le dictionnaire des gros mots

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le petit livre des gros mots Gilles Guilleron FIRST EDITIONS












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avant Ce livre prends le parti des incompris, des moches, des gros, des ivrognes, des délaissés, des affreux, des méprisables, des maudits, des saugrenus, des orduriers, des obsolètes, des périmés, des sales, des abandonnés, des insultés, des marginaux, des parias de la société qui ne l’ont pas cherché. Mais ce livre aspire aussi a changer le jugement de ceux qui délaissent, qui râlent, qui grognent, qui critiquent, qui condamnent, qui jaugent, qui blâment, qui censurent, qui désapprouvent, qui détractent, qui tyrannisent, qui réprouvent sans s’y reprendre a deux fois. Ce dictionnaire mets des mots sur les maux, de la poésie sur la grossiereté, de la légereté sur les préjugés et veut s’exprimer sur les non-dits. Il se lit plutôt comme un roman, où chaque mot, octroie à un personnage son histoire. Marthe de Laforcade, Laura Beretti

propos


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aigrefin

(n. m.)

Petit escroc, personnage rusé. histoire : de Melanogrammus aeglefinus, poisson, autre nom de la morue.

a

Le comportement des animaux a toujours inspiré les créateurs d’injures. L’aigrefin, comme tous les poissons, est fuyant, de là à penser qu’il échappe aux pêcheurs en employant la ruse... L’aigrefin est un escroc rusé, mais dont la physionomie ou le comportement dénoncent par avance l’activité et le caractère On « le voit venir » et on s’en méfie.

utilisation : l’hebdomadaire Le Point, décrivit en Janvier 2012 « le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, clamant partout qu’il avait été victime d’une banque d’aigrefins. »


amphitryon

(n. pr.)

Cocu. histoire : personnage de la mythologie grecque. Amphitryon est une victime des femmes et des dieux. Sa compagne, Alcmène, commence par se refuser à lui tant qu’il n’a pas vengé la mort de ses frères. Quand, après de nombreuses péripéties, il rentre à la maison, Alcmène le félicite pour ses performances érotiques de la veille. Zeus a pris son apparence pour se glisser à sa place dans le lit conjugal. Amphitryon est cocu, même si son nom désigne surtout la personne qui vous fait l’honneur de vous inviter a dîner, et plus si l’occasion se présente.

utilisation :

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Le Capitaine Haddock, dans Tintin au Tibet, en est à ce jour quasiment le seul propagandiste et il s’en sert pour fustiger un yéti voleur de whisky.

anacoluthe

(n. f.)

Figure de style instaurant une rupture de construction grammaticale dans un texte . histoire: du grec anakólouthos On ne sait pas vraiment pourquoi le Capitaine Haddock utilise à plusieurs reprises ce mot savant dans Le Crabe aux pinces d’or, alors qu’il est ivre mort et très en colère, mais aussi dans Tintin au pays de l’or noir ou Coke en stock, pour injurier ses contemporains. Dans l’Affaire Tournesol, il poursuit les kidnappeurs en les aspergeant d’insecticide et en lancant un « anacoluthe »... La sonorité du mot qui pourrait laisser croire qu’il s’agit du nom d’un insecte ou d’un mollusque y est peut-être pour quelquechose.


babtou

(n. m.)

Français « de souche ». histoire : verlan du Sénégalais toubab, désignant un homme blanc. Le vocabulaire raciste comporte évidemment aussi quelques termes pour désigner les Blancs. Ils sont puisés dans le vocabulaire traditionnel des Africains désignant l’homme blanc, alors assimilé au colonisateur. Comme les autres termes de la même famille, « babtou » ne devient injurieux que si le contexte ou la manière de l’employer le sont aussi. « Sale Babtou » est évidemment une injure.

utilisation : Le rappeur Guizmo, dans une chanson intitulée Sales Babtous de négros (sic), clame : « J’suis pas un sale babtou gars, garde ta bouche à poucave... »


bachibouzouk

(n. m.)

