Magazine Le Clap192

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JANVIER SEPTEMBRE ET ET FÉVRIER OCTOBRE2015 2015

N° 192

Un film de François Bouvier d’après la bande dessinée de Michel Rabagliati

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LE CINÉMA VU PAR

LUC LANGEVIN

36

+

nouveautés à l’affiche

CINÉ-PSY

LE JOURNAL D’UN VIEIL HOMME

+

ARTS DE LA SCÈNE

CHOIX DE SORTIES

+

VALEUR SÛRE

GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE

SICARIO • BOOMERANG • VILLE-MARIE LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT

MOT DE LA RÉDACTION LES DÉMONS

RICHE RÉCOLTE

On la savait abondante cette récolte cinématographique québécoise 2015, mais il faut dire qu’on attendait surtout les productions qu’on aura le plaisir de vous présenter dans les prochaines semaines.

PAUL À QUÉBEC

Michel Rabagliati est un homme heureux et soulagé depuis qu’il a vu ce que François Bouvier a réalisé comme adaptation de sa célèbre bande dessinée. La distribution des plus pertinentes composée entre autres de François Létourneau, Gilbert Sicotte et Julie Le Breton fait mouche et le ton juste de l’œuvre fait en sorte qu’on retrouve toute la finesse et la légèreté de la proposition initiale de Rabagliati. Ce film plein de tendresse vous ravira à coup sûr.

GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE

Le réalisateur Philippe Lesage a créé une œuvre forte sur l’imaginaire de l’enfance et sur les dures réalités de la vie d’adulte auxquelles est confronté un jeune garçon de dix ans.

SICARIO

Le réalisateur québécois Denis Villeneuve poursuit brillamment sa carrière internationale avec ce film dépeignant de manière hyperréaliste le milieu du trafic de la drogue au Mexique. Emily Blunt, Josh Brolin, Benicio Del Toro composent la distribution de la meilleure réalisation de Villeneuve en carrière.

LE CINÉMA VU PAR… LUC LANGEVIN

Serge Pallascio, notre magicien de l’interview, a obtenu les confidences de cet illusionniste pour qui le cinéma ne représente rien de moins qu’une « nourriture de l’âme ».

OPÉRA NATIONAL DE PARIS

Vous serez heureux d’apprendre que notre initiative de diffuser les grands opéras de l’Opéra National de Paris se poursuit. Voici l’impressionnante liste des œuvres au menu de cette troisième saison : Show Boat, comédie musicale créée à Broadway en 1927, La Vie parisienne, opéra-bouffe de Jacques Offenbach, Jerome Robbins / Benjamin Millepied / George Balanchine, La Damnation de Faust, les Ballets russes, Il Trovatore, Iolanta / Casse-Noisette et Rigoletto.

Présentée en première mondiale sur la Piazza Grande à Locarno devant plus de 6 000 personnes, la dernière réalisation de Philippe Falardeau a littéralement conquis le public suisse. C’est sans hésitation que nous avons décerné la prestigieuse et convoitée appellation valeur sûre à la comédie la plus fine et la plus cinglante de l’année.

LES AVENTURIERS VOYAGEURS

ANNA

Ne manquez pas les projections de ces courts métrages amateurs qui vous feront découvrir nos grands réalisateurs de demain.

Avec la hardiesse qu’on lui connaît, Charles-Olivier Michaud s’attaque à un sujet costaud dans son dernier film, ANNA, dans lequel Pascale Bussières, Pierre-Yves Cardinal et Anna Mouglalis évoluent avec toute la nuance requise dans les milieux terrifiants du trafic humain à Bangkok. Troublant de réalisme.

VILLE-MARIE

Le réalisateur Guy Édoin a bénéficié d’une brillante distribution avec Monica Bellucci, Pascale Bussières et Patrick Hivon, ce qui lui a certainement permis de nous donner un long métrage solide et empreint d’émotion. La ville de Montréal y est magnifiquement photographiée sous des angles inédits.

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MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

Venez faire la découverte de neuf contrées fascinantes : la Thaïlande, la Croatie, le Maroc, Terre-Neuve, le Japon, le Ladakh (petit Tibet), Solidream, à vélo sur cinq continents, le Costa Rica et le Népal.

KINÖ BASA

Nous vous convions à une deuxième année de diffusion des courts métrages du projet Silence, né de la collaboration entre les finissants du baccalauréat en art et science de l’animation de l’Université Laval et le Clap, ayant pour but de préserver votre qualité d’écoute dans nos salles.

Voyez tout au long de l’année quatre des meilleures réalisations 2015 visant à rappeler à tous que nos salles sont décrétées zone de silence.

Bon festin cinématographique! (M.A.)

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VALEUR SÛRE

9 DANS CE NUMÉRO 5 16 24 27 27 30 32

En couverture · Paul à Québec Info-ciné Page pour enfants Programmation alternative Abonne-Clap Index

L’Opéra au cinéma Saison 2015-2016

CONSULTEZ NOTRE HORAIRE :

418 653-2470, poste 1 CLAP.ca ou via notre application mobile M.CLAP.CA

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SOMMAIRE MAGAZINE N° 192

GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE

GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE est une satire politique intelligente et diablement efficace, qui a aussi le mérite de nous faire réfléchir sur le rôle social des politiciens aux prises avec des groupes de pression d’un côté et les citoyens de l’autre. (Le Clap)

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CINÉ-PSY

VERSIONS ORIGINALES

LE CINÉMA VU PAR...

ARTS DE LA SCÈNE

LIVRES

DOCUMENTAIRES

MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

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BANDE-ANNONCE

EN COUVERTURE

PAUL À QUÉBEC

Un film de François Bouvier Du même réalisateur : Maman Last Call QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 98 min (V.O.F.).

Comédie dramatique réalisée par François Bouvier. Scén. : François Bouvier, Michel Rabagliati.

Mus. orig. : Benoît Charest. Int. : François Létourneau, Gilbert Sicotte, Julie Le Breton.

SYNOPSIS : Paul travaille dans une imprimerie et voit sa passion pour le dessin prendre de plus en plus de place dans sa vie. Heureux en amour auprès de sa copine Lucie, l’été qu’il s’apprête à vivre en sera un des plus émotifs, lui qui se servira de son talent pour illustrer les derniers jours de son beau-père Roland, atteint d’un cancer incurable. Entouré des membres de sa belle-famille, Paul se rapprochera de cet homme, apprenant à mieux le connaître à travers des moments aussi beaux que douloureux.

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MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

« Aborder la mort en faisant ressortir ce que la vie a de plus fort, voilà ce que réussit à merveille PAUL À QUÉBEC. » (Le Clap)

NOTES : Véritable succès de la bande dessinée québécoise, la série centrée sur le personnage de Paul créé par Michel Rabagliati passe au grand écran avec l’adaptation du tome le plus touchant des sept déjà publiés. Parue en 2009, PAUL À QUÉBEC était la sixième aventure de Paul à prendre vie aux Éditions de la Pastèque et mettait en relief le lien unissant, tout au long d’un été, le héros à son beau-père mourant. Aussi coauteur du scénario, Michel Rabagliati confie être plus qu’heureux de l’adaptation filmique, malgré ses craintes initiales : « Au départ, la possible rupture de ton entre la BD et le film m’inquiétait. Un auteur travaille seul sur son livre alors qu’au cinéma, une équipe de 60 personnes s’affaire à transformer votre histoire en film. Beaucoup de dérapages sont possibles, au niveau de l’humour, de l’intention, du rythme. Le réalisateur a su garder le cap et se mettre au diapason de l’histoire originale, inspirée directement de la vie de mon ex-beau-père que j’aimais beaucoup. Certaines scènes étaient appelées à être très émotives et Gilbert Sicotte est tombé pile-poil sur des attitudes ou des mimiques de mon beaupère. Cela m’a beaucoup remué. » Revenant sur les particularités propres au long métrage, Michel Rabagliati y va de ce commentaire : « Dès l’écriture du scénario, nous avons réalisé à quel point Paul était un joueur secondaire dans la BD davantage centrée autour du beau-père. Il a fallu lui donner un plus grand rôle, l’amener en avant, plus près de Roland. » Alors que le prochain tome des aventures de son personnage phare, Paul dans le Nord, paraîtra à l’automne, Michel Rabagliati conclut en mettant l’accent sur les éléments qui font la réussite de PAUL À QUÉBEC, le film : « Ce dont je suis le plus fier, c’est la facture finale et le ton général du film. François Bouvier a su garder un ton très proche de celui du livre et a très bien saisi mon univers émotionnel. Il y a dans le film une douceur de vivre, pas très spectaculaire certes, mais dans laquelle, j’en suis sûr, les gens se reconnaîtront. » (P.B.)

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[...] Les films de potes font recette auprès d’un public amateur d’intrigues confortables, un brin nostalgiques [...]

La recette est connue et comme on dit, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.

« […] une immersion saisissante dans un monde souterrain terrible et cruel. » (Le Clap)

(C. Bernheim, Femme actuelle)

ON VOULAIT TOUT CASSER

Un film de Philippe Guillard Du même réalisateur : Le Fils à Jo FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 86 min (V.O.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Philippe Guillard. Mus. orig. : Maxime Lebidois, Roméo Guillard. Int. : Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel, Vincent Moscato, Jean-François Cayrey.

SYNOPSIS : Kiki, Bilou, Gérôme, Tony et Pancho sont des amis depuis près de trois décennies. En vieillissant, ils ont graduellement abandonné leurs projets de jeunesse et se sont assagis et rangés, jusqu’au jour où Kiki largue tout pour acheter un bateau et faire le tour du monde. Ses quatre camarades, secoués par la raison qui le pousse à réaliser son rêve, remettent à leur tour en question leur choix de vie.

NOTES : L’ancien rugbyman Philippe Guillard qui avait connu un très bon succès avec son premier film Le Fils à Jo met en scène cette fois-ci une comédie dramatique douce et amère sur l’amitié. Le long métrage repose sur les non-dits et l’ambiguïté des émotions entre gars. Le casting est constitué de trois acteurs connus pour leur humour, Merad, Moscato et Cayrey et de deux autres issus du cinéma d’auteur, Berling et Magimel. (P.-H.M.)

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ANNA

Un film de Charles-Olivier Michaud Du même réalisateur : Snow & Ashes QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Charles-Olivier Michaud. Mus. orig. : Michel Corriveau. Int. : Anna Mouglalis, Pierre-Yves Cardinal, Pascale Bussières.

