberté de parole et de dénonciation, s’exprime une nouvelle conscience collective, un ras-le-bol des comportements discriminatoires, sexistes et abusifs envers les femmes. Cette conscience s’exprime aussi avec son lot d’amalgames, qui met dans le même panier un imposant éventail de comportements dorénavant socialement jugés intolérables. Sur ce plan, toutefois, on assiste aussi à une polarisation du débat, laquelle, n’en déplaise à certain.e.s, est nécessaire. Sans cadre, sans prescription, sans l’absence d’un consensus définissant les frontières de l’acceptabilité, c’est toute la sphère relationnelle entre hommes et femmes qui est remise en cause, voire l’ordre social. À la base, notre message est simple : nous en avons assez, nous mettons à bas la culture sexiste. Nous exigeons un changement radical, qui s’est trop longtemps fait attendre, des conventions sociales. Nous voulons nous exprimer et, surtout, être comprises. Le féminisme a un nouveau visage. Ne nous percevez surtout pas comme des femmes en colère. Comprenez que nous sommes déterminées. Ce vaste mouvement social se traduit par une prise en charge, une prise de parole, une nouvelle liberté d’expression, portée par une nouvelle génération de voix féministes. Nous nous inspirons des batailles menées par nos pionnières, certes. Mais nous en amplifions la portée en nous réappropriant l’espace public. Nous voulons les hommes à nos côtés. Nous exigeons que la quête universelle pour l’égalité ne se trame plus sur fond de bataille, mais que nous fassions front commun. Le féminisme, ce n’est plus un débat par et pour les femmes. Il ne s’agit pas de nous rassembler entre femmes et de faire du renforcement positif. Nous avons compris il y a longtemps. S’il a fallu que ce tsunami de dénonciations inonde l’espace public et la Toile, l’auditoire n’en aura été que plus vaste et l’opportunité d’effectuer de réels changements n’en est qu’accrue. On ne peut certainement plus parler de féminisme en termes de « condition » féminine, qui renforce implicitement l’inégalité entre les sexes plutôt que de miser sur l’impératif égalitaire. J’ose croire que cette époque sémantique est révolue. Ne sombrons pas non plus dans la victimisation. Changeons notre discours, notre approche. Exprimons nos quêtes pour ce qu’elles sont : l’avancement des femmes. Pas question non plus de parler de « tolérance » quand on parle de diversité et de vivre ensemble. J’ose croire que les choses ont changé. Que nous pouvons nous diriger vers l’avenir avec positivisme. L’avancement des femmes passe par une réalisation et une compréhension collective du fait que l’état des choses actuelles est archaïque. J’appuie sans équivoque ces mouvements et ces femmes qui ont elles aussi voulu enfin voir les choses changer. J’ai moi aussi le cœur jaune. Je prône la liberté d’expression, de dénonciation, l’égalité et, par-dessus tout, l’avancement des femmes. Assez, c’est assez. Par contre, j’appelle aussi à la vigilance. Le simple choix des mots importe sur la direction et l’impact d’un tel mouvement collectif. Les propos de Margaret Atwood ou de Julius Grey, évoquant une sorte de chasse aux sorcières et la nécessité d’établir un cadre de dénonciation plutôt que de permettre les amalgames, ont soulevé les passions. Pourtant, ils ont dit tout haut ce qu’une bonne partie de la population pense tout bas : oui au consensus unificateur et dénonciateur ; non au lynchage populaire qui ferait fi de la présomption d’innocence qui régit notre démocratie. Aucun mouvement populaire ne peut fonctionner de façon légitime et pérenne sans cadre clair et défini. Évitons à tout prix le « un pas en avant, deux pas en arrière ». Pour moi être femme n’est pas une condition. Je ne suis pas malade. Je suis lucide. Je suis ambitieuse. J’œuvre au quotidien pour l’atteinte de l’égalité de droit et de fait. Pour mon avenir, celui de nos générations futures. Les choses doivent changer. Le dialogue entre les hommes et les femmes est nécessaire, libre des stéréotypes qui ont trop longtemps défini les conventions sociales et régi nos relations. L’ère dominant, domin.é.e est révolue. Nous avons une occasion en or de véritablement faire avancer les choses, ensemble. Tâchons d’en faire bon usage. Sierra Foster, 19 ans.