Brute épaisse. histoire : du turc basibozuk Un bachi-bouzouk, littéralement « tête cassée », était un mercenaire employé par l’armée ottomane. Ces cavaliers redoutables avaient une solide réputation d’insubordination et de violence.

utilisation :

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Le Capitaine Haddock en use et en abuse dès sa première apparition dans Le crabe aux pinces d’or, alors qu’il poursuit des Bédouins armés, dans Le Secret de la Licorne, Les Septs Boules de cristal, et on en passe. Il s’en sert particulièrement pour vitupérer contre son sherpa dans Tintin au Tibet. Plus récemment, Mme Christine Boutin fut traitée de bachi-bouzouk durant le débat sur la création du Pacs.



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casse-pieds

(gr. nom.)

Personne pénible, un fâcheux, un raseur. histoire: du verbe casser. Les casses-pieds, les fâcheux, sont des personnages classiques de la comédie humaine, ils vous rendent la vie impossible, parfois volontairement, mais pas toujours. Dans les Bijoux de la Castafiore, le Capitaine Haddock utilise cette expression déjà un peu désuète. Le comédien Noël-Noël lui avait donné son heure de gloire dans un film intitulé Les Casses-pieds, réalisé en 1948 par Jean Dréville, où il donnait ni plus ni moins qu’une conférence sur ce sujet épineux en identifiant les différents types de fâcheux ou de raseurs. Le Bal des Casses-pieds, où il actualisait son propos en constatant -navré- que les casses-pieds n’avaient pas disparu, mais avaient simplement diversifié leurs modes d’intervention.

utilisation: synopsis du film d’Yves Robert Le Bal des Casses-pieds : « Henri Sauveur, un vétérinaire agé d’une cinquantaine d’années, est harcelé par ses parents, amis et relations de travail. Il part avec Louise en Normandie pour vivre le parfait amour. Mais, là encore, les casses-pieds semblent l’attendre. »


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cercopithèque Singe. histoire : du latin Cercopithecus Les singes, considérés comme des hommes inachevés, fournissent dans leur grande diversité un nombre infini d’insultes. Le Capitaine Haddock le pense aussi, qui profère en tonitruant « cercopithèque » dans Coke en stock.

(n. m.)


ciboire!

(interj.)

histoire : du latin ciborium, coupe. Seuls les Québécois considèrent que l’invocation d’un ciboire, a coupe contenant les hosties symbolisant le corps du Christ durant les offices religieux, peut devenir la base d’un juron ordurier. Pourtant c’en est un, l’un des pires.

utilisation : extrait du journal d’une famille française tentant de s’assimiler à la vie québécoise et décrivant son premier bel hiver en termes peu châtiés, mais québécoisement corrects : « Un autre ciboire de vingt centimètres de marde blanche est tombé la nuit passée. »

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crétin de l’himalaya Imbécile. histoire : du chrétien ou de crête. Pour le Capitaine Haddock, à chaque région son crétin. C’est dans Tintin au Tibet qu’il profère cette insulte avec beaucoup d’à-propos géographique.

cyclotron

(n. m.)

Accélérateur de particules. histoire : Haddock profère un « cyclotron » dans On a marché sur la Lune. Le vocabulaire scientifique l’inspire.

(gr. nom.)


m.)

daubasse

(n. f.)

Objet ou personnage sans intérêt. histoire : déformation du mot daube. La daube désigne en général un objet de mauvaise qualité. « C’est de la daube » étant un quasi-synonyme de « c’est de la merde ». La daubasse - terme qui s’applique par ailleurs à des pratiques financières ou artisanales très honorables - décrit également des personnages, des œuvres d’art ou des objets sans grand intérêt.

utilisation : critique du film Armageddon sur Nanarland : « Je ne saurait vraiment dire si ce film est un vrai bon nanar ou juste une grosse daubasse puante. »


Lâche. histoire :de l’italien pallone.

