Drivers Club

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THE MOTORSPORT BUSINESS MAGAZINE


Casser Les Codes

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plein Sud !

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« THE SPIRIT OF THE SOUTH !

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É D I TO

ÉDITEUR & Sordevolo Productions DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Bastien Ostian DIRECTION ARTISTIQUE Sébastien Buret / CHARGÉE DE PROJET Emma Chalvin

L'ÉTÉ DU RENOUVEAU

A SUMMER OF RENEWAL

Formula One Emirates Grand Prix de France, Total 24 Heures de Spa et 24 Heures du Mans : si les différents promoteurs du monde du sport automobile doivent encore jouer au Tétris avec le calendrier, nous pourrons, en 2021, vivre ces trois grands événements dans des conditions presque normales. Bien qu’avancé d’une semaine en dernière minute, le Grand Prix de France est de retour après une année de drapeau rouge forcé pour cause d’épidémie mondiale de coronavirus. La présence de spectateurs (en jauge limitée) pour ce rendez-vous mythique, vitrine d’excellence du sport automobile hexagonal, est un formidable motif d’espoir. Menacée par les conséquences économiques de la pandémie, l’industrie du sport automobile a su se réinventer pour survivre et dessiner un futur pérenne. Profitons de cet été du renouveau.

Formula One Emirates Grand Prix de France, Total 24 Hours of Spa and 24 Hours of Le Mans: if the various promoters of the motor sport world still have to play Tetris with the calendar, we will be able, in 2021, to experience these three great events in almost normal conditions. Although it had to be pushed forward by a week at the last minute, the French Grand Prix is back after a year of forced red flag due to global coronavirus outbreak. The presence of spectators (with limited attendance) for this mythical event, a showcase of excellence in French motorsport, is a great reason for hope. Threatened by the economic consequences of the pandemic, the motor sport industry has reinvented itself to survive and shape a sustainable future. Let us enjoy this summer of renewal.

COMMERCIALISATION commercialdriversclub@gmail.com TRADUCTIONS Célia Ramain

L'équipe de Drivers Club

REMERCIEMENTS Caroline Morard, Benjamin Ménard, André Lotterer, CJO, JMO.

Imprimé en France par la Manufacture d'histoires des Deux-Ponts à Bresson (38320)

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Nouvelle Classe C.

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Consommations combinées de la Nouvelle Classe C Berline (WLTP) : 4,9-7,2 l/100 km. CO2 combinées : 130-163 g/km ; de la Nouvelle Classe C Break (WLTP) : 5,1-7,4 l/100 km. CO2 combinées : 134-168 g/km.

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S O M M A I R E

JEAN TODT "Le sport automobile est le laboratoire du futur" “Motorsport is a laboratory of the future”

ÉRIC BOULLIER & LE GP DE FRANCE "L'appétence pour la F1 reste forte" “The appetite for Formula 1 remains strong”

CIRCUIT PAUL RICARD Aujourd'hui, c'est déjà demain The future is now

SAGA ORECA Au cœur de la compétition At the heart of the competition

SAGA ORECA Un acteur multiple de l'automobile et du sport A multiple actor of automobile and sport

SAGA MITJET INTERNATIONAL En plein renouveau The midst of a renewal

FANATEC ESPORTS GT PRO SERIES When virtual meets reality When virtual meets reality…

SIMERSION Une autre vision du sim racing Another vision of sim racing

CANAL PLUS Nulle part ailleurs Nowhere else

ICONIC MOTORSPORT La communication new generation Communication for the new generation

TRAJECTUS La conciergerie premium de Benoît Treluyer The premium concierge service by Benoît Tréluyer

HPA MOTORS "La passion auto dans les veines" “A passion for cars that runs through our veins”

TEST AUTO Sébastien Baud teste le Mercedes EQC Sébastien Baud tests the Mercedes EQC

8JS La vie à toute allure Life at full speed

LORIGE Un trophée au poignet A trophy to be worn at the wrist

CHRISTOPHE BACQUIÉ & L'HÔTEL & SPA DU CASTELLET Une cuisine d’auteur qui suscite l’émotion A signature cuisine that evokes emotion

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Photo : 21 Creation

N E W S

ENDURANCE INFO FÊTE SES 15 ANS

ENDURANCE INFO TURNS 15

— Média incontournable de l’endurance, le site Endurance Info a fêté ses 15 ans en mai dernier, l’occasion pour son chef d’orchestre Laurent Mercier de lancer une nouvelle plateforme, la cinquième version de son site internet. Combien d’entre nous osent avouer combien de fois ils actualisent Endurance Info chaque jour sur leur smartphone ? Lancé le 26 mai 2006, le média internet référence de l’endurance rythme ainsi nos journées par ses articles de qualité, s’imposant comme un acteur à part entière du paddock. Et comme pour beaucoup de concurrents en sport automobile, être sur la grille constitue en soi un défi de taille pour le site web indépendant. « Endurance Info a d’abord été une association, avec un esprit commando et des liens humains très forts au sein de notre équipe. Mes camarades partis vers d’autres défis, je gère seul le site depuis 2012 et j’ai avec moi une petite équipe de passionnés », explique Laurent Mercier, qui se cache derrière bon nombre des 30 000 articles publiés depuis 2017 et la mise en service du site 4.0. « Notre seule rémunération, c’est la publicité. Nous sommes dans une niche du sport automobile, pas en Formule 1. On doit constamment rechercher de nouveaux partenaires pour poursuivre notre activité », détaille celui qui passe une grande partie de l’année sur la route, trimballant son calepin et sa bonne humeur de paddock en paddock. « Nous sommes peu à notre époque à avoir un travail qui soit aussi une passion, j’ai eu la chance d’interviewer des gens que je n’aurais jamais pensé pouvoir approcher », raconte le journaliste, amoureux des GT de la fin des années 1990 et particulièrement attaché à la dimension humaine propre aux catégories d’endurance. Jamais à court d’idées et toujours curieux de nouvelles aventures, Laurent Mercier développe en parallèle les versions Endurance Classic et Endurance Cycling, élargissant ainsi le spectre d’un média à qui l’on souhaite de continuer sa route encore très longtemps.

— An essential endurance media, the Endurance Info site celebrated its 15th anniversary last May, the perfect opportunity for its manager, Laurent Mercier, to launch a new platform, the fifth version of his website. How many of us dare to admit how many times we update Endurance Info every day on our smartphones? Launched on May 26, 2006, the benchmark internet endurance media thus punctuates our days with its high-quality articles, establishing itself as a full-fledged player in the paddock. And like many motorsport competitors, being on the grid in and of itself is a big challenge for the independent website. “Endurance Info was initially an association, with a commando spirit and extraordinarily strong human ties within our team. My comrades left for other challenges, I have been the sole shareholder since 2012 and I’m supported by a small team of enthusiasts,” explains Laurent Mercier, who is behind many of the 30,000 articles published since 2017 and the commissioning of the 4.0 site. “Our only compensation is advertising. We are in a motorsport niche, not in Formula 1. We must constantly look for new partners to maintain our activity,” continues the man who spends a large part of the year on the road, always taking his notebook and his good mood with him from paddock in paddock. “Few people have a job which is also a passion, I’ve been lucky enough to interview people whom I never thought I would be able to approach”, says the journalist, in love with the GTs of the end of the 1990s and particularly attached to the human dimension specific to endurance categories. Never short of ideas and always curious about new adventures, Laurent Mercier is currently developing the Endurance Classic and Endurance Cycling versions, thus broadening the spectrum of a medium that we want to carry on enjoying for many years to come.

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Photos : Baptiste Diet

N E W S

NSH RACING PARTENAIRE EXCLUSIF DE MOTION SYSTEMS EN FRANCE

NSH RACING, THE EXCLUSIVE PARTNER TO MOTION SYSTEMS IN FRANCE

Concepteur de matériel à destination de la simulation pour le sport automobile, la société NSH Racing a signé très récemment un accord afin de devenir partenaire exclusif de la société Motion Systems sur le territoire français. Spécialiste des systèmes dynamiques dédiés à la simulation dans son ensemble, Motion Systems était jusqu’ici encore assez peu présente dans l’univers du sim racing. Son nouveau système dynamique, baptisé Qubic System, s’appuie sur une nouvelle technologie brevetée avec des vérins pouvant atteindre 800 mm par seconde, un niveau d’accélération encore jamais atteint sur le marché. « Ce système a le gros avantage d’être piloté par un seul et même logiciel, extrêmement intuitif et simple d’utilisation. On renseigne au logiciel les actionneurs et autres périphériques qui sont disposés sur le simulateur et le logiciel calibre lui-même les paramètres pour obtenir la configuration désirée », expliquent Nicolas Plançon et Julien Lenne, dirigeants de NSH Racing, qui continuent par ailleurs à concevoir des simulateurs sur mesure à un rythme soutenu pour leurs clients, pilotes et équipes de course notamment.

NSH Racing, a manufacturer of simulation equipment for motor sports, has recently signed an agreement to become the exclusive partner to Motion Systems in France. As a specialist in dynamic systems dedicated to simulation as a whole, Motion Systems has so far had relatively little presence in the world of sim racing. Its new dynamic system, called the Qubic System, is based on new, patented technology, with cylinders up to 800 mm per second, a level of acceleration never achieved by any other system available on the market. “This system has the big advantage of being driven by a single software, extremely intuitive and easy to use. The software informs the actuators and other devices that are arranged on the simulator and the software itself calibrates the parameters to obtain the desired configuration”, explain Nicolas Plançon and Julien Lenne, the executives of NSH Racing, who also continue to design custom simulators at a steady pace for their customers, drivers and racing teams in particular.

Plus d’infos sur www.nsh-racing.com

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Nous donnons le meilleur sur la piste pour vous offrir de belles émotions sur la route. Porsche Carrera Cup France.

Depuis plus de 70 ans, nous imaginons des sportives d’exception comme la 911 GT3 Cup Type 992 ou la Formula E 99X. En transférant ces technologies sur route, nous obtenons des modèles de série innovants et performants, à l’image de la 1ère Porsche 100 % électrique et voiture de sécurité officielle de la Porsche Carrera Cup France : le Taycan Turbo.

Taycan Turbo (31/03/2021) - Valeurs WLTP : Consommation électrique combinée (kWh /100 km) : 22,9 - 26,6 - Émissions de C0₂ en g/km : 0 (en phase de roulage). Plus d’information sur le site www.porsche.fr 911 GT3 Cup type 992 : véhicule non homologué sur route. Porsche France - RCS Nanterre B348 567 504.


N E W S

RALLYE VENDÔME 80, LE RETOUR DES EIGHTIES !

RALLYE VENDÔME 80, THE EIGHTIES ARE BACK!

Ferrari F40 et Testarossa, DeLorean DMC-12, Porsche 928, 944 et 959, Peugeot 205 GTI et Turbo16, Lamborghini Countach, Audi Quattro : les années 80 n’ont pas seulement donné naissance à un répertoire musical et des codes vestimentaires uniques, elles ont également vu l’arrivée d’une génération inimitable de voitures sportives. Seul rallye total look « eighties » au monde, le Vendôme 80 est une randonnée touristique réunissant les voitures les plus emblématiques avec les rythmes et le style de cette décennie incomparable. Ces véhicules de collection sont exposés sur la place Vendôme avant de partir le 10 septembre vers la vallée de la Loire, ses châteaux et sa douceur de vivre. L’arrivée de ce rallye unique, tant par ses caractéristiques que par son esprit, se fait le 12 septembre dans la ville de Vendôme. Conçu et organisé par le fondateur et CEO de SRO Motorsports Group, Stéphane Ratel, et Emmanuel de Brantes, auteur, journaliste, scénariste et fondateur de l’Association pour la Promotion de l’Excellence française, le Vendôme 80 est un délicieux retour dans une époque insouciante, marquée par ses couleurs vitaminées et sa musique New Wave. Le concours d’élégance et les images produites tout au long de l’événement feront revivre les véhicules, tenues, accessoires, coiffures, musiques et appareils électroniques de ces années flamboyantes. Du claquement des pavés de la place Vendôme à celui d’un dance floor, il n’y a qu’un pas…

Ferrari F40 and Testarossa, DeLorean DMC-12, Porsche 928, 944 and 959, Peugeot 205 GTI and Turbo16, Lamborghini Countach, Audi Quattro: the 1980’s didn’t just give birth to a musical repertoire and unique dress codes, they also saw the arrival of an inimitable generation of sports cars. The only full-on "eighties" rally in the world, the Vendôme 80 is a touring event that brings together the most emblematic cars with the rhythms and style of this incomparable decade. These collection vehicles are exhibited on the Place Vendôme before setting off on September 10 to the Loire Valley, its castles and its tranquil way of life. The arrival of this unique rally, both by in terms of characteristics and spirit, takes place on September 12 in the city of Vendôme. Designed and organized by the founder and CEO of SRO Motorsports Group, Stéphane Ratel, and Emmanuel de Brantes, author, journalist, scriptwriter and founder of the Association pour la Promotion de l'Excellence française, the Vendôme 80 is a delightful return to a carefree era, marked by its vibrant colours and New Wave music. The competition of elegance and the images produced throughout the event will revive the vehicles, outfits, accessories, hairstyles, music and electronic devices of these flamboyant years. From the rhythmic vibrations of the cobblestones of Place Vendôme to those of a dance floor, there is only one step… More information at www.sro-motorsports.com

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Photos : DPPI - D.R.

JEAN TODT : « LE SPORT AUTOMOBILE EST UN LABORATOIRE DU FUTUR » Compétiteur dans l’âme, Jean Todt mène le même combat depuis maintenant plus de 50 ans : il défie le temps qui passe avec un mélange d’audace, de méthode et de détermination. Si ce n’est plus contre les chronos des spéciales de rallye ou des circuits de Formule 1 qu’il lutte, cet homme de convictions, à la carrière d’une incroyable richesse, s’impose la même exigence de mouvement et de timing pour faire avancer des causes qui ne peuvent pas attendre. De l’adaptation au défi climatique à la sécurité routière en passant par l’accessibilité de la course automobile et son rôle sociétal : le Président de la FIA n’économise pas son énergie pour atteindre la seule chose qui compte finalement à ses yeux, des résultats.

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ebastian Vettel est un grand Monsieur de la Formule 1. Quatre titres de champion du monde, 53 victoires et une dignité à toute

épreuve dans les moments les plus difficiles de sa carrière : cela vous pose un homme. Mais, lorsqu’entrent en fonction les nouveaux moteurs hybrides électriques des Formule 1 en 2014, le pilote allemand ne peut cacher sa nostalgie face à ces groupes propulseurs destinés à faire entrer la discipline reine dans une nouvelle ère, plus respectueuse de l’environnement. « Le son des moteurs ? Il est pourri… », lâche ainsi au printemps 2014, dans sa dernière année sous les couleurs Red Bull, le coéquipier de Daniel Ricciardo. Près de sept ans plus tard, début 2021, le quadruple champion du monde, qui roule désormais pour Aston Martin, appelle cette fois la Formule 1 « à faire encore plus sur le plan environnemental », insistant sur « l’urgence du défi climatique ». S’il ne s’agit évidemment nullement ici de critiquer Sebastian Vettel ou de pointer une quelconque inconstance dans ses jugements (nous tous, passionnés d’automobile, avons d’ailleurs procédé à notre conversion écologique à notre propre rythme), l’idée est plutôt de montrer que les plus grandes 15

causes mettent parfois du temps à pénétrer les consciences et de souligner à quel point le rôle de ceux qui savent anticiper certaines grandes décisions est précieux. « Gouverner, c’est prévoir », dit Adolphe Thiers pour la toute première fois au 19e siècle. En matière d’adaptation du sport automobile aux enjeux climatiques, Jean Todt a (pré) vu avant tous les autres. Suite à l’adoption des moteurs hybrides en Formule 1 votée en 2010 et mise en place en 2014, la Formula E révolutionne, elle, le monde du sport automobile dès la même année, faisant vite taire les sceptiques qui ne lui donnaient guère que deux ou trois ans d’espérance de vie. Aux côtés de son promoteur Alejandro Agag, Jean Todt met tout son poids dans la bataille et convainc, un à un, les dirigeants politiques des plus grandes métropoles mondiales, Anne Hidalgo en tête, d’accueillir des courses en plein cœur des villes. Paris, Rome, Hong Kong, Marrakech, New York ou Punta del Este : la catégorie monoplace 100 % électrique n’oublie aucun continent, séduit les constructeurs et obtient, en 2021, le titre de Championnat du Monde de la FIA. Si la plupart des séries automobiles mondiales majeures ont aujourd’hui, chacune à leur manière, pris le virage des énergies durables, elles le doivent en grande partie à l’impulsion donnée par Jean Todt et la FIA. « Notre sport est unique : c’est homme contre homme, machine contre machine. Mais la machine a totalement changé avec le temps, et le monde qui l’entoure ensuite. On peut ne pas les aimer, mais la Formule 1 n’aurait pas survécu sans les moteurs hybrides », expliquait ainsi Jean Todt dernièrement, certainement ravi que le débat soit désormais parfaitement clos. « Nous avons le vaccin contre l’insécurité routière, mais on ne l’utilise pas assez. C’est


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l’éducation, l’application des lois, la qualité des véhicules, des routes et des secours après l’accident ». Les mots sont forts et illustrent parfaitement l’autre grand combat de l’ancien copilote de rallye. Si du côté des circuits, le halo, un temps critiqué, est désormais plébiscité, les routes du monde demeurent encore beaucoup trop meurtrières. 1,4 million de décès chaque année dont 93 % dans les pays en voie de développement, première cause de mortalité chez les jeunes de 5 à 29 ans : malgré des progrès immenses, ce que Jean Todt appelle « l’autre pandémie » reste un terrible fléau. Envoyé Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Sécurité routière, l’homme aux 21 titres de champion du monde parcourt le monde pour convaincre les chefs d’État de prendre des mesures plus drastiques. Il accepte de raconter ses mémoires, les secrets des victoires de Michael Schumacher chez Ferrari, pour capter leur attention et les encourager à l’action, son obsession. Cette exigence de tous les instants le guide en 2017 à lancer la première campagne mondiale de sensibilisation à la sécurité routière, baptisée #3500lives et affichant Rafael Nadal, Pharrell Williams, Patrick Dempsey, Fernando Alonso ou Didier Drogba sur les écrans des quatre coins du monde, avec la complicité de l’afficheur JC Decaux. Fin 2020, la FIA lance le programme Affordable & Safe Helmet avec l’objectif de proposer des casques satisfaisant aux normes de sécurité de l’ONU, adaptés aux climats chauds et humides, à un prix de vente de 20 dollars américains. Premier partenaire de l’opération, la Fondation Keep Fighting, en l’honneur de Michael Schumacher, fait don de 5 000 casques frappés de l’illustration d’un dragon, motif bien connu des fans du Baron Rouge.

C’est l’une des plus grandes forces de Jean Todt, sa capacité à fédérer autour de lui pour faire avancer ses combats. Michael Schumacher, Gérard Saillant ou Richard Mille – pour ne citer qu’eux – ses amitiés sont fidèles et embrassent souvent les grands défis du Président de la FIA. La voix de Jean Todt porte, incontestablement. S’il n’est pas encore l’heure de dresser le bilan de ses trois mandats à la tête de la prestigieuse instance, tant il lance encore de vastes chantiers semaine après semaine, ses derniers chevaux de bataille tourneront sans doute autour du rôle sociétal de son sport et de sa capacité à surmonter la crise économique engendrée par le nouveau coronavirus. « Nous voulons que les passionnés de tous les continents puissent accéder au sport automobile », ambitionne celui qui échange régulièrement avec Lewis Hamilton au sujet 17

de la lutte contre le racisme et qui, aux côtés de Michèle Mouton et de Nathalie McGloin notamment, se bat pour la place des femmes et des personnes handicapées dans l’univers des sports automobiles. Durant le premier confinement, Jean Todt avait pointé la nécessité d’un « new deal », basé sur la réduction des coûts, et appelé à « déplacer certaines priorités ». Le plafond budgétaire a été instauré en Formule 1, les carburants écologiques y seront obligatoires en 2025 et ils entreront en fonction en WRC dès l’an prochain, le championnat FIA Electric GT est sur les rails pour 2023 : il semble que le président de la FIA ait été écouté. Voir loin est un atout indéniable lorsqu’on lutte contre le temps. Plus d’infos sur fia.com


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JEAN TODT: “MOTORSPORT IS A LABORATORY OF THE FUTURE”

A true competitor, Jean Todt has been fighting the same battle for over 50 years now: he challenges the passing of time with a mixture of audacity, method and determination. While he is no longer fighting against the times of the rally stages or Formula 1 circuits, this man of convictions, with an incredibly diverse career, imposes the same requirement of movement and timing to advance causes that cannot wait. From adaptating to the climate challenge to road safety, to the accessibility of motor racing and its societal role: the President of the FIA spares no efforts to achieve the only thing that ultimately matters to him: results.