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Questions Département Philosophie-Graffiti Réponses de Étienne Diotte

1. Présentation et aperçu de votre parcours : Dans quel domaine avez-vous étudié? Votre spécialisation? Un fait intéressant sur votre parcours en tant que philosophe? J’ai fait ma maîtrise sur les rapports entre Nietzsche et Socrate, au centre desquels le principal enjeu philosophique est le statut et la valeur de la rationalité. La connaissance philosophique mène-t-elle nécessairement à la vertu et au bonheur ? À cette question, Socrate répond par l’affirmative, Nietzsche prétendant plutôt le contraire, lui qui va jusqu’à se demander s’il est justifié d’accorder plus d’importance au vrai et au bien (Socrate), qu’au beau. Voici d’ailleurs une question qui me représente très bien : le vrai et le bien, ou le beau ? Ma réponse : les deux !

2. Lorsque vous aviez l’âge de vos étudiants, quelle œuvre philosophique, qu’elle soit littéraire, cinématographique, musicale, etc., vous a marqué le plus? a fait avancer votre réflexion personnelle de la manière la plus importante? Au Cégep, j’ai lu par intérêt personnel L’existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre et Le manifeste du parti communiste de Marx, la seconde œuvre, je crois, m’ayant davantage influencé que la première ! Mais c’est entre le Cégep et l’Université que je suis tombé sur les deux premières œuvres qui m’ont vraiment marqué et bouleversé, Sur les cimes du désespoir de Cioran et, surtout, Les rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, dont je n’oublierai jamais la première phrase : « Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. »

3. Quelle est votre « découverte de l’année » dans le monde de la philosophie moderne? Ma découverte du mois dernier, qui n’appartient toutefois pas à la modernité mais plutôt à la contemporanéité, est Serge Audier, spécialiste de la pensée solidariste, du socialisme libéral et du républicanisme. Ses ouvrages, exceptionnels du point de vue de la forme, concilient à la perfection densité et limpidité. Si vous voulez apprendre à disserter, lisez et analysez des ouvrages de cet auteur. Quant au fond, les travaux de Serge Audier sont incontournables pour connaître les arguments qui ont servi entre autres à légitimer la solidarité sociale, arguments qui ont malheureusement en bonne partie sombré dans l’oubli, avec les conséquences désastreuses que l’on connaît. Qu’est-ce que vous répondriez à un étudiant craintif de s’engager dans un programme de philosophie à l’université en tenant compte du milieu de travail chambranlant. Que la peur est souvent une entrave à la liberté !

4. Quel est votre avis sur le statut de la philosophie dans la société nord-américaine d’aujourd’hui et dans le système d’éducation post-secondaire québécois? La place qu’occupe la philosophie dans le système d’éducation québécois est au cœur du combat opposant ceux qui pensent que l’éducation doit avoir pour finalité de nous humaniser (ce camp est pour le maintien de l’enseignement de la philosophie pour tous), et ceux qui veulent plutôt que l’éducation soit soumise aux besoins de l’économie, qu’elle se contente de former des travailleurs répondant aux besoins du marché (ceux qui sont favorables à l’abolition d’un enseignement de la philosophie pour tous). Pour de multiples raisons que, faute d’espace, je ne peux étaler ici, il ne fait pour moi absolument aucun doute que, dans ce débat, c’est le premier camp qui a raison.

5. Prenant le fameux dilemme du tramway de P. Foot en 1967; activez-vous le levier? Non, car je crois que je figerais : en situation d’urgence, la partie de mon cerveau qui prend les décisions cesse malheureusement de fonctionner !...