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Déballoné est un synonyme récent de dégonflé, avec le même sens et une référence a la même image, celle d’une baudruche qui se dégonfle, comme un fier-à-bras devient soudain ridicule et insignifiant dès que le danger survient.

utilisation : en 1997, Raggasonic chantait : Faut pas me prendre pour un âne, Tu ne respectes ni l’homme ni la femme Écoute ce style, j’suis pas une déballonnée...


déballoné

(n. m.)


diksa

(n. m.)

Sadique. histoire : verlan de sadique. Les mots ayant subi l’inversion de syllabes qu’implique le verlan ne veulent pas toujours dire la même chose qu’avant l’opération. Un diksa n’est pas forcément un sadique au sens habituel du terme, mais plus généralement un violent immature, parfois un policier peu soucieux de déontologie.

utilisation :

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le journaliste du Figaro Ivan Roufiol s’indigna un jour d’ « entendre critiquer le “Français de souche”, assimilable à un Dupont-Lajoie raciste... »

dupont-lajoie

(n. m.)

Imbécile, raciste et franchouillard. histoire : du titre d’un film d’Yves Boisset. Le personnage interprété par Jean Carmet dans le film Dupont Lajoie incarne un petit bouquetier raciste, franchouillard, qui laisse accuser un travailleur immigré du viol et du crime qu’il vient de commettre. Les Dupont-Lajoie sont de proches cousins des Ducon et des Ducon-Lajoie.

utilisation : Le journaliste du Figaro Ivan Roufiol

s’indigna un jour d’ « entendre critiquer le “Français de souche”, assimilable à un Dupont-Lajoie raciste... »


empaffé

(n. m.)

Personnage dont il faudrait se méfier. histoire : de paf. Selon Albert Simonin, auteur de romans noirs, ce synonyme d’enculé - l’injure de base, donc! - vient du mot « paf », désignant le membre viril. Mais Vidocq, le vrai, le flic des années 1830, affirmait qu’ « empaffé » venait du mot «empaffe», qui designait les draps de lit. L’empaffé est donc un personnage à la moralité douteuse, comme tous ceux à qui sont infligées des insultes décrivant de manière imagée la sodomie passive.

utilisation : sur un forum parodique prétendant reconstituer l’ambiance d’un parti politique fictif : « Salut espèce d’empaffé, je te rappelle que tu me dois encore 400 euros. Que tu n’arrives pas à faire 5% aux élections, c’est ton problème... »


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Parasite, profiteur. histoire : déformation du verbe écorner. Jules Renard a dressé le portrait définitif de l’écornifleur, un jeune homme qui s’introduit dans l’intimité d’un petitbourgeois, M. Vernet, et finit, après avoir profité de ses largesses financières, par lui prendre sa fille et même un peu sa femme... Le Capitaine Haddock invoque les écornifleurs dans Le Secret de la Licorne.

utilisation : une critique de cinéma, dans le Monde, en avril 2009 : « Incognito : c’est l’histoire d’un mec encombré par un écornifleur et un revenant bien vivant. »


ĂŠcornifleur

(n. m.)


escogriffe

(n. m.)

Adolescent dégingandé. histoire : peut-être de griffe ou de griffon. Le « grand escogriffe » est déjà très grand, mais encore immature, plus doué pour la plaisanterie que la réflexion. Ce qui n’est pas très grave pour un adolescent peut devenir rédhibitoire chez un adulte.Ainsi, l’expression « quel grand escogriffe! », qui semble ne porter que sur le seul ridicule d’un physique hors normes, dénonce également une certaine mollesse de caractère, dissimulée sous les dehors de la virilité.

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utilisation : dans Le Bourgeois gentilhomme, Nicole, la bonne de Mme Jourdain, dénonce « ce grand escogriffe de maître d’armes qui (lui) emplit de poudre tout son ménage ».


espingouin

(n. m.)