SYNOPSIS : Anna, photojournaliste installée à Montréal, part faire un reportage en Asie sur des jeunes femmes victimes du trafic humain perpétré par les Triades. Là-bas, elle est kidnappée et subit le même sort que ces jeunes femmes sur lesquelles elle enquête… Sur son chemin, elle rencontre Sam, un fixeur, qui interviendra de façon déterminante dans son destin.

NOTES : Avec ce cinquième long métrage, Charles-Olivier Michaud prouve qu’il est hors de tout doute l’un des jeunes réalisateurs les plus actifs de notre cinéma. Bénéficiant d’une distribution prestigieuse qui rassemble entre autres la Québécoise Pascale Bussières et la Française Anna Mouglalis (vue récemment chez Philippe Garrel, dans le très beau La Jalousie), ANNA propose une immersion saisissante dans un monde souterrain terrible et cruel. (S.G.)

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« La vie de Tchekhov dans un film plein d’esprit, transcendé par un comédien en or : Nicolas Giraud. » (R. Le Vern, TF1 News)

ANTON TCHEKHOV 1890 Un film de René Féret Du même réalisateur : Nannerl, la sœur de Mozart FRANCE GÉNÉRIQUE : France. 2015. 96 min (V.O.F.). Drame biographique écrit et réalisé par René Féret. Mus. orig. : Marie-Jeanne Serero. Int. : Nicolas Giraud, Lolita Chammah, Robinson Stévenin.

SYNOPSIS : Simple médecin dans la Russie de la fin du XIXe siècle,

le jeune Anton Tchekhov attire l’attention du milieu littéraire par ses différents écrits publiés sous un pseudonyme dans les journaux. Son talent d’écrivain finit par être enfin reconnu par ses pairs, dont Tolstoï.

Mais le décès inopiné de son frère atteint de tuberculose change ses ambitions et le fait fuir sur l’île de Sakhaline où il témoignera de la vie des bagnards qui y sont détenus.

NOTES : Malgré une certaine austérité dépeignant âprement la Russie

de l’époque, ce film sur la vie de Tchekhov se veut une incursion lumineuse dans le processus de création de cet auteur adulé, qui s’inspirait grandement de ses proches. Et cet univers dramaturgique n’a pas pris une seule ride. La mise en scène naturaliste et le jeu sobre des comédiens apportent tout le réalisme voulu à ce drame biographique. (P.B.)

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« À l’aide de fausses pistes et de vérités cachées, BOOMERANG est un suspense qui atteint sa cible. » (Le Clap)

BOOMERANG

Un film de François Favrat Du même réalisateur : Le Rôle de sa vie FRANCE

GÉNÉRIQUE: France. 2015. 101 min (V.O.F.). Thriller réalisé par François Favrat. Scén. : François Favrat, Emmanuel Courcol, d’après l’œuvre de Tatiana De Rosnay. Mus. orig. : Éric Neveux. Int. : Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Audrey Dana.

SYNOPSIS : Rien ne va pour Antoine, qui voit sa femme le quitter et ses filles l’ignorer. Pour se changer les idées, il accepte l’invitation de sa sœur Agathe et retourne sur l’île de Noirmoutier, où il a passé une partie de son enfance et où sa mère s’est noyée mystérieusement alors qu’il n’avait que dix ans. Obsédé par l’idée qu’on lui ment, il part en quête de la vérité, rencontrant sur son chemin Angèle, une séduisante inconnue.

NOTES : Le défunt Claude Chabrol n’aurait pas renié BOOMERANG, un film qui, comme il aimait le faire, explore les secrets d’une famille bourgeoise et bâtit son intrigue à l’aide de multiples fausses pistes et de vérités cachées. Laurent Lafitte, comédien de l’heure en France, prête son talent au personnage d’Antoine dans ce récit douloureux et sous tension, adapté du best-seller signé Tatiana De Rosnay. (P.B.)

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VALEUR SÛRE

GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE

Un film de Philippe Falardeau · Du même réalisateur : Monsieur Lazhar QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 108 min (V.O.F.). Comédie écrite et réalisée par Philippe Falardeau. Mus. orig. : Martin Léon. Int. : Patrick Huard, Suzanne Clément, Irdens Exantus.

SYNOPSIS : Député fédéral indépendant, Steve Guibord doit régler une crise autochtone qui vient d’éclater dans son comté du nord du Québec.

Il apprend aussi que son vote au Parlement pourrait faire pencher la balance en faveur de l’entrée en guerre du Canada. Aux cotés de son épouse, de sa fille et d’un stagiaire haïtien, Guibord ira à la rencontre de ses électeurs afin de prendre la meilleure décision, pendant que le premier ministre et différents groupes de pression le courtisent tour à tour.

« Philippe Falardeau nous plonge dans une satire politique tourbillonnante aussi drôle que caustique. » (Le Clap)

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NOTES : Pamphlet social décapant, GUIBORD S’EN VA-T-EN GUERRE est le film le plus drôle et le plus caustique de Philippe Falardeau. Il démontre la cruelle réalité d’un milieu politique asservi aux lobbys et au populisme. Patrick Huard interprète à la perfection un homme idéaliste, torturé par les jeux de pouvoir auquel il est forcé de participer.

Sans aucun doute, certains diront que LA comédie de l’été, c’est cet automne qu’elle prend l’affiche. (P.B.)

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PAR MARCEL GAUMOND

CINÉ-PSY

COMMENTAIRE SUR LE FILM

LE JOURNAL D’UN VIEIL HOMME

DE BERNARD ÉMOND

LA FOI, LA SCIENCE ET L’ATHÉISME

Dans le roman d’Anton Tchekhov Une banale histoire dont Bernard Émond s’est inspiré pour rédiger le scénario du JOURNAL D’UN VIEIL HOMME, Katia s’adresse à Nicolas (le vieil homme!), son père adoptif, en l’implorant : – Secourez-moi! soupire-t-elle, me saisissant la main et la baisant. Vous êtes mon père, mon seul ami. Vous êtes sage, intelligent, avez longtemps vécu! Vous avez enseigné. Dites-moi donc ce que je dois faire.

Et Nicolas, désemparé, confus, ému des sanglots de Katia, ne peut que lui répondre : – En conscience, Katia, je ne le sais pas. [… puis d’ajouter] Bientôt je ne serai plus, Katia.

LES MOTS POUR GUÉRIR DU MAL DE VIVRE

« Je ne crois pas en Dieu et je le regrette. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il me manque quelque chose d’essentiel. Comme un élément de liaison qui ferait de ma vie un tout. » Propos du « vieil homme » dans le film de Bernard Émond « Dans mille ans, l’homme soupirera encore : Ah, comme la vie est dure! – et en même temps, il continuera, comme aujourd’hui, à craindre la mort et à ne pas vouloir mourir. » Anton Tchekhov

INVITATION

Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film LE JOURNAL D’UN VIEIL HOMME avec Pierre Duguay, exprofesseur et aidant naturel.

Le mardi 20 octobre 2015, de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec (librairiepantoute.com/lestudiop).

Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone au 418 683-0711.

Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).

CINE-PSY.COM 10

Nicolas est médecin, homme de science, écrivain et enseignant, mais atteint d’un cancer, il sait qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre et son état le plonge dans de douloureuses réflexions au sein desquelles brille par son absence toute croyance en une vie dans l’au-delà. À propos de la science, il dira : « En rendant le dernier soupir, je continuerai à croire que la science est ce qu’il y a d’essentiel, de plus beau et de plus nécessaire dans la vie de l’homme, qu’elle a toujours été et sera la plus haute manifestation d’amour, et que, par elle seule, l’homme vaincra la nature et lui- même. » Tout son savoir et sa foi en la science ne lui permettent pas toutefois de trouver les mots qu’il faudrait pour guérir le mal de vivre de Katia. Et c’est sans doute cette limite de la science à laquelle s’est trop tôt heurté Tchekhov, lui-même médecin, aux prises avec les bacilles d’une tuberculose galopante, qui l’amènera à écrire dans les notes biographiques de son Calepin : « Quand nous avons soif, il nous semble que nous pourrions boire tout un océan : c’est la foi. Et quand nous nous mettons à boire, nous buvons un verre ou deux : c’est la science. »

Tchekhov avait 29 ans lorsqu’en 1889, il écrivit Une banale histoire. De son côté, Freud avait vingt ans de plus lorsqu’il rédigea, l’année précédente (1888) son premier texte sur « l’hystérie », maladie à partir de laquelle la psychanalyse fourbira ses premières armes théoriques en faisant la démonstration que l’origine des symptômes de l’hystérique était en bonne partie psychique (et non uniquement physiologique) et inconsciente.

Comme si Freud anticipait alors le propos qu’allait tenir Tchekhov au sujet de la connaissance de soi et le besoin de trouver un moyen pour y parvenir : « “Connais-toi toi-même” est un beau et utile conseil. Il est seulement regrettable que les anciens ne se soient pas avisés de donner le moyen de s’en servir. Quand l’envie me venait jadis de comprendre quelqu’un, ou moi-même, j’examinais non pas les actes, dans lesquels tout est conventionnel, mais les désirs de ce quelqu’un, ou les miens. Dis-moi ce que tu veux, je te dirai ce que tu es... » Tous les propos de Tchekhov demeurent d’une étonnante actualité. D’ailleurs, je ne crois pas me tromper en disant qu’Émond a trouvé dans l’œuvre de celui-ci l’intelligente et sensible expression de la quête existentielle d’un alter ego. Car que véhiculent les films que le cinéaste-anthropologue québécois a réalisés jusqu’ici et en particulier sa trilogie (La Neuvaine – Contre toute espérance – La Donation) dans laquelle l’athée qu’il nous dit être révèle son souci d’illustrer les valeurs fondamentales de la tradition chrétienne, sinon cette quête du vrai sage qui consiste (c’est Tchekhov, à nouveau, qui parle) à « traverser à grand peine le champ immense entre Dieu existe et Dieu n’existe pas »?

LA PEUR DE LA MORT ET LE DÉSIR D’IMMORTALITÉ

Vous avez dû comme moi prendre connaissance de toutes ces tentatives élaborées au cours de ces dernières années et ayant comme finalité d’assurer à l’être humain, par le moyen de la science, une plus longue espérance de vie sinon une immortalité. Que l’on songe à cette légende urbaine qui

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Chronique

Ciné-psy

voulait que Walt Disney, atteint d’un cancer au poumon, ait demandé que l’on congèle et cryogénise son corps après son décès dans l’espoir que la science puisse un jour le faire revivre. Et puis, tout récemment le milliardaire russe Dmitry Itskov qui affirmait sa volonté de vivre 10 000 ans, grâce au transfert de son cerveau et de sa conscience (!) dans un avatar robotique.