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ebastian Vettel is a great Formula 1 driver. Four World Championship titles, 53 victories and perfect dignity in the most difficult moments of his career: a level-headed man if there ever was one. But when the new electric hybrid motors of Formula 1 join the race in 2014, the German driver can’t hide his nostalgia for these powertrains that are destined to bring the discipline into a new era, more respectful of the environment. “The engine sound? It’s rotten…” Daniel Ricciardo’s teammate for Red Bull said in the spring of 2014, in his final year. Almost seven years later, in early 2021, the four-time world champion, now riding for Aston Martin, is calling on Formula 1 to “do even more on the environmental front,” stressing the “urgency of the climate challenge.” While it is obviously not a matter of criticizing Sebastian Vettel or pointing out any inconsistency in his judgments (all of us car afficionados have proceeded to our ecological conversion at our own pace), the idea is rather to show that the greatest

causes sometimes take time to penetrate consciences and to emphasize how valuable the role of those who know how to anticipate certain great decisions is. “Governing is predicting,” Thiers said for the first time in the 19th century. In terms of adapting motorsport to climate issues, Jean Todt (fore)saw things before anyone else. Following the adoption of hybrid engines in Formula 1 voted in 2010 and implemented in 2014, Formula E revolutionized the world of motorsport in the same year, quickly silencing the sceptics who gave it only two or three years of life expectancy. Alongside his promoter Alejandro Agag, Jean Todt puts all his weight into the battle and convinces, one by one, the political leaders of the world’s largest metropolises, Anne Hidalgo in the lead, to host races in the heart of their cities. Paris, Rome, Hong Kong, Marrakech, New York and Punta del Este: the 100% electric singleseater category reaches all continents, seduces manufacturers and obtains, in 2021, the title of FIA World Championship. While most major world car series have now, in their own way, turned to sustainable energy, they owe this in large part to the impetus given by Jean Todt and the FIA. “Our sport is unique: it’s man against man, machine against machine. But the machine has totally changed over time, and the world that surrounds it. We may not like them, but Formula 1 would not have survived without hybrid engines”, explained Jean Todt recently, certainly delighted that the debate is now perfectly closed. “We have the road safety vaccine, but it’s not being used enough. It’s education, enforcement, quality of vehicles, roads, and rescue infrastructure.” The words are strong and perfectly illustrate the other great fight of the former rally co-driver. If, on the circuit side, the halo, once criticized, is now popular, the roads of the world are still far too murderous. 1.4 million deaths each year, 93% of them in developing countries, the leading cause of death among young people aged 5 to 29: despite immense progress, what Jean Todt calls “the other pandemic” remains a terrible scourge. The United Nations SecretaryGeneral’s Special Envoy for Road Safety, the man with 21 world champion titles travels the world to convince heads of state to take more drastic measures. He agrees to tell his memories, the secrets of Michael 18

Schumacher’s victories at Ferrari, to capture their attention and encourage them to take action, his obsession. This requirement every moment guide in 2017 to launch the first global road safety awareness campaign, named #3500lives and displaying Rafael Nadal, Pharrell Williams, Patrick Dempsey, Fernando Alonso or Didier Drogba on screens all over the world, with the cooperation of JC Decaux. At the end of 2020, the FIA launched the Affordable & Safe Helmet programme with the objective of offering helmets that meet UN safety standards, adapted to hot and humid climates, at a sales price of US$20. The first partner of the operation, the Keep Fighting Foundation, in honour of Michael Schumacher, donated 5,000 helmets with a dragon illustration, a motif well known to fans of the Red Baron. This is one of Jean Todt’s greatest strengths: his ability to unite people around him to advance his battles. Michael Schumacher, Gérard Saillant and Richard Mille – to name a few – his friendships are faithful and often embrace the great challenges of the FIA President. The voice of Jean Todt carries far and wide, unquestionably. Although it is not yet time to take stock of his three terms as head of the prestigious body, so many more extensive projects are being launched week after week, its last battles will undoubtedly revolve around the societal role of its sport and its ability to overcome the economic crisis caused by the new coronavirus. “We want enthusiasts from all continents to have access to motorsport,” he aims to have regular talks with Lewis Hamilton about the fight against racism, alongside Michèle Mouton and Nathalie McGloin in particular, fights for the place of women and people with disabilities in the world of motor sports. During the first lockdown, Jean Todt pointed out the need for a “new deal”, based on cost reduction, and called for “a shift in priorities”. The budget ceiling was introduced in Formula 1, green fuels will be mandatory in 2025 and they will start in WRC next year, the FIA Electric GT championship is on track for 2023: it seems that the president of the FIA has been listened to. Looking far ahead is an undeniable asset when fighting against time. More information at fia.com


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ÉRIC BOULLIER

« L’APPÉTENCE POUR LA FORMULE 1 RESTE FORTE » Photos : DDPI

Directeur général du Grand Prix de France de Formule 1 depuis janvier 2020, Éric Boullier est un fin connaisseur de la catégorie reine du sport automobile dont il arpente paddocks et coulisses depuis de longues années. Confronté aux difficultés liées à la pandémie de Covid-19 et à l’annulation du Grand Prix en juin dernier, l’ancien directeur de McLaren Racing et Lotus F1 Team conserve une détermination à toute épreuve, porté par de nombreux indicateurs très positifs. Malgré un emploi du temps particulièrement chargé à l’approche de l’événement, qui se tiendra du 18 au 20 juin au Circuit Paul Ricard, il a pris le temps de répondre aux questions de Drivers Club.

Éric, vos premiers pas à la tête du Grand Prix de France de Formule 1 n’ont pas été de tout repos… Devoir annoncer l’annulation du Grand Prix quatre mois seulement après m’être lancé dans l’aventure a été un moment douloureux. L’événement dure moins d’une semaine, mais représente une année de travail intense et cela a été une déception pour toutes les équipes qui s’impliquent au quotidien sur ce projet. Il a fallu se remobiliser et trouver de nouvelles sources de motivation. Nous avons cherché à mettre à profit le temps qui aurait dû être destiné à la préparation du Grand Prix pour mener des réflexions de fond. Comprendre le profil du spectateur du GP de France en effectuant de nombreuses enquêtes auprès d’un large public, comprendre qui sont nos clients et mieux cibler leurs attentes en tant que fans : nous avons pu effectuer un travail important sur la construction de notre offre et de nos produits.

Comment adapte-t-on sa politique commerciale au gré des évolutions du virus ? Plus que le premier confinement, c’est celui de la deuxième vague qui nous a mis un petit coup derrière la tête. On a pris conscience à ce moment-là que la pandémie s’installerait dans la durée et qu’il faudrait dimensionner le GP avec des jauges de remplissage. Une jauge réduite, ce n’est pas seulement moins de billets vendus et moins de revenus. C’est aussi plus de coûts parce qu’il faut rendre parfaitement étanches les trois bulles de spectateurs que nous avons créées, cela demande de mettre en place des accès indépendants et nécessite des moyens humains supplémentaires pour garantir la sécurité des spectateurs. Ces évolutions ont bien sûr un impact important sur notre modèle économique, celui-ci est très lié au prix de plateau demandé par le promoteur de la Formule 1. Les revenus diminuant, une discussion s’impose avec ses responsables pour voir comment faire évoluer la situation. Est-ce que les discussions sont plus faciles depuis l’arrivée de Stefano Domenicali à la tête de Formula One Group ? Nous avons été concurrents avec Stefano lorsqu’il était à la tête de la Scuderia Ferrari au début des années 2010 et les batailles livrées en piste créent des liens étroits. C’est 21

une personne avec qui j’ai des affinités et j’ai peut-être un peu plus de facilité à discuter avec lui, même si je m’entendais également très bien avec l’ancienne équipe dirigeante. Quels que soient les liens d’amitié qui nous unissent, il a évidemment des impératifs et des intérêts commerciaux et stratégiques à défendre. Nous avons les nôtres de notre côté et il nous faut trouver un terrain d’entente. Est-ce que la FOM est réceptive aux problèmes rencontrés par les promoteurs de GP ? Elle est très réceptive, nous verrons par la suite si elle peut être réactive. La communication avec la FOM est quasi quotidienne. Comme nous, ils espéraient connaître une année 2021 normale et il s’avère qu’elle sera perturbée par les mêmes problèmes. Même si elle s’annonce quand même moins complexe que 2020. Malgré ce contexte difficile, l’intérêt est toujours là, tant côté grand public que BtoB. C’est quelque chose qui vous rassure ? Lorsqu’on opère un GP avec une jauge réduite, on doit forcément réduire aussi la voilure en matière d’outils de promotion et de communication. Néanmoins, nous avons ouvert la billetterie en décembre et nous


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avions tout vendu fin mars. Même si ce n’est que 20 % de la jauge initialement prévue, cela dénote tout de même une appétence importante pour le GP de France et pour la Formule 1. On remarque en parallèle que les audiences télévisées de la F1 battent des records sur notre territoire. Le contrat qui vous lie à la F1 arrivera à terme en 2022 et la question des retombées économiques du GP sera essentielle à sa reconduction. De ce que nous savons, elles semblent largement à la hauteur des attentes… Je crois même qu’elles sont bien au-delà des attentes. Dans des conditions normales, un GP peut survivre avec une jauge de 80 % de spectateurs, ce qui représente 60 000 personnes par jour dans notre cas. L’impact est énorme en termes de retombées économiques et en termes d’emploi. À ce niveau de jauge, nous créons l’équivalent de 550 emplois en CDI et cela entraîne des répercussions positives très importantes pour le département du Var et la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il faut aussi prendre en compte la visibilité : un GP de Formule 1, ce sont des centaines de millions de spectateurs cumulés. Ce sont 100 millions de téléspectateurs en live au moment du départ qui voient le clip de présentation de la région diffusé par le signal TV international, ce sont 22 000 articles de presse chaque année… La visibilité est très importante pour la région Sud dans son ensemble. On a coutume de dire que la Formule 1 est surtout une affaire britannique, mais l’industrie du sport automobile dans son ensemble est très largement française. Voyez-vous le GP de France comme la vitrine de toute cette filière ? Cela fait 23 ans que je travaille dans le sport automobile, je connais le nom du moindre fabricant de vis ou de rondelles… L’industrie française a une part importante dans les sports mécaniques en général, mais aussi en Formule 1. Nous avons une écurie française, un motoriste français et on peut citer une entreprise comme Carbone Industrie qui est très impliquée en Formule 1 dans le secteur des freins. Nous avons de nombreux fournisseurs français et des technologies dont le GP de France est effectivement la vitrine. Notre rôle est aussi de promouvoir le savoir-faire français. La pérennité globale de la Formule 1 passe par la prise en compte des enjeux

environnementaux. Là encore, on peut dire que le GP de France fait partie des précurseurs… Si je puis me le permettre, je dirais même que nous sommes le leader des promoteurs en la matière. La FOM a mis en place un cahier des charges très complet pour que les différents GP puissent devenir carbon neutral dès 2030. La première chose à souligner est que nous bénéficions du fait que le circuit Paul Ricard est lui-même à la pointe sur ces sujets, ayant notamment été récompensé par les trois étoiles du label de la FIA en matière de développement durable. On peut citer à titre d’exemple la manière dont nous développons les accès au circuit. Nous mettons tout en place pour remplir très vite l’ensemble des critères du cahier des charges prévu pour 2030, cela nous donnerait dix ans d’avance. Après l’arrivée du Vietnam et de l’ArabieSaoudite, on reparle d’un GP à Miami. On s’aperçoit dans le même temps que le retour de la F1 sur des tracés historiques comme Imola suscite beaucoup d’engouement… Vous qui connaissez parfaitement la Formule 1, quel est votre regard sur le sujet ? C’est une question complexe. Il n’y a pas que le type de tracé qui intervient pour obtenir un GP intéressant. Si vous avez une grosse averse une heure avant le départ, n’importe lequel des GP va devenir plus excitant… C’est certain que certaines pistes pardonnent moins les erreurs et que cela les rend plus spectaculaires. Chaque GP a sa propre culture et sa propre identité. La FOM a des impératifs économiques, commerciaux et stratégiques qui rentrent en compte dans l’élaboration de son calendrier. La Formule 1, en tant que discipline, a aussi des objectifs en matière de développement sportif. Retourner en Afrique, sur le cinquième continent, fait partie des projets qui ont du sens lorsqu’on revendique le fait d’être un championnat du monde. Il faudra malgré tout trouver un équilibre, car, au-delà de 23 ou 24 courses par an, ce sera très difficile pour les écuries sur le plan des moyens humains. Le resserrement que l’on peut observer dans les équipes du milieu de peloton est-il le premier effet positif du plafonnement budgétaire ? Le plafonnement budgétaire va forcément entraîner des effets bénéfiques en matière de sportivité et de compétition. Toutefois, le 23

resserrement que vous évoquez tient plutôt aux changements de réglementation pour le moment, car le plafonnement budgétaire ne touche pas les écuries de milieu de grille qui n’en étaient pas à de tels niveaux budgétaires. Si la Formule 1 semble s’engager sur la voie de la réduction des coûts, ces derniers explosent dans les formules de promotion. N’est-ce pas un danger pour le futur ? C’est clair que c’est un frein à la découverte de jeunes talents même si on arrive toujours à faire émerger un pilote tous les dix ans lorsqu’une écurie ou un sponsor prend la décision de l’aider à progresser dans la filière monoplace. Le danger est que le mérite devienne financier autant que sportif. Il faut travailler sur le modèle économique des catégories monoplace, de la F4 à la F2, pour leur permettre de trouver des sponsors qui aident à réduire les budgets amenés par les pilotes qui cherchent à accéder à la catégorie reine. La Formule 1 devrait se pencher sur cette question. Du succès de Drive to Survive à l’explosion du sim racing, la Formule 1 et le sport automobile en général semblent s’ouvrir de plus en plus à de nouveaux publics. Cette évolution était-elle indispensable ? On vit une époque différente, un virage a été pris avec l’arrivée de Liberty Media à la tête de la FOM et je pense qu’il y avait besoin de reconnecter les jeunes générations avec la Formule 1. L’utilisation des réseaux sociaux ou le sim racing sont des vecteurs intéressants dans ce sens et c’est indéniable que la série Netflix a révolutionné l’image de la catégorie auprès des plus jeunes. On se dirige peut-être vers une Formule 1 un peu moins axée vers la technologie et plus basée sur l’aspect sportif en retrouvant le côté héroïque des pilotes. Les fans de demain s’identifieront à ces gladiateurs du futur.


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“THE APPETITE FOR FORMULA 1 REMAINS STRONG” As General Manager of the French Formula 1 Grand Prix since January 2020, Éric Boullier is a connoisseur of the queen of motorsport category whose paddocks and backstage he has been exploring for many years. Faced with the challenges of the Covid-19 pandemic and the cancellation of the Grand Prix last June, the former director of McLaren Racing and Lotus F1 Team maintains an unshakeable determination, driven by numerous incredibly positive indicators. Despite a particularly busy schedule ahead of the event, which will take place from June 18 to 20 at Circuit Paul Ricard, he took the time to answer questions for the Drivers Club.

Éric, your first steps as the new head of the Formula 1 French Grand Prix were not easy…

Having to announce the cancellation of the Grand Prix just four months after I embarked on the adventure was a painful moment. The event lasts less than a week but represents a year of intense work and it has been a disappointment for all the teams involved on a daily basis on this project. We had to regroup and find new sources of motivation. We sought to use the time that should have been allotted to the preparation of the Grand Prix to do a lot of thinking. Understanding the GP de France profile of the spectator by conducting numerous surveys of a wide audience, understanding who our customers are and better targeting their expectations as fans: we were able to do important work on the construction of our offer and our products. How does one adapt one’s commercial policy according to the evolution of the virus? More than the first lockdown, it was the second wave that almost knocked us out. At that time, we recognized that the pandemic would develop over time and that the PG would need to take place with reduced attendance rates. Reduced attendance doesn’t just mean fewer tickets sold and less revenue. It is also more expensive because the three spectator bubbles that we have created must be perfectly sealed; this requires independent access and additional human resources to guarantee the safety of spectators. These developments of course have a significant impact on our economic model, which is very much linked to the plateau price requested by the promoter of Formula 1. As revenues decrease, a discussion is needed with its managers to see how to change the situation. Have discussions been easier since Stefano Domenicali came to lead Formula One Group? I competed against Stefano when he was head of the Scuderia Ferrari in the early 2010’s and the battles on the track create close ties. He is a person I have an affinity with, and may be a little easier to talk t, even though I also got along very well with the former leadership team. Whatever the bonds of friendship between us, he obviously has commercial and strategic imperatives and

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interests to defend. We have our own people on our sides and we need to find common ground. Is the FOM receptive to the problems faced by GP promoters? It is very receptive, we will see in the long run if it can be reactive. Communication with the FOM is almost daily. Like us, they were hoping for a normal 2021 and it turns out that it will be disrupted by the same problems. Even though it looks less complex than 2020. Despite this difficult context, the interest is still there, both for the general public and BtoB. Is this something that reassures you? When operating a GP with a reduced attendance rate, we must also cut back in terms of promotional and communication tools. Nevertheless, we opened the box office in December and had sold out by the end of March. Even if it is only 20% of the gauge initially planned, it still denotes a major appetite for the GP of France and for Formula 1. We also noted that the TV audiences of F1 beat records on our territory. Your F1 contract expires in 2022 and the economic impact of the GP will be critical to its renewal. From what we know, they seem to be largely up to expectations… I believe they are far beyond expectations. Under normal conditions, a GP can survive with 80% spectator attendance, which is 60,000 people a day in our case. The impact is enormous in terms of economic benefits and employment. At this level, we create the equivalent of 550 permanent jobs and this has especially important positive repercussions for the Var department and the Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur region. We also have to take into account the visibility: a Formula 1 GP represents hundreds of millions of spectators. It’s 100 million live viewers at the time of departure who see the regional music video on the international TV signal, it’s 22,000 press articles every year— Visibility is particularly important for the Southern region as a whole. It is common to say that Formula 1 is mainly a British affair, but the motor sport industry as a whole is largely French. Do you see the GP de France as the showcase of this whole sector? I’ve been in motorsport for 23 years, and I know every single screw and washer

manufacturer — The French industry plays an important part in motorsports in general, but also in Formula 1. We have a French team, a French engine manufacturer and we can cite a company like Carbone Industrie, which is deeply involved in Formula 1 in the brake sector. We have many French suppliers and technologies whose GP France is indeed the showcase. Our role is also to promote French know-how. The overall sustainability of Formula 1 requires consideration of environmental issues. Again, the French GP is one of the precursors… If I may, I would even say that we are the leader in terms of promoters in this area. The FOM has put in place a very comprehensive specifications so that the different GPs can become carbon neutral by 2030. The first thing to emphasize is that we benefit from the fact that the Paul Ricard circuit is itself at the forefront on these topics, having been awarded with the three stars of the FIA label in terms of sustainable development. An example is how we develop access to the circuit. We are putting everything in place to quickly meet all the criteria of the specifications planned for 2030, that would give us a ten-year head start. After the arrival of Vietnam and Saudi Arabia, we return to a GP in Miami. At the same time, the return of F1 to historic tracks like Imola is generating a lot of enthusiasm… With your extensive knowledge of Formula 1, what is your view on the subject? It’s a complex issue. It’s not just the type of route that makes an interesting GP. If you have a big rainfall an hour before departure, any of the GPs will become more exciting… It is certain that some tracks are less forgiving of mistakes and that this makes them more spectacular. Each GP has its own culture and identity. The FOM has economic, commercial, and strategic imperatives which are considered in the elaboration of its calendar. Formula 1, as a discipline, also has sport development goals. Going back to Africa, to the fifth continent, is one of the projects that makes sense when you claim to be a world championship. However, we will have to find a balance because, beyond 23 or 24 races per year, it will be very difficult for the teams in terms of human resources. Is the tightening in the midfield teams the first positive effect of the fiscal cap? 25

The fiscal cap will necessarily have beneficial effects in terms of sportsmanship and competition. However, the tightening that you’re talking about is more related to regulatory changes at the moment, because the fiscal cap does not affect the mid-grid stables that were not at those levels. If Formula 1 seems to be moving in the direction of reducing costs, the latters are exploding in terms of promotion formulas. Isn’t that a danger to the future? It is obvious that this is a hindrance to the discovery of young talents, even though we always manage to bring out a driver every ten years when a team or a sponsor makes the decision to help him progress in the single-seater sector. The danger is that merit becomes financial as well as sport based. We need to work on the economic model of the single-seater categories, from the F4 to the F2, to enable them to find sponsors who help reduce the budgets brought by the drivers who are seeking access to the queen category. Formula 1 should address this issue. From the success of Drive to Survive to the explosion of sim racing, Formula 1 and motor sport in general seem to be opening up to more and more to new audiences. Was this evolution indispensable? We live in a different time; we have turned a corner with the arrival of Liberty Media at the head of the FOM and I think there was a need to reconnect the young generations with Formula 1. The use of social networks or sim racing are interesting vectors in this direction, and it is undeniable that the Netflix series has revolutionized the image of the category among the youngest. We are perhaps heading towards a Formula 1 that is less focused on technology and more based on the sporting aspect by rediscovering the heroic side of the drivers. Tomorrow’s fans will identify with these gladiators of the future.


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Photos : Morgan Mathurin

AU CIRCUIT PAUL RICARD, AUJOURD’HUI C’EST DÉJÀ DEMAIN Deuxième circuit de Formule 1 au monde à avoir obtenu le plus haut niveau de certification environnementale octroyée par la FIA, le circuit Paul Ricard ne cesse d’innover en matière de sécurité et de développement durable. Pour rester constamment à l’avant-garde, le complexe varois n’a pas hésité à réaliser des travaux d’envergure durant l’intersaison.