Espagnol, injure raciste. histoire : déformation burlesque du mot Espagnol. Le racisme à l’égard de nos proches voisins n’a jamais faibli avec le temps. Les Espagnols, comme les Italiens ou les Portugais, eurent droit à leur petit nom. Celui-ci joue sur l’homophonie burlesque avec le mot pingouin.

utilisation : lu sur un site d’amateurs de football en 2010 : « Pour le choix du ballon d’or, et malheureusement, il y a de grandes chances que ce soit un espingouin qui l’obtienne... ».


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frustré

(n. m.)

Personne privée de satisfaction. histoire : du latin frustrare. Le frustré devrait plutôt être considéré comme une victime, un personnage que l’on devrait plaindre de ne pas avoir pu assouvir tous ses désirs. Et pourtant aujourd’hui « frustré » est une insulte, car la frustration -sexuelle, sociale, professionelle- est considerée comme le motif de comportements haïssables. Le frustré, par dépit ou par vengeance, tente de nous faire la vie dure.

utilisation : critique d’un disque de la rockeuse PJ Harvey : « Elle, elle reste constamment à l’image de ses paroles. Un brûlot, une furie, une frustrée. Elle ne vocalise pas, elle ne joue pas son chant, elle vit ses paroles... »




fumiste

(n. m.)

Dilettante. histoire : de fumisterie, le nettoyage des cheminées. Ver 1840, un vaudeville intitulé La famille du fumiste décrivait les aventures d’un ramoneur dilettante, ce qui conduisit à utiliser le nom de sa profession pour désigner un fainéant sympathique. Par la suite, les joyeux drilles réunis autour de la revue satirique L’Hydropathe revendiquèrent le titre de « fumistes » pour désigner le mouvement littéraire fin de siècle dont ils étaient les représentants. Alphonse Allais reste le plus célèbre d’entre eux. Aujourd’hui, « fumiste » est un terme plutôt négatif, c’est devenu une sorte de synonyme de « je-m’en-foutiste ».

utilisation :

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à propos de Daniel Cohn-Bendit devenu consultant sur Canal+, un blog intitulé « Critique de bon sens » écrivit en 2010 : « N’importe quel fumiste peut devenir commentateur sportif ? ».

furoncle

(n. m.)

Personnage répugnant. histoire : du latin furunculus. Le furoncle est une forme de maladie de peau assez répugnante. L’insulte qui s’en inspire l’est tout autant. Elle relève plutôt du vocabulaire burlesque.

utilisation : dans une parodie de conte médiéval : « Tais-toi, furoncle géant, je vais te faire connaître une nuit de folie ».


galapiat

(n. m.)

Homme grossier. histoire : dérivé de galopin. Le terme « galapiat », en particulier grâce à Darry Cowl qui fit de « petit galapiat » son insulte favorite, a perdu de sa violence initiale. Ce n’en reste pas moins un personnage douteux.

utilisation : « Ça te regarde, ce que nous disons, petit galapiat? » écrivait Marcel Pagnol dans Marius.


Vieil imbécile pontifiant. histoire : de l’italien ganascia, mâchoire. La « vieille ganache » a quasiment disparu de notre vocabulaire avec la fin du service militaire obligatoire. C’était l’un des personnages essentiels de l’univers du comique troupier : le vieil officier subalterne, stupide et radoteur... La ganache désignait à l’origine la mâchoire inférieure des chevaux et, par association d’idées, le crétin en uniforme qui les montait.

utilisation :

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George Sand parlait d’un homme politique qui « déblaterait contre les ganaches de la Chambre ».


ganache

(n. f.)


garde-côte à la mie de pain Personnage dépourvu d’intérêt. histoire : personnel navigant en charge de la garde des côtes. Le Capitaine Haddock, dans Coke en stock, considère qu’il s’agit d’une insulte. L’expression « à la mie de pain » peut devenir le complément d’à peu près toutes sortes d’injures, la mie de pain étant un matériau inconsistant, évidemment peu solide, dont l’usage ne peut concerner que la fabrication d’objets fragiles.