Ces tentatives de trouver dans le registre de la matière plutôt que dans celui de l’esprit une solution valable à la condition tragique des vivants soumis au cycle de la naissance-croissance-vieillissement-mort illustrent bien, en effet, une dominante de la culture actuelle de l’Occidental qui tend par la rationalité à s’affranchir de toute forme de mythologie. Et cela, d’autant que les diverses religions imprégnées de celle-ci servent encore et toujours de prétextes aux pires barbaries. J’ai abordé ce sujet dans un chapitre intitulé « Exploration psychanalytique dans le monde de la mythologie et du cinéma », chapitre qui servira d’introduction au deuxième ouvrage qui sera publié cet automne par la maison d’édition L’instant même sur les « Rencontres du Ciné-psy ».

J’oserai dire ceci, en conclusion : il se trouve dans le « mal de vivre » et les souffrances qui l’accompagnent un enseignement d’où peuvent émerger les mots de la vie. Bien que le « vieil homme » de Tchekhov et d’Émond ne les aient pas immédiatement trouvés pour apaiser la souffrance de Katia, je ne doute pas que ces mots puissent naître de la compassion et de la tendresse dont il a inlassablement fait montre à son égard.

« Parfois cru, parfois burlesque, le film propose un regard tendre sur la misère affective. » (Le Clap)

JE SUIS À TOI

Un film de David Lambert Du même réalisateur: Hors les murs

LE JOURNAL D’UN VIEIL HOMME

Un film de Bernard Émond · Du même réalisateur : Tout ce que tu possèdes QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 81 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Bernard Émond, d’après l’œuvre d’Anton Tchekhov. Mus. orig. : Robert Marcel Lepage. Int. : Paul Savoie, Marie-Thérèse Fortin, Marie-Ève Pelletier.

SYNOPSIS : Médecin et homme de science miné par la maladie, Nicolas cache à ses proches que ses jours sont comptés. Ses liens affectifs avec sa femme et son adolescente sont au plus bas. Il ne lui reste que sa complicité avec sa fille adoptive, Katia, qui, elle, tombe peu à peu dans un état dépressif. Confronté à l’angoisse de Katia, Nicolas constate qu’en passant sa vie à travailler, il a oublié l’essentiel.

NOTES : Bernard Émond adapte la nouvelle d’Anton Tchekhov Une banale histoire afin de mettre en perspective les doutes d’un homme qui, se sachant condamné, peine à donner un sens à son existence. Le long métrage, très « bergmanien », bénéficie du grand talent d’un acteur sousestimé, Paul Savoie, formidable d’intériorité dans le rôle principal du médecin insomniaque rongé par le vide qui l’habite. (P.B.) CLAP.CA

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QUÉBEC · BELGIQUE GÉNÉRIQUE : Québec · Belgique. 2015. 103 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par David Lambert. Mus. orig. : Ramachandra Borcar.

Int. : Jean-Michel Balthazar, Monia Chokri, Nahuel Pérez Biscayart.

SYNOPSIS : Henry est un boulanger belge vivant seul. En manque d’affection, il décide d’accueillir chez lui Lucas, un jeune prostitué argentin désœuvré rencontré sur Internet, lui promettant d’en faire son apprenti. Doucement, le regard de Lucas se détournera de Henry pour se porter vers Audrey, la vendeuse de la boulangerie, jeune mère et veuve depuis peu.

NOTES : Pour cette deuxième coproduction avec le Canada (dans laquelle on retrouve la Québécoise Monia Chokri), le Belge David Lambert explore la solitude sentimentale de ses trois personnages en quête d’un avenir meilleur. Le cinéaste filme leur quotidien avec un regard tendre qui ne porte pas de jugement, alternant les scènes d’intimité crues aux chorégraphies plus burlesques du travail en boulangerie, dressant un portrait universel de la misère affective. (P.B.)

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LES DÉMONS

Un film de Philippe Lesage · Du même réalisateur : Ce cœur qui bat QUÉBEC GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 118 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Philippe Lesage. Mus. orig. : Pye Corner Audio. Int. : Édouard Tremblay-Grenier, Pascale Bussières, Bénédicte Décary.

SYNOPSIS : Le jeune Félix, dix ans, mène sa vie d’écolier dans une banlieue des plus communes. Souvent entouré d’amis, il cultive malgré cela, en solitaire, une réelle insécurité nourrie par la crise conjugale de ses parents ou par la peur naïve du sida et de l’homosexualité. Mais un véritable drame est sur le point de survenir dans son quartier, reléguant au second plan l’innocence de l’enfance et de l’imaginaire qui la teinte.

« Le réalisateur prend un plaisir évident à décrire les mésaventures d’un brave homme contre lequel le monde semble s’être ligué. » (C. Vié, 20 Minutes)

NOTES : Avec LES DÉMONS, Philippe Lesage délaisse le documentaire le temps de nous offrir une œuvre impressionniste et poétique sur l’enfance.

L’atmosphère créée par le réalisateur met en opposition l’imaginaire fertile de Félix et la réalité plus cruelle de la vie de tous les jours, dans un récit où le temps semble suspendu. Autour de comédiens aguerris, tous les jeunes acteurs font preuve de beaucoup de naturel, donnant l’élan voulu à ce film qui nous habite longtemps après le visionnement. (P.B.)

UNE HEURE DE TRANQUILLITÉ

Un film de Patrice Leconte Du même réalisateur : Le Mari de la coiffeuse FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2014. 79 min (V.O.F.). Comédie réalisée par

Patrice Leconte. Scén. : Florian Zeller, d’après sa pièce de théâtre.

Mus. orig. : Éric Neveux. Int. : Christian Clavier, Carole Bouquet, Valérie Bonneton.

SYNOPSIS : Michel est un dentiste embourgeoisé, passionné de jazz, qui

rêve en ce samedi de congé d’écouter un album rare qu’il vient de se procurer. Hélas pour lui, son appartement devient un véritable chantier. Sa femme dépressive cherche à se confier, son fils débarque avec une famille de sans-papiers, sans compter l’arrivée de sa maîtresse et la visite d’un voisin de palier un peu trop festif. Bref, impossible pour Michel d’avoir, juste pour lui, une toute petite heure de tranquillité.

NOTES : Pour son trentième long métrage, Patrice Leconte adapte au grand écran la pièce de théâtre du romancier Florian Zeller. Manipulant avec brio les codes de la comédie de situation, le cinéaste offre à Christian Clavier (Les Visiteurs) un rôle comique à la mesure de son talent, un personnage susceptible sur lequel semblent s’abattre tous les malheurs du monde. (P.B.)

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NOUVELLES, NOUVELLES

Un film de Olivier Godin QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 82 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Olivier Godin. Int. : Étienne Pilon, Rose-Maïté Erkoreka, Paul Ahmarani.

SYNOPSIS : Pendant que l’hiver s’empare de la métropole, Jean-Baptiste Lamirande réapparaît alors qu’on le croyait mort. À la demande pressante d’un tiers, il tente de retrouver Héloïse, une jeune femme disparue avec laquelle il partage l’affiche d’un film biographique relatant son décès. À l’auberge La Voie lactée, Lamirande poursuit sa quête, fait la rencontre de plusieurs personnages étranges, et retrouve une Héloïse frappée d’amnésie.

NOTES : Avec sa poésie narrative, son cadre intimiste, ses lieux montréalais typés et sa mise en scène décalée, NOUVELLES, NOUVELLES rappelle invariablement l’univers d’André Forcier, surtout celui de ses premiers films comme Bar salon. Cette proposition filmique s’avère plus que singulière en 2015, et l’audace d’Olivier Godin se matérialise à travers un long métrage qui sort des sentiers battus avec ses envolées lyriques aussi absurdes qu’assumées. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

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Nos versions

ORIGIN LES

« Un récit de vengeance qui donne froid dans le dos et prenant racine dans l’un des chapitres les plus sombres du XXe siècle. » (Le Clap)

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.

SOUVIENS-TOI

Un film de Atom Egoyan Du même réalisateur : The Sweet Hereafter CANADA · ALLEMAGNE

GÉNÉRIQUE : Canada · Allemagne. 2015. 95 min (V.F. de Remember et V.O.A.). Drame policier réalisé par Atom Egoyan. Scén. : Benjamin August. Mus. orig. : Mychael Danna. Int. : Christopher Plummer, Martin Landau, Bruno Ganz.

SYNOPSIS : Zev Guttman, aujourd’hui âgé de 90 ans, est un survivant de l’Holocauste. Lorsqu’il apprend que l’officier nazi à l’origine des meurtres des membres de sa famille survenus 70 ans plus tôt est toujours vivant, il entame une odyssée vengeresse au cœur des États-Unis afin de le retrouver et de l’éliminer.

NOTES : Pour sa nouvelle réalisation, le cinéaste Atom Egoyan est allé chercher un comédien hors pair en Christopher Plummer (La Mélodie du bonheur). Maintenant âgé de 85 ans, l’acteur canadien, fort d’une longue et belle carrière internationale entamée dans les années 50, trouve dans ce rôle de survivant de la Shoah un défi à la hauteur de son grand talent. À ses côtés, les vétérans Martin Landau (Crimes et délits) et Bruno Ganz (Les Ailes du désir) l’appuient de belle façon, rendant cette vengeance obsessive aussi troublante que légitime. (P.B.)

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« Une aventure cinématographique aussi réconfortante qu’un bon repas fait maison. » (D. Harvey, Variety)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Un film de Ken Kwapis Du même réalisateur : Big Miracle ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 98 min (V.O.A.S.-T.F. de A Walk in the Woods). Comédie d’aventures réalisée par Ken Kwapis. Scén. : Rick Kerb, Bill Holderman, d’après l’œuvre de Bill Bryson. Mus. orig. : Nathan Larson. Int. : Robert Redford, Nick Nolte, Emma Thompson.

SYNOPSIS : Vivant en Angleterre depuis de nombreuses années, le célèbre auteur de récits de voyage humoristiques Bill Bryson décide de revenir dans son pays d’origine et de souligner ce retour aux sources en faisant la randonnée pédestre du sentier des Appalaches (3 510 km) sur la côte est des États-Unis. Alors que l’écrivain envisage agréablement ce périple en pleine nature, l’excursion prend une tout autre tournure lorsqu’un copain de longue date, mal léché et encombrant, décide de se joindre à lui.

