BANQUES
Le système bancaire Le taux de bancarisation est particulièrement faible : 7% des Congolais seulement ont un compte en banque, environ 4 millions d’habitants sont ainsi à l’écart des circuits financiers ce qui reste une situation commune à de nombreux pays africains.
L
e secteur bancaire reste solvable mais la hausse des prêts improductifs le met en difficulté. Cela s’explique principalement par la détérioration de l’actif des bilans bancaires qui est liée au déclin de l’activité économique et à la réduction insuffisante des arriérés du secteur public vis-à-vis de ses fournisseurs. De ce fait, les prêts improductifs demeurent élevés : ils sont montés à 24% des prêts bruts, ce qui pèse sur certains secteurs économiques, en particulier la construction et certains pans du secteur tertiaire. La dépendance du système bancaire à la devise américaine suggère un risque potentiel d’effondrement en cas de perte d’accès au dollar américain. En effet, plus de 90% des actifs et des dépôts du secteur bancaire sont libellés en dollar US (85% en 2016, 83% en 2015). Par ailleurs, la majorité des opérations de compensation sont en monnaie étrangères, dont principalement le dollar américain. Il faut noter aussi la faible performance des banques dans le total bilan ou la croissance des dépôts. Le second problème tient à la difficulté pour la Banque des états d’Afrique centrale (BEAC) à intervenir efficacement pour répondre aux besoins de liquidité d’un établissement bancaire, de par la faiblesse même des réserves de change. Ce rôle fait d’elle le prêteur en dernier ressort des banques installées dans le pays, en cas de refinancement en dollars. Enfin, on note la faible pénétration bancaire alors que le pays compte un nombre important d’institutions bancaires. Nous en sommes encore à un taux de moins de 7% des adultes en âge de travailler qui détiennent un compte auprès d’une institution bancaire ou financière. En outre, le secteur bancaire n’apporte pas le soutien nécessaire à l’économie nationale, la part des crédits octroyés par le secteur ne représentant que 5,8% du PIB en 2019. Si l’on prend en compte certaines mesures liées, entre autres, à la qualité des actifs par la BEAC qui permettent aux banques de mieux absorber l’impact économique de la Covid-19, 2021 présagerait d’une meilleure année. Le secteur bancaire congolais compte, à ce jour, la BGFI Bank, la Banque Congolaise de l’Habitat, La Congolaise de Banque, United Bank for Africa, la Banque commerciale 52 I YEARBOOK CONGO : Rapport économique
Internationale, Ecobank, Banque Espirito Santo, Société Générale, La Banque Postale du Congo, la banque sinocongolaise pour l’Afrique. Ce dispositif traduit une inclusion financière de plus en plus marquée par la détermination des autorités locales à relever son taux de bancarisation. Les banques présentent des contraintes à l’ouverture de compte ce qui favorise l’épargne informelle (soit 30% de la population) ou la thésaurisation de la monnaie. Par conséquent, 5,5% seulement de la population adulte dispose d’une épargne formelle, plaçant le Congo au second rang dans la CEMAC. Finalement, en termes d’offre de services, représentée par le nombre d’agence par habitant, le Congo correspond à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (en tenant compte du nombre de comptes financiers), mais est se situe en bas du classement en termes du réseau bancaire. Le Gabon possède, par exemple, un réseau plus développé avec deux agences par clients pour une valeur d’accès élevée de 19%. En dehors de la Banque postale du Congo et de la Banque Congolaise de l’Habitat où l’Etat est actionnaire majoritaire, respectivement à 80% et 67,39%, l’État ne contrôle pas d’autres banques commerciales et se limite à des participations minorwitaires. La carte bancaire n’est admise que dans certains hôtels de Brazzaville et de Pointe-Noire. Le moyen de paiement usuel est le paiement comptant en francs CFA d’Afrique centrale. Chèques, chèques certifiés et ordres de virement sont également utilisés. Lancé en 2012 par les opérateurs téléphoniques MTN et Airtel, le Mobile money est un service financier de digital banking proposé par ces opérateurs en l’adossant au téléphone portable. Les avantages du Mobile money se focalisent autour de la simplification et de la facilitation des transactions grâce à ses attributs de gain de temps, de rapidité, de proximité, de disponibilité permanente, de discrétion et de flexibilité pour réaliser une transaction. La qualité des services et les bas coûts des transactions ont fait du Mobile money un leader du marché du digital au Congo.
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