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déalement situé au cœur d’un site préservé, le circuit Paul Ricard s’est imposé depuis de nombreuses années comme l’une des pistes les plus modernes dans le monde du sport automobile. Si le complexe varois, desservi par son propre aéroport, affiche un calendrier aussi complet et prestigieux, il le doit en grande partie à son niveau d’excellence en termes d’infrastructures et de sécurité. Malgré des temps marqués par une grande incertitude en raison de la pandémie de coronavirus, le circuit Paul Ricard a entrepris cet hiver des évolutions importantes pour améliorer encore le niveau de sécurité de ses installations. « Nous avons fait le choix de maintenir les travaux, car le développement technologique et la sécurité sont clairement au cœur de la stratégie qui fait de notre circuit une référence mondiale », explique son directeur Stéphane Clair, qui a collaboré durant l’hiver avec des acteurs réputés du monde des sports mécaniques

comme Alkamel Systems ou MYLAPS, un de ses partenaires historiques. Avec l’installation de nouveaux équipements (20 panneaux LED permettant la signalisation des 247 configurations de pistes) et la mise en place d’un nouveau système de tracking qui permet à la direction de course de suivre en temps réel la position des équipes d’intervention, le circuit du Grand Prix de France de Formule 1 répond d’ores et déjà aux futures exigences des circuits de Grade 1 de la FIA, réaffirmant une nouvelle fois son caractère avant-gardiste en matière de sécurité. « Notre staff médical et nos procédures ont encore été étoffés durant l’hiver afin de s’assurer de pouvoir intervenir sur un accident en moins d’une minute trente, quel que soit l’endroit où il surviendrait sur la piste », complète le directeur du circuit varois, marqué par l’accident de Romain Grosjean au GP de Bahreïn fin 2020 et soucieux d’aller toujours plus loin pour la sécurité des pilotes. L’attention portée à l’environnement et au développement durable est l’autre axe de travail majeur des équipes du circuit Paul Ricard, particulièrement en pointe sur le sujet. « Nous sommes pleinement conscients des responsabilités qui sont les nôtres en matière environnementale, sociétale et économique », explique Stéphane Clair, « nous nous devons d’être un circuit exemplaire, nous inventons ici les sports mécaniques responsables de demain. 27

Nos efforts ont été récompensés par la plus haute certification environnementale de la FIA et nous n’allons pas nous arrêter là, d’autres projets sont en cours de développement. » Flotte importante de véhicules électriques (accompagnée par la mise en place de bornes de rechargement électrique et l’accueil de la toute première station hydrogène du département du Var), politique de gestion des déchets performante permettant le tri et le recyclage de 100 % des déchets valorisables, dispositifs en faveur de la réduction de la consommation d’eau et d’électricité ou travail en profondeur sur la biodiversité et la qualité de l’air : la liste des actions menées en faveur du développement durable est loin d’être exhaustive. Autant dire que la démarche s’inscrit pleinement dans la réalité et non dans une politique artificielle de greenwashing… C’est ainsi que lorsque les voitures des concurrents des championnats les plus prestigieux regagnent leur garage à la tombée du jour, ce sont désormais les moutons du circuit qui prennent de temps à autre possession des abords de la piste, s’imposant comme les plus rapides des tondeuses à gazon malgré leur démarche nonchalante. Performance et qualité de vie ne sont pas forcément des notions antinomiques… Plus d’infos sur circuitpaulricard.com


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AT THE PAUL RICARD CIRCUIT, THE FUTURE IS NOW As the second Formula 1 track in the world to have obtained the highest level of environmental certification granted by the FIA, the Circuit Paul Ricard continues to innovate in terms of safety and sustainable development. To remain constantly at the forefront, the complex established in the Var department did not hesitate to carry out major work during the off-season.

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deally located in the heart of a preserved site, for many years, the Circuit Paul Ricard has established itself as one of the most modern tracks in the world of motorsport. Although the Var complex, served by its own airport, has such a comprehensive and prestigious calendar, it owes this in large part to its level of excellence in terms of infrastructure and security. Despite times of great uncertainty due to the coronavirus pandemic, this winter the Circuit Paul Ricard undertook major changes to further improve the level of security of its facilities. “We chose to continue with the work, because technological development and security are clearly at the heart of the strategy that makes our circuit a global reference,” says Stéphane Clair, Circuit Paul Ricard CEO, who collaborated during the winter with famous actors of the world of motorsports such as Alkamel Systems or MYLAPS, one of its historical partners. With the installation of new equipment (20 LED panels allowing the signalling of 247 track configurations) and the implementation of a new tracking system that allows the race management to follow the position of the intervention teams in real time, the Formula 1 French Grand Prix circuit already meets the future requirements of the FIA Grade 1 circuits, reaffirming once again its avant-garde character in terms of safety. “Our medical staff and our procedures have been further developed over the winter to ensure that we can respond to an accident in less than a minute and a half, regardless of where it occurs on the track,” adds the director of the Var circuit, marked by the accident of Romain Grosjean at the GP of Bahrain at the end of 2020 and anxious to go even further for the safety of the drivers. 29

The attention paid to the environment and sustainable development is the other major area of work of the Circuit Paul Ricard teams, particularly at the forefront of the subject. “We are fully aware of our environmental, societal and economic responsibilities,” explains Stéphane Clair, “we must be an exemplary circuit, we are inventing the responsible motorsports of tomorrow. Our efforts have been rewarded with the FIA’s highest environmental certification and we will not stop there; other projects are under development.” A large fleet of electric and hydrogen vehicles (accompanied by the installation of electric charging stations and the reception of the first hydrogen station in the department of Var), an efficient waste management policy that allows the sorting and recycling of 100% of recoverable waste, devices to reduce water and electricity consumption, as well as in-depth work on biodiversity and air quality: the list of actions in favour of sustainable development is far from exhaustive. In other words, the approach is fully in line with reality and not with an artificial policy of greenwashing… Thus, when racing cars of the most prestigious championships return to their garage at dusk, it is now sheeps of the circuit that sometimes take possession of the edges of the track, imposing themselves as the fastest of the lawnmowers despite their nonchalant gait. Performance and quality of life are not necessarily contradictory concepts… More information at circuitpaulricard.com


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Photos : Alexis Goure — DPPI

Composante majeure de l’ADN d’ORECA depuis ses origines, la course automobile pousse les hommes et les femmes de l’entreprise française à donner le meilleur d’eux-mêmes avec un objectif unique : la victoire. Cette quête d’excellence s’exprime aussi bien à travers le succès inégalé de l’ORECA 07 que des partenariats techniques noués avec Toyota, Rebellion et désormais Alpine.

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u départ des prochaines 24 Heures du Mans, 23 des 25 LMP2 sur la grille seront des ORECA 07. Si le chiffre, qui constitue un record, est impressionnant, il n’a finalement rien d’étonnant quand on considère la domination insolente du prototype du constructeur hexagonal, lequel a pris la suite d’une ORECA 05 au destin déjà parsemé de victoires. Que ce soit avec l’une ou l’autre des versions de sa LMP2, ORECA est tout simplement invaincue dans la catégorie au Mans depuis 2015. « Le succès de l’ORECA 07 est bien sûr un beau motif de satisfaction. C’est une réussite qui s'est construite techniquement grâce à la qualité du travail réalisé par notre bureau d’études, mais qui est également portée sur le terrain par l’efficacité de notre support client », explique Hugues de Chaunac d’un ton plein d’humilité. Peu enclin à recevoir les honneurs, le patron d’ORECA ne manque pas de souligner le « boulot énorme » réalisé par les équipes clientes et le rôle essentiel joué par quelques membres clés du staff de l’entreprise varoise comme David Floury, directeur technique, Christophe Guibbal, designer en chef, ou Anthony Megevand, responsable de la compétition client. En plus des châssis ORECA 07 engagés dans la catégorie LMP2, le constructeur a développé une « Innovative car » pour un équipage composé de deux pilotes paraplégiques et d’un pilote de réserve amputé de la main gauche. Sous la direction de Frédéric Sausset, l’équipe de SRT41 bénéficiera de l’expérience des équipes de Pascal Rauturier, team manager du Graff Racing, et d’ORECA pour la conception technique. Inscrite en European Le Mans Series, l’équipe intègrera, aux 24 Heures du Mans, le Garage 56, réservé à un projet proposant une technologie avant-gardiste. Alors que l’endurance se prépare à vivre un nouvel âge d’or, le palmarès éloquent de l’ORECA 07 amène naturellement à penser à la future catégorie LMDh. « Nous avons des discussions avec plusieurs constructeurs et les choses se présentent bien. On peut parler de deux projets très avancés et de deux autres contacts sérieux », détaille Hugues de Chaunac, qui se réjouit de la « très bonne initiative » prise par l’ACO et la FIA avec cette nouvelle règlementation. L’homme à l’expérience immense, qui avait alerté sur la nécessité de maitriser les coûts en sport automobile durant le premier confinement, reste néanmoins mesuré quant au nombre de constructeurs que l’on retrouvera finalement sur la grille en 2023. « Toyota, Peugeot et Ferrari ont opté pour la règlementation Hypercar et ses quatre roues motrices. Audi a manifesté le souhait de rendre sa LMDh disponible pour des clients. Il ne pourra pas y avoir un nombre illimité de voitures et de constructeurs, ces derniers n’aiment pas être seuls, mais ils n’apprécient pas non plus d’être trop nombreux », analyse le fin connaisseur du paddock et de ses équilibres. Si Hugues de Chaunac ne peut pas en dire plus pour le moment, on imagine mal la nouvelle catégorie reine démarrer sans châssis construit du côté de Signes et des annonces pourraient intervenir prochainement. Pour le moment, c’est au travers des partenariats avec Toyota et Alpine qu’ORECA garde le contact avec la piste. « Le partenariat avec Toyota dure depuis 10 ans, il est orchestré par David Floury autour d’un périmètre très ciblé avec la mise à disposition de cinq à six mécaniciens », détaille celui dont les larmes dues à l’abandon du prototype nippon n° 5 dans les derniers instants des 24 Heures du Mans 2016 avaient ému tout le monde de l’endurance. Alpine ayant (re)pris la place (et le châssis) de Rebellion en 2021, le partenariat établi avec ORECA se poursuit naturellement même si, cette fois, les voitures ne se trouvent pas au quotidien dans le Var, mais bien dans les ateliers de Signatech à Bourges. « Cela reste un partenariat très complet et très intégré », note Hugues de Chaunac, qui collabore avec la structure de Philippe Sinault depuis de longues années. « Ces partenariats sont précieux. C’est important d’être sur le terrain et d’apprendre des choses. Toutes les données que nous recueillons remontent vers le bureau d’études », conclut le patron d’ORECA, le regard toujours tourné vers l’avenir et les prochains défis. La course vers le succès ne s’arrête jamais. Plus d’infos sur oreca.com

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AT THE HEART OF THE COMPETITION A major component of ORECA’s DNA since its inception, the race pushes the men and women of the French company to give their best with a single goal in mind: victory. This quest for excellence is reflected in the unparalleled success of the ORECA 07 as well as the technical partnerships forged with Toyota, Rebellion and now Alpine.

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t the start of the next 24 Hours of Le Mans, 23 of the 25 LMP2s on the grid will be ORECA 07. While this record number is impressive, it isn’t surprising when we consider the insolent domination of the prototype of the French constructor, which took over from an ORECA 05 already dotted with victories. Whether with any of the versions of its LMP2, ORECA is simply unbeaten in the category at Le Mans since 2015. “The success of ORECA 07 is of course a great reason for satisfaction. It is a success that is technically built thanks to the quality of the work done by our design office, but which is also carried out in the field by the efficiency of our customer support”, explains Hugues de Chaunac, full of humility. Little inclined to receive the honours, the boss of ORECA does not fail to underline the “enormous work” carried out by the client teams and the essential role played by key members of the staff of the Var company, such as David Floury, technical director; Christophe Guibbal, chief designer; or Anthony Megevand, head of customer competition. In addition to the ORECA 07 chassis entered in the LMP2 category, the manufacturer has developed an “Innovative car” for a crew composed of two paraplegic drivers and a spare driver amputated of their left hand. Under the direction of Frédéric Sausset, the SRT41 team will benefit from the experience of the teams of Pascal Rauturier, team manager of Graff Racing, and ORECA for the technical design. Registered in the European Le Mans Series, the team will join, at the 24 Hours of Le Mans, the Garage 56, reserved for a project offering avant-garde technology. As endurance prepares to experience a new golden age, the eloquent list of the ORECA 07 naturally leads us to think of the future LMDh category. “We are in talks with several manufacturers and things are going well. We can talk about two very advanced projects and two other serious contacts,” explains Hugues de Chaunac, who is delighted with the “very good initiative” taken by the ACO and the FIA with this new regulation. The experienced man, who warned about the need to control costs in motor sport during the first lockdown, remains measured as to the number of manufacturers that will finally make it onto the grid in 2023. “Toyota, Peugeot and Ferrari have opted for the Hypercar regulation and its four-wheel drive. Audi has expressed a desire to make its LMDh available to customers. There will not be an unlimited number of cars and manufacturers, the latter do not like to be alone, but they do not like to be too numerous”, analyses the expert on the paddock and its balance. If Hugues de Chaunac can’t say more for the moment, we can’t imagine the new queen category starting without chassis built near Signes and announcements could come soon. For the moment, it is through partnerships with Toyota and Alpine that ORECA keeps in touch with the track. “The partnership with Toyota has been going for 10 years, it is orchestrated by David Floury around a very targeted perimeter with the provision of five to six mechanics”, details the man whose tears due to the abandonment of the Japanese prototype no. 5 in the last moments of the 2016 24 Hours of Le Mans moved everyone. Alpine having (re)taken the place (and chassis) of Rebellion in 2021, the partnership established with ORECA continues naturally even if, this time, the cars are not in the Var every day, but in the workshops of Signatech in Bourges. “This remains a very comprehensive and integrated partnership,” notes Hugues de Chaunac, who has worked with Philippe Sinault’s structure for many years. “These partnerships are valuable. It’s important to be on the ground and learn. All the data we collect goes back to the design office,” concludes ORECA’s boss, with his eyes always on the future and the next challenges. The race towards success never end. More information at oreca.com

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UN ACTEUR MULTIPLE DE L’AUTOMOBILE ET DU SPORT Si l’identité d’ORECA reste viscéralement attachée au sport automobile, le groupe varois élargit progressivement le spectre de ses activités. Tournée vers l’industrie automobile au sens large, l’entreprise conquiert également de nouveaux territoires grâce à son pôle événementiel et son expertise en matière d’e-commerce.

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Photos : Alexis Goure — DPPI

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Les perspectives de reprise sont délicates à appréhender, la période estivale est propice à l’organisation d’événements, mais la majorité des acteurs de l’automobile a subi la crise du Covid-19 et a quelque peu revu sa politique », explique, avec une grande prudence, Raphaël de Chaunac lorsqu’on le sonde sur les signaux envoyés par les clients événementiels d’ORECA. « Il y avait beaucoup d’attentes sur le premier semestre 2021 et nous avons pris de plein fouet le reconfinement », regrette le dirigeant d’entreprise, dont les équipes ont dû faire preuve d’une grande flexibilité pour adapter un calendrier toujours en pointillés. Si la pandémie et ses confinements ont inévitablement coupé l’élan du groupe varois, ce dernier a mis à profit cette période si singulière pour effectuer un véritable travail de fond sur son offre événementielle. « La métamorphose s’effectue du présentiel vers le distanciel et nous avons investi dans des solutions digitales novatrices. À titre d’exemple, ORECA intervient notamment pour des clients aux 24 Heures du Mans ou au Grand Prix de France F1 autour de l’animation de fan-zones et nous sommes désormais capables de proposer des solutions de fan-zones virtuelles très efficaces », détaille Raphaël de Chaunac,

dont la société peut compter sur un socle fort de clients « restés fidèles » malgré les turbulences conjoncturelles. Incontournable, la montée en puissance du sim racing fait également partie des sujets suivis de près par ORECA. « C’est clairement un axe de développement et une possibilité d’activation qui séduit certains de nos partenaires. Nous avons réalisé une première opération d’animation de réseau avec des sélections effectuées grâce au vecteur du sim racing en vue d’un événement final », poursuit le directeur opérationnel d’ORECA, qui étudie également des partenariats avec des équipes de sim racing et pour qui l’organisation de championnats Esports fait partie des projets « en cours de gestation ». Si les activités événementielles d’ORECA gravitent encore fortement autour du sport automobile, son marché originel, l’univers de l’entreprise fondée par Hugues de Chaunac s’élargit progressivement vers le domaine de la mobilité et de la transition écologique. « Ce sont des thématiques incontournables aujourd’hui », note son fils Raphaël, qui suit de près les événements organisés par les antennes asiatiques d’ORECA, à Hong Kong et Shanghai, particulièrement dynamiques. 35

Avec le rachat de l’agence Facets, spécialisée dans les événements corporate et les voyages sportifs, l’univers du sport dans son ensemble constitue un nouveau terrain de jeu et de conquêtes pour ORECA. Sous l’impulsion de Jean-Philippe Eddaïkra, directeur marketing et développement du groupe, la cellule Digital Retail se développe et se diversifie dans l’écosystème du sport à un rythme soutenu grâce à son expertise du e-commerce « Nous sommes devenus opérateur e-commerce de la Fédération française de rugby, du Stade-Français Paris et d’Alpine », se réjouit Raphaël de Chaunac, dont les équipes discutent désormais avec plusieurs clubs de football de premier plan. « C’est en s’appuyant sur nos métiers traditionnels que nous allons plus loin », conclut avec humilité et détermination Raphaël de Chaunac, loin de se laisser griser par ces récents succès. S’éloignant (parfois) des circuits automobiles sans pour autant renier ses origines, ORECA s’illustre dans de nouveaux univers de passion et d’excellence. Plus d’infos sur oreca.com


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A MULTIPLE ACTOR OF AUTOMOBILE AND SPORT While ORECA’s identity remains viscerally attached to motor sport, the Var group is gradually broadening its spectrum of activities. Focused on the automotive industry in the broad sense, the company is also conquering new territories thanks to its event centre and its expertise in e-commerce.

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The outlook for recovery is difficult to grasp, the summer period is conducive to the organization of events, but the majority of automotive players have been affected by the Covid 19 crisis and have somewhat revised their policy,” cautiously explains Raphaël de Chaunac, when asked about the signals sent by ORECA’s event customers. “There were a lot of expectations in the first half of 2021 and we took full advantage of the reconfiguration,” regrets the company manager, whose teams had to be very flexible to adapt a calendar that was never certain. While the pandemic and its confines inevitably impacted the momentum of the Var group, the latter used this singular period to carry out real background work on its event offering. “The metamorphosis is happening from face-to-face to remote and we have invested in innovative digital solutions. As an example, ORECA intervenes for customers at the 24 Hours of Le Mans or the Grand Prix de France F1 around the animation of fan zones and we are now able to offer amazingly effective fan zone solutions”, explains Raphaël

de Chaunac; and the company can count on a strong base of customers “who have remained loyal” despite the economic turbulence. A must, the rise of sim racing is also one of the topics closely followed by ORECA. “This is clearly a development axis and an activation possibility that appeals to some of our partners. We carried out a first network animation operation with selections made using the sim racing vector for a final event”, continues the ORECA operational director, who is also studying partnerships with sim racing teams and for which the organisation of Esports Championships is part of the projects that are “in the works”. While ORECA’s event activities still strongly revolve around motor sport, its original market, the universe of the company founded by Hugues de Chaunac, is gradually expanding into the field of mobility and ecological transition. “These are essential themes today”, notes his son Raphaël, who closely follows the events organized by the Asian branches of ORECA in Hong Kong and Shanghai, where they are particularly dynamic. 37

With the acquisition of the Facets agency, specialising in corporate events and sports travel, the world of sport as a whole constitutes a new playground and conquest for ORECA. Under the leadership of JeanPhilippe Eddaïkra, Group Marketing and Development Director, the Digital Retail unit is developing and diversifying in the sports ecosystem at a sustained pace thanks to its e-commerce expertise “We have become an e-commerce operator of the French Rugby Federation, the Stade-Français Paris and Alpine”, explains Raphaël de Chaunac, whose teams are now in talks with several leading football clubs. “It is by relying on our traditional professions that we go further,” concludes Raphaël de Chaunac with humility and determination, far from letting ourselves be fooled by these recent successes. Moving away (sometimes) from car circuits without denying its origins, ORECA stands out in new worlds of passion and excellence. More information at oreca.com


I N N OVAT I O N

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UNE NOUVELLE ÈRE POUR LE SPORT AUTOMOBILE Avec l’introduction de la technologie hybride en WRC dès 2022 ou le lancement du championnat FIA Electric GT en 2023, la Fédération Internationale de l’Automobile décline une vision à long terme de la compétition automobile.