NOTES : PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS vaut le coup d’œil pour les images éblouissantes du sentier des Appalaches, qui s’étend de la Géorgie jusqu’au Maine. Le film nous procure aussi de nombreux sourires provoqués par la belle complicité du tandem de gentlemen campeurs incarnés par les vétérans Robert Redford et Nick Nolte. (P.B.)

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Festival de Berlin 2015 – Ours d’or - Jafar Panahi

MESSE NOIRE

Un film de Scott Cooper Du même réalisateur : Crazy Heart ÉTATS-UNIS

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 122 min (V.F. de Black Mass et V.O.A.). Drame policier biographique réalisé par Scott Cooper. Scén. : Mark Mallouk, Jez Butterworth, d’après l’œuvre de Dick Lehr et Gerard O’Neill. Mus. orig. : Junkie XL. Int. : Johnny Depp, Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch.

SYNOPSIS : Durant près de 30 ans, Whitey Bulger, chef du Winter Hill Gang, une organisation criminelle irlando-américaine implantée à Boston, fut l’un des hors-la-loi les plus craints et les plus recherchés des États-Unis. Dès les années 70, le FBI le traque sans succès, Bulger recevant l’aide de John Connolly, un ami d’enfance devenu agent fédéral. Le règne du caïd prendra fin en 2011, lorsqu’il sera arrêté par les forces de l’ordre après une cavale qui aura duré seize ans.

PRÉSENTÉ EN

NOTES : Inspiré par un bouquin qui relatait les liens interlopes entre le FBI et la pègre irlandaise menée par Bulger, le film donne l’occasion de voir un Johnny Depp complètement transformé physiquement, aussi effrayant que méconnaissable. Entouré d’une pléthore d’acteurs de talent (Kevin Bacon, Peter Sarsgaard, Benedict Cumberbatch), Depp en impose dans ce biopic surréaliste qui glace le sang. (P.B.)

V.O.S.-T.F.

TAXI TÉHÉRAN

Un film de Jafar Panahi Du même réalisateur : Le Ballon blanc IRAN

GÉNÉRIQUE : Iran. 2015. 86 min (V.O. perse avec S.-T.F. de Taxi). Drame écrit et réalisé par Jafar Panahi. Int. : Jafar Panahi.

APPELEZ-MOI RAY

Un film de Gaby Dellal

ÉTATS-UNIS

PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.F. de About Ray et V.O.A.) Drame de mœurs réalisé par Gaby Dellal. Scén. : Nikole Beckwith, Gaby Dellal. Int. : Elle Fanning, Naomi Watts, Susan Sarandon, Tate Donovan, Sam Trammell.

SYNOPSIS : L’adolescente Ramona a l’impression d’être un garçon dans un corps de fille.

Sa mère divorcée soutient son enfant du mieux qu’elle peut dans cette période de transition.

La grand-mère ne partage pas ce sentiment, tandis que le père biologique refuse de signer les papiers qui permettraient à Ramona d’adopter l’identité de Ray. NOTES : Ce film se situe dans une mouvance qui exploite le phénomène du « transgenrisme » rendu célèbre par les affres publiques d’hommes adoptant l’apparence de femmes, d’Alex Cox à « Caitlyn » Jenner en passant par la série télé Transparent. Ici, toutefois, c’est le chemin inverse que parcourt Ramona en voulant devenir Ray, rendu crédible par le physique androgyne de la sublime Elle Fanning qui, avec Naomie Watts et Susan Sarandon, forme un trio d’actrices au talent exceptionnel. (A.C.)

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SYNOPSIS : Un chauffeur de taxi (interprété par le réalisateur) sillonne les rues animées de Téhéran. Au cours de la journée, il prend à son bord plusieurs passagers (un couple inquiet, un vendeur de DVD piratés, une institutrice, une avocate...) avec qui il se met à échanger. Au gré des trajets et des discussions, s’orchestre un voyage inoubliable dans l’Iran d’aujourd’hui.

NOTES : Soumis depuis 2010 à l’interdiction de tourner (ou même de parler en public), Jafar Panahi persiste et signe le troisième et remarquable chapitre d’une série de films conçus dans l’enfermement, défiant ainsi l’assignation en résidence érigée contre lui par les autorités iraniennes. Dans ce huis clos en voiture, brouillant malicieusement les frontières entre documentaire et fiction, Panahi dresse à l’aide de saynètes à la fois drôles et touchantes le portait de la société iranienne, dans toute sa vitalité, sa complexité et ses contradictions. Il en résulte un magnifique geste de résistance et de liberté créatrice! (S.G.)

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Adulte 65 ans et plus Étudiant Ajoutez l'option VIP pour 19,95 $ (détails au clap.ca) Des frais de 3 $ par film s’appliquent pour les représentations en 3D.

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DERNIÈRE CHANCE à , Pour un temps limité, le mercredi et le jeudi, le prix d’entrée pour les films qui quittent nos écrans au cours de la semaine est de 6,75 $*. *Certaines conditions s’appliquent. Détails au guichet du cinéma.

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Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus.

Éditeurs : Michel Aubé, Robin Plamondon · Coordonnateur du contenu : Simon Leclerc · Directrice artistique : Martine Lapointe Infographistes : Catherine Ducharme, Elena Jacome · Responsable de la programmation : Michel Aubé · Réviseure : Marie Chabot Chroniqueurs : Pierre Blais, David Cantin, André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba, Jean Labrecque, Éléna Laliberté, Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore, Serge Pallascio Plus de 500 points de distribution · Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap.

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Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure.

Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

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Horaire des films : 418 653-2470, poste 1 · info@clap.ca · CLAP.ca MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

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LE LABYRINTHE DU SILENCE

Un film de Giulio Ricciarelli ALLEMAGNE

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

GÉNÉRIQUE : Allemagne. 2015. 123 min (V.O. allemande avec S.-T.F. de Labyrinth of Lies). Drame historique réalisé par Giulio Ricciarelli. Scén. : Elisabeth Bartel, Giulio Ricciarelli. Mus. orig. : Sebastian Pille, Niki Reiser. Int. : Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike Becht.

SYNOPSIS : En Allemagne, treize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Johann Radmann, jeune procureur ambitieux, est déterminé à traquer tous les criminels nazis ayant sévi au camp de la mort d’Auschwitz. Sa quête durera cinq ans au cours desquels il essaiera de retracer les criminels alors que l’Allemagne d’après-guerre préfère fermer les yeux sur ce pan sombre de son histoire.

PRÉSENTÉ EN

NOTES : Inspiré par le travail de trois procureurs impliqués dans le désormais mythique procès de Francfort, le film dépeint avec beaucoup d’efficacité à quel point l’Allemagne se refusait à rouvrir une plaie encore vive aux yeux de la population. La réalisation de Ricciarelli, sobre et méthodique, permet de bien cerner les enjeux sociohistoriques de l’époque, démontrant tout le courage de ceux qui se sont acharnés à faire payer les coupables. (P.B.)

V.F. ET V.O.A.

BRÛLÉ :

UN CHEF SOUS PRESSION

Un film de John Wells Du même réalisateur : Un été à Osage County ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.F. de Burnt et V.O.A.). Comédie dramatique réalisée par John Wells. Scén. : Steven Knight. Int. : Bradley Cooper, Sienna Miller, Jamie Dornan, Omar Sy, Uma Thurman, Emma Thompson.

THE FORBIDDEN ROOM

Un film de Guy Maddin et Evan Johnson CANADA

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

GÉNÉRIQUE : Canada. 2015. 128 min (V.O.A.S.-T.F.). Film expérimental réalisé par Guy Maddin et Evan Johnson. Scén. : Guy Maddin, Evan Johnson, Robert Kotyk. Int. : Louis Négin, Roy Dupuis, Clara Furey, Udo Kier, Mathieu Amalric, Karine Vanasse, Caroline Dahvernas, Paul Ahmarani, Geraldine Chaplin, Charlotte Rampling, Maria de Medeiros, Jean-François Stévenin, Céline Bonnier, Sophie Desmarais, Lewis Furey, Elina Löwensohn.

SYNOPSIS : Plusieurs vignettes inspirées de films perdus ou disparus, ayant comme point de départ la bonne façon de prendre un bain dans lequel se trouve un sous-marin dont l’équipe effrayée est témoin de l’apparition d’un bûcheron à la recherche d’une jeune femme éplorée!

NOTES : Tournant au Centre Pompidou à Paris et au Centre Phi à Montréal, l’iconoclaste Guy Maddin (My Winnipeg, The Saddest Music in the World) a réuni une distribution du tonnerre (voir ci-haut!) dans un film expérimental très audacieux qui célèbre la vitalité du cinéma et de ses procédés spécifiques. L’étrange poésie de Maddin et l’inventivité visuelle de son coréalisateur Evan Johnson font des merveilles. (A.C.) CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

SYNOPSIS : Adam Jones, chef cuisinier prometteur, a détruit sa carrière par un abus de substances illicites et une attitude pédante. Croyant aux deuxièmes chances, il retrouve sa sobriété et rééquilibre son esprit pour enfin s’envoler vers Londres. Ses objectifs : atteindre une rédemption culinaire en ouvrant un restaurant à succès et retrouver son classement dans le Guide Michelin.

NOTES : Bradley Cooper, vedette qui ne cesse de s’imposer à Hollywood, est la tête d’affiche de BRÛLÉ : UN CHEF SOUS PRESSION réalisé par John Wells qui nous avait offert une belle direction d’acteurs dans son film précédent, Un été à Osage County. Avec une superbe brochette de comédiens secondaires, le cinéaste se permet ici un registre plus léger avec un long métrage qui vous mettra l’eau à la bouche. Après le succès de Chef de John Favreau, en 2014, le film culinaire serait-il la nouvelle tendance à Hollywood? (P.L.)

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Berlinale 2015 – Ours d’argent de la meilleure contribution artistique - Sturla Brandth Grøvlen

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

VICTORIA

Un film de Sebastian Schipper ALLEMAGNE

GÉNÉRIQUE : Allemagne. 2015. 140 min (V.O.A.S.-T.F.). Drame réalisé par Sebastian Schipper. Scén. : Sebastian Schipper, Olivia Neergaard-Holm. Mus. orig. : Nils Frahm, DJ Koze. Int. : Laia Costa, Frederick Lau, Franz Rogowski.

SYNOPSIS : Aux petites heures du matin, Victoria, une Madrilène séjournant à Berlin, rencontre trois Allemands à la sortie d’une boîte de nuit. Éméchés, ils errent dans les rues, Victoria flirtant avec l’un d’eux.