6. Promotion/invitation/concours de philosophie? La philosophie n’est pas une affaire de concours et de prix…

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Questions Département Philosophie-Graffiti Réponses de Dave Anctil

1. Présentation et aperçu de votre parcours : Dans quel domaine avez-vous étudié? Votre spécialisation? Un fait intéressant sur votre parcours en tant que philosophe? J’ai complété un baccalauréat et une maîtrise en philosophie avant de poursuivre au doctorat. J’ai complété un doctorat en histoire des idées politiques (droit et théorie des relations internationales). J’ai eu la chance d’obtenir des bourses durant tout mon parcours universitaire, ce qui m’a donné beaucoup de liberté pour lire, voyager, réfléchir. J’ai aussi été chargé de cours à l’UQÀM et à l’Université de Montréal, ainsi que chercheur postdoctoral dans plusieurs centres de recherche universitaire. Mes spécialités en recherche et mes publications portent principalement sur la théorie politique, l’éthique et la philosophie des sciences. Un fait intéressant de mon parcours : j’ai échoué mon premier cours de philosophie au collégial avec une note de 59%. Ce fut mon seul échec scolaire et la meilleure leçon d’humilité de toute mon existence!

2. Lorsque vous aviez l’âge de vos étudiants, quelle œuvre philosophique, qu’elle soit littéraire, cinématographique, musicale, etc., vous a marqué le plus? a fait avancer votre réflexion personnelle de la manière la plus importante? J’ai commencé tôt la lecture. Avant douze ans, j’étais surtout obsédé par la zoologie et la guerre. Cependant, ma contamination philosophique a certainement commencé avec J.R.R. Tolkien, I. Azimov, Anne Rice et les jeux de rôle. Les expériences de pensée littéraires (en particulier le fantastique et la science-fiction) m’accompagnent depuis trente ans. La littérature m’a légué un scepticisme hygiénique à propos du « réalisme imaginaire » que la société a tendance à nous imposer par un ensemble d’impératifs absurdes à propos des « vraies affaires »… Mais passons! Mes premières grandes passions intellectuelles furent l’histoire des conflits armés et la stratégie militaire. Mais j’étais beaucoup trop sensible et indiscipliné pour devenir soldat… Pire : vers la fin de l’adolescence, je lisais et écrivais beaucoup de poésie, des nouvelles et des jeux… j’étais médiocre mais inspiré! Finalement, à dix-sept ans, la découverte d’auteurs comme Ducharme, Aquin, Camus et Nietzsche ont apprivoisé mon sentiment de révolte, pour en faire quelque chose de constructif. Étudier la philosophie à l’université semblait la suite logique de cet éveil, sur le monde et sur moi-même...

3. Quelle est votre « découverte de l’année » dans le monde de la philosophie moderne? Comme je suis devenu chercheur dans des domaines plus appliqués et plus scientifiques, je découvre moins de nouveaux auteurs passionnants en philosophie (du moins dans les thématiques plus classiques de la philosophie). Je dirais que la lecture philosophique la plus marquante de la dernière année fut sans aucun doute l’ouvrage du philosophe Nick Boström : Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies (Oxford, 2014).

4. Qu’est-ce que vous répondriez à un étudiant craintif de s’engager dans un programme de philosophie à l’université en tenant compte du milieu de travail chambranlant. J’ignore ce qu’est un milieu de travail « chambranlant »… J’imagine que vous faites référence aux perspectives d’emploi ? Aux moyens pécuniaires d’avoir une voiture, une maison en banlieue et un voyage annuel dans le Sud ? Avec les problèmes existentiels et systémiques du monde dans lequel nous vivons, je lui dirais d’abord que si c’est vraiment ce qui l’inquiète le plus dans la vie, alors y a vraiment pas de quoi s’en faire! En effet, de tels objectifs peuvent être atteints assez facilement, et ce peu importe son futur domaine d’étude. Après avoir joué à Socrate de la sorte, je lui dirais prosaïquement qu’elle devrait vérifier si ses craintes sont fondées sur des faits et non des préjugés. Or, il y a présentement beaucoup plus de jeunes diplômés en droit ou en gestion qui sont au chômage (ou qui occupent un emploi médiocre pour lequel ils sont surqualifiés) que de philosophes malheureux dans leur carrière. Certes, il n’y a pas beaucoup de philosophes millionnaires…mais il n’y a pas beaucoup de philosophes tout court! Mais je dirais finalement à cette personne qu’elle devrait surtout lire et méditer l’aphorisme 341 du Gai Savoir de Nietzsche portant sur « l’éternel retour du même » (ou le Zarathoustra si elle a un peu d’appétit). C’est long, une vie passée à répondre aux attentes des autres…