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gougnafier

(n. m.)

Bon à rien, fâcheux. histoire : du normand gouain ou gouin, qui désignait un valet de l’armée. Le gougnafier est un bon à rien. L’origine du mot est sans doute la même que celle de « gougne », désignant des prostituées. Aujourd’hui désuet, le terme ne demande qu’a être employé à nouveau, les gougnafiers proliférant et devenant de plus en plus insupportables.

utilisation : sur le blog du journaliste Thierry Desjardins, le début d’un article intitulé « Sarkozy dépasse les bornes » : « Ma mère aurait dit qu’il se comporte comme un “gougnafier”, mon père aurait dit un “palefrenier”, ma grand-mère un “garcon de bains”. »

(gr. nom.)


(gr. nom.)

grabataire du cortex Débile léger. histoire : formule inventée par Pierre Desproges. Le grabataire ne peut plus se lever de son lit, condamné à l’absence d’efforts. Desproges, à l’occasion d’une émissin du Tribunal des flagrants délires consacrée à l’écrivain Jean-Marc Roberts, en inventa une nouvelle catégorie, peu portée, elle, sur les efforts intellectuels. L’expression a été reprise depuis, elle fait toujours son petit effet.

utilisation : Pierre Desproges écrivit : « Peut-on revendiquer comme un exploit d’être l’écrivain le plus doué dans cette génération post-soixante-huitarde de consternants tarés analphabétiques débordants d’inculture, que de soidisant enseignants mongoloïdes, grabataires du cortex avant la quarantaine, continuent à mettre à l’abri du moindre effort de découverte pour ne pas leur perturber leur petit caca d’ego avec ou sans trique, et ne point épuiser leur frêle intelligence tendre chrysalide. »


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hippopotame

(n. m.)

Personnage trop corpulent ou a l’esprit peu éveillé. histoire : du grec hippópotamos. L’hippopotame est un animal disgracieux, rondouillard, apparemment stupide. Il va de soi que se servir de son nom pour désigner un contemporain n’est pas un compliment.

utilisation : Plaisanteries enfantines glanées dans les cours d’écoles primaires : « T’es un hippopotame, tu prends rarement ton bain, tu te roules ans la boue. - T’es un chien, tu fais pipi partout dehors. »



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homoncule

(n. m.)

Petit homme, nain. histoire : du latin homo, être humain. En alchimie, l’homoncule est une créature grotesque créée à l’image de l’homme, mais en beaucoup moins bien... C’est un terme assez apprecié des amateurs de science-fiction.

utilisation : extrait du roman Il sera..., de Boris Tzapenko : « Le directeur du magasin ressemblait à un affreux gnome, une espèce d’homoncule court sur pattes, gauche et servile. »


hurluberlu

(n. m.)

Personnage ridicule et agité. histoire : de l’anglais hurly-burly, tumulte. L’hurluberlu n’est pas un grand criminel, et injurier quelqu’un en utilisant ce petit mot joyeux n’est apparemment pas si grave. Pourtant, il dénonce à la fois l’agitation, le ridicule, l’inutilité, la futilité... On se vexerait à moins. Pour le Capitaine Haddock, ses compagnons de voyage dans On a marché sur la Lune sont des hurluberlus.

utilisation : « Qu’on fusille cet hurluberlu », dit un bolchevique dans Tintin au pays des Soviets.

hyène dactylographe Intellectuel traître. histoire : du latin hyaena. Seul Jean-Paul Sartre eut l’honneur d’être traité d’hyène dactylographe par le Parti communiste. L’écrivain stalinien Alexandre Fadeev employa l’expression au Congrès mondial des peuples pour la paix, à Vienne, en 1953.

utilisation : Jean Quatremer, correspondant auprès de la Commission européenne fut qualifié dans le titre d’une interview donné au site « Le Taurillon », la « hyène dactylographe bruxelloise », mais cela restait amical.

(n. f.)


impudent

(n. m. et adj.)