La situation dégénère lorsque subitement elle se retrouve au milieu d’une arnaque qui les oblige tous à effectuer un braquage qui mettra leur vie en danger.

NOTES : Musique pour danser, alcool pour flotter, l’insouciance est de mise dans la première moitié de ce film halluciné tourné en un incroyable plan-séquence de 2 heures 20 minutes. La deuxième partie, elle, nous présente l’inévitable dérapage et la cavale qui s’ensuit, rappelant les élans d’urgence d’Irréversible ou de Cours, Lola, cours. L’intensité de cette nuit blanche tire sa force de sa mise en scène nerveuse et efficace et aussi du jeu de ses comédiens, avec en tête Laia Costa, renversante dans le rôle de Victoria, rendant ce film unique et inoubliable. (P.B.)

« Cette cavale nous vaut un thriller captivant de bout en bout et servi par de remarquables comédiens. » (A. Grasset, Le Parisien)

LE MONDE DE NATHAN

Un film de Morgan Matthews

GRANDE-BRETAGNE GÉNÉRIQUE : Grande-Bretagne. 2014. 111 min (V.F. de X + Y et V.O.A.). Drame réalisé par Morgan Matthews. Scén. : James Graham. Int. : Asa Butterfield, Sally Hawkins, Rafe Spall, Jo Yang, Eddie Marsan.

SYNOPSIS : Jeune prodige du Yorkshire, en Angleterre, l’adolescent autiste Nathan Ellis s’entraîne pour les Olympiades internationales de mathématiques qui se tiendront à Cambridge.

Il est aussi brillant qu’il est renfermé et désagréable avec son entourage. Mais l’attention soutenue que lui porte son professeur durant une compétition à Taiwan lui sera bénéfique et salutaire.

« La carapace du film finit par se craqueler grâce à une résolution aussi belle qu’inattendue : et si l’amour et le deuil étaient convertibles en langage arithmétique? Émouvant théorème. » (É. Vernay, Première)

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PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.

NOTES : Auteur d’une quinzaine de documentaires produits pour la télévision britannique, Morgan Matthews réalise ici son premier film de fiction en s’inspirant d’un sujet qu’il a déjà abordé dans Beautiful Young Minds, en 2007. À mi-chemin entre Rain Man et Good Will Hunting, ce drame touchant repose essentiellement sur le jeu assuré d’Asa Butterfield (Hugo) et sur la performance émouvante de Sally Hawkins (Blue Jasmine) en mère résiliente.

(A.C.) MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

CLAP.CA

« Denis Villeneuve s’est désormais imposé comme un des meilleurs réalisateurs du moment. » (J. Hoffman, Mashable)

« Annaud revient enfin à son meilleur : un film tendu, palpitant, parfois à couper le souffle. Un tour de force. » (F.-G. Lorrain, Le Point) PRÉSENTÉ EN

V.F. ET V.O.A.

SICARIO

Un film de Denis Villeneuve Du même réalisateur : Incendies ÉTATS-UNIS GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 121 min (V.F. et V.O.A.). Drame policier réalisé par Denis Villeneuve. Scén. : Taylor Sheridan. Int. : Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin.

SYNOPSIS : Kate, agente idéaliste du FBI, se fait recruter par les membres d’une escouade tactique gouvernementale afin de neutraliser le chef du cartel mexicain. Les opérations se déroulent dans une zone sans loi entre les États-Unis et le Mexique. Kate découvre un monde impitoyable qui va l’encontre de ses valeurs et finit par douter de son rôle au sein de l’équipe.

NOTES : Denis Villeneuve en est à son deuxième film réalisé aux États-Unis et rien ne semble arrêter son ascension. Dans la même veine que Prisoners, le cinéaste dresse un portrait sombre d’une Amérique déchue ou rien n’est tout blanc ni tout noir. Les dilemmes moraux abondent, mais les palpitations aussi. Efficace et maîtrisée, l’intrigue nous tient en haleine jusqu’à la fin. Derrière la caméra, Denis Villeneuve retrouve son nouveau collaborateur Roger Deakins, directeur photo d’exception, ainsi que l’artiste Jóhann Jóhannsson qui signe la bande sonore. (P.L.) CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

LE DERNIER LOUP

Un film de Jean-Jacques Annaud Du même réalisateur : L’Ours FRANCE · CHINE

GÉNÉRIQUE : France · Chine. 2015. 121 min (V.F. de Wolf Totem).

Drame d’aventures réalisé par Jean-Jacques Annaud. Scén. : Jean-Jacques Annaud, John Collee, Alain Godard, Lu Wei, Jiang Rong. Mus. orig. : James Horner. Int. : Feng Shaofeng, Shawn Dou, Ankhnyam Ragchaa.

SYNOPSIS : En 1967, des étudiants sont envoyés dans les campagnes chinoises pour alphabétiser les enfants des bergers. L’un de ces jeunes, Chen Zhen, quitte Pékin pour la Mongolie-Intérieure et y découvre l’équilibre qu’ont su créer les nomades avec les meutes de loups qui rôdent près des troupeaux. Lorsque les autorités en place décideront d’en finir avec ces prédateurs, Chen Zen réussira à sauver un louveteau qu’il tentera d’apprivoiser.

NOTES : À travers des tableaux d’une grande beauté, orchestrés avec maestria, le cinéaste Jean-Jacques Annaud nous transporte dans le quotidien d’une bande de loups des steppes, aussi organisée qu’intelligente. Bien que romancée, l’aventure prend aussi l’allure d’une fable dénonciatrice dont le constat porte autant sur la cruauté de l’homme que sur la perte de traditions ancestrales écrasées par le poids de la modernité. (P.B.)

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Festival international du film indépendant de Bordeaux 2014 – Grand Prix du jury

« Trouvailles drolatiques, humour poético-délirant, esthétique à la Jean-Pierre Jeunet, le film livre quelques scènes d’anthologie. » (Télérama)

LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT

Un film de Jaco Van Dormael Du même réalisateur : Le Huitième Jour BELGIQUE · FRANCE

GÉNÉRIQUE : Belgique · France. 2015. 112 min (V.O.F.). Comédie fan-

tastique réalisée par Jaco Van Dormael. Scén. : Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig. Mus. orig. : An Pierlé. Int. : Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve, Pili Groyne.

SYNOPSIS : Dieu existe et il vit à Bruxelles. Si son fils est très connu mon-

dialement, il a aussi une fille, aujourd’hui âgée de dix ans. Le trouvant odieux avec les humains, elle défie son autorité suprême en envoyant par texto les dates de décès de tous les habitants de la planète. S’ensuit un tsunami existentialiste et des amours improbables qui viendront bouleverser la vie de tout le monde, et surtout celle de celui qui se croyait au-dessus de tout.

NOTES : Jaco Van Dormael a toujours teinté ses films d’une douce fan-

taisie. Ici, il se surpasse en cosignant un scénario surréaliste prenant vie à travers des personnages caricaturaux défendus par des Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve, François Damiens et Yolande Moreau survoltés.

Quant à la jeune Pili Groyne, elle en mène large dans le rôle d’Ea, la fille de Dieu, enfant idéaliste au cœur pur, aussi rusée que déterminée. (P.B.)

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« Merveilleux, prodigieux. Il y a de la magie chez Salvador, mais nulle esbroufe, juste un émerveillement face aux puissances du cinéma. » (J. Goldberg, Les Inrockuptibles)

VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES

Un film de Thomas Salvador FRANCE

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 78 min (V.O.F.). Comédie fantastique réalisée par Thomas Salvador. Scén. : Thomas Salvador, Thomas Bidegain, Thomas Cheysson. Int. : Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi.

SYNOPSIS : Vincent est un travailleur de chantier qui aime la solitude, la tranquillité et les baignades dans les lacs. Il possède aussi un don secret extraordinaire, celui de voir sa force décuplée au contact de l’eau. Tombant amoureux de Lucie, il lui dévoile ce pouvoir singulier qui, bien qu’utilisé avec parcimonie, risque de lui faire perdre cet anonymat qui le transforme en surhomme le plus discret de la planète.

NOTES : Tourné en Provence et au Canada, ce film sorti de nulle part est totalement étonnant et singulier, abordant avec tendresse et humour l’univers d’un homme effacé doté de pouvoirs fantastiques. Réalisé et scénarisé par le circassien Thomas Salvador, qui s’est aussi donné le premier rôle, VINCENT N’A PAS D’ÉCAILLES est une œuvre charmante et un peu burlesque, qui surpasse au final bien des productions de super-héros par son « réalisme » et sa forte dose d’ingéniosité. (P.B.) MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

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« Un chassé-croisé émotif sur la difficulté d’aimer. » (Le Clap)

VILLE-MARIE

Un film de Guy Édoin Du même réalisateur : Marécages QUÉBEC

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 100 min (V.O.F.). Drame réalisé par Guy Édoin. Scén. : Guy Édoin, Jean-Simon DesRochers. Mus. orig. : Olivier Alary. Int. : Monica Bellucci, Pascale Bussières, Patrick Hivon.

SYNOPSIS : Bouleversé par le suicide d’une jeune femme dont il a été témoin, Thomas renoue difficilement avec sa mère, une comédienne européenne qui débarque à Montréal pour le tournage d’un film.

Pendant ce temps, une infirmière et un ambulancier peinent à trouver le bonheur dans leur vie personnelle tout en exerçant des métiers émotivement très exigeants.

NOTES : Pour son deuxième long métrage, Guy Édoin a conçu un drame intime et très axé sur le difficile rapport entre des mères et leurs fils. Monica Bellucci et Pascale Bussières rendent fort bien et avec sobriété les tourments qui habitent leurs personnages. La contrepartie masculine formée d’Aliocha Schneider et de Patrick Hivon n’est pas en reste, y allant d’un jeu plus viscéral. Enfin, la ville de Montréal, nocturne, devient un peu le cinquième personnage de VILLE-MARIE, magnifiée comme jamais par la caméra du directeur photo Serge Desrosiers. (P.B.) CLAP.CA

MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

PAR SERGE PALLASCIO

LE CINÉMA

VU P R…

De l'enfance curieuse à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, à la maîtrise universitaire en biophotonique, Luc Langevin n'a jamais perdu son rêve de vue. Être magicien. L'artiste – car il en est un – a réussi à créer un environnement original. La présentation de ses illusions dans un contexte scientifique est devenue sa signature. Itinéraire cinématographique d'un créateur surprenant, fascinant, voire désarçonnant, qui navigue entre réalité et irréalité. ÉDITIONS LE CLAP : Quel est votre premier souvenir cinématographique?