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oucieuse d’introduire l’utilisation de sources d’énergie durables dans l’ensemble de son portefeuille de disciplines, la FIA a annoncé récemment la création en 2023 du championnat FIA Electric GT, dont la promotion sera assurée par Discovery Group via sa filiale Eurosport Events. La règlementation présentée comporte de nombreuses innovations et encadrera la construction de voitures destinées à évoluer sur des circuits permanents et dont la fenêtre de performance devrait être similaire à la génération actuelle des voitures GT3. Ouverte aussi bien aux constructeurs déjà engagés en GT avec des voitures à combustion qu’aux spécialistes de la fabrication de voitures électriques, la catégorie est destinée à développer des technologies applicables à leurs modèles électriques de route à haute performance. Au cœur de l’élaboration du projet, la maîtrise des coûts sera notamment

favorisée par la possibilité d’utiliser certains éléments issus des GT3 actuelles et par la définition d’un poids minimum, compris entre 1 490 et 1 530 kilos, destiné à dissuader les constructeurs d’avoir recours à des matériaux trop coûteux. Pour la toute première fois, une catégorie de sport automobile n’utilisera pas des batteries standardisées en raison des architectures très variées des différentes voitures. Un partenariat avec Saft, filiale de Total, permettra ainsi aux constructeurs de concevoir leur propre configuration de batteries sur mesure à partir de cellules fournies par l’entreprise hexagonale, également impliquée dans le programme WEC de la marque Peugeot. Conçues pour permettre une régénération maximale à 700 kW, elles devraient pouvoir reconstituer 60 % de leur capacité en quelques minutes seulement, lors d’un arrêt aux stands observé à la mi-course. Cette exigence de recharge rapide et le développement technologique qu’elle implique s’inscrit parfaitement dans l’approche « de la course à la route », chère à la FIA et à son président Jean Todt. C’est cette même vision qui a conduit à l’introduction de la technologie hybride en WRC dès 2022 avec 39

la nouvelle génération de voitures Rally1. Trois constructeurs de premier ordre – Hyundai, Toyota et M-Sport Ford – avaient déjà confirmé leur engagement jusqu’en 2024 et formalisé un pacte de collaboration rapprochée avec la FIA, s’engageant à participer à parts égales au développement de la nouvelle technologie hybride. À travers ce modèle, l’engagement au Championnat du monde des Rallyes de la FIA passera en 2022 à un système de numerus clausus de quatre parts, attribuées respectivement à chacun des constructeurs actuels et à la FIA, laquelle réaffirme ainsi sa détermination à développer de nouvelles solutions de stabilité et de maîtrise des coûts dans un contexte commercial actuellement difficile. « Ce passage à la technologie hybride rechargeable en Championnat du monde des Rallyes, comme le lancement du championnat FIA Electric GT, ne sont pas seulement le reflet des tendances actuelles de l’industrie automobile, mais permettent également de rendre le sport plus durable d’un point de vue écologique », conclut Jean Todt, pour qui « la transition vers l’énergie renouvelable est l’un des objectifs majeurs de la FIA ». Plus d’infos sur fia.com


I N N OVAT I O N

A NEW ERA FOR MOTORSPORTS

With the introduction of hybrid technology in the WRC in 2022 and the launch of the FIA Electric GT Championship in 2023, the International Automobile Federation is taking a long-term view of car racing.

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he FIA recently announced the creation in 2023 of the FIA Electric GT Championship, which will be promoted by Discovery Group through its subsidiary, Eurosport Events, in order to introduce the use of sustainable energy sources throughout its portfolio of disciplines. The regulations presented include numerous innovations and will oversee the construction of cars intended to operate on permanent circuits and whose performance window should be similar to the current generation of GT3 cars. Open to manufacturers already engaged in GT with combustion cars as well as to specialists in the manufacturing of electric cars, the category is intended to develop technologies applicable to their high-performance electric road models. At the heart of the project’s development, cost

control will be encouraged by the possibility of using certain elements from the current GT3 and by the definition of a minimum weight, between 1490 and 1530 kg, designed to discourage manufacturers from using too expensive materials. For the very first time, a class of motorsports will not use standardized batteries because of the very varied architectures of the different cars. A partnership with Saft, a subsidiary of Total, will enable manufacturers to design their own customized battery configuration from cells supplied by the French company, which is also involved in the Peugeot brand’s WEC program. Designed to allow maximum regeneration at 700 kW, they should be able to replenish 60% of their capacity in just a few minutes, during a pit stop to take place mid-way through the race. This requirement for fast charging and the technological development it entails is perfectly in line with the “race to the road” approach, which is important to the FIA and its president, Jean Todt. It was this same vision that led to the introduction of hybrid technology in the WRC in 2022 with 40

the new generation of Rally1 cars. Three leading manufacturers – Hyundai, Toyota, and M-Sport Ford – had already confirmed their commitment until 2024 and formalised a close collaboration agreement with the FIA, committing to participate equally in the development of the new hybrid technology. Through this model, in 2022, the commitment to the FIA World Rally Championship will change to a four-part numerus clausus system, awarded to each of the current manufacturers and the FIA respectively, which thus reaffirms its determination to develop new stability and costcontrol solutions in a difficult business environment. “This shift towards plug-in hybrid technology in the World Rally Championship, such as the launch of the FIA Electric GT Championship, not only reflects current trends in the automotive industry, but also makes sport more sustainable from an ecological point of view,” concludes Jean Todt, for whom “the transition to renewable energy is one of the major objectives of the FIA”. More information at fia.com


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C O R P O R AT E

SAGA MITJET INTERNATIONAL

Photos : D.R.

EN PLEIN RENOUVEAU

Après son rachat par Christophe Cresp début 2020, la série monotype a retrouvé une dynamique très positive (et un plateau d’une quarantaine de voitures) en s’appuyant sur les fondamentaux qui ont fait son succès : des coûts maîtrisés, beaucoup de plaisir en piste et un paddock à la convivialité incomparable.

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La reprise de Mitjet est avant tout une histoire d’amitié. Nous faisions rouler Christophe Cresp au sein de mon équipe MV2S Racing, il m’a appelé lorsqu’il a eu l’opportunité de racheter la série à Jean-Philippe Dayraut pour me proposer de l’accompagner dans l’aventure », explique Stéphane Roux, directeur général de Mijtet International depuis début 2020. « Nous avons finalisé le rachat fin janvier 2020 et nous préparions le début de saison en nous concentrant sur la Mitjet 2L lorsque l’annonce du confinement est intervenue, quatre jours seulement avant la manche d’ouverture à Barcelone », se souvient celui qui a laissé les commandes opérationnelles de MV2S, toujours engagée en Mitjet (évidemment) et en European Le Mans Series, à Fabien Lavergne. « Soyons sincères : la pause liée au Covid-19 n’a pas eu que des effets négatifs dans notre cas », confie Stéphane Roux, avec beaucoup de transparence. Alors que le calendrier de la série devait majoritairement s’appuyer sur des dates de l’Ultimate Cup, l’effet des différents reports a finalement changé la donne. « Mes bonnes relations avec les circuits du sud-ouest de la France nous ont permis de rejoindre le programme des Coupes de Pâques et du GP d’Albi, manches du championnat FFSA GT dont SRO assure la promotion. Je me suis tout de suite bien entendu avec Laurent Gaudin », explique Stéphane Roux, dont la série a ensuite terminé la saison au Castellet, 42

toujours dans le giron SRO. « Ce dernier meeting a été très positif : nous avons acté notre collaboration avec SRO pour l’année 2021 et deux nouveaux teams, VPS Racing et GT Drive Racing, nous ont fait part de leur volonté de rejoindre le championnat », se réjouit le nouveau patron du championnat, qui a vu l’éclosion de talents comme Yann Erlacher, champion WTCR l’an dernier, ou Antonin Borga, qui a depuis connu la victoire en WEC en catégorie LMP2. « La voiture est très facile à prendre en main et permet de s’inscrire dans une véritable filière de formation à des coûts maîtrisés. Elle est idéale pour les gentlemen drivers, mais aussi pour les jeunes pilotes qui ne disposent pas du budget pour aller en monoplace », détaille le dirigeant, qui a mis en place cette saison le Mitjet Junior Challenge afin d’aider les jeunes talents de 16 à 21 ans dans leur progression. La convivialité et l’accessibilité des différents acteurs du championnat, son promoteur compris, font également partie des atouts d’une série très attentive à la qualité de son village réceptif et à ses animations. Apportant un soutien technique et logistique au championnat Mitjet Italie, Mitjet International prépare le lancement de Mitjet Danemark en 2022. Un championnat Benelux est également en gestation et des « réflexions autour d’une nouvelle Super Tourisme » ont débuté alors que la Mitjet 2L rassemble cette saison une quarantaine de voitures en France… On ne peut que se féliciter que Christophe Cresp, entrepreneur et pilote émérite en tourisme comme en LMP3, ait permis à la série de reprendre sa marche en avant. Plus d’infos sur www.mitjet-international.com


MITJET INTERNATIONAL IN THE MIDST OF A RENEWAL

After its acquisition by Christophe Cresp in early 2020, the one-design series has regained an incredibly positive dynamic (and a plateau of about forty cars) based on the fundamentals that made it successful: controlled costs, a lot of fun on the track and a paddock with incomparable conviviality.

The Mitjet takeover is above all a story about friendship. Christophe Cresp rode on my MV2S Racing team; he called me when he had the opportunity to buy the series off Jean-Philippe Dayraut and asked me to join him on this adventure”, explains Stéphane Roux, the Managing Director of Mijtet International since early 2020. “We completed the buy-back at the end of January 2020 and were preparing for the start of the season by focusing on the Mitjet 2L when the lockdown was announced, just four days before the opening round in Barcelona”, recalls Fabien Lavergne, who left the operational controls of MV2S, still engaged in Mitjet (of course) and European Le Mans Series. “Let’s be honest: the Covid-19 pause hasn’t been all negative for us,” says Stéphane Roux, with a lot of transparency. While the series calendar was mostly based on Ultimate Cup dates, the effect of the various postponements finally changed the game. “My good relations with the circuits of the southwest of France have allowed us to join the program of the Easter Cups and the GP of Albi, rounds of the FFSA GT championship which SRO promotes. I immediately got along with Laurent Gaudin”, explains Stéphane Roux, whose series ended the season at Le Castellet, still in the SRO category. “This last meeting was very positive: we signed our collaboration with SRO for the year 2021 and two new teams, VPS Racing and GT Drive

Racing, told us of their desire to join the championship”, delights the new boss of the championship, who saw the emergence of talents such as Yann Erlacher, WTCR champion last year, and Antonin Borga, who has since experienced victory in WEC in the LMP2 category. “The car is extremely easy to handle and makes it possible to register in a real training chain at controlled costs. It is ideal for gentlemen drivers, as well as for young drivers who do not have the budget to ride in single-seaters”, explains the manager. This season, the Mitjet Junior Challenge was set up to help young talents aged 16 to 21 in their progression. The friendliness and accessibility of the different players of the championship, including its promoter, are also part of the assets of a series that remains very attentive to the quality of its host village and its animations. Providing technical and logistical support to the Mitjet Italy Championship, Mitjet International is preparing the launch of Mitjet Denmark in 2022. A Benelux championship is also in the pipeline and “thoughts around a new Super Tourism” have begun as the Mitjet 2L brings together some 40 cars in France this season… We can only congratulate ourselves that Christophe Cresp, entrepreneur and driver emeritus in tourism as in LMP3, has allowed the series to resume its progress. More information at www.mitjet-international.com

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C O R P O R AT E

SAGA MITJET INTERNATIONAL

Photos : D.R.

DES CONCURRENTS AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS L’un des secrets de Mitjet International est sans aucun doute la relation étroite que le promoteur entretient avec ses équipes. Petit tour d’horizon avec les responsables de quelques-uns des principaux teams de la série…

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Travailler avec Christophe Cresp et Stéphane Roux est un vrai bonheur », répond sans détour Manu Damiani lorsqu’on lui demande d’évoquer ses relations avec les responsables de la série monotype. Son manager général, Stéphane Roux a commencé son parcours dans le sport automobile dans l’univers Mitjet avec son équipe MV2S Racing, qui comptait dans ses pilotes Christophe Cresp, le nouveau propriétaire du championnat… « On voit vraiment que ce sont des gens issus du sport automobile, ils ressentent les choses de la même manière que nous », se félicite Bruno Chaudet, patron de TM Evolution, qui engage trois voitures à l’année. Au-delà de la proximité et de la fluidité de la relation avec son promoteur, les clients de la série apprécient la densité de son plateau, qui mêle jeunes pilotes en devenir et gentlemen drivers avec beaucoup de facilité. « Avoir 40 voitures est une chance, il y a beaucoup de bagarres et c’est très positif pour tout le monde. Les jeunes pilotes apprennent beaucoup sur la course en peloton et les gentlemen se font plaisir », apprécie Aurélien Panis, dont l’équipe VPS Racing, créée avec Matthieu Vaxivière et Raphaël Serrano, débute cette saison au travers de la Mitjet 2L, engageant pas moins de 4 autos. « Avoir autant de concurrents est un atout. C’est la certitude pour chaque pilote d’avoir 10 à 15 voitures avec lesquelles se bagarrer et s’amuser, quel que soit son niveau », abonde Sébastien Seveau, patron de Génération Stunt. « Notre but est d’accompagner des jeunes dans leur progression 44

et la Mitjet nous a semblé un environnement idéal pour cela », reprend Aurélien Panis, qui comme son complice Matthieu Vaxivière, a connu de très nombreux championnats en sport automobile. L’attention portée à la maîtrise des coûts comme la qualité de la voiture ressortent également comme des éléments déterminants dans le choix des équipes de rejoindre la série monotype, connue pour ses châssis tubulaires très performants. « Il n’y a pas mieux aujourd’hui en termes de rapport prix/prestation/performance/plaisir », assure Manu Damiani, grand animateur du championnat pendant de longues années en tant que pilote et qui a, lui aussi, décidé de créer son équipe en observant son renouveau en 2020. « La voiture est très fiable et le support technique efficace », estime, de son côté, Bruno Chaudet, soulignant l’intérêt d’une philosophie qui n’est « pas axée sur la puissance de l’auto » afin de permettre de maîtriser les coûts. « C’est génial d’avoir 4 courses par meeting, les clients peuvent les partager ou non et cela leur permet de trouver des solutions pour rouler », conclut Sébastien Seveau au sujet d’un championnat pour lequel la préoccupation principale est de permettre aux équipes de rentabiliser leurs investissements. Plus d’infos sur www.mitjet-international.com


MITJET INTERNATIONAL, COMPETITORS AT THE HEART OF OUR CONCERNS

One of the secrets of Mitjet International is undoubtedly the close relationship that the promoter maintains with its teams. Here is a brief overview with the managers of some of the main teams in the series…

Working with Christophe Cresp and Stéphane Roux is a real pleasure”, Manu Damiani responds easily, when asked to talk about his relationship with the managers of the monotype series. His general manager, Stéphane Roux, started his career in motorsport in the Mitjet universe with his MV2S Racing team, which included Christophe Cresp, the new owner of the championship… “It really shows that these are people from the world of motor sport, they feel the same way we do,” says Bruno Chaudet, head of TM Evolution, who hires three cars a year.

The attention paid to cost control as well as the quality of the car also stand out as decisive elements in the teams’ decision to join the monotype series, known for its high-performance tubular chassis. “There’s no better price/performance/pleasure ratio available today,” says Manu Damiani, a long-time championship leader and driver who also decided to create his team while observing its renewal in 2020. “The car is exceptionally reliable and the technical support is efficient,” says Bruno Chaudet, stressing the value of a philosophy that is not “driven by the power of the car” in order to keep costs under control. “It’s great to have 4 races per meeting, customers can share them or not and it allows them to find solutions to ride”, concludes Sebastien Seveau, about a championship for which the main concern is to allow the teams to make their investments profitable. More information at www.mitjet-international.com

Beyond the proximity and fluidity of the relationship with its promoter, the customers of the series appreciate the density of its plateau, which mixes young drivers and gentlemen drivers with great ease. “Having 40 cars is a great opportunity, there is a lot of competition and it’s very positive for everyone. The young drivers are learning a lot about the race in the peloton and the gentlemen are enjoying themselves”, says Aurélien Panis, whose VPS Racing team, created with Matthieu Vaxivière and Raphaël Serrano, starts this season with the Mitjet 2L, involving no less than 4 cars. “Having so many competitors is an asset. It means each driver is sure to have 10 to 15 cars to compete with and have fun, regardless of their level”, says Sébastien Seveau, the boss of Génération Stunt. “Our goal is to support young people in their progress and the Mitjet seemed like an ideal environment for this”, says Aurélien Panis, who, like his accomplice Matthieu Vaxivière, has experienced many championships in motorsport. 45


C O R P O R AT E

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3 QUESTIONS À PATRICK LHOSTE, PRÉSIDENT DE YOKOHAMA FRANCE, PARTENAIRE PNEUMATIQUE DE MITJET INTERNATIONAL

3 QUESTIONS TO PATRICK LHOSTE, PRESIDENT OF YOKOHAMA FRANCE, MITJET INTERNATIONAL’S PNEUMATIC PARTNER

Patrick, Mitjet International et Yokohama France : c’est un partenariat de longue date qui a repris en 2021… Effectivement, nous avons commencé avec la Mitjet 1300 et nous avons ensuite accompagné le développement de la 2L et de la Super Tourisme. Jean-Philippe Dayraut était très exigeant quant aux caractéristiques des pneumatiques et nous avions effectué un véritable travail de fond ensemble. Notre partenariat avec Mitjet International s’était arrêté pendant quelques saisons et l’année dernière, de très nombreux concurrents ont souhaité revenir aux pneus Yokohama. La Mitjet était montée très haut avant de connaître quelques saisons plus difficiles. Christophe Cresp, Stéphane Roux et leur équipe ont remonté quelque chose d’extraordinaire et je suis très heureux que Yokohama France soit associé à ce nouveau départ.

Patrick, Mitjet International and Yokohama France: this is the story of a long-standing partnership that resumed in 2021… We actually started with the Mitjet 1300 and we then accompanied the development of the 2L and the Super Tourism. Jean-Philippe Dayraut was very demanding about the characteristics of the tyres and we carried out real background work together. Our partnership with Mitjet International had stopped for a few seasons and last year, many competitors wanted to return to Yokohama tyres. The Mitjet had climbed very high before experiencing some more difficult seasons. Christophe Cresp, Stéphane Roux and their team have put together something extraordinary and I am incredibly happy that Yokohama France is associated with this new start.

Pouvez-vous nous donner quelques éléments sur les pneumatiques utilisés en Mitjet ? Nous sommes revenus à des pneus que nous avions développés il y a quelques années et qui constituent un compromis idéal pour les compétitions organisées par Mitjet International. Ce sont des semi-slicks dont le nom de code est AD08R. Le gros avantage que présentent des pneumatiques semi-slicks est de pouvoir conjuguer une durée de vie très longue avec un niveau de performance très proche de celui de pneus slicks normaux. C’est un pneu très fiable et endurant, les clients peuvent faire environ 25 heures de roulage sur le même train, sans souci. Nous avons des exemples d’équipages qui ont fait toutes les 24 Heures de Portimao avec un seul train. En Mitjet 2L, les concurrents ont le droit à 12 pneus pour l’ensemble de la saison, sans compter les pneus pluie éventuels. Cela permet de limiter très fortement les coûts. Pouvez-vous nous dire quelle est la relation personnelle que vous entretenez avec cette série qui parvient à faire la synthèse entre jeunes pilotes et gentlemen drivers dans une atmosphère conviviale ? Les notions de convivialité et d’amitié sont pour moi intimement liées à Mitjet International. J’ai couru dans le championnat dans le passé et Christophe Cresp et moi avons été des concurrents. Des liens amicaux se sont créés très naturellement. Il m’avait dit que s’il reprenait Mitjet International, il viendrait me voir pour que l’on essaye de travailler ensemble. Il l’a fait. Je vois beaucoup d’anciens teams et d’anciens pilotes revenir vers la série actuellement, elle retrouve la dimension humaine qui a été une de ses forces et ils s’y reconnaissent pleinement à nouveau.

Can you give us some information about the tyres used in Mitjet? We went back to tires that we developed a few years ago and that are an ideal compromise for competitions organized by Mitjet International. These are semislicks, codenamed AD08R. The big advantage of semislick tyres is that they can combine an exceptionally long service life with a performance level very close to that of normal slick tyres. It is an exceptionally reliable and enduring tire, customers can get about 25 hours of driving out of the same train, without worry. We have examples of crews who have done all 24 Hours of Portimao with one train. In Mitjet 2L, competitors are entitled to 12 tyres for the entire season, not to mention possible rain tyres. This enables us to limit costs very strongly. Can you tell us what your personal relationship is with this series, which manages to bring together young drivers and gentlemen drivers in a friendly atmosphere? For me, the notions of conviviality and friendship are intimately linked to Mitjet International. I have taken part in the championship in the past and Christophe Cresp and I have been competitors. Friendly ties were created very naturally. He told me that if he took over Mitjet International, he would want us to work together. And he followed through. I see a lot of former teams and former drivers returning to the series now, it is back to the human dimension that was one of its strengths and they fully recognize themselves in it again. More information at www2.yokohama-online.com

Plus d’infos sur www2.yokohama-online.com

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B U S I N E S S

Photos : Dirk Bogaerts

LA CATÉGORIE GT2 PREND SON ENVOL Nouvelle venue dans la galaxie des championnats promus par SRO Motorsports Group, la catégorie GT2 vient compléter l’offre constituée des produits GT4 et GT3 avec des autos radicales, mais affichant des coûts d’exploitation limités.

