COMMUNICATION & NUMERIQUE INTERVIEW
Entretien avec Josué Rodrigue Ngouonimba, Ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat depuis août 2017. Cet architecte de profession a comme axes prioritaires la planification urbaine, la maitrise des coûts et l’amélioration de l’habitat. Le Congo fait face à une crise de logement. Comment avance la mise en place des infrastructures d’assainissement et de logements décents accessibles à tous ? La République du Congo a besoin d’environ 15000 unités de logements sociaux neufs par an pour faire face à ce que l’on pourrait qualifier de crise du logement. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’un des engagements du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO, dans le cadre de son projet de société, ‘’Ensemble, poursuivons la marche’’, est de « Favoriser la construction des logements sociaux aussi bien par l’État et les collectivités locales que par les promoteurs privés ou encore en mode partenariat public-privé ». C’est cet engagement qui a permis l’inscription de la promotion immobilière comme l’une des priorités du nouveau Plan national de développement 20222026, en cours d’élaboration avant son adoption par le Parlement courant cette année. Dans cette perspective, l’Etat qui, naturellement, en partenariat avec le secteur privé, a pour mission de promouvoir la production massive de logements décents destinés aux ménages à revenus modestes, se doit de mettre en place un cadre plus favorable. C’est le sens de l’action collégiale du gouvernement de la République. En effet, tous mes collègues du gouvernement, chacun dans son champ d’action, travaillent pour l’atteinte de cet objectif en créant les conditions nécessaires et indispensables à la promotion immobilière. Sans être exhaustif, en guise d’illustration, grâce aux instruments juridiques mis en place, une opération de constitution et de consolidation des réserves foncières de l’Etat est actuellement menée par mon collègue, le ministre d’Etat en charge des affaires foncières. 182 I YEARBOOK CONGO : Rapport économique
Comme vous pourriez l’imaginer, aucun programme immobilier compatible aux documents d’urbanisme ne peut être menée sans que la question du foncier ne soit réglée en amont. Il faut de l’espace à la fois pour les logements, les Voiries et réseaux divers, sans oublier les autres services et infrastructures de base pour un habitat décent, accessible à tous. C’est également le cas des documents d’urbanisme, comme les plans locaux d’urbanisme, en cours d’élaboration avec le concours de mon collègue en charge de l’aménagement du territoire qui en assure la maîtrise d’ouvrage déléguée, pour lutter contre les mauvaises pratiques et garantir un cadre de vie meilleur aux demandeurs de logements. Il y a aussi, dans ce processus de construction d’infrastructures d’assainissement et de logements décents accessibles à tous, le travail fait, au quotidien, par notre ministère et celui en charge de la coopération et de la promotion du partenariat public-privé, pour attirer vers notre pays, des investisseurs étrangers crédibles. Enfin, il y a le volet financement des programmes immobiliers. En plus des investissements privés attendus, nous travaillons actuellement pour que le Fonds national de l’habitat, créé par la loi de finances de l’année 2008, soit réinscrit dans le budget de l’Etat et qu’il soit alimenté principalement par une partie de la taxe unique sur les salaires payée par les employeurs du secteur privé. Ce fonds qui ne devrait pas être un établissement public, pour de raisons évidentes liées au coût élevé du budget de fonctionnement d’un établissement public, est envisagé à l’image du fonds pour l’accès et le service universels des communications électroniques, créé en 2009. Pour faire simple, la mise en place des infrastructures d’assainissement et de logements décents accessibles à