LUC LANGEVIN : Je devais avoir six ou sept ans et mon père m'avait amené voir le film Karaté Kid 3 (John Avildsen, 1989). J'étais assis dans la première rangée pour ne rien manquer. É.L.C. : Qu'en est-il par la suite de l’importance du cinéma dans votre vie?

L.L. : Le cinéma était une récompense. Le vendredi soir, mes parents nous amenaient au club vidéo, mon frère, ma sœur et moi. Il y avait un film qui faisait consensus entre nous, Il était une fois… La princesse Bouton d'or (Rob Reiner, 1987).

Je connaissais par cœur les dialogues de cette histoire d'amour entre une villageoise et un paysan. É.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma?

L.L. : Il y en a eu deux. Fight Club (David Fincher, 1999) avec Brad Pitt. Ce film a changé mon lien avec la consommation en général. Le deuxième est La Matrice (Andy et Lana Wachowski, 1999).

J'ai toujours aimé ces films futuristes qui nous plongent dans des univers qui n'existent pas et où souvent les machines se rebellent contre les hommes. É.L.C. :: Que demandez-vous au cinéma?

LANGEVIN LE MUSÉE IMAGINAIRE DE LUC LANGEVIN

UN AUTEUR

Bernard Weber pour sa Trilogie des fourmis.

UNE ŒUVRE LITTÉRAIRE

Les Thanatonautes de Bernard Weber.

UN MUSICIEN

L.L. : J'attends d'un film qu'il me fasse vivre des émotions ou qu'il m'apporte un point de vue que je n'avais pas avant. J'aime voir un film dont l'histoire, les personnages, les scènes me trottent dans la tête pendant une semaine ou deux et me font réfléchir. J'aime être déstabilisé.

Le groupe Radio Radio.

UNE ŒUVRE MUSICALE

La musique n’occupe pas une place importante dans ma vie.

UN ARTISTE VISUEL

Salvador Dalí.

UNE ŒUVRE VISUELLE

É.L.C. : Y a-t-il un film québécois qui vous a déjà fait cet effet?

L.L. : J'ai tué ma mère de Xavier Dolan. Il y a quelque chose dans les plans de caméra et la lenteur du film qui est venu me chercher et m'a gardé captif. C'est un film qui m'a marqué.

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LUC

The Conjurer (L’Escamoteur) du peintre hollandais Jérôme Bosch.

UN LIEU GÉOGRAPHIQUE

Chez moi. Tout mon univers y est rassemblé et aménagé à l’image de mon être intérieur.

MAGAZINE LE CLAP N° 192 · SEPTEMBRE ET OCTOBRE · 2015

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Chronique

Le cinéma vu par...

É.L.C. : Vous êtes un illusionniste. Or, le cinéma repose en grande partie sur l'illusion. Êtes-vous attentif à cette dimension?

L.L. : Le but d'un film est à peu près le même que celui d'un tour de magie. On sait qu'il y a une explication à tout cela, mais on préfère oublier que les personnages sont des comédiens, que ce sont des effets spéciaux et on se laisse emporter par l'histoire. É.L.C. : Quels sont les trois films que l'on devrait regarder en priorité pour connaître « la planète Luc Langevin »?

L.L. : Le Prestige (Christopher Nolan, 2006). Une histoire de rivalité entre deux magiciens. C'est le meilleur film que j'ai vu sur cet univers. Je retiendrais aussi La Matrice dont les personnages sont continuellement trompés dans leurs perceptions. Et parce que j'ai un esprit très cartésien, je choisirais Interstellaire (Christopher Nolan, 2014), un film qui met en scène un univers dont les lois de la physique sont différentes des nôtres. É.L.C. : Quel film serait votre plaisir coupable au cinéma?

L.L. : Il n'y a pas grand-chose que je n'ose pas avouer. Je m'assume entièrement.

J'aime les comédies québécoises, De père en flic (Émile Gaudreault, 2009) par exemple, mais elles ne sont pas toujours très bonnes.

« LE CINÉMA EST ESSENTIEL À L’ÂME »

É.L.C. : Toutes époques confondues, quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?

L.L. : J'aurais aimé jouer le rôle du magicien Gandalf dans Le Seigneur des anneaux, Peter Jackson, 2001).

C'est un magicien tout-puissant, une sorte de demi-dieu dans un univers féérique. É.L.C. : Avec quel cinéaste aimeriezvous travailler?

L.L. : Je voudrais être dirigé par un réalisateur compétent et talentueux qui sau-

rait trouver les bons mots pour faire ressortir ce que j'ai en moi. Un réalisateur comme James Cameron ou, au Québec, Xavier Dolan. É.L.C. : Quelle est selon vous la force du cinéma québécois?

L.L. : Notre cinéma est innovateur. Nous avons de bons scénarios, de bons acteurs, de bons réalisateurs. C'est notre force. É.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n'existait pas... » L.L. : Si le cinéma n'existait pas, il faudrait trouver d'autres moyens pour rêver, réfléchir et vivre des émotions. Le cinéma est essentiel pour l'âme.

Interviewer Luc Langevin, c'est d'une certaine manière retourner aux origines mêmes du cinéma. Georges Méliès, inventeur du spectacle cinématographique, n'était-il pas lui-même un illusionniste? Son Voyage dans la Lune, réalisé en 1902, pose un regard ironique sur l'univers des savants et met en scène ce qui ne deviendra une réalité qu'en 1969. « L'art est la magie délivrée du mensonge d'être vrai », a écrit le philosophe allemand Theodor Adorno. Alors, Luc Langevin, qu'en est-il de la science? « La science est la magie des temps modernes », lance-t-il.

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PAN

Un film de Joe Wright · Du même réalisateur : Anna Karenin ÉTATS-UNIS

GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. (V.F. et V.O.A.). Drame fantaisiste réalisé par Joe Wright. Scén. : Jason Fuchs, d’après l’œuvre de J.M. Barrie.

Mus. orig. : John Powell. Int. : Levi Miller, Rooney Mara, Garrett Hedlund, Hugh Jackman, Amanda Seyfried.

SYNOPSIS : Au début du XXe siècle, Peter, un garçon turbulent et espiègle, quitte son orphelinat londonien à bord d’un navire volant qui l’amène au pays fantastique de Neverland où vivent pirates, guerriers et fées. Là-bas, il se lie d’amitié avec un certain James Hook et la jeune rebelle Tiger Lily. Ensemble, ils affrontent l’infâme Barbe-Noire qui veut s’emparer de ce pays magique.

NOTES : Depuis 1924, il y a eu une vingtaine d’adaptations au cinéma de la célèbre pièce Peter Pan de J.M. Barrie et au moins une trentaine d’incursions à la télé. Le défi de Joe Wright (Expiation, Hanna) consiste à raconter l’histoire qui se déroule avant que le garçon ne devienne Peter Pan et que Hook ne perde sa main pour y insérer un crochet. Hugh Jackman (Wolverine) est méconnaissable en pirate. (A.C.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

COURTS MÉTRAGES

THE EMBARGO PROJECT CANADA GÉNÉRIQUE : Canada. 2015. 73 min (V.O. multilingue avec S.-T.F.). Courts métrages réalisés par Caroline Monnet, Zoe Hopkins, Elle-Máijá Tailfeathers, Lisa Jackson, Alethea Arnaquq-Baril.

NOTES : Le projet regroupe cinq courts métrages réalisés dans différents endroits au Canada, touchant autant à la fiction qu’au documentaire et conçus à partir de directives précises que chacune des cinéastes s’est vu imposer.

Tournées en français, en anglais, en mohawk et en inuktitut par des réalisatrices d’origine amérindienne, ces œuvres s’inscrivent dans une démarche visant à refléter le quotidien de membres des Premières Nations. (P.B.)

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PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F.

BONTÉ DIVINE

Un film de Vinko Bresan CROATIE

GÉNÉRIQUE : Croatie. 2013. 96 min (V.O. croate avec S.-T.F. de Svecenikova djeca). Comédie dramatique réalisée par Vinko Bresan. Scén. : Vinko Bresan, Mate Matisic. Int. : Kresimir Mikic, Niksa Butijer, Marja Skaricic.

SYNOPSIS : Prenant la relève d’un prêtre retraité, le jeune curé Fabijan s’inquiète fortement du faible taux de natalité des insulaires de sa petite paroisse croate vieillissante. Pour remédier à la situation, il élabore un plan en compagnie d’un vendeur et d’un pharmacien complices et perce tous les condoms mis en vente tout en remplaçant les pilules contraceptives par des vitamines. Résultat : les naissances se multiplient, les médias et les touristes font leur apparition et bouleversent le quotidien de la population locale.

NOTES : BONTÉ DIVINE, malgré l’exotisme de son origine, rejoindra bien des Québécois qui ont en mémoire l’importance accordée à la procréation par l’Église catholique au milieu du XXe siècle. Le long métrage croate réactualise cette idée en abordant finement, avec intelligence et humour, le problème de la dénatalité qui affecte présentement l’Occident en entier. (P.B.)

Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez 2015 Grand Prix OCS - Noémie Saglio, Maxime Govare Coup de cœur prix d’interprétation - Pio Marmaï

« Une comédie fraîche et originale, servie par des acteurs charmants autant que talentueux. » (C. Choteau, Gala)

TOUTE PREMIÈRE FOIS

TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE

Un film de Arnaud Desplechin · Du même réalisateur : Un conte de Noël FRANCE

Un film de Noémie Saglio et Maxime Govare Des mêmes réalisateurs : Les Voies impénétrables FRANCE

Desplechin. Scén. : Arnaud Desplechin, Julie Peyr. Int. : Quentin Dolmaire, Lou Roy Lecollinet, Mathieu Amalric.

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 90 min (V.O.F.). Comédie romantique écrite et réalisée par Noémie Saglio et Maxime Govare. Mus. orig. : Mathieu Lamboley. Int. : Pio Marmaï, Lannick Gautry, Adrianna Gradziel.

SYNOPSIS : Alors qu’il vient de quitter le Tadjikistan pour retourner en France travailler au ministère des Affaires étrangères, Paul Dédalus est intercepté aux douanes et interrogé au sujet d’un homonyme australien. Cette garde à vue le force à revenir sur son passé, son enfance, ses nombreux voyages à l’étranger, ses liens avec un juif russe et surtout avec son amour Esther rencontrée au lycée et qu’il n’oubliera jamais.