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Les GT2 sont des voitures impressionnantes à conduire », explique dans un large sourire Stéphane Ratel, fondateur de SRO Motorsports Group, lorsqu’on lui demande d’évoquer la création des Fanatec GT2 European Series. Confrontés à des championnats GT3 au niveau toujours plus exigeants et pas forcément séduits par les caractéristiques d’une catégorie GT4 « initialement créée pour de petites voitures », certains pilotes amateurs commençaient ces dernières saisons à ne pas trouver complètement leur place dans la pyramide des catégories offerte par SRO Motorsports Group. Connu pour anticiper les évolutions du marché, le promoteur référence dans l’univers GT a ainsi décidé d’innover en créant une catégorie GT2 aux autos puissantes, avec moins d’appui aérodynamique et des coûts de fonctionnement moins élevés que ceux des GT3. Avec des lignes agressives et des moteurs (très) puissants, les nouvelles voitures de la catégorie GT2 s’inscrivent pleinement dans une philosophie de « supercars » tout en étant plus faciles à emmener que des GT3. « Je crois vraiment que la catégorie GT2 a un 48

rôle important à jouer dans le futur de la course automobile. Elle fait en quelque sorte la synthèse des avantages du GT3 et du GT4 », détaille Stéphane Ratel, qui a lui-même pris part aux deux premières étapes du championnat, disputées à Monza et Hockenheim, sur une superbe Audi R8 LMS GT2, développant pas moins de 640 chevaux. Porsche, Lamborghini et KTM ont déjà rejoint la firme d’Ingolstadt au rang des constructeurs proposant une voiture GT2 et d’autres marques devraient suivre très prochainement. « J’ai pris beaucoup de plaisir durant ces deux premières courses. La catégorie GT2 offre une expérience de pilotage très plaisante avec des voitures très agréables à conduire et un environnement propice aux attentes des gentlemen drivers », raconte avec beaucoup d’enthousiasme le pilote italien Luca Pirri après avoir signé deux podiums depuis le début de saison. Cinq week-ends de deux courses, tous disputés sur des circuits mythiques et au sein de meetings prestigieux : la catégorie GT2 effectue des débuts remarqués en 2021 et devrait sans aucun doute voir son peloton se garnir au fil des étapes. « Les gentlemen drivers ont fait la réussite de SRO. Le GT2 est un environnement construit pour eux et qui garantit la même qualité de service et les mêmes retombées médias que le Fanatec GT World Challenge powered by AWS », conclut Stéphane Ratel, que l’on reverra aux commandes de l’Audi R8 LMS GT2 à Misano, Spa et au Castellet. Plus d’infos sur gtsportsclub.com


THE GT2 CATEGORY TAKES OFF

A newcomer in the world of championships promoted by SRO Motorsports Group, the GT2 category completes the offer consisting of GT4 and GT3 products with radical cars, but with limited operating costs.

GT2s are impressive cars to drive”, explains Stéphane Ratel, the founder of SRO Motorsports Group, with a big smile, when asked to talk about the creation of the Fanatec GT2 European Series. Faced with increasingly demanding GT3 championships and not necessarily seduced by the characteristics of a GT4 category “initially created for small cars”, some amateur drivers have been starting to fall short of the SRO Motorsports Group category pyramid in recent years. Known for anticipating market developments, the benchmark promoter of the GT universe has decided to innovate by creating a GT2 category with powerful cars, with less aerodynamic support and lower operating costs than those of GT3. With aggressive lines and (very) powerful engines, the new cars in the GT2 category are fully aligned with a “supercars” philosophy while being easier to drive than GT3s. “I really believe that the GT2 category has an important role to play in the future of car racing. It is a kind of synthesis of the advantages of the GT3 and the GT4”,

explains Stéphane Ratel, who took part in the first two stages of the championship, in Monza and Hockenheim, in a superb Audi R8 LMS GT2, developing no less than 640 horses. Porsche, Lamborghini and KTM have already joined the Ingolstadt company as manufacturers offering a GT2 car and other brands should follow soon. “I had a lot of fun during those first two races. The GT2 category offers a very pleasant driving experience with very pleasant cars to drive and an environment that is conducive to the expectations of gentlemen drivers”, The Italian rider Luca Pirri tells us with great enthusiasm, after climbing two podiums since the start of the season. Five weekends with two races, all held on legendary circuits and in prestigious meetings: the GT2 has category made a remarkable start in 2021 and will undoubtedly see its peloton fill up as the stages progress. “Gentlemen drivers have made SRO a success. The GT2 is an environment built for them and guarantees the same quality of service and media benefits as the Fanatec GT World Challenge powered by AWS”, concludes Stéphane Ratel, who will be back behind the wheel of the Audi R8 LMS GT2 in Misano, Spa and Le Castellet. More information at gtsportsclub.com

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S I M

R A C I N G

WHEN VIRTUAL MEETS REALITY…

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Photos : SRO — Xynamic — 21 Creation

Après avoir créé la catégorisation des pilotes ou encore le GT4, Stéphane Ratel innove une nouvelle fois cette saison en étant le tout premier promoteur à intégrer le sim racing aux résultats de ses championnats. Cette véritable révolution permet à SRO de toucher de nouveaux publics et entraîne un élargissement considérable de sa plateforme marketing, symbolisé par la signature d’un accord de sponsoring pluriannuel avec la marque Fanatec, nouveau partenaire titre du GT World Challenge powered by AWS.

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Fanatec GT World Challenge powered by AWS : au moins, nous avons le nom le plus long », s’amusait Stéphane Ratel lorsque nous l’interrogions pour le premier numéro de Drivers Club au cours de l’hiver. Si elle n’est pas forcément la plus facile à prononcer, la dénomination de la série GT3 référence dans l’univers du sport automobile atteste d’une réalité pas toujours évidente de nos jours : la présence de sponsors... L’arrivée de Fanatec comme partenaire titre du championnat phare de SRO s’accompagne d’une véritable révolution puisque les résultats de courses de sim racing, les Fanatec Esports GT Pro Series, influencent pour la toute première fois le classement d’un championnat sportif de haut-niveau. Alors, comment ça marche ? Lors des cinq épreuves d’endurance du championnat, 24 pilotes engagés en catégorie Pro ou Silver représentent leur équipe dans une course d’une heure disputée au cœur du paddock, dans une Fanatec Arena de la plus belle allure. Les trois premiers de chaque catégorie permettent à leur team d’inscrire des points au championnat et se partagent un total de 125 000 euros de primes sur la saison. La course, qui fait l’objet d’une retransmission télévisée, tient l’ensemble du paddock en haleine dans une ambiance festive et conviviale. « Les courses Esports que nous avions organisées durant le confinement avaient connu un succès très important et obtenu des retours marketing étonnants. Le rapprochement avec Fanatec a conduit à ce concept novateur : faire du Esports un élément à part entière du championnat », explique Anthony Comas, en charge du sujet chez SRO et dont les équipes ont abattu un travail colossal pour organiser la logistique impressionnante de la Fanatec Arena dans un laps de temps très court. « Nous échangeons au quotidien avec les équipes et, si certaines étaient mitigées au départ, elles se rendent désormais compte du bienfondé de cette évolution. Cela augmente leur visibilité, notamment sur les réseaux sociaux, et leur permet d’intéresser de nouveaux sponsors issus du monde des technologies », poursuit celui qui a notamment accueilli les équipes de TF1 au circuit Paul Ricard et note, de manière générale, un engouement très important dans les médias. Avec des écarts de moins de deux dixièmes au tour pour le même pilote sur simulateur et sur la piste à Monza, la crédibilité sportive est au rendez-vous. N’en déplaise aux esprits chagrins, les Fanatec Esports GT Pro Series constituent une première mondiale et font basculer le sport automobile dans une nouvelle ère, complétant avec beaucoup de pertinence la plateforme marketing offerte par les championnats SRO.

3 QUESTIONS À THOMAS JACKERMEIER, CEO DE FANATEC Thomas, Fanatec est devenu le namer du GT World Challenge Powered by AWS, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce partenariat ? Devenir partenaire titre du championnat de GT le plus populaire au monde était déjà très excitant en soi, mais le fait que le sim racing permette pour la toute première fois de marquer des points dans un championnat de sport automobile disputé dans la vie réelle l’est encore plus. J’aimerais remercier Stéphane Ratel qui a eu le courage d’être un précurseur en la matière et je suis certain que dans une dizaine d’années, toutes les grandes séries auront emprunté le même chemin. Voir cette magnifique Fanatec Arena au milieu d’un tel paddock me rend très fier, je n’aurais jamais imaginé en arriver là lorsque j’ai fondé Fanatec il y a 23 ans. Quels retours avez-vous eus après les deux premières manches de Fanatec Esports GT Pro Series à Monza et au Castellet ? Il est intéressant de souligner qu’il y avait un certain nombre de gens qui étaient sceptiques avant le lancement du championnat et qui ont été conquis par le spectacle et la compétition observés à Monza puis au Castellet. Ces deux courses ont été extrêmement disputées et ont montré le niveau des pilotes engagés, toute leur implication et celles de leurs équipes derrière eux. Cela a montré que le sim racing était quelque chose de sérieux, ce sont des pilotes de classe mondiale sur la piste que nous avons vus se battre pour le podium en Esports. Cela vient crédibiliser la démarche que nous avons entreprise avec SRO. Sur le plan marketing, qu’est-ce que ce partenariat apporte à Fanatec ? Le GT3 est la catégorie la plus populaire chez les sim racers et il y avait une véritable logique à s’associer dans la durée aux championnats organisés par SRO dans le monde. Devenir partenaire titre de la série GT3 référence est une étape importante pour promouvoir notre marque. Ce partenariat va nous permettre de continuer la dynamique de rapprochement entre la course automobile et le sim racing. Notre nouveau défi est de fabriquer du matériel que l’on puisse utiliser aussi bien sur un simulateur que dans une voiture de course. C’est le travail que nous effectuons avec BMW autour du volant de la nouvelle M4 GT3. Nous avons quatre autres projets similaires en cours, cela permettra de rapprocher encore plus le virtuel et la réalité. 51


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WHEN VIRTUAL MEETS REALITY…

After having created driver categorization and the GT4, Stéphane Ratel innovates once again this season by being the very first promoter to integrate sim racing into the results of his championships. This real revolution allows SRO to reach new audiences and leads to a considerable expansion of its marketing platform, symbolized by the signing of a multi-year sponsorship agreement with the Fanatec brand, new title partner of the GT World Challenge powered by AWS.

Fanatec GT World Challenge powered by AWS: at least we have the longest name”, laughed Stéphane Ratel when we interviewed him for the first issue of Drivers Club during the winter. While it is not necessarily the easiest to pronounce, the name of the GT3 series reference in the world of motorsport attests to a reality that isn’t always obvious nowadays: the presence of sponsors... The arrival of Fanatec as the title partner of the flagship SRO championship is accompanied by a real revolution since, for the very first time, the results of sim racing, the Fanatec Esports GT Pro Series, influence the ranking of a high-performance sports championship level. So, how does this work? During the five endurance events of the championship, 24 drivers entered in the Pro or Silver class represent their team in a one-hour race held in the heart of the paddock, in a Fanatec Arena of the best allure. The top three in each category allow their team to register points in the championship and share a total of 125,000 euros in bonuses over the season. The race, which is televised, keeps the entire paddock in suspense in a festive and friendly atmosphere. “The Esports races we organized during the lockdown were highly successful and triggered amazing marketing feedback. The rapprochement with Fanatec has led to this innovative concept: to make Esports an integral part of the championship”, explains Anthony Comas, in charge of the subject at SRO and whose teams have done a colossal job organising the impressive logistics of the Fanatec Arena in a noticeably short time. “We talk to the teams on a daily basis and, although some of them had mixed feelings at the start, they are now aware of the merits of this development. This increases their visibility, especially on social media, and allows them to interest new sponsors from the world of technology”, continues the man who welcomed the TF1 teams at the Paul Ricard circuit and notes, in general, there is an extraordinarily strong media buzz. With gaps of less than two-tenths per lap for one same pilot on the simulator and on the track at Monza, the sporting credibility is there. With all due respect to the sceptics, the Fanatec Esports GT Pro Series is a world first and puts motorsport in a new era, complementing with great relevance the marketing platform offered by the SRO championships.

3 QUESTIONS TO THOMAS JACKERMEIER, FANATEC CEO Thomas, Fanatec has become the namer of the GT World Challenge Powered by AWS, can you tell us a bit more about this partnership? Becoming a title partner in the world’s most popular GT Championship was already extremely exciting in itself, but the fact that sim racing makes it possible for the very first time to score points in a motorsport championship played in real life is even more exciting. I would like to thank Stéphane Ratel, who had the courage to be a pioneer in this field, and I am sure that in a decade, all the major series will have followed the same path. Seeing this magnificent Fanatec Arena in the middle of such a paddock makes me immensely proud, I would never have imagined this when I founded Fanatec 23 years ago. What feedback did you get after the first two rounds of Fanatec Esports GT Pro Series in Monza and Le Castellet? It is interesting to note that there were a number of people who were skeptical before the launch of the championship and who were conquered by the spectacle and competition observed at Monza and then at Le Castellet. These two races were extremely competitive and showed the level of the drivers involved, all their commitment and that of their teams. It showed that sim racing was something serious, it was world-class drivers on the track that we saw fighting for the podium in Esports. This gives credibility to the approach we have undertaken with SRO. In terms of marketing, what does this partnership bring to Fanatec? GT3 is the most popular category among sim racers and there was a real logic to be associated in the duration of the championships organized by SRO in the world. Becoming a title partner of the GT3 reference series is an important step in promoting our brand. This partnership will allow us to continue the dynamic of rapprochement between real racing and sim racing. Our new challenge is to manufacture equipment that can be used both in a simulator and in a racing car. This is the work we are doing with BMW around the steering wheel of the new M4 GT3. We have four other similar projects under way, which will bring the virtual and the real even closer together. 53


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ARTHUR ROUGIER : « LES FANATEC ESPORTS GT PRO SERIES SONT UNE SUPERBE RÉUSSITE »

Photo : D.R.

ARTHUR ROUGIER: “THE FANATEC ESPORTS GT PRO SERIES ARE A GREAT SUCCESS”

Vainqueur de la toute première course de Fanatec Esports GT Pro Series à Monza, Arthur Rougier n’a pas remporté qu’un trophée et un chèque de 6 000 euros. Il a aussi glané trois points précieux pour le compte du Emil Frey Racing au classement du Fanatec GT World Challenge powered by AWS… Retour sur cette entrée dans une nouvelle ère avec un jeune pilote enthousiaste.

Arthur, qu’avez-vous pensé en découvrant la Fanatec Arena à Monza ? J’ai été vraiment séduit par la qualité des infrastructures mises en place. J’avais participé aux 24 Heures du Mans virtuelles en 2020 et le dispositif était aussi assez impressionnant. Mais faire ça sur place sur un vrai meeting de course rajoute incontestablement une dimension supplémentaire, SRO a vraiment mis les petits plats dans les grands. Le concept « where virtual meets reality » parle à beaucoup de pilotes de ma génération.

Arthur, what did you think when you discovered the Fanatec Arena in Monza? I was really won over by the quality of the infrastructure. I had taken part in the virtual 24 Hours of Le Mans in 2020 and the arrangement was already quite impressive. But a real race meeting undoubtedly adds an additional dimension, SRO has really gone all out this time. The concept of “where virtual meets reality” speaks to many pilots of my generation.

Justement, on peut pour la première fois inscrire des points pour un championnat réel grâce à des courses de sim racing… On m’a souvent dit que Stéphane Ratel était un visionnaire… Je pense qu’il fallait beaucoup de courage pour mettre en place ce système qui fait basculer le sim racing dans une nouvelle ère. En arrivant à Monza, tout le monde était loin d’être convaincu dans le paddock, mais je crois que le succès de cette première course a fait changer d’avis une bonne partie de ceux qui étaient sceptiques. Qu’apporte le Esports à un jeune pilote professionnel comme vous ? Je dirais d’abord de la visibilité. Je n’avais jamais reçu autant de messages qu’après cette victoire à Monza. Je trouve dommage d’opposer sim racing et course automobile, je suis monté sur le podium de la course sprint à Magny-Cours lors de l’étape suivante et cela montre que les deux disciplines peuvent se nourrir réciproquement. Le Esports permet de séduire de nouveaux fans et offre une visibilité complémentaire aux sponsors, c’est très positif.

Winner of the very first Fanatec Esports GT Pro Series race at Monza, Arthur Rougier won more than just a trophy and a €6000 check. He also earned three precious points on behalf of Emil Frey Racing in the standings of the Fanatec GT World Challenge powered by AWS… A look back at this entry into a new era with an enthusiastic young driver.

Exactly: for the first time ever, we can earn points towards a real championship thanks to sim racing… I have often been told that Stéphane Ratel was a visionary ... I think it took a lot of courage to put in place this system which brought sim racing into a new era. When I arrived in Monza, not everyone in the paddock was convinced, but I think the success of this first race made the sceptics change their mind. What does Esports bring to a young professional driver like you? I would say visibility first. I had never received so many messages as I did after this victory at Monza. I find it a shame to oppose sim racing and car racing, I got on the podium in the sprint race at Magny-Cours on the next stage and it shows that the two disciplines can feed off each other. Esports helps attract new fans and provides additional visibility for sponsors, which is incredibly positive.

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UNE AUTRE VISION DU SIM RACING Née en 2017 d’un rêve commun, celui de Pierre Maquet et Pierig Bobet, Simersion conçoit des simulateurs de pilotage clés en main très pointus. En parallèle, la start-up limousine a également développé Competition System, un programme d’équipement en simulateurs, destiné aux professionnels, novateur et accompagné d’un business model complet.

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as d’apéritifs entre amis ou d’interminables parties de jeux de société. Non, pour Pierre Maquet et Pierig Bobet, le confinement du printemps 2020 aura été une période particulièrement studieuse… De 8h à 22h, week-ends compris, les deux ingénieurs ont travaillé sans relâche pour finaliser leur simulateur dans les moindres détails. « Nous sommes partis du constat que les simulateurs dynamiques disponibles sur le marché étaient peu compacts, avec un design peu soigné et qu’ils nécessitaient des qualités de bricoleur averti afin d’être assemblés », racontent les deux complices qui travaillaient ensemble dans un bureau d’études et partageaient la même passion pour le pilotage. « Notre idée était de proposer un simulateur dynamique plug and play compact et esthétique, avec un haut-niveau en termes d’ingénierie », expliquent les deux entrepreneurs qui se sont appuyés sur les conseils de pilotes professionnels et amateurs.

Plus d’infos sur simersion.fr / contact@simersion.fr

Quelques mois de développement et des centaines (pour ne pas dire des milliers) d’heures de travail plus tard, le résultat prend la forme très réussie du Guépard // 2x. Sans câble apparent et affichant un design épuré, le simulateur de la société limousine peut être facilement déplacé grâce à ses roulettes. Si leur ergonomie et leur côté pratique sont impeccables, les simulateurs Simersion sont également un concentré de technologie, étant notamment les seuls à intégrer une interface tactile permettant d’effectuer des réglages en cours de fonctionnement. « Le comportement dynamique du Guépard // 2X est très précis et très plaisant », apprécie Arthur Rougier, l’un des pilotes mis à contribution lors de son développement et connu pour être aussi rapide sur la piste que lors des courses

virtuelles. Résolument premium et très intuitif dans son utilisation, le Guépard // 2x est à la hauteur des attentes. La démarche de Simersion vise également à mettre le sim racing à disposition de tous grâce à sa solution Competition System. Destinée aux professionnels de loisirs et de l’événementiel, Competition System va (bien) plus loin que la fourniture d’une certaine quantité d’appareils. « Nous proposons un business plan complet avec des solutions de financement en LDD intégrées », détaillent les deux associés, qui offrent un accompagnement global à leurs clients, de la formation du personnel au renouvellement des contenus en passant par l’installation et la mise en service. Avec des solutions pour optimiser le flux de clientèle lors de l’ouverture des centres clients au grand public, une interface interactive et programmable pour accroître le rythme de roulement sur les machines ou la possibilité d’inclure certaines options au fil de l’exploitation des simulateurs : la solution Competition System a été pensée dans un souci constant de rentabilité. L’équipe prévoit de sortir très prochainement une version qui puisse être déplacée afin de permettre également une utilisation événementielle. « L’affichage permet également d’intégrer des publicités pour optimiser les revenus », complètent, enfin, Pierre Maquet et Pierig Bobet, qui ont été aussi précis sur le modèle économique que dans le développement technologique de leurs petits bijoux. Installée à Saint-Sornin-Leulac, la start-up limousine n’hésite pas à accueillir les clients potentiels désireux de tester leurs simulateurs. Simersion est avant tout l’histoire d’un rêve et d’une passion, que Pierre Maquet et Pierig Bobet aiment partager. 57


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Photos : Arthur Rougier

ANOTHER VISION OF SIM RACING Born in 2017 out of a shared dream, that of Pierre Maquet and Pierig Bobet, Simersion designs turnkey and very sophisticated simulators. Alongside this project, the Limousine startup has also developed Competition System, a simulator equipment programme for professionals, which is innovative and comes with a complete business model

with a poor design and that they required the qualities of a skilled handyman in order to be assembled”, recount the two accomplices who worked together in a design office and shared the same passion for driving. “Our idea was to offer a dynamic, plug and play, compact and aesthetic simulator, with a high level in terms of engineering”, explain the two entrepreneurs who relied on the advice of professional and amateur drivers.

o aperitifs with friends or endless board games. No, for Pierre Maquet and Pierig Bobet, the spring 2020 lockdown was a particularly studious period… From 8am to 10pm, including weekends, the two engineers worked tirelessly to finalize their simulator down to the very last detail. “We started from the observation that the dynamic simulators available on the market were not very compact,

A few months of development and hundreds (if not thousands) of working hours later, the result takes the very successful form of the Guépard // 2x. With no visible cables and displaying a sleek design, the simulator of the Limousine company can be easily moved thanks to its wheels. Although their ergonomics and practical side are impeccable, the Simersion simulators also offer a high concentration of technology, in particular because they

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are the only ones to integrate a tactile interface allowing to make adjustments during operation. “The dynamic behaviour of the Guépard // 2X is very precise and very pleasant”, appreciates Arthur Rougier, one of the drivers called during its development and known for being as fast on the track as during virtual races. Resolutely premium and very intuitive in its use, the Guépard // 2x lives up to expectations.

