STEPHEN W. HAMILTON, BCL’84, LLB’84 Pour apprendre à connaître le juge Stephen Hamilton,
Or, le récit que fait le juge Hamilton du parcours l’ayant
il faut voir au-delà de ses traits d’esprit et de son humi-
mené à la Cour d’appel ne rend pas justice à ses réali-
lité. Et s’il parle enfin de lui-même, c’est surtout pour
sations. Diplômé de la Faculté de droit de McGill et
évoquer ses mentors.
récipiendaire de la médaille d’or Elizabeth Torrance, il a
Nommé en août 2018 à la Cour d’appel du Québec, il a
ensuite décroché un baccalauréat en droit à l’Université
été avocat en pratique privée, chargé de cours à McGill puis juge à la Cour supérieure. Lors de son assermentation comme juge à la Cour d’appel, il a lancé à la blague à ses nouveaux collègues que, puisqu’il ne siégera plus à ce dernier tribunal, ils auraient beaucoup moins d’appels à entendre. S’il a accédé à la magistrature en 2013, c’est non seulement parce qu’il a mené une brillante carrière d’avocat à Montréal pendant 26 ans, mais surtout, selon lui, parce que le juge YVES-MARIE
d’Oxford et œuvré à titre d’auxiliaire juridique à la Cour suprême auprès du juge Antonio Lamer. C’était en 1986 et 1987, à l’époque où l’on commençait à mettre la Charte à l’épreuve, surtout ses dispositions touchant la sécurité ainsi que les fouilles, perquisitions et saisies. Malgré des collègues plus conservateurs, le juge Lamer croyait en l’importance de trouver un consensus. En parlant des arrêts majoritaires, il disait souvent : « À moins d’avoir quatre amis, ce n’est que de
MORISSETTE – qui a été son professeur, mais aussi
la littérature », se souvient le juge Hamilton.
son collègue pendant les 14 années où il enseignait
Le juge Hamilton aime l’exercice intellectuel que
la procédure civile – lui a « donné un coup de pied au
suppose le droit, et remercie McGill de l’avoir amené
derrière ». Le juge Morissette est désormais juge sur-
à comprendre les lois plutôt qu’à les apprendre tout
numéraire, et le juge Hamilton lui a succédé à la Cour
simplement. Durant ses années comme avocat, il s’est
d’appel à titre de juge puîné.
acquitté de bien des mandats commerciaux, et une fois magistrat, il en a fait sa spécialité. Mais quand l’arrêt R. c. Jordan a été rendu en 2016, il a contribué à diminuer le nombre d’affaires en cours en entendant quelques procès criminels devant jury. « Un collègue m’a déjà dit qu’instruire une cause criminelle, c’est un peu comme conduire une Ferrari à grande vitesse. C’est exaltant. Mais la moindre erreur peut donner lieu à un grave dérapage. » Sa nomination à la Cour d’appel témoigne de sa capacité à éviter ce genre de situation. Et à propos de sa nomination, il n’a pas pu s’empêcher de blaguer : « J’ai dit à ma famille que comme crise de la cinquantaine, on avait vu pire ».
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FOCU S LAW / FALL 2 01 9 / M C G IL L UN IVE RS ITY