SYNOPSIS : Jérémie est heureux en amour et s’apprête à épouser Antoine, son conjoint des dix dernières années. Sauf qu’au lendemain d’une soirée bien arrosée, il se réveille dans le lit d’Adna, une Suédoise qui fait naître en lui des sentiments hétérosexuels qu’il ne croyait pas pouvoir éprouver.

Dès lors, au risque de mettre en péril son couple, Jérémie cherchera à la revoir pour faire la lumière sur ce coup de foudre inattendu et improbable.

NOTES : Le nouveau long métrage d’Arnaud Desplechin nous livre en différents tableaux, et sur un ton intime, les confidences d’un homme dont les mésaventures amoureuses et géopolitiques semblent être celles d’un personnage qui aurait eu neuf vies. Au cœur des mémoires de Paul, l’acteur Mathieu Amalric, alter ego du cinéaste, joue le personnage central d’une œuvre nouant les époques, les lieux, les sentiments, comme une araignée tisse sa toile. (P.B.)

NOTES : Si la sortie du placard d’un hétérosexuel a fait l’objet de nombreux films, cette comédie misant sur le phénomène inverse a de quoi surprendre avec l’originalité de sa proposition. Menée par l’acteur Pio Marmaï (vu notamment dans Un heureux événement), la distribution donne de l’élan à un récit, parfois loufoque, parfois touchant, où les relations amoureuses, quelles qu’elles soient, en prennent pour leur rhume. (P.B.)

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 120 min (V.O.F.). Drame réalisé par Arnaud

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PAR DAVID CANTIN

RTS DE

LA SCÈNE

ROBERT LEPAGE

L’INCONTOURNABLE Vinci de Robert Lepage Au Théâtre Périscope Du 8 au 26 septembre.

CRÉDIT PHOTO : LEPIGEON

MINIMALISME POP ET IMAGE DE MARQUE Depuis la sortie de son album Little Mourning au printemps dernier sur étiquette Bonsound (Radio Radio, Lisa LeBlanc), le duo électropop montréalais Milk & Bone suscite énormément d’attentes. Après des prestations remarquées au Festival d’été de Québec, de même qu’à Osheaga, Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin effectuent, cet automne, leur première véritable tournée comme tête d’affiche en salle à travers le Québec. En plus d’avoir partagé la scène ou le studio avec des artistes comme Ariane Moffatt, Les Sœurs Boulay ou encore Alex Nevsky, il faut dire que ces jeunes musiciennes affichent déjà une complicité plutôt attachante. À base d’harmonies vocales et de pop aérienne, leurs compositions se révèlent aussi accrocheuses qu’oniriques. D’ailleurs, l’extrait Coconut Water se veut franchement efficace. Il y a aussi l’image, très minimaliste et épurée, qui retient l’attention non seulement au Québec, mais également à l’international. Reste à voir si Milk & Bone réussira à tirer son épingle du jeu dans une industrie musicale de plus en plus imprévisible.

Milk & Bone, en spectacle Au Cercle à Québec, le 16 octobre et au Théâtre Corona à Montréal, le 7 octobre.

CRÉDIT PHOTO : JOSELYN MICHEL

Toujours très en demande un peu partout, avec de multiples spectacles en tournée, Robert Lepage est pourtant l’une des têtes d’affiche, chez lui à Québec, de l’activité théâtrale des prochains mois. Après avoir signé la mise en scène de L’Amour de loin, en première mondiale au Festival d’opéra, il y a à peine quelques semaines, ce créateur reconnu mondialement est à l’honneur au Périscope en ouverture de saison, en plus de jouer dans Quills, œuvre controversée de Doug Wright, cet hiver au Trident.

Afin de souligner son 30e anniversaire, le théâtre de la rue Crémazie, dont le principal mandat reste la diffusion, offre la toute première production de son histoire avec Vinci, texte de Lepage créé en 1985, dans une nouvelle mise en scène de Pierre Philippe Guay et Frédéric Dubois. Et pour marquer le coup, ce spectacle partira ensuite dans 17 villes de la province pour un total de 36 représentations.

Ce sera désormais au tour d’Olivier Normand d’interpréter Philippe (alter ego de Lepage), ce photographe perturbé par la mort d’un proche et en quête de sens dans la ville natale du grand maître de la Renaissance. Il sera sans doute fascinant de voir comment cette nouvelle équipe interprètera cette œuvre charnière dans le parcours foisonnant du créateur de La Trilogie des dragons. Par la suite, en janvier, au Théâtre du Trident, Lepage interprètera le rôle du sulfureux marquis de Sade dans la pièce Quills qui risque de faire pas mal de bruit. On sait également que la présentation du très attendu 887 d’Ex Machina ouvrira la saison 2016-2017 du Trident et sera à l’affiche au Théâtre du Nouveau Monde (à Montréal, du 26 avril au 28 mai 2016).

BENOÎT LACHAMBRE L’ICONOCLASTE

Prismes de Benoît Lachambre A la Salle Multi de Méduse, du 22 au 24 octobre.

Davantage reconnu en Europe qu’ici, le chorégraphe Benoît Lachambre s’illustre pourtant tel un véritable ambassadeur de la nouvelle danse québécoise. Après un accueil dithyrambique lors de sa création dans la métropole, en 2013, le public de Québec aura l’opportunité en octobre de découvrir Prismes; expérience intense et déstabilisante qui entraîne six interprètes de Montréal Danse dans une étonnante alchimie de mouvement, de son et de lumière. Actif depuis plus de 30 ans, Lachambre entame sa carrière de danseur dans les années 1980 avec la Compagnie Marie Chouinard. Fasciné par l’énergie, tout comme le rayonnement du corps, il remet en question le genre masculin et féminin à travers une gestuelle très animale. Un artiste sans compromis à découvrir absolument.

CRÉDIT PHOTO : MONTRÉAL-DANSE, LUC SÉNÉCAL

PROGRAMMATION ALTERNATIVE

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MER 16 SEPT. 19 H

2

1. Limite de 500 cartes 15 films. Les 100 premières cartes 15 films sont offertes au prix très avantageux de 99,95$. Les 400 cartes 15 films suivantes sont offertes à seulement 109,95 $. 2. Limite de 500 cartes 10 films à 76,95$.

Aucune limite d’achat par client. Certaines conditions s’appliquent.

Détails au guichet du Cinéma Le Clap.

JEU 17 SEPT. 13 H

MER 7 OCT. 19 H

JEU 8 OCT. 13 H

MER 28 OCT. 19 H

JEU 28 OCT. 13 H

MER 18 NOV. 19 H

JEU 19 NOV. 13 H

MER 6 JAN. 19 H

JEU 7 JAN. 13 H

MER 27 JAN. 19 H

JEU 28 JAN. 13 H

MER 17 FÉV. 19 H

JEU 18 FÉV. 13 H

MER 9 MARS 19 H

JEU 10 MARS 13 H

MER 13 AVRIL 19 H

JEU 14 AVRIL 13 H

PAR ÉLÉNA LALIBERTÉ

LIVRES

À L’AFFICHE DÈS LE 18 SEPTEMBRE

PAR JEAN LABRECQUE

PAUL À QUÉBEC, Michel Rabagliati Ils sont déjà nombreux, les adeptes de Paul... Comment ne pas tomber sous le charme? Je suis moi-même une lectrice timide au rayon BD, mais voilà, j’ai succombé (et ce n’est pas par conformisme, rassurez-vous!). C’est donc avec enthousiasme que tous les fidèles (dont je fais partie) attendaient l’arrivée en septembre de l’adaptation cinématographique de Paul à Québec, sixième volet de la série. Pourquoi celui-ci? Sans doute parce qu’il met en scène la vie dans ce qu’elle a de plus universel. Rabagliati y dresse le portrait de la bellefamille de Paul dont le pilier, Roland, affronte la maladie et voit la mort approcher plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Bien que le deuil soit un sujet sensible, l’album est truffé d’humour et dégage une certaine légèreté, reliée au bonheur du quotidien en famille. On le termine en retenant un sanglot, le sourire aux lèvres. L’arrivée de Paul au grand écran lui permettra certainement de conquérir un nouveau lectorat et il est important de préciser qu’adolescents comme adultes y trouvent leur compte. Si ce n’est déjà fait, je vous invite vivement à découvrir cet univers sensible et vrai, où on ne peut que se reconnaître. Pour rassasier temporairement les lecteurs avides que nous sommes (par sa faute), Michel Rabagliati signe cet automne Paul dans le Nord, huitième tome de la série. En librairie au mois d’octobre!

La NASA a élaboré un programme pour l’exploration humaine de Mars. Le projet, nommé Arès, en est à sa troisième mission. Après six sols sur la planète rouge, une tempête de sable frappe le site et Arès 3 est forcé d’écourter sa mission. Durant la marche vers le VAM (véhicule d’ascension martienne) permettant de retourner au vaisseau en orbite, un coup de vent violent emporte l’astronaute Mark Watney. La télémétrie indique qu’il est mort. À cause de la tempête, l’équipage doit abandonner le corps et retourner sur Terre, mais Watney est vivant. Botaniste et ingénieur, il trouve le moyen de survivre.

L’habitacle des astronautes, toujours intact, lui fournit un refuge. Il réussit même à y faire pousser des patates! Bien qu’il se déroule sur Mars et que la technologie présentée soit bien plus avancée que la nôtre, le roman tient davantage du thriller que de la science-fiction. C’est une histoire de survie sur une planète morte, sans aucune aide possible. Quand on lit le roman, on pense à Robinson Crusoé, au film Seul au monde de Tom Hanks et même à la vieille télésérie MacGyver. Le personnage de Watney est très drôle et attachant. Seul sur Mars est un roman que l’on dévore, que l’on refuse de déposer, car une question demeure : l’astronaute s’en sortira-t-il?

PAR ANABEL CYR BÉRUBÉ

PAR MARIANNE BÉRUBÉ-LEFEBVRE

HISTOIRE DE L’AMOUR ET DE LA HAINE, Charles Dantzig Le sexe, l’âge, l’amitié, l’amour, le corps, la beauté, la laideur, le rêve, la haine, la mort... Voilà quelques sujets abordés dans ce livre. Sept personnages nous montrent une vision et un vécu différents, qui nous amènent à réfléchir au terme de chaque paragraphe, de chaque chapitre. Ainsi, les moments d’arrêt et de réflexion sont fréquents. Il faut prendre le temps d’assimiler et de décortiquer chacun des sujets pour en apprécier la formule. Ce n’est donc pas vraiment une histoire en continu comme dans la plupart des autres titres au rayon Romans, mais plutôt un livre sur la mentalité et le cheminement de la pensée, aussi bien chez les personnages que chez le narrateur et même le lecteur. Afin d’apprécier ce nouveau Dantzig, élargissez vos horizons et abaissez vos barrières avant d’ouvrir la première page. Je qualifierais ce livre d’intime. Devenez intime avec les personnages à travers leur vécu et leurs idées, devenez intime avec vous-même et devenez intime avec la vie... C’est ce que veut ce livre, à une époque de haine, parler d’amour. Tout cela avec un brin d’humour, de désinvolture et de sérieux à la fois. Restez ouvert et plongez dans le plus inconnu des sujets connus.