More infos at simersion.fr / contact@simersion.fr

Simersion’s approach also aims to make sim racing available to all thanks to its Competition System solution. Aimed at leisure and event professionals, Competition System goes (far) beyond providing a certain amount of equipment. “We offer a complete business plan with integrated LDD financing solutions,” explain the two partners, who offer global support to their clients, from staff training to content renewal, installation, and commissioning. With solutions to optimise customer flow

when opening customer centres to the general public, an interactive and programmable interface to increase the running speed on the machines or the possibility of including certain options during the operation of the simulators: the Competition System solution was designed with a constant concern for profitability. Soon, the team plans to release a version that can be moved to allow event use. “The display also makes it possible to integrate advertisements to optimize revenues”, add Pierre Maquet and Pierig Bobet, who were as precise on the economic model as in the technological development of their little jewels. Based in Saint-Sornin-Leulac, the Limousine start-up is happy to welcome potential customers wishing to test their simulators. Simersion is above all the story of a dream and a passion that Pierre Maquet and Pierig Bobet like to share. 59


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Photos : Augustin Detienne — Jean-Baptiste Millet

NULLE PART AILLEURS Unanimement saluée pour son traitement éditorial de la Formule 1, la chaîne Canal Plus est récompensée par des audiences historiques. Zoom sur le dispositif mis en place par la chaîne cryptée pour mettre en valeur la catégorie reine du sport automobile.

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Nous avions eu seulement 15 jours pour nous préparer pour le Grand Prix de Melbourne en 2013, les droits avaient été signés à la dernière minute », se souvient Thomas Sénécal, rédacteur en chef des sports mécaniques chez Canal Plus, lorsqu’on le questionne sur l’évolution du traitement de la F1 sur la chaîne privée hexagonale. Malgré l’urgence d’alors, la chaîne cryptée ne connaîtra pas de faux départ, même si Franck Montagny, qui allait vite s’imposer comme l’une des figures préférées des téléspectateurs, ratait les séances d’essais libres en raison de chutes de neige ayant cloué son avion au sol à son départ de Paris. Rapidement, les nouveautés introduites allaient séduire les amateurs de Formule 1. « C’est d’abord le côté exhaustif qui a plu aux passionnés : toutes les séances, tout sur place et tout en direct, nous étions des nouveaux venus, mais nous nous étions fixés l’objectif d’emmener nos abonnés au cœur de l’action », explique celui qui manage une équipe d’intervenants à la stabilité particulièrement rare dans le paysage audiovisuel français. « Une complicité très forte s’est créée entre notre équipe et le public », se réjouit Thomas Sénécal, dont la chaîne a prolongé jusqu’en 2022 le contrat qui la lie à Formula One Management. « Julien Fébreau est désormais célèbre pour son « accélère, accélère » et le duo qu’il constitue avec Jacques Villeneuve est devenu un classique dans le domaine du commentaire sportif. Mais il faut citer également Margot Laffite, Laurent Dupin et tous nos consultants, dont Franck Montagny », explique le journaliste, qui a grandi dans une famille de passionnés de rallye et a fait ses armes du côté de TF1 et de son émission Automoto. Parmi les surprises de 2021, la présence de Romain Grosjean comme consultant a montré toute sa pertinence dès sa première à Monaco. « J’ai toujours pensé que Romain ferait un excellent consultant. Il connaît toutes les facettes de la F1 », analyse Thomas Sénécal, visiblement ravi de sa nouvelle recrue. 61

Bien aidée par le succès de Drive to Survive et le scénario unique de la saison 2020, Canal Plus a enregistré ces dernières semaines des audiences record. « On a l’impression de récolter les fruits de ce que l’on a semé. La Formule 1 est en pleine santé et sort maintenant largement du cadre des hyper fans », apprécie le responsable des sports mécaniques de la chaîne du groupe Vivendi. « L’immersion a toujours été notre maître-mot, mais l’attente de nos abonnés est désormais encore plus forte. Nous développons également nos contenus dans l’univers digital et Julien Fébreau fait un véritable carton sur chaine Twitch de Canal Plus Sport », poursuit celui qui intervient lui-même en plateau et sur les circuits depuis 2013. Avec des émissions novatrices comme Onboard, des documentaires de toute beauté ou le mode expert MyCanal permettant d’avoir jusqu’à cinq écrans en plus de nombreuses data, impossible de nier que la chaîne cryptée a contribué à valoriser le produit Formule 1 au cours des dernières saisons. Petite exception aux très stricts protocoles sanitaires mis en place par la FOM et la FIA, les équipes de Canal Plus opéreront à « 100 % sur place » lors du Grand Prix de France. « On s’est battu pour que la pandémie et ses contraintes altèrent le moins possible l’expérience F1 de nos téléspectateurs », conclut le journaliste quarantenaire. Si l’on ne sait pas encore quand la grille ou la pitlane pourront vraiment rouvrir aux équipes télévisées du monde entier, on peut en revanche parier qu’une lutte au sommet pour le titre de champion du monde entre Lewis Hamilton et Max Verstappen, comme de nouveaux exploits de Pierre Gasly, viendraient encore doper les audiences de Canal Plus. Les amoureux de F1 n’attendent que ça.


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NOWHERE ELSE Unanimously praised for its editorial treatment of Formula 1, Canal Plus has been rewarded with historical audiences. We take a closer look at the encrypted channel’s setup to highlight the star category of motorsport.

We only had 15 days to prepare for the Melbourne Grand Prix in 2013, the rights were signed at the last minute”, recalls Thomas Sénécal, Chief Editor of Motorsports at Canal Plus, when asked about the evolution of F1 processing on the private French channel. Despite the urgency of the time, the encrypted channel did not have a false start, even though Franck Montagny, who was soon to impose himself as one of the favourite figures among television viewers, missed the free practice sessions due to snowfall that had grounded his aircraft in Paris. Soon, the new features were going to seduce Formula 1 fans. “It was mostly the exhaustive aspect that pleased the enthusiasts: all the sessions, everything on site and everything live, we were newcomers, but we had set ourselves the goal to take our subscribers to the heart of the action”, explains the person who manages a team of players with a particularly rare stability in the French audiovisual landscape.

“A very strong complicity has been created between our team and the public,” said Thomas Sénécal, whose channel has extended its contract with Formula One Management until 2022. “Julien Fébreau is now famous for his ‘accelerate, accelerate’ and the duo he forms with Jacques Villeneuve has become a classic in the field of sports commentary. But we should also mention Margot Laffite, Laurent Dupin and all our consultants, including Franck Montagny”, explains the journalist, who grew up in a family of rally enthusiasts and learned the trade on TF1 and its show Automoto. Among the surprises of 2021, the presence of Romain Grosjean as a consultant showed all its relevance from the start in Monaco. “I always thought Romain would make an excellent consultant. He knows all the facets of F1”, analyses Thomas Sénécal, visibly delighted with his new recruit. Helped by the success of Drive to Survive and the unique scenario of the 2020 season, Canal Plus has recorded record audiences in recent weeks. “We feel we are reaping the benefits of what we have sown. Formula 1 is extremely healthy and is now largely out of the hyper-fan category”, says the head of motorsports for the Vivendi group chain. “Immersion has always been our watchword, but the expectations of our subscribers are now even 62

stronger. We are also developing our content in the digital world and Julien Fébreau’s making a real hit on the Canal Plus Sport Twitch channel”, continues Julien Fébreau, who has been working on the set and on the circuits since 2013. With innovative programs such as Onboard, beautiful documentaries or the MyCanal expert mode allowing to have up to five screens in addition to numerous data, It is impossible to deny that the encrypted channel has contributed to the value of the Formula 1 product in recent seasons. A small exception to the extremely strict health protocols put in place by the FOM and the FIA, the Canal Plus teams will operate “100% on site” during the French Grand Prix. “We fought to ensure that the pandemic and its constraints minimized the F1 experience for our viewers,” the 40-year-old journalist concluded. While we don’t yet know when the grid or pitlane will really be able to reopen to TV teams around the world, we can be sure that a fight at the top for the title of world champion between Lewis Hamilton and Max Verstappen would further boost Canal Plus’s audiences. That’s all F1 lovers expect.


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LA COMMUNICATION NOUVELLE GÉNÉRATION 64


Photos : Nico Deumille

Fondée en 2019 par Tom Turschwel, l’agence Iconic Motorsport accompagne les pilotes et équipes de course dans leur communication avec une vision novatrice, marquée par l’évolution des codes de l’information.

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La crise liée au Covid-19 et les courses disputées à huis clos ont accéléré la transformation des comportements médiatiques des acteurs du motorsport. Les réseaux sociaux ont permis de maintenir un lien fort avec les fans », explique, en guise de préambule, Tom Turschwel lorsqu’on l’interroge sur l’évolution des modes de communication dans l’univers du sport automobile. Si son agence Iconic Motorsport ne se contente pas d’accompagner ses clients dans la gestion de leurs comptes sociaux, l’ancien pilote de karting incarne toutefois l’émergence d’une nouvelle génération de communicants, particulièrement incisifs sur TikTok ou Instagram. « Nous essayons d’impulser un vent de fraîcheur et une manière de communiquer un peu plus fun, plus proche des fans, peutêtre un peu moins conventionnelle », détaille celui qui définit Iconic Motorsport comme une « agence de communication à 360 degrés », capable d’intervenir sur des missions aussi variées que la gestion des relations presse, la production photo et vidéo ou le conseil en positionnement de marque. Organisée autour de trois pôles distincts, l’agence du jeune entrepreneur s’appuie sur une équipe de trois personnes avec un chargé de communication, un directeur de production et un directeur artistique. Ces choix structurels sont loin d’être anodins pour le créateur d’Iconic Motorsport, qui encourage ses clients (pilotes et équipes de course, mais aussi circuits ou promoteurs) à effectuer un travail très poussé sur leur image, leur identité visuelle et marketing. « Le modèle économique du sport automobile repose essentiellement sur les sponsors. Pérenniser leur soutien nécessite de travailler en profondeur sur son image », poursuit le dirigeant d’Iconic Motorsport, qui conseille aussi ses clients dans leur stratégie en matière de partenariat et de développement. Après avoir lutté ponton contre ponton sur les pistes hexagonales, Tom Turschwel veille sur la communication d’anciens concurrents comme

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Pierre-Alexandre Jean ou Matéo Herrero. « Ce sont mes potes du karting, dont certains roulent aujourd’hui à haut niveau en monoplace, qui m’ont amené vers ce métier », rigole celui qui collabore également avec l’équipe alésienne CMR ou le pilote Stéphane Tribaudini. « Notre métier est d’optimiser la visibilité de nos clients », confie Tom Turschwel, dont l’agence développe également un pôle événementiel afin d’être « capables d’accompagner de A à Z les sponsors dans leurs opérations d’activation ». Qu’il s’agisse de gestion de réseaux sociaux, d’une brochure plus classique ou d’un film de présentation, la forme importe finalement assez peu pour Iconic Motorsport, dont la valeur ajoutée tient avant tout à l’élaboration d’un positionnement pertinent. « De septembre à février, nous travaillons avec les équipes à la conception de leur stratégie de partenariat et nous intervenons auprès des pilotes dans une démarche de personal branding. Avoir une image travaillée sur les réseaux sociaux est devenu indispensable pour un pilote professionnel, il faut développer cette notion d’ambassadeur », analyse l’entrepreneur qui, malgré son jeune âge, possède déjà une solide expérience du paddock et de ses enjeux. « La marque de fabrique d’Iconic Motorsport, c’est l’originalité, l’interaction avec le public. Il faut qu’il y ait de la créativité », conclut Tom Turschwel avec conviction. Dans un monde moderne marqué par l’avènement du esport ou le succès de Drive to Survive, un pilote de Formule 1 comme Lando Norris pourrait certainement se passer des médias traditionnels tant son ton décalé et rieur fait fureur auprès de sa très large communauté numérique. Les temps changent et les métiers évoluent, l’agence Iconic Motorsport en est la preuve. Plus d’infos sur iconic-motorsport.fr / Contact : tom@we-are-icon.fr / +33 6 63 30 29 44


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ICONIC MOTORSPORT: COMMUNICATION FOR THE NEW GENERATION Founded in 2019 by Tom Turschwel, the Iconic Motorsport agency supports drivers and racing teams in their communication with an innovative vision, marked by the evolution of information codes.

The Covid-19 crisis and races behind closed doors have accelerated the transformation of media behaviour among motorsport players. Social networks have made it possible to maintain a strong link with fans,” says Tom Turschwel, who was asked about the evolution of communication modes in the world of motorsport. Although his Iconic Motorsport agency does not only support its customers in the management of their social accounts, the former karting driver embodies the emergence of a new generation of communicators, particularly incisive on TikTok and Instagram. “We are trying to bring a breath of fresh air and a more fun way of communicating, that is closer to the fans, maybe a little less conventional”, explains the man who defines Iconic Motorsport as a “360 degree communication agency”, able to intervene on missions as varied as the management of press relations, photo and video production, as well as advice on brand positioning. Organized around three distinct poles, the young entrepreneur’s agency is supported by a team of three people with a communications officer, a production director and an artistic director. These structural choices are far from insignificant for the creator of Iconic Motorsport, who encourages his customers (drivers and racing teams, but also circuits and promoters) to do a very thorough job on their image, their visual identity and marketing. “The economic model of motorsport is essentially based on sponsors. Maintaining their support requires working in depth on your image,” says Iconic Motorsport’s CEO, who also advises customers on their partnership and development strategy. After

having fought pontoon against pontoon on the hexagonal tracks, Tom Turschwel watches over the communication of former competitors like Pierre-Alexandre Jean or Matéo Herrero. “They are my karting buddies, some of whom are now riding at a high level in single-seaters, who brought me to this job”, laughs the man who also collaborates with the Alesian team CMR and driver Stéphane Tribaudini. “Our job is to optimise the visibility of our customers,” concludes Tom Turschwel, whose agency is also developing an event centre in order to be “able to support sponsors fro. À to Z in their activation operations.” Whether it concerns social media management, a more classic brochure or a presentation film, for Iconic Motorsport, whose added value lies primarily in developing a relevant positioning, form isn’t the most important thing. “From September to February, we work with the teams to design their partnership strategy and we cooperate with the pilots on a personal branding process. Having an refined image on social networks has become indispensable for a professional driver, it is necessary to develop this notion of ambassador”, analyses the entrepreneur who, despite his young age, already has a solid experience of the paddock and its stakes. “The trademark of Iconic Motorsport is originality, interaction with the public. There has to be creativity,” concludes Tom Turschwel with conviction. In a modern world marked by the advent of e-sport or the success of Drive to Survive, a Formula 1 driver like Lando Norris could certainly do without the traditional media as his offbeat and laughing tone is a big hit with his very large digital community. The times and jobs are changing, the Iconic Motorsport agency is here to prove it. More information at iconic-motorsport.fr / Contact: tom@we-are-icon.fr / +33 6 63 30 29 44

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Photos : André Lotterer

TRAJECTUS, LA CONCIERGERIE PREMIUM DE BENOÎT TRÉLUYER Triple vainqueur des 24 Heures du Mans, Benoît Tréluyer a construit sa riche carrière en s’appuyant sur une alchimie subtile entre rigueur extrême et attention permanente aux relations humaines. C’est avec cette association magique pour leitmotiv qu’il a créé Trajectus, conciergerie premium pour voiture de collections et sportives de prestige, mais aussi club pour passionnés d’automobiles.

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J’ai lancé mon activité quatre jours avant le premier confinement ». Benoît Tréluyer est hilare dans son bureau du Lubéron, où les nombreux trophées rappellent l’énorme palmarès, engrangé tant en WEC qu’en Formula Nippon. Conciergerie résolument premium, Trajectus veille déjà, à peine plus d’un an après son lancement, sur une trentaine de voitures dans son atelier basé dans le Lubéron. « Beaucoup de gens ont des résidences secondaires dans la région et souhaitent y laisser leur voiture de loisir ou de collection à demeure. Malheureusement, ils peuvent parfois trouver le faisceau électrique dévoré par une souris à leur arrivée et passer une journée au téléphone avec un garagiste alors que leur temps est très précieux », confie Benoît Tréluyer, dont l’exemple savoureux et le sourire qui s’y rattache sentent bon le vécu. En confiant leur véhicule à Trajectus, ces heureux propriétaires se protègent donc des rongeurs et accèdent, surtout, à un niveau de service digne d’une écurie de course de haut niveau. « Chaque voiture fait l’objet d’un dossier complet, avec photos et renseignements exhaustifs, qui peuvent être consultés en ligne. On fait un inventaire des travaux à effectuer à chaque retour de la voiture, on la nettoie de fond en comble, on refait les niveaux et les pressions, le plein d’essence : les voitures sont toujours prêtes à partir », énumère le grand amateur de cyclisme et VTT, soucieux de baser le

développement de Trajectus sur la qualité et l’excellence de ses services. « Notre responsable technique était mon chef mécanicien en GT : j’ai mis ma vie entre ses mains et j’ai une totale confiance en lui », poursuit le chef d’entreprise, largement inspiré par ses expériences dans des usines nippones ou allemandes, où la rigueur s’impose comme une quasi-obsession. « Contrôle de tous les points de jeu et passage systématique sur le pont : on traite les voitures comme des autos de course », explique Benoît Tréluyer dont les clients bénéficient d’un niveau de suivi impeccable et optimisent par la même occasion la valeur de leurs investissements. Lui-même client de Trajectus, son éternel complice André Lotterer n’a ainsi pas pu échapper au protocole en vigueur en renseignant la fiche de son véhicule dans les moindres détails. « Les règles sont les mêmes pour tous et cela dénote d’un état d’esprit, d’une philosophie de travail », sourit encore Benoît Tréluyer, qui a notamment mis au point une installation électrique très pointue et effectué un travail important sur la décoration du showroom de sa société. « Certains propriétaires demandent d’accueillir de potentiels acquéreurs pour leurs voitures, le niveau de présentation doit être à la hauteur », complète le jeune quarantenaire, très soucieux des attentes de ses clients et qui s’inscrit dans une démarche de service « complètement sur mesure ». 69

Organiser un transport en urgence ou rapatrier un véhicule d’exception suite à un ennui mécanique : Trajectus se montre réactive aux besoins de ses clients, qu’il convient d’ailleurs d’appeler des membres. La société basée dans le Lubéron est ainsi également un véritable club qui peut recevoir dans son espace privatif et organise des sorties régulières dans une ambiance conviviale et décontractée. « Nous faisons des sorties de un à trois jours, nous avons par exemple sillonné les Alpes du sud de Gordes jusqu’aux 2 Alpes en faisant des haltes gastronomiques. Il n’y a jamais plus de dix voitures et toujours une bonne ambiance, cela devient également un club d’affaires avec une dynamique de réseau professionnel intéressante », conclut l’ambassadeur de la marque Audi, qui rebondit immédiatement lorsqu’on évoque avec lui une possibilité de tracé pour une future sortie et se tient à prêt à organiser des événements à la carte. Pas de doute, le moteur de Benoît Tréluyer : c’est la passion. Et le compétiteur s’est lancé dans l’aventure Trajectus avec autant d’envie et d’implication que dans sa carrière de pilote… Question de tempérament. Plus d’infos sur www.trajectus .fr / b.treluyer@trajectus.fr / 06 42 34 33 27


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TRAJECTUS, THE PREMIUM CONCIERGE SERVICE BY BENOÎT TRÉLUYER Three-time winner of the 24 Hours of Le Mans, Benoît Tréluyer built his rich career by relying on a subtle alchemy between extreme rigor and constant attention to human relations. It is with this magical association as a leitmotif that he created Trajectus, a premium concierge service for prestigious collector's cars and sports cars, as well as a club for automobile enthusiasts.

I started my activity four days before the first lockdown”, laughs Benoît Tréluyer in his office in the Lubéron, where the numerous trophies are a reminder of the enormous prize list, garnered both in WEC and in Formula Nippon. A resolutely premium concierge service, just over a year after its launch, Trajectus is already boasting around thirty cars in its workshop based in the Lubéron. “A lot of people have second homes in the area and want to leave their leisure or vintage car here permanently. Unfortunately, they sometimes find the electrical harness nibbled by a mouse when they come back and spend a day on the phone with a mechanic when their time is very precious,” confides Benoît Tréluyer, whose tasty example and the smile that comes with it feel like he’s telling of a personal experience. By entrusting their vehicle to Trajectus, these happy owners therefore protect themselves from rodents and, above all, access a level of service worthy of a highlevel racing team. “Each car is the subject of a complete file, with photos and exhaustive information, which can be viewed online. We make an inventory of the work to be done each time the car is returned, we clean it from top to bottom, we check the levels and pressures, fill up with gasoline: the cars are always ready to go”, lists the great enthusiast

of cycling and mountain biking, anxious to base the development of Trajectus on the quality and excellence of its services. “Our technical manager was my chief engineer in GT: I put my life in his hands and I have total confidence in him”, continues the company manager, largely inspired by his experiences in Japanese and German factories, where rigor imposes itself as a near obsession. “Checking of all clearance points and systematic assessment on the car bridge: we treat the cars like racing cars”, explains Benoît Tréluyer, whose customers benefit from an impeccable level of monitoring while optimizing the value of their investments. As a Trajectus customer himself, his long-time accomplice André Lotterer was thus not able to escape the protocol in force by filling in the details of his vehicle. “The rules are the same for everyone and this indicates a state of mind, a work philosophy,” smiles Benoît Tréluyer, who has developed a very sophisticated electrical installation and carried out important work on the decoration of his company's showroom. “Some owners ask us to welcome potential buyers for their cars, the level of presentation must be up to it”, adds the forty-something-year-old, who is genuinely concerned about the expectations of his customers and who is part of a “fully tailored” service approach. 71

Organizing emergency transportation or repatriating an exceptional vehicle following a mechanical problem: Trajectus is responsive to the needs of its customers, who should moreover be called members. The company, based in the Lubéron, is thus also a real club which can host events in its private space and organizes regular outings in a friendly and relaxed atmosphere. “We go out over one or three days, for example we have crisscrossed the Alps from the south of Gordes to Les 2 Alpes, making gastronomic stops. There are never more than ten cars and always a good atmosphere, it also becomes a business club with an interesting professional network dynamic”, concludes the ambassador of the Audi brand, who immediately comes up with ideas when we mention a route for a future outing and is ready to organize à la carte events. There is no doubt that the driving force behind Benoît Tréluyer is passion. And the competitor embarked on the Trajectus adventure with as much desire and dedication as in his career as a pilot ... it’s a question of character. More information at www.trajectus .fr / b.treluyer@trajectus.fr / 06 42 34 33 27


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HPA MOTORS : « LA PASSION AUTO DANS LES VEINES » — Issu d’une famille de collectionneurs et pilote amateur émérite, Pierre Cave a fondé HPA Motors, spécialisée dans la vente de voitures de prestige, fin 2018. Sportives, voitures de course ou de collection : la jeune société enregistre une croissance importante en appuyant son développement sur une exigence permanente de conseil.