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5. Quel est votre avis sur le statut de la philosophie dans la société nord-américaine d’aujourd’hui et dans le système d’éducation post-secondaire québécois? C’est un euphémisme de dire que les intellectuels ne jouissent pas d’une très grande estime en Amérique du Nord et au Québec en particulier… Rien de nouveau sous le soleil! Avec le recul historique, on relativise un peu la bêtise ambiante de notre époque… Les fondements d’une éducation humaniste sont perpétuellement remis en question par les élites comme par la masse. Hier, Socrate était exécuté et Aristote chassé d’Athènes; aujourd’hui, c’est la logique néolibérale triomphante qui inculque l’abrutissement, le mépris et le massacre de ce qui est beau et précieux (la culture, la nature…); il n’y a pas si longtemps, c’était la religion et les coutumes qui nous condamnaient à la pensée unique et à la honte constante... Nous vivons maintenant dans un régime productiviste-gestionnaire-consumériste rempli de contradictions et porteur d’aliénation. Les gens sont esseulés, se sentent impuissants, inadéquats, apathiques et souffrent. Pendant ce temps, neuf milliardaires possèdent actuellement autant de richesse que la moitié de l’humanité… La philosophie est la constance qui traverse le maelström des temps. Depuis Socrate jusqu’à Nietzsche, en passant par Montaigne et Rousseau, la philosophie est humble et patiente. Elle se fait discrète. Elle rassure les rares lucides qui voient bien que le roi est nu... Comme les puissances vulnérables, l’amour et l’amitié, qui donnent du sens à notre aventure cosmique insignifiante, la sagesse est toujours là pour nous consoler de la barbarie et de la destruction. Elle peut nous aider à réparer les morceaux d’humanité épargnés par le ravage des dominateurs qui commandent toujours la légion des ignorants et des envieux.

6. Prenant le fameux dilemme du tramway de P. Foot en 1967; activez-vous le levier? Tout à fait! Et je jette aussi le gros homme sur les rails, avec toute sa famille s’il le faut – mais ne le dites pas à mes étudiantEs ou à mon patron!

7. Promotion/invitation/concours de philosophie? À partir de la session d’hiver 2019, je donnerai un cours intitulé Penser l’intelligence artificielle. Une première dans le réseau collégial. Si vous souhaitez découvrir les enjeux qui détermineront le monde qui se dessine sous nos yeux, inscrivezvous! Et j’enseignerai accompagné d’un robot…

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Questions Département Philosophie-Graffiti Réponses de Céline Riverin

1. Présentation et aperçu de votre parcours : Dans quel domaine avez-vous étudié? Votre spécialisation? Un fait intéressant sur votre parcours en tant que philosophe?

Ce sont mes intérêts pour la connaissance en général et sous toutes ses formes qui m’ont menée à des études en philosophie, avec une spécialisation en épistémologie et en philosophie des sciences. Au début de mon parcours universitaire, j’hésitais entre un diplôme en mathématiques ou en philosophie ; j’ai donc débuté par l’étude de ces deux matières. Ce n’est qu’à ma deuxième année universitaire que je me suis complètement plongée dans la philosophie puisque je sentais que ce domaine multidimensionnel était profondément enrichissant et qu’il correspondait à ce que je recherchais comme formation. J’ai également suivi, en cours de route, des cours de langues classiques (latin et grec ancien) qui m’ont beaucoup stimulée. Fait intéressant : même si j’ai toujours adoré la lecture et la musique, c’est mon amour des sciences et des mathématiques qui m’a menée en premier vers le questionnement plus fondamental et philosophique. Au final, j’ai rédigé mon mémoire de maîtrise et ma thèse de doctorat sur les textes d’un astronome et mathématicien qui écrivait en latin et s’inspirait de l’harmonie du monde ; de quoi unir toutes mes passions !