Insolent, effronté. histoire : du latin imprudens. L’impudent répond avec effronterie, il fait preuve d’insolence, littéralement il manque de pudeur. Généralement, les impudents sont des inférieurs qui osent élever la voix et qu’on renvoie bien vite à leur statut subalterne. « Taisez-vous, impudent! »

utilisation :

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Joseph Poisle-Desgranges ( 1823-1879) écrivait dans les Parvenus : Regardons devant nous l’impudent personnage, Que la fortune a mis dans un bel équipage; Il nous toise en passant, et son sourire est vain : C’est un gros parvenu fis d’un marchand de vin...

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infect

(adj.)

Abject. histoire: du latin infectus, souillé. Un objet infect est sale, un personnage infect est odieux. « Vous êtes infect » est un bel exemple d’injure vigoureuse pour dénoncer l’attitude d’un petit chef autoritaire ou tenté par le harcèlement moral.

utilisation : sur Agora Vox à props d’un ancienc ministre dont nous tairons le nom : « Le traiter de bouffon, c’est encore lui faire trop honneur...On aimerait lui foutre des baffes toute la journée tellement ce type est infect et insalubre. »


invertébré

(n. m.)

Animal dépourvu de colonne vertébrale. histoire : du latin vertebra. Le Capitaine Haddock, dans le Crabe aux pinces d’or, pense qu’il s’agit d’une insulte. Et on peut comprendre si la métaphore de l’absence de colonne vertébrale s’applique à l’absence de structuration d’une pensée ou d’un raisonnement.


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ivrogne

(n. m.)

Alcoolique « non mondain ». histoire : du latin ebrius, ivre. « C’est un ivrogne, d’ailleurs, ça se voit rien qu’à sa trogne ! », dit une chanson bourguignonne. L’ivrogne est rougeaud sa démarche hasardeuse, son discours inaudible... À tout prendre, mieux vaut se faire traiter d’alcoolique.

utilisation : Ernest Hemingway a un jour adressé ces lignes à F. Scott Fitzgerald : « Bien sûr que tu es un ivrogne. Mais pas plus que Joyce... »


jarnibleu!

(interj.)

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histoire : de « je renie Dieu » Les hommes élégants prirent l’habitude de transformer peu à peu les jurons, dont ils ne pouvaient décidément pas se passer, en leur ôtant leur caractère blasphématoire. Le mot « bleu » remplaça le nom de Dieu, on le retrouve dans morbleu, sacrebleu, etc. Quant a « jarni », c’était une forme compressée de « je renie », que l’on retrouve dans d’autres expressions du même ordre.

utilisation : « Palsambleu, morbleu, ventrebleu, jarnibleu! Dieu aussi a eu son époque bleue », disait Jacques Prévert.


jeune

(n. m. et adj.)

Jeune irresponsable. histoire : du latin juvenis. Le jeune est jeune. Ce n’est ni un défaut ni une insulte, pourtant cela peut le devenir facilement. Il suffit d’y mettre le ton et d’être soi-même un peu âgé... ou de rajouter quelques précisions : jeune con, jeune imbécile, voire jeune merdeux.

utilisation : Jean Ferrat chantait : C’est toujours avec les jeunes imbéciles Qu’on le veuille ou non C’est toujours avec les jeunes imbéciles Qu’on fait les vieux cons.


jocrisse

(n. m.)

Benêt. histoire : nom d’un personnage d’une pièce de théâtre.

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C’est particulièrement un mari que sa femme mène par le bout du nez. Votons massivement pour le retour du jocrisse dans le vocabulaire de l’insulte.

utilisation : à propos de l’écrivain Léon Bloy, le polémiste anarchiste Laurent Tailhade écrivait : « ...le jocrisse enragé que les sacristies même vomissent de dégoût... »



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index


pages 22-23

pages 54-55

pages 40-41

pages 44-45

pages 14-15

pages 18-19

pages 26-27

pages 30-31

pages 34-35

pages 50-51





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