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Photos : Jimmy Pagneux

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Nos clients ne doivent se soucier de rien ». Le leitmotiv de Pierre Cave et de HPA Motors est limpide : gérer l’ensemble de la démarche de vente (ou de recherche) à la place de clients, certes passionnés, mais aux emplois du temps surchargés. « Notre but est que nos clients se sentent vraiment privilégiés », explique le pilote de Formule Renault, vu en Trophée Tourisme Endurance, dont la société a développé une véritable expertise en matière de service. Garantie, financement, livraison à domicile, recherche personnalisée et gestion administrative : HPA Motors accompagne ses clients tout au long de leur processus d’achat ou de vente de leur véhicule. « De la mise en ligne des annonces à la négociation du prix en passant par la gestion des appels ou la réalisation des photos : nous prenons tout en main pour le compte de nos clients », explique le jeune entrepreneur, lui-même collectionneur et donc pleinement conscient de la dimension affective que ses contacts portent à leurs petits bijoux. « De par mes activités de pilote et de coach, j’ai construit un solide réseau. Il m’a paru logique de mettre ce petit monde en relation autour d’une passion commune : collectionneurs, acheteurs, vendeurs ou encore experts auto », détaille le chef d’entreprise, qui dirige une équipe de trois personnes et envisage le recrutement de deux nouveaux commerciaux d’ici la fin de l’année 2021. Avec ses trois univers (sportives, course et collection) et grâce au dynamisme de son créateur, HPA Motors connaît donc une croissance soutenue. « Nous commençons à avoir de plus en plus de clients internationaux et nous faisons également beaucoup d’imports depuis l’étranger pour des clients français », poursuit celui qui a terminé son cursus universitaire en Grande-Bretagne et maîtrise donc parfaitement l’anglais.

Ferrari, Aston Martin, McLaren, Porsche ou Lamborghini (d’hier comme d’aujourd’hui) côtoient donc prototypes, GT et monoplaces sur le site web, clair et très pratique, de la jeune société, fondée dans le sud-ouest, mais qui opère essentiellement depuis la région parisienne. « Nous espérons devenir une référence dans les cinq années à venir, il faut que le fait de venir sur notre site devienne un réflexe pour tous ceux qui souhaitent acheter ou vendre un véhicule de prestige », explique Pierre Cave, ambitieux et déterminé. Pour ce faire, le jeune entrepreneur ne ménage pas ses efforts et multiplie les présences sur des rallyes touristiques et autres événements automobiles. « La dimension humaine et la notion de partage sont très importantes à mes yeux. Nous souhaitons faire de l’achat d’un véhicule une véritable expérience », détaille le fin connaisseur du secteur automobile, toujours disponible pour bavarder avec ses clients et les faire bénéficier de son expérience. Lorsqu’on lui demande quelle voiture il rêve de vendre, Pierre Cave répond d’ailleurs que ce sera celle « autour de laquelle se seront tissés les liens d’amitié les plus forts ». En attendant, il savoure la chance de veiller au quotidien sur le destin de ces belles mécaniques avec le souci permanent d’être à la hauteur de la confiance que leurs propriétaires ont placé en sa société. « Nous avons une approche personnalisée, nous sommes davantage dans le conseil que dans la transaction », conclut Pierre Cave pour qui « avoir la passion auto dans les veines » n’est pas un argument commercial mais bien une philosophie. Plus d’infos sur hpamotors.com et au 00 33 (0)6 87 59 80 94

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HPA MOTORS: “A PASSION FOR CARS THAT RUNS THROUGH OUR VEINS”

Coming from a family of collectors and a distinguished amateur driver himself, Pierre Cave founded HPA Motors, specializing in the sale of prestigious cars, at the end of 2018. Sports, racing or classic cars: the young company has recorded significant growth by basing its development on a readily available consultation service.

Our customers don't have to worry about a thing”. The leitmotif of Pierre Cave and HPA Motors is clear: to manage the entire sales (or research) process for his customers, who are admittedly passionate, but with overloaded schedules. “Our goal is that our customers feel truly privileged,” explains the Formule Renault driver, seen in the Trophée Tourisme Endurance, whose company has developed a real expertise in terms of service. Guarantee, financing, home delivery, personalized research and administrative management: HPA Motors supports its customers throughout their process of buying or selling their vehicle. "From posting advertisements to negotiating the price, including managing calls or taking photos: we manage every single aspect on behalf of our clients", explains the young entrepreneur, himself a collector and therefore fully aware of the emotional dimension that his contacts bring to their little treasures. "Through my activities as a driver and coach, I have built a solid network. It seemed logical to me to put this small world in touch around a shared passion: collectors, buyers, sellers and even auto experts”, details the business manager, who heads a team of three people and is considering the recruitment of two new sales representatives by the end of 2021. With its three universes (sports, racing and collection) and thanks to the dynamism of its creator, HPA Motors is therefore experiencing sustained growth. "We are starting to have more and more international customers and we also do a lot of imports from abroad for French customers," continues the man who completed his university studies in Great Britain and therefore speaks fluent English.

Ferrari, Aston Martin, McLaren, Porsche and Lamborghini (past and present) therefore meet prototypes, GTs and single seaters on the clear and very practical website of the young company, founded in the southwest of France, but which mainly operates from the Paris region. "We hope to become a benchmark in the next five years, visiting our website must become a reflex for all those who wish to buy or sell a prestigious vehicle," explains Pierre Cave, ambitious and determined. To do this, the young entrepreneur spares no efforts and is increasing his visits to tourist rallies and other automotive events. “The human dimension and the notion of sharing are particularly important to me. We want to make the purchase of a vehicle a real experience," explains the connoisseur of the automotive sector, always available to chat with his customers and share his experience with them. When asked which car he dreams of selling, Pierre Cave replies that it will be the one "around which the strongest bonds of friendship have been woven". In the meantime, he relishes the opportunity to watch over the fate of these fine machines on a daily basis, with the constant concern of living up to the trust that their owners have placed in his company. "We have a personalized approach, we are more focused on advice than on the transaction", concludes Pierre Cave, for whom "having a passion for cars running through his veins" is not a commercial argument but a philosophy. More information at hpamotors.com and by phone 00 33 (0)6 87 59 80 94

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SÉBASTIEN BAUD TESTE LE MERCEDES EQC

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Photos : Charly Rousset

Premier véhicule de sa gamme 100% électrique « EQ », le Mercedes EQC marque un virage décisif dans l’histoire de la firme à l’étoile, lancée à pleine vitesse dans la bataille de l’e-mobilité. Nous avons pu mettre à l’épreuve cette tête de pont de la nouvelle génération de voitures du constructeur allemand sur les routes de la station des 2 Alpes avec le jeune pilote français Sébastien Baud.

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utant être parfaitement honnêtes : lorsque la concession Mercedes Benz Huillier de Grenoble nous a proposé de réaliser le test de l’EQC, nous n’étions pas totalement emballés. L’idée a fini par faire son chemin et nous avons décidé d’outrepasser nos préjugés pour confier ce SUV nouvelle génération à Sébastien Baud, engagé sur une Mercedes AMG GT4 en FFSA GT et GT4 European Series cette saison. De passage aux 2 Alpes à l’occasion d’un stage de préparation organisé par la société JBR Management de Jules Gounon et Bastien Ostian, le haut Savoyard, habitué des routes de montagne, constituait un testeur idéal pour voir à quel point l’EQC pouvait être considéré comme un « véritable » SUV…

Comme toutes les voitures modernes, l’EQC dispose de différents modes de conduite. Si les différences induites sont parfois difficilement perceptibles, elles semblent, cette fois, séduire notre jeune testeur. « Le mode sport crée une vraie différence à la reprise des gaz et dans le comportement du châssis, plus rigide », analyse celui qui a tenu à suivre un cursus universitaire en parallèle de sa progression sportive. « L’EQC est loin d’être ridicule sur des routes de montagne et l’efficacité des freins est étonnante. Je m’attendais à une voiture beaucoup plus pataude », raconte le jeune pilote après avoir augmenté un peu le rythme sur les routes sinueuses de l’Oisans. Malgré sa masse (près de 2 500 kilos, dont 650 de batteries), l’EQC se révèle ainsi plutôt agile et précis, le plaisir de conduire est au rendez-vous.

C’est par une superbe journée de printemps que le tout jeune pilote, vingt ans, a pris le volant de ce SUV, au gabarit assez semblable à celui du GLC, au milieu des sommets enneigés. « C’est une très belle voiture en tout cas, le look est très sympa et j’aime beaucoup les jantes », décrit le pensionnaire du team CD Sport au moment de s’installer dans ce premier véhicule 100 % électrique du constructeur allemand. Force est de constater que les lignes de l’EQC sont pour le moins réussies, le SUV new generation affiche un look séduisant, subtil mélange d’élégance et de sportivité. « L’intérieur me plait bien aussi, la qualité des finitions est clairement au rendez-vous », poursuit Sébastien Baud en sortant de la station des 2 Alpes, bien calme pendant l’intersaison.

Une autre chose est certaine : le niveau d’équipement de l’EQC est impressionnant et apporte un réel agrément d’utilisation. « On a tout sur le volant, comme une voiture de course », rigole Sébastien Baud, enfant du nouveau millénaire et donc forcément sensible aux technologies de pointe du SUV de la firme de Stuttgart. L’interface (très) intuitive et les fonctionnalités du système multimédia MBUX ajoutent indiscutablement au pouvoir d’attraction d’un véhicule qui fait un pas de plus vers la conduite autonome grâce à l’ensemble de ses systèmes d’assistance dernier cri.

Débuter ce vaste programme d’électrification par un SUV de plus de deux tonnes peut sembler plutôt audacieux et opter pour une compacte comme la Classe A aurait sans doute été un choix plus évident. En réalité, ce parti pris dévoile toute l’ambition de Mercedes et sa volonté de s’attaquer à ce segment si stratégique par le haut… « Je suis agréablement surpris par le comportement routier de l’EQC, je ne m’attendais pas à ça », lâche, enthousiaste, Sébastien Baud en remontant vers la station du triple champion de France des rallyes, Yoann Bonato. Avec deux moteurs électriques (un sur chaque essieu) pour une puissance annoncée de 300 kW, soit l’équivalent de 408 chevaux, l’EQC avale le 0 à 100 km/h en à peine plus de 5 secondes. « Le niveau de reprise est impressionnant », apprécie le haut Savoyard, passé également par la Porsche Carrera Cup.

« C’est une voiture au volant de laquelle je pourrais m’imaginer au quotidien. Son niveau de confort permet vraiment de faire de la route tout en étant agréable en ville », conclut Sébastien Baud, qui se verrait bien rallier Le Castellet, sa prochaine destination, au volant du SUV 100 % électrique de la firme à l’étoile. Reste que faire de la route nécessite de l’autonomie et que c’est forcément à ce sujet que demeure un point d’interrogation quant à cette nouvelle génération de véhicules. Que vous dire au sujet des 400 kilomètres d’autonomie annoncés par Mercedes après notre test ? Pas grand-chose puisque nous n’avons pas roulé suffisamment pour en juger vraiment… Malgré le dénivelé au cours du test, le niveau des batteries ne semble en tout cas pas avoir fondu comme neige au soleil.

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SÉBASTIEN BAUD TESTS THE MERCEDES EQC As the first vehicle in its 100% electric "EQ" range, the Mercedes EQC marks a decisive shift in the history of the star firm, which has joined the race towards e-mobility at full speed. We were able to put this main attraction of the new generation of cars from the German manufacturer to the test on the roads of the 2 Alpes resort with young French driver Sébastien Baud.

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et’s be perfectly honest: when the Mercedes Benz Huillier dealership in Grenoble asked us to test-drive the EQC, we weren’t totally on board. The idea finally gained ground and we decided to go beyond our prejudices and entrust this new generation SUV to Sébastien Baud, who will be joining Mercedes AMG GT4 in the FFSA GT and GT4 European Series this season. Passing through Les 2 Alpes during a preparation course organized by the company JBR Management of Jules Gounon and Bastien Ostian, the Haut Savoyard, accustomed to mountain roads, was an ideal tester to see to what extent the EQC could be considered a "real" SUV ...

Like all modern cars, the EQC has different drive modes. While the induced differences are sometimes difficult to perceive, they seem, this time, to seduce our young tester. “The sport mode creates a real difference when picking up speed and in the behaviour of the chassis, more rigid”, analyses the racer who insisted on following a university course alongside his sporting career. “The EQC is far from ridiculous on mountain roads and the braking efficiency is astounding. I expected a much clumsier car,” sys the young driver after increasing the pace a bit on the winding roads of Oisans. Despite its mass (nearly 2,500 kilos, including 650 of batteries), the EQC is thus rather agile and precise, driving pleasure is guaranteed.

On a superb spring da, the incredibly young driver, twenty years old, got behind the wheel of this SUV, quite similar in size to that of the GLC, among the snow-capped peaks. “It's a very nice car, the look is very pleasant and I like the rims,” describes the CD Sport team member as he climbs into the German manufacturer's first 100% electric vehicle. It is clear that the lines of the EQC are successful to say the least, the new generation SUV displays an attractive look, a subtle blend of elegance and sportiness. “I also like the interior, the quality of the finishes is clear,” continues Sébastien Baud as he drives out of the 2 Alpes resort, which is noticeably quiet during the off-season.

Another thing is for sure: the level of equipment of the EQC is impressive and brings a real pleasure of use. “We have everything on the wheel, like a racing car”, laughs Sébastien Baud, a child of the new millennium and therefore clearly sensitive to the advanced technologies of the SUV by the Stuttgart-based firm. The (very) intuitive interface and functionality of the MBUX multimedia system undoubtedly add to the pulling power of a vehicle that takes a further step towards autonomous driving thanks to all of its stateof-the-art assistance systems.

Starting this vast electrification program with an SUV weighing over two tons may seem rather daring and opting for a compact like the Classe A would undoubtedly have been a more obvious choice. This bias reveals the ambition of Mercedes and its desire to tackle this strategic segment from the top ... “I am pleasantly surprised by the road behaviour of the EQC, I did not expect this”, adds Sébastien Baud, enthusiastically making his way up towards the station of the triple champion of France of the rallies, Yoann Bonato. With two electric motors (one on each axle) for an advertised output of 300 kW, or the equivalent of 408 horsepower, the EQC can go from 0 to 100 km/h in just over 5 seconds. “The pick-up is impressive”, appreciates the high Savoyard, who also took part in the Porsche Carrera Cup. 80

“It's a car I could imagine driving myself on a daily basis. Its level of comfort really makes it possible to go on the road while being pleasant in the city,” concludes Sébastien Baud, who would like to join Le Castellet, his next destination, behind the wheel of the all-electric SUV of the star firm. However, driving on the road requires autonomy and that is inevitably on this subject that remains a question mark about this new generation of vehicles. What can I tell you about the 400 kilometers of range announced by Mercedes after our test? Not much since we didn't ride enough to really judge ... Despite the drop during the test, the battery level does not seem to have melted like snow in the sun anyway.


Photos : Morgan Mathurin

AU CIRCUIT PAUL RICARD, AUJOURD’HUI C’EST DÉJÀ DEMAIN

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Deuxième circuit de Formule 1 au monde à avoir obtenu le plus haut niveau de certification environnementale octroyée par la FIA, le circuit Paul Ricard ne cesse d’innover en matière de sécurité et de développement durable. Pour rester constamment à l’avant-garde, le complexe varois n’a pas hésité à réaliser des travaux d’envergure durant l’intersaison.

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déalement situé au cœur d’un site préservé, le circuit Paul Ricard s’est imposé depuis de nombreuses années comme l’une des pistes les plus modernes dans le monde du sport automobile. Si le complexe varois, desservi par son propre aéroport, affiche un calendrier aussi complet et prestigieux, il le doit en grande partie à son niveau d’excellence en termes d’infrastructures et de sécurité. Malgré des temps marqués par une grande incertitude en raison de la pandémie de coronavirus, le circuit Paul Ricard a entrepris cet hiver des évolutions importantes pour améliorer encore le niveau de sécurité de ses installations. « Nous avons fait le choix de maintenir les travaux, car le développement technologique et la sécurité sont clairement au cœur de la stratégie qui fait de notre circuit une référence mondiale », explique son directeur Stéphane Clair, qui a collaboré durant l’hiver avec des acteurs réputés du monde des sports mécaniques

comme Alkamel Systems ou MYLAPS, un de ses partenaires historiques. Avec l’installation de nouveaux équipements (20 panneaux LED permettant la signalisation des 247 configurations de pistes) et la mise en place d’un nouveau système de tracking qui permet à la direction de course de suivre en temps réel la position des équipes d’intervention, le circuit du Grand Prix de France de Formule 1 répond d’ores et déjà aux futures exigences des circuits de Grade 1 de la FIA, réaffirmant une nouvelle fois son caractère avant-gardiste en matière de sécurité. « Notre staff médical et nos procédures ont encore été étoffés durant l’hiver afin de s’assurer de pouvoir intervenir sur un accident en moins d’une minute trente, quel que soit l’endroit où il surviendrait sur la piste », complète le directeur du circuit varois, marqué par l’accident de Romain Grosjean au GP de Bahreïn fin 2020 et soucieux d’aller toujours plus loin pour la sécurité des pilotes. L’attention portée à l’environnement et au développement durable est l’autre axe de travail majeur des équipes du circuit Paul Ricard, particulièrement en pointe sur le sujet. « Nous sommes pleinement conscients des responsabilités qui sont les nôtres en matière environnementale, sociétale et économique », explique Stéphane Clair, « nous nous devons d’être un circuit exemplaire, nous inventons ici les sports mécaniques responsables de demain.

Nos efforts ont été récompensés par la plus haute certification environnementale de la FIA et nous n’allons pas nous arrêter là, d’autres projets sont en cours de développement. » Flotte importante de véhicules électriques (accompagnée par la mise en place de bornes de rechargement électrique et l’accueil de la toute première station hydrogène du département du Var), politique de gestion des déchets performante permettant le tri et le recyclage de 100 % des déchets valorisables, dispositifs en faveur de la réduction de la consommation d’eau et d’électricité ou travail en profondeur sur la biodiversité et la qualité de l’air : la liste des actions menées en faveur du développement durable est loin d’être exhaustive. Autant dire que la démarche s’inscrit pleinement dans la réalité et non dans une politique artificielle de greenwashing… C’est ainsi que lorsque les voitures des concurrents des championnats les plus prestigieux regagnent leur garage à la tombée du jour, ce sont désormais les moutons du circuit qui prennent de temps à autre possession des abords de la piste, s’imposant comme les plus rapides des tondeuses à gazon malgré leur démarche nonchalante. Performance et qualité de vie ne sont pas forcément des notions antinomiques… Plus d’infos sur circuitpaulricard.com


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Photos : D.R.

Intimement liée au monde de la course automobile, 8JS dévoile un univers bien plus large que celui d’une simple marque de vêtements. Ses créations originales célèbrent ainsi les plus belles heures de la Formule 1 pour définir un style chic et décontracté, dépositaire d’un véritable art de vivre.