2. Lorsque vous aviez l’âge de vos étudiants, quelle œuvre philosophique, qu’elle soit littéraire, cinématographique, musicale, etc., vous a marqué le plus? a fait avancer votre réflexion personnelle de la manière la plus importante?

Vers 17-18 ans, j’étais fascinée par la pensée des Grecs de l’antiquité, surtout celle de Platon, d’Aristote et des atomistes, que j’avais découverts dans mon premier cours de philosophie au collégial. J’étais impressionnée que des gens de cette époque aient pensé à autant de choses, dans des domaines aussi variés (science, politique, métaphysique, éthique, etc.). J’avais l’impression qu’à cette époque, toutes les questions fondamentales avaient déjà été posées. J’ai également été marquée par le livre Les somnambules d’Arthur Koestler et La révolution copernicienne de Thomas Kuhn, qui m’ont initiée à l’histoire des sciences et qui m’ont fait réaliser que le génie et la rationalité sont souvent plus complexes et plus riches que ce que nous pourrions croire à prime abord.

3. Quelle est votre « découverte de l’année » dans le monde de la philosophie moderne?

En épistémologie et philosophie des sciences, nous évoluons beaucoup grâce aux textes présentant des perspectives féministes. Par exemple, les travaux d’Evelyn Fox Keller et d’Helen Longino nous aident à repenser la notion d’objectivité ; ou encore, la notion d’injustice épistémique (popularisée par Miranda Fricker) et la recherche sur les biais implicites et leur impact sur la philosophie proposée par Jennifer Saul sont des exemples de ce qui m’apparaît comme étant le plus enrichissant et prometteur aujourd’hui pour que la philosophie puisse procéder à son auto-critique. Ces travaux ne sont pas nécessairement « de cette année » mais ils sont encore très d’actualité et discutés aujourd’hui. Depuis quelques années, ce sont les discussions autour de ces textes qui m’ont semblé les plus enrichissantes dans mon domaine. 4. Qu’est-ce que vous répondriez à un étudiant craintif de s’engager dans un programme de philosophie à l’université en tenant compte du milieu de travail chambranlant. Je dirais qu’une bonne formation intellectuelle peut être le plus beau cadeau que l’on puisse s’offrir, à condition d’avoir la passion nécessaire pour s’y engager pleinement. En outre, je crois que se cultiver et développer sa pensée ne sont jamais une perte de temps, peu importe ce que nous réserve l’avenir ! Cela dit, je ne crois pas que l’on devrait s’engager dans ce programme en ayant des attentes précises en termes de carrière ; il faut être prêt à s’ouvrir à diverses possibilités professionnelles sinon on risque de vivre quelques déceptions qui n’ont rien à voir avec ses compétences ou ses efforts personnels. Selon moi, si l’on veut une sécurité financière et matérielle assurée, ou un plan fixe de carrière, il est mieux de choisir un autre parcours plus « sécuritaire » et de développer son intérêt philosophique autrement (lectures personnelles, conférences, groupes de lecture, films, etc.). Pour ma part, j’ai effectué ces études par passion et même si j’avais un emploi dans un tout autre domaine, je ne regretterais rien de cette formation, bien au contraire.