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SEUL SUR MARS, Andy Weir

PROFESSION DU PÈRE, Sorj Chalandon Profession du père, septième roman de Sorj Chalandon, constitue un plongeon à la fois effrayant et fascinant. À travers le regard d’Émile Choulans, nous découvrons l’univers étriqué d’une famille isolée et menée par un père qui inspire tour à tour peur, admiration et pitié. Le 23 avril 1961, André Choulans rentre chez lui en colère. « C’est la guerre! » À partir de ce jour, il décide d’entraîner son fils, de le faire entrer dans une organisation secrète, de lui confier des missions de la plus haute importance pour la France, de lui présenter son parrain américain.

Finalement, il lui demande de l’aider à tuer le général de Gaulle. Sur le fond des derniers événements de la guerre d’Algérie, Sorj Chalandon signe un roman dur, qui porte à réfléchir sur les liens familiaux et sur l’impact qu’ont les paroles, les gestes des parents sur leur progéniture. Cependant, l’écriture fluide de l’auteur empêche l’histoire de s’appesantir et de devenir malheureuse.

Il y a une certaine absurdité, une légèreté dans Profession du père. Le livre semble, à la toute fin, porté par la tendresse. Une narration convaincante et un portrait de famille agréablement nuancé!

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DOCUMENT IRES MERU

Un film de Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi

CAVANNA,

GÉNÉRIQUE : États-Unis · Inde. 2015.

87 min (V.O.A.). Documentaire d’aventures réalisé par Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi. Mus. orig.: J. Ralph. Int. : Conrad Anker, Jimmy Chin, Renan Ozturk.

JUSQU’À L’ULTIME SECONDE, J’ÉCRIRAI

Un film de Nina et Denis Robert Du même réalisateur : Le Voyage de Noémie

GÉNÉRIQUE : France. 2015. 90 min (V.O.F.). Documentaire réalisé par Nina et Denis Robert. Mus. orig. : Léo Vincent. Avec François Cavanna, Delfeil de Ton, Siné, Sylvie Caster, Arnaud Baumann.

SYNOPSIS : En octobre 2011, trois alpinistes d’élite entreprennent un périlleux périple en tentant d’escalader pour une seconde fois le Meru central et son pilier principal surnommé « l’aileron de requin », réputé inatteignable.

Voulant chasser leurs démons intérieurs et réaliser l’impossible, les hommes prendront d’assaut ce mont de l’Himalaya culminant à 6 310 mètres d’altitude.

NOTES : Doté d’images spectaculaires, MERU est un documentaire qui démontre la persévérance d’alpinistes que l’on pourrait facilement qualifier de têtes brûlées. Pourtant, c’est avec beaucoup d’intelligence et d’expertise que le trio nous invite à assister à une aventure humaine hors du commun. (P.B.)

SYNOPSIS : Mélangeant archives inédites, témoignages et conversations intimes, CAVANNA, JUSQU’À L’ULTIME SECONDE, J’ÉCRIRAI retrace l’histoire en passe d’être oubliée du premier homme qui aurait pu déclarer de son vivant : « Je suis Charlie ».

François Cavanna, créateur de Charlie Hebdo et fondateur de la presse satirique française est disparu l’an dernier.

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.

NOTES : C’est un octogénaire fatigué, frappé par la maladie qui se livre à la caméra. Pourtant, en dépit de l’âge, Cavanna se révèle comme il a toujours été, un homme amoureux de la vie à l’humour frondeur, libre, toujours prêt à s’élever contre la bêtise… Dans ce vibrant hommage, Nina et Denis Robert communiquent avec une profonde sincérité l’énergie, l’intelligence et la malice de l’ange tutélaire de toute une génération de dessinateurs, d’humoristes et de lecteurs. (S.G.)

L’AMOUR A DES AILES

Un film de Denis Boivin

GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. 78 min (V.O.F.).

Documentaire écrit et réalisé par Denis Boivin.

Mus orig. : Mathieu Laprise. Narration : Gaston Lepage, Pierre Houde.

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NOTES : C’est à travers les yeux de l’ex-pilote de brousse Thomas Fecteau et de sa conjointe Françoise Gaudreau que le documentaire nous raconte l’histoire de l’aviation au Québec. Au fil des souvenirs du couple et d’images d’archives, nous survolons le développement de notre territoire nordique via les envolées d’avionsciternes, d’hydravions ou d’Airbus 330, le tout avec en toile de fond la relation amoureuse passionnée et passionnante des deux octogénaires. (P.B.)

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INDEX

FILMS À L’AFFICHE N° 192

Amour a des ailes, L’

AUSSI À L’AFFICHE SUR NOS ÉCRANS

Un film de Denis Boivin ........................................................... à partir du 25 septembre .. p. 29

Anna

Un film de Charles-Olivier Michaud ......................................... à partir du 23 octobre............p. 6

Anton Tchekhov 1890

Un film de René Féret ............................................................. à partir du 11 septembre ......p. 8

Appelez-moi Ray

Un film de Gaby Dellal ............................................................. à partir du 18 septembre .. p. 14

Bonté divine

Un film de Vinko Bresan .......................................................... à partir du 18 septembre .. p. 25

Boomerang

Un film de François Favart ...................................................... à partir du 23 octobre............p. 8

MAESTRO

Un film de Léa Fazer GÉNÉRIQUE : France. 2014. 85 min (V.O.F.). Réal. : Léa Fazer.

Avec Pio Marmai, Michael Lonsdale, Déborah François.

Brûlé : un chef sous pression

Un film de John Wells .............................................................. à partir du 23 octobre........ p. 17

Cavanna, jusqu’à l’ultime seconde, j’écrirai

Un film de Denis Robert et Nina Robert.................................. à partir du 4 septembre .... p. 29

Démons, Les

Un film de Philippe Lesage...................................................... à partir du 30 octobre........ p. 12

Dernier Loup, Le

Un film de Jean-Jacques Annaud ........................................... à partir du 11 septembre... p. 19

Guibord s’en va-t-en guerre

Un film de Philippe Falardeau ................................................. à partir du 2 octobre ............p. 9

Je suis à toi

Un film de David Lambert ........................................................ à partir du 11 septembre... p. 11

Journal d’un vieil homme

Un film de Bernard Émond ...................................................... toujours à l’affiche ............. p. 11

Labyrinthe du silence, Le

LA TERRE ET L’OMBRE

Un film de César Acevedo GÉNÉRIQUE : Colombie · France · Pays-Bas · Chili · Brésil. 2014 (V.O.S.-T.F. de La Tierra y la Sombra). Réal. : César Acevedo. Avec Haimer Leal, Hilda Ruiz, Edison Raigosa, Marleyda Soto.

Un film de Giulio Ricciarelli ...................................................... à partir du 16 octobre........ p. 17

Meru

Un film de Jimmy Chin, Elizabeth Chai Vasarhelyi ................. à partir du 4 septembre .... p. 29

Messe noire

Un film de Scott Cooper .......................................................... à partir du 18 septembre .. p. 14

Monde de Nathan, Le

Un film de Morgan Matthews................................................... à partir du 9 octobre.......... p. 18

Nouvelles, nouvelles

Un film de Olivier Godin........................................................... à partir du 25 septembre .. p. 12

On voulait tout casser

Un film de Philippe Guillard......................................................... à partir du 25 septembre ......p. 6

Pan

Un film de Joe Wright .............................................................. à partir du 9 octobre ........ p. 24

Paul à Québec

THE DIARY OF A TEENAGE GIRL

Un film de Marielle Heller GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 102 min (V.O.A.). Réal. : Marielle Heller. Avec Bel Powley, Alexander Skarsgård, Kristen Wiig, Christopher Meloni.

Un film François Bouvier ......................................................... à partir du 18 septembre ......p. 5

Promenons-nous dans les bois

Un film de Ken Kwapis ............................................................ à partir du 2 septembre .... p. 13

Sicario

Un film de Denis Villeneuve..................................................... à partir du 25 septembre .. p. 19

Souviens-toi

Un film de Atom Egoyan .......................................................... à partir du 23 octobre........ p. 13

Taxi Téhéran

Un film de Jafar Panahi ........................................................... à partir du 16 octobre........ p. 14

The Embargo Project

Court métrages de Caroline Monnet, Zoe Hopkins, Elle-Máijá Tailfeathers, Lisa Jackson, Alethea Arnaquq-Baril .............................................................. à partir du 18 septembre .. p. 24

The Forbidden Room

Un film de Guy Maddin et Eva Johnson ................................. à partir du 23 octobre........ p. 17

LEÇONS DE CONDUITE

Un film de Isabel Coixet GÉNÉRIQUE : États-Unis. 2015. 90 min (V.O.A.S.-T.F. de Learning to Drive). Réal. : Isabel Coixet. Avec Patricia Clarkson, Ben Kingsley.

Tout Nouveau Testament, Le

Un film de Jaco Van Dormael .................................................. à partir du 9 octobre.......... p. 20

Toute Première Fois

Un film de Noémie Saglio et Maxime Govare......................... à partir du 11 septembre... p. 25

Trois Souvenirs de ma jeunesse

Un film de Arnaud Desplechin ................................................. à partir du 16 octobre........ p. 25

Une heure de tranquillité

Un film de Patrice Leconte ...................................................... à partir du 4 septembre .... p. 12

Victoria

Un film de Sebastian Schipper ................................................ à partir du 30 octobre........ p. 18

Ville-Marie

Un film de Guy Édoin............................................................... à partir du 9 octobre.......... p. 21

Vincent n’a pas d’écailles

Un film de Thomas Salvador ................................................... à partir du 4 septembre .... p. 20

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LE MIRAGE

Un film de Ricardo Trogi GÉNÉRIQUE : Québec. 2015. (V.O.F.). Réal. : Ricardo Trogi.

Scén. : Louis Morissette, François Avard. Avec Louis Morissette, Patrice Robitaille, Julie Perreault.

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