U 8JS, LA VIE À TOUTE ALLURE

ne aventure lancée dans l’élan irrésistible d’une longue discussion nocturne, un nom choisi instinctivement en visionnant un reportage de la BBC retraçant le parcours d’une génération inimitable de pilotes : l’histoire de la marque 8JS est à l’image de l’époque dorée de la Formule 1 dans laquelle elle vient puiser son inspiration, pleine d’anecdotes et de panache. « 8JS rend hommage à une époque où le sport automobile était avant tout une véritable aventure humaine, l’omniprésence du danger rendait le rapport des pilotes à la vie très différent », raconte Sacha Prost, qui a créé la marque en 2013 avec son frère Nicolas et sa belle-sœur Delphine. « L’âge d’or de la Formule 1 correspond à une période où il y avait beaucoup moins de documents, notamment photographiques. Cette rareté, conjuguée à la personnalité des pilotes de l’époque, a permis de créer des histoires légendaires », continue le jeune trentenaire, qui a grandi bercé par les récits d’une ère palpitante. Attention toutefois aux raccourcis, 8JS est tout sauf une marque héritage cherchant à reproduire à l’identique les codes d’une glorieuse période passée. « On cherche à extraire les valeurs et le glamour de cette époque pour en faire la synthèse dans une marque résolument moderne et tournée vers l’avenir », détaille ainsi le chef d’entreprise, pleinement en phase avec son temps mais si admiratif de ces charismatiques figures des années 1970 et 1980. Porter des vêtements 8JS, c’est adhérer à une philosophie, rejoindre une communauté de passionnés rassemblés par une vision commune, celle d’un sport automobile au parfum délicieusement suranné. « 8JS est une marque inclusive, une marque rencontre qui se définit avant tout par ses valeurs et son état d’esprit », confie Sacha Prost, qui a su construire un brand name dépassant largement le cadre du textile et rappelant avec bonheur différents 83

univers rattachés à la course automobile. 8JS, c’est aussi un engagement de qualité avec des produits confectionnés dans leur très grande majorité au Portugal, avec des tissus européens. « Nous avons une démarche engagée, mais transparente, il nous arrive parfois de réaliser certains produits très spécifiques hors de l’Europe. Il y a aussi des savoir-faire en Chine et des usines qui y rémunèrent décemment leurs employés », précise Sacha Prost, un brin agacé par certains lieux communs et soucieux de ne pas tomber dans les travers marketing d’un green-washing excessif. Et les vêtements dans tout ça ? « Pour donner une image, on peut dire que l’homme qui porte du 8JS s’apparente à un Steve McQueen des temps modernes. Il s’habille vite le matin, mais n’en reste pas moins élégant et décontracté », décrit Sacha Prost quand on lui demande une définition du style de la griffe, dont les ventes s’effectuent essentiellement en Europe et aux États-Unis. « Notre identité est assez européenne, avec des coupes italiennes et un côté chic à l’ancienne », poursuit le dirigeant dont la marque étoffe progressivement ses collections, travaillant sur des logos vintage, des matières ou des gammes chromatiques pour décliner des sous-collections comme « 8JS Racing » ou « 8JS August ». Tee-shirts, polos, chemises, sweat-shirts, mais aussi vestes ou sneakers séduisent par leur look, leur qualité impeccable et leur niveau de confort. « On commence à s’autoriser aussi quelques pièces un peu plus « débraillées », l’idée est de pouvoir habiller la même personne à plusieurs moments de sa semaine », complète celui qui endosse régulièrement le costume de mannequin pour les besoins des shootings de la marque. C’est ça les affaires familiales, il s’agit de mettre la main à la patte. Quand on ose enfin évoquer la figure paternelle, Sacha Prost parle pudiquement d’« une suite logique à la carrière de son père, écrite dans une autre industrie, mais avec le fil conducteur du sport automobile, de la Formule 1 ». Ce « papa bienveillant, pas impliqué, mais attentif » peut être fier du travail de sa progéniture. On retrouve les fulgurances et toute la finesse d’analyse du professeur, un cocktail qui a fait ses preuves. Plus d’infos sur 8-js.com


L I F E S T Y L E

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Intricately linked to the world of motor racing, 8JS unveils a universe that is much broader than that of a simple clothing brand. His original creations thus celebrate the finest hours of Formula 1 to define a chic and relaxed style, embodying a true art of living.

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8JS, LIFE AT FULL SPEED

n adventure launched with the irresistible momentum of a latenigh conversation, a name chosen instinctively while viewing a BBC documentary on the journey of an inimitable generation of pilots: the history of the 8JS brand is in the image of the golden era of Formula 1, which it draws its inspiration from: full of anecdotes and panache. “8JS pays tribute to a time when motorsport was above all a real human adventure, the omnipresence of danger made the relationship of pilots towards life very different”, says Sacha Prost, who created the brand in 2013 with his brother Nicolas and his sister-in-law Delphine. “The golden age of Formula 1 was a period when there was much less documentation, especially photographs. This rarity, combined with the personalities of the pilots of the time, enabled us to create legendary stories,” continues the 30-something man, who grew up lulled by tales of a thrilling era. Beware of shortcuts, however: 8JS is anything but a heritage brand seeking to reproduce the exact codes of a glorious past period. “We are trying to extract the values and glamour of this era to synthesize them in a resolutely modern brand that looks towards the future”, details the business manager, fully in tune with his time but so admiring of these charismatic figures of the 1970’s and 1980’s. Wearing 8JS clothing means adhering to a philosophy, joining a community of enthusiasts united by a common vision, that of motorsport with a deliciously old-fashioned scent. “8JS is an inclusive brand, a meeting brand that is defined, above all, by its values and its state of mind,” says Sacha Prost, who has been able to build a brand name that goes far beyond the framework of textiles and 85

happily recalling different related universes to auto racing. 8JS is also a commitment to quality with products made for the most part in Portugal, with European fabrics. “We have a committed, but transparent approach, sometimes we produce certain specific products outside of Europe. There is also know-how in China and factories that pay their employees decently there,” says Sacha Prost, a bit annoyed by certain commonplaces and anxious not to fall into the marketing flaws of excessive green-washing. And the clothes in all of this? “To illustrate, you could say that the man who wears 8JS looks like a modern-day Steve McQueen. He dresses quickly in the morning, but is always elegant and relaxed,” describes Sacha Prost when asked for a definition of the style of the label, mainly sold in Europe and the United States. “Our identity is quite European, with Italian cuts and an old-fashioned chic side”, continues the manager, whose brand is gradually expanding its collections, working on vintage logos, materials, and chromatic ranges to offer sub-collections like “8JS Racing” or “8JS August”. T-shirts, polo shirts, shirts, sweatshirts, but also jackets and sneakers seduce with their look, their impeccable quality, and their level of comfort. “We are also starting to allow ourselves a few more 'laid-back' pieces, the idea is to be able to dress the same person at different times of the week”, adds the man who regularly steps in as a model for the needs of brand shooting. This is a family business; it is about getting involved. When we finally dare to evoke the father figure, Sacha Prost speaks modestly of “a logical continuation of his father's career, written in another industry, but with the common thread of motorsport, of Formula 1”. This “caring, uninvolved, but attentive daddy” can be proud of the work of his offspring. We find the spark and the refined analysis of the professor, a cocktail that has proven its worth. More information at 8-js.com


H O R LO G E R I E

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Photos : Youenn B. — Camden Trasher

LORIGE, UN TROPHÉE AU POIGNET Taillées dans d’authentiques freins de prototypes, les montres Lorige poussent à leur paroxysme les liens naturels entre sport automobile et horlogerie. Plus qu’une simple inspiration, les créations originales de la maison francosuisse, née au Mans, portent en elles l’ADN de la course et la quête de la victoire.

«

Le concept était de proposer un trophée que l’on peut porter au poignet et donc au quotidien », racontent, enthousiastes, Emeric Paraud et Clément Etienvre, fondateurs de Lorige, rejoints dans l’aventure par Philippe Dumas, ancien pilote et team manager de renom. Passionnés de sport automobile, les deux entrepreneurs ont eu l’idée novatrice de créer des montres à partir de plaquettes de frein en carbone, récupérées après des succès lors des plus grandes courses d’endurance. Chacune des 24 pièces numérotées « gris circuit » de la Brake Late Endurance Automatic, premier modèle de la nouvelle maison horlogère franco-suisse, renferme donc un moment palpitant de bataille pour la première place : son boîtier monobloc a été taillé au cœur d’une plaquette de frein ayant remporté les 6 Heures de Fuji ou terminé sur le podium des 24 Heures du Mans en catégorie LMP2. « Nous sommes les premiers à fabriquer des montres en carbone/carbone », explique Clément Etienvre, qui a travaillé de longues années dans l’industrie automobile en étant spécialisé dans la conception et la fabrication d’éléments mécaniques. Si le carbone/carbone donne un caractère esthétique unique aux créations Lorige, l’utilisation d’un matériau conçu pour

résister à des contraintes extrêmes exige des techniques particulièrement pointues, que la marque a fait breveter après trois ans de recherche et de développement. Avant de pouvoir contempler les courbes de ce garde-temps d’exception, il faut ainsi plus d’une trentaine d’heures pour fabriquer le boîtier, qui accueillera les 403 autres pièces de la montre. « Nous voulions que le carbone soit vraiment visible et le résultat est bluffant. Les fibres ressortent vraiment et créent cette richesse visuelle », détaille Emeric Paraud, CEO de la marque dont les ateliers sont basés à Rennes, mais qui a eu recours au savoir-faire suisse pour les autres composantes de leurs petits bijoux de carbone. « Le mouvement a été spécifiquement dessiné et développé pour la Brake Late Endurance Automatic et est fabriqué dans le Jura suisse, comme le bracelet », complète Clément Etienvre, qui a choisi minutieusement tous les partenaires de Lorige. « Cela nous tenait à cœur », glisse Emeric Paraud, fier de pouvoir présenter des montres confectionnées dans le plus pur respect de la tradition horlogère helvète. Avec sa forme tonneau épurée et ses finitions impeccables, la montre aux 45 heures de réserve de marche affiche un design très réussi, rappelant avec bonheur l’univers 87

graphique de la course automobile. Après avoir collaboré avec TDS Racing et Racing Team Nederland autour de la version « gris circuit », Lorige a entamé un partenariat avec United Autosports, véritable machine à gagner du monde de l’endurance, dont les plaquettes victorieuses (notamment des 24 Heures du Mans 2020) serviront à fabriquer la série « bleu 24h ». « Cultiver ce côté victorieux fait partie intégrante de notre philosophie. Cela rend l’objet encore plus sexy et désirable », poursuivent les deux passionnés de course automobile, qui ont tenu à ce que le palmarès de chaque montre (qui fait également l’objet d’un certificat d’authenticité) soit gravé sur le côté de son boîtier. Quiconque s’est déjà baladé le long de la ligne droite des Hunaudières garde inévitablement en mémoire le spectacle fascinant des freins des prototypes qui s’illuminent de chaleur à l’abord des chicanes. Grâce aux montres Lorige, on peut porter au quotidien au poignet un peu de ce moment de magie mécanique où la température peut atteindre 900 degrés lors d’une décélération de près de 200 km/h en à peine deux secondes. Des objets uniques qui recèlent un palmarès et une histoire hors du commun. Plus d’infos sur lorige.com — Instagram/Facebook : @lorigeofficial


H O R LO G E R I E

LORIGE, A TROPHY TO BE WORN AT THE WRIST Carved from authentic prototype brakes, Lorige push the natural links between motorsport and watchmaking to their climax. More than a simple inspiration, the original creations of the Franco-Swiss house, born in Le Mans, carry the DNA of the race and the quest for victory.

The concept was to offer a trophy that can be worn at the wrist and therefore on a daily basis”, Emeric Paraud and Clément Etienvre, founders of Lorige explain to us enthusiastically. Philippe Dumas, former pilot and renowned team manager, has also joined in the adventure. Passionate about motorsport, the two entrepreneurs had the innovative idea of creating watches from carbon brake pads, recovered after successes in major endurance races. Each of the 24 numbered “gris circuit” pieces of the Brake Late Endurance Automatic, the first model of the new Franco-Swiss watchmaking

house, therefore contains a thrilling moment of the battle for first place: its onepiece case has been carved from the heart of a brake pad having won the 6 Hours of Fuji or finished on the podium of the 24 Hours of Le Mans in the LMP2 category. “We are the first to manufacture carbon/carbon watches,” explains Clément Etienvre, who has worked for many years in the automotive industry, specializing in the design and manufacturing of mechanical components. While carbon/carbon gives a unique aesthetic character to Lorige creations, 88

the use of a material designed to withstand extreme stresses requires particularly advanced techniques, which the brand patented after three years of research and development. Before being able to admire the curves of this exceptional timepiece, it takes more than thirty hours to manufacture the case, which will house the other 403 parts of the watch. “We wanted the carbon to be really visible and the result was amazing. The fibers really stand out and create this visual richness”, explains Emeric Paraud, CEO of the brand whose workshops are based in Rennes, but who draws upon Swiss know-how for the other


“The movement was specifically designed and developed for the Brake Late Endurance Automatic and is made in the Swiss Jura, like the bracelet” Clément Etienvre, Lorige

components of their carbon jewels. “The movement was specifically designed and developed for the Brake Late Endurance Automatic and is made in the Swiss Jura, like the bracelet,” adds Clément Etienvre, who has carefully chosen all of Lorige's partners. “It was important to us,” says Emeric Paraud, who is proud to be able to present watches made in keeping with the purest Swiss watchmaking tradition. With its sleek barrel shape and impeccable finishes, the 45-hour power reserve watch boasts a very successful design, happily recalling the graphic world of motor racing.

After working with TDS Racing and Racing Team Nederland on the “gris circuit” version, Lorige started a partnership with United Autosports, a real winning machine in the endurance world, including the winning plates (in particular the 24 Hours of Le Mans 2020) will be used to manufacture the “bleu 24h” series. “Cultivating this winning side is an integral part of our philosophy. This makes the object even more sexy and desirable”, continue the two motor racing enthusiasts, who insisted that the prize list of each watch (which also features on its certificate of authenticity) is engraved on the side of its case. 89

Anyone who has ever strolled along the straight line of the Hunaudières inevitably remembers the fascinating spectacle of the brakes of the prototypes which light up with heat when entering the chicanes. Thanks to Lorige, you can wear a little of this moment of mechanical magic on your wrist on a daily basis, where the temperature can reach 900 degrees when decelerating to nearly 200 km/h in just two seconds. Unique objects that conceal an extraordinary track record and history. More information at lorige.com — Instagram/Facebook : @lorigeofficial


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Photos : Anne-Emmanuelle Thion

CHRISTOPHE BACQUIÉ, UNE CUISINE D’AUTEUR QUI SUSCITE L’ÉMOTION Triplement étoilé au Guide Michelin, le chef de l’Hôtel & Spa du Castellet, Christophe Bacquié est incontestablement l’un des plus doués de sa génération. C’est aussi un homme de cœur, très attaché à La Provence et à la Méditerranée, qu’il célèbre avec talent, dans la quête infinie d’un équilibre parfait.

«

Une cuisine méditerranéenne, avec une forte prononciation d’agrumes, une cuisine sincère autour de produits sains et naturels. » Christophe Bacquié n’est pas forcément à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de lui et de définir sa cuisine. Ce que préfère cet homme au caractère direct : c’est aller vers les autres, les producteurs locaux notamment. « Organiser des échanges avec eux est une réelle volonté de ma part, chacun découvre le monde de l’autre et on établit une véritable relation de confiance », explique celui pour qui le fait de soutenir les producteurs régionaux doit être « le rôle de tous les chefs, qu’ils soient étoilés ou non ». Ce sont peut-être ses origines corses qui amènent Christophe Bacquié à s’ancrer ainsi dans son paysage, nouant des liens tangibles et vrais avec le terroir. Certains chefs aiment à jouer aux globe-trotters, impressionnant les gazettes en volant de table en table. Christophe Bacquié, lui, est arrivé au Castellet en 2009. Accompagné de son épouse Alexandra, l’enfant de Lumio n’en est plus reparti et a construit l’essentiel de sa réputation à l’Hôtel & Spa du Castellet. Mais si la trajectoire du chef triplement étoilé est digne

d’une étoile filante, elle n’est finalement que la partie émergée de l’iceberg, le reste (et l’essence) s’écrivant au quotidien dans les cuisines et les allées de l’établissement. « Nous avons ici 43 chambres, trois restaurants, le petit-déjeuner, le room service et l’autre hôtel, le Grand Prix, avec ses 117 chambres », rappelle ainsi le chef, qui échange en permanence avec ses équipes (où l’on retrouve notamment les fidèles Fabien Ferré, chef adjoint, et Loïc Colliau, chef pâtissier) pour leur transmettre une philosophie de travail fondée sur « l’envie d’une cuisine saine, avec des produits de qualité et d’une grande fraîcheur, tout cela dans un dialogue cohérent avec l’épure de l’assiette ». Et lui, qui l’a inspiré et l’a accompagné dans ce parcours si brillant ? Sa mère d’abord, sa toute première inspiration, puis Raoul Gaïga, Louis Outhier ou Yannick Alléno, qui l’a « bien recadré » lorsqu’il préparait l’examen pour devenir Meilleur Ouvrier de France. La liste est loin d’être exhaustive et Christophe Bacquié « aimerait les citer tous ». Élu chef de l’année en 2018, auréolé de 5 toques au Gault&Millau, le chef exigeant, à la cuisine marquée par les saveurs marines, sait d’où il vient et ce qu’il doit aux belles rencontres qui ont émaillé son chemin. Si l’homme est d’une grande simplicité et d’une discrétion toute insulaire, il confie à quel point « la troisième étoile change tout ». « Le Michelin reste un mythe, un Graal. C’est à la fois une responsabilité et une libération », raconte celui dont l’épouse assure la 91

direction des deux hôtels du complexe varois, à quelques centaines de mètres à peine du circuit et de sa célèbre ligne droite du Mistral. « J’ai été trop longtemps extrêmement technique. Il faut aller à l’essentiel, ne pas ajouter ce qui ne sert à rien », explique le chef de l’Hôtel & Spa du Castellet lorsqu’on lui demande si sa cuisine, pleine d’émotions, a pu évoluer avec le temps et les distinctions. L’Aïoli Moderne, poulpe de Méditerranée et légumes de nos maraîchers ou la Belle huître de Tamaris N°2, grillée, calamondin – Plancton Marin – Caviar comptent ainsi parmi les plats signature d’une carte sobre et épurée, qui transpire la passion et la sincérité. Comme chaque année, Christophe Bacquié accueillera la crème de la Formule 1 et du sport automobile dans le restaurant qui porte désormais son nom après avoir longtemps été « Le Montecristo ». Pas sûr pour autant que cela l’impressionne, le chef a été choisi en 2019 pour préparer le dîner privé de Beaulieu-sur-Mer entre Emmanuel Macron et XI Ping, le président chinois. Ce qui est certain en revanche, c’est que Christophe Bacquié cuisine pour tous avec la même passion et le même engagement. Ce sera la même chose dans quelques années (ou dans une autre vie) lorsqu’il posera, sur le comptoir d’une future table d’hôte, des oursins ou une épaule d’agneau. Ce sera peut-être en Haute-Corse ou bien ailleurs. Les meilleures choses doivent garder leur part de mystère. Plus d’infos sur hotelducastellet.net


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CHRISTOPHE BACQUIÉ, A SIGNATURE CUISINE THAT EVOKES EMOTION

With three Michelin stars, Christophe Bacquié, chef of the Hôtel & Spa du Castellet, is undoubtedly one of the most talented of his generation. He is also a man of the heart, very attached to Provence and the Mediterranean, which he celebrates with talent, in an infinite quest for the perfect balance.

A Mediterranean cuisine, with a strong citrus note, a sincere cuisine around healthy and natural products” Christophe Bacquié is not necessarily at ease when it comes to talking about himself and defining his cuisine. What this man with a direct character prefers is to turn to others, local producers in particular. “Organizing exchanges with them is a real desire on my part, each party discovers the world of the other and a real relationship of trust is established,” explains the one for whom supporting regional producers must be “the role of all chefs, whether starred or not.” It is perhaps his Corsican origins that lead Christophe Bacquié to be anchored in his landscape, forging tangible and true links with the terroir. Some chefs like to be globetrotters, impressing the gazettes by flying from table to table. Christophe Bacquié arrived at Le Castellet in 2009. Along with his wife Alexandra, the child of Lumio has not left since and has built the essential of his reputation at the Hotel du Castellet. But while the three-star chef’s trajectory is worthy of a shooting star, it is ultimately only the tip of the iceberg, the rest (and essence) is written daily in the kitchens and hallways of the establishment.

“Here, we have 43 rooms, 3 restaurants, breakfast, room service and the other hotel, the Grand Prix, with its 117 rooms”, recalls the soon-to-be fifty-year-old, who constantly communicates with his teams to pass onto them a work philosophy based on “the desire for a healthy cuisine, with quality products and a great freshness, all this in a coherent dialogue with the pureness of the plate”. And who inspired him and accompanied him on this brilliant journey? His mother first, his very first inspiration, then Raoul Gaïga, Louis Outhier or Yannick Alléno, who “kept his feet on the ground” when he was preparing the exam to become Meilleur Ouvrier de France. The list is far from exhaustive and Christophe Bacquié “would like to mention them all”. Elected Chef of the Year in 2018, crowned with 5 toques at Gault&Millau, the demanding chef, with his cuisine marked by marine flavours, knows where he comes from and what he owes the beautiful encounters that have punctuated his path. While the man is very simple and discreet with his words, he confides how “the third star changes everything”. “The Michelin remains a myth, a Grail. It is both a responsibility and a liberation,” says the chefs whose wife runs the two hotels in the Var complex, just a few hundred metres from the circuit and its famous Mistral straight line. “I have been extremely technical for too long. We have to go to the essentials, not to add what is superfluous”, explains the chef of the Hôtel & Spa du Castellet, when asked if his cuisine, full of emotions, has been able to evolve with time and distinctions. 92

L'Aïoli Moderne, Mediterranean octopus and vegetables from our market gardeners or the Belle huître de Tamaris N°2, grilled, calamondin – Marine plankton – Caviar are among the signature dishes of a simple and refined menu that exudes passion and sincerity. Like every year, Christophe Bacquié will welcome the very best of Formula 1 and motor sport in the restaurant that now bears his name after having been “Le Montecristo” for a long time. Not sure if this impresses him, the chef was recently chosen to prepare the private dinner of Beaulieu-sur-Mer between Emmanuel Macron and XI Ping, the Chinese president. What is certain, however, is that Christophe Bacquié cooks for everyone with the same passion and commitment. It will be the same in a few years (or in another lifetime) when he places sea urchins or a lamb shoulder on the counter of a future table d'hôte. Perhaps it will be in HauteCorse or elsewhere. The best things must keep their share of mystery. More information at hotelducastellet.net


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