6. Prenant le fameux dilemme du tramway de P. Foot en 1967; activez-vous le levier?

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Je ferais tout pour tenter de trouver une troisième option ; bien des problèmes trouvent leurs solutions en voyant les choses différemment ! Le dilemme me semble difficile à transposer dans la vie réelle étant donné les nombreuses autres stratégies possibles. Cela dit, si je devais absolument me prononcer dans cette situation binaire, je dirais que je crois que je n’activerais pas le levier ; mais je sais aussi que nous avons tendance à nous tromper lorsque nous imaginons nos propres prises de décision


REMERCIEMENTS

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LE GRAFFITI EN 4!

Par par Anne Xuan-Lan, Catherine, Julia et Victor

Chers partisans, c’est avec un immense honneur que nous pouvons affirmer que cette saison de journal sur glace du Graffiti de Brébeuf se termine officiellement avec une fiche gagnante, « Dur de perdre avec plus de victoires que de défaites » comme dirait Jacques Demers! Des parutions de grande envergure aux textes magnifiques, les « petits plaisirs de la vie » résident bien sûr dans une belle mise en échec « su’l top d’la ligne bleue », mais aussi à la vue d’un présentoir à journaux vides. Cependant, ce succès nous appartient que partiellement, et cela est déjà généreux. Comme dirait Marc Bergevin: « J’ai été clair, je vais être encore clair : it’s not about moi. » C’est ici que s’imposent donc des remerciements pour tous ceux qui ont contribué à cette exaltation littéraire, journalistique et compétitive. Merci au Duc du Duché de la Littérature, Carl Perrault, pour son génie pédagogique et son grand coeur. Vous me devez une partie de Mario Kart (- Victor). Merci aux artistes derrière les mises en page formidables: Emilie Junge, Stella Nguyen et Antoine Godbout. Sans vous, nos parutions auraient ressemblé à la face des frères Kostitsyn le lendemain d’une brosse ou à une reliure immonde telle que l’infâme H18-05… Merci à tous les journalistes en herbes et aux écrivains qui ont écrit article après article; que cela fût réalisé d’une plume amatrice ou assurée, vos textes n’ont cessé de nous épater. Votre humour fin, vos analyses politiques remarquables, vos suggestions gastronomiques alléchantes, vos articles scientifiques éclairants et nous en passons ont contribué à cette année inoubliable pour Le Graffiti. Merci aux participants de nos quiz-lit commandités par la Maisonnée et à tous ceux qui nous encouragent via les réseaux sociaux (Facebook, Instagram). Merci à tous nos commanditaires... même le Pizza Way qui a passé au feu (RIP 19??-2017). Finalement, remerciements à vous tous de poursuivre vos lectures du Graffiti (que cela soit à travers une copie papier au fini léché ou nos deux plateformes web), c’est avec émotions et un fort accent d’Europe de l’Est que nous vous remercions à la manière d’Alexander Radulov : « Ton énergie et vôs passion est amazing! ». Pour terminer sur une note moins joyeuse, car telle est la vie, nous tenons à prendre une minute de silence le 24 mai 2018 à 1:14 AM lors de la soirée du party de session pour envoyer de l’énergie positive au futur journalistique de Brébeuf. Nous ne vous révélons rien de surprenant en affirmant que le journalisme collégien lutte quotidiennement pour sa survie. Faire partie de l’équipe éditoriale du Graffiti implique non seulement la maintenance du G1-17 et une présence sur les réseaux sociaux avec des capsules vidéos, mais également bien d’autres tâches surprenantes! Comme le dit le MaÎtre de la Littérature, Carl Perrault, cette année a été remarquable pour Le Graffiti surtout grâce à «la réécriture de la charte, dont la version précédente datait du temps où Altavista était le moteur de rechercher par excellence sur Internet (allez googler “Altavista” et vous pourrez réaliser l’ironie du geste que vous venez de poser)». Entretenir un journal étudiant c’est promettre beaucoup, accepter moins et publier ce qu’il reste, comme on dit (?). C’est pourquoi nous espérons que vous, chers lecteurs et collaborateurs, ne cessez jamais de donner votre 110% et de travailler fort dans les coins. Alea jacta est.

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MERCI À NOS PARTENAIRES ET COMMANDITAIRES

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