Russia Beyond The Headlines (Luxembourg)

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JEUDI 7 AVRIL 2016 Distribué avec

Ce cahier de quatre pages est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta, qui assume l’entière responsabilité se son contenu PA R M I L E S A U T R E S PA R T E N A I R E S D E D I S T R I B U T I O N : T H E D A I LY T E L E G R A P H , T H E N E W YO R K T I M E S , L E F I G A R O , G L O B A L T I M E S E TC .

RELATIONS BILATÉRALES Les exportations russes vers le Luxembourg ont triplé en deux ans

EN LIGNE

L’effet pervers des sanctions !

UN CHOCOLAT ANTI-ÂGE À BASE D’ÉTOILES DE MER

Cette nouvelle douceur permettrait d’accroître l’endurance et aurait des vertus rajeunissantes. lu.rbth.com/578547

NOUVEL ELDORADO DES GÉANTS DU TEXTILE

Le groupe Inditex, déjà solidement implanté sur le marché russe, pourrait ouvrir des usines. lu.rbth.com/580431

COMMENT LA BANDE DESSINÉE FAIT SON NID À MOSCOU

NATALIA MIKHAYLENKO

La dévaluation du rouble a, certes, rendu les investissements luxembourgeois dans l’économie russe plus attractifs, mais ce même facteur fait obstacle à l’augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays.

En Russie, le Luxembourg est principalement connu comme un important centre bancaire et financier, mais la coopération entre les deux pays ne se limite pas à ce domaine. Il existe des contacts étroits dans la métallurgie et aussi dans l’industrie chimique.

KSENIA ILIINSKAÏA

Les investissements dans le rouge

POUR RBTH

La popularité du Luxembourg auprès des entrepre-

neurs russes est en grande partie due à la convention de double imposition signée entre les deux pays en 2011. Ce nouveau document est en vigueur depuis le 1er janvier 2014 et permet aux entreprises russes de bénéficier d’un taux d’imposition minimum de 5%.

L’histoire du succès des deux Moscovites, Vassili Chevtchenko et Ivan Tcherniavski, qui ont ouvert un magasin de bd. lu.rbth.com/579033

LES TOURISTES ÉTRANGERS SE RUENT SUR LA RUSSIE

SUITE EN PAGE 2

ESPACE La Russie et le Luxembourg vont-ils extraire du minerai sur les corps céléstes ?

Les astéroïdes en point de mire Le Grand-Duché a lancé un débat sur les possibilités d'exploitation minière sur les astéroïdes. La Russie est-elle prête à participer à ce projet ?

VICTORIA ZAVIALOVA RBTH

Récemment, le gouvernement luxembourgeois a lancé l’ambitieux projet Space Resources. Il s’agit d’extraire des métaux rares sur les objets circumterrestres qui se trouvent au-delà de la Lune, mais avant Mars. Par ailleurs, les autorités du Grand-Duché ont indiqué que les compagnies américaines Deep

Space Industries et Planetary Resources pourraient rejoindre ce projet. Le 19 février, lors de sa rencontre avec le vicePremier ministre russe Dmitri Rogozine, Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie du Luxembourg, lui a également proposé de réfléchir à une exploitation des as-

téroïdes. « Un jour, les métaux précieux s’épuiseront même en Russie et il faudra les chercher ailleurs », a-t-il averti. Selon M. Schneider, le Luxembourg espére pouvoir compter sur les technologies d’exploration spatiale russes. SUITE EN PAGE 4

La chute brutale du rouble permet aux étrangers de faire de bonnes affaires dans les magasins russes. lu.rbth.com/578947


Jeudi 7 avril 2016

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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Jeudi

ÉCONOMIE

RELATIONS BILATÉRALES

L’EFFET PERVERS DES SANCTIONS ! SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

Par ailleurs, le Luxembourg n’applique aucun droit de timbre en cas de transfert des participations et n’impose pas d’exigences ni de règles complexes sur la distribution des dividendes, ce qui permet d’organiser le financement des entreprises russes de manière plus efficace. Malgré cela, depuis deux ans, les chiffres de l’investissement sont dans le rouge : les entreprises ne cherchent pas à faire de nouveaux investissements. En 2014, les flux d’investissements ont baissé de 607,5 millions d’euros par rapport à 2013, selon la Banque centrale de Russie, alors qu’un an auparavant, ce chiffre était de + 10,2 milliards d’euros. « Le Luxembourg propose toujours différents instruments financiers d’organisation des affaires qui, malheureusement, n’ont pas encore d’équivalent en Russie », précise Oleg Prozorov, président de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise en Russie (CCBLR). « Le Luxembourg est le seul centre financier de l’Union européenne à être noté AAA, donc sa popularité ne faiblit pas. Nous estimons que pour les compagnies russes qui ont des activités internationales, le Luxembourg est un lieu d’implantation idéal en plein cœur de l’Europe », estime-t-il.

La dévaluation du rouble a affecté les importations Au cours de ces deux dernières années, le montant des importations en Russie de marchandises venant du Luxembourg a pratiquement été divisé par deux : 178,8 millions d’euros en 2013 contre 97,3 millions en 2015. Cette chute brutale s’explique principalement par la forte dépréciation du rouble, dont le rythme s’est encore fortement accéléré l’année dernière : les importations luxembourgeoises en Russie ont diminué de 37,4%. C’est un peu moins que les produits venant de France (-44%) et de l’Union européenne dans son ensemble (-41,5%). Les importations portent principalement sur les biens industriels, tels que le papier et la cellulose (17% des importations), les pneus (13%), les revêtements de sol en plastique (11%) et les équipements (12%). Les importations de produits agricoles étaient très faibles même avant l’introduction des sanctions occidentales et de l’embargo russe : par exemple, le volume d’importation de produits laitiers provenant du Luxembourg en 2013 ne s’élevait qu’à 263 000 euros. Par ailleurs, les exportations russes vers le Luxembourg enregistrent une hausse notable : en deux ans, elles ont en effet plus que triplé, passant de 11,4 millions d’euros en 2013 à 40,3 millions en 2015. La majeure partie des marchandises que le Luxembourg importe à partir de la Russie sont des combustibles minéraux et des produits pétroliers (85% du volume global). Les exportations de métaux ferreux ont été multipliées par 1,5 au cours de l’année 2015, ce qui constitue une hausse de 7,2%. Pour les produits chimiques, la progression atteint 70%. Cependant, la part des équipements dans les exportations russes à destination du Luxembourg a chuté, passant de 12,7% en 2013 à 3,1% en 2015.

Les entreprises s’opposent aux sanctions Les sanctions et la chute du rouble ont eu un impact négatif sur les relations économiques entre la Russie et le Luxembourg, mais les deux pays reconnaissent que des changements sont nécessaires. Lors de sa visite à Moscou en février, Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie du Luxembourg, a estimé que les sanctions nuisaient aux entreprises des deux pays et a appelé à trouver une solution commune. Son interlocuteur,

NATALIA MIKHAYLENKO

le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a, pour sa part, appelé les entrepreneurs luxembourgeois à investir dans l’économie russe. Plusieurs grandes compagnies luxembourgeoises travaillent déjà en Russie. C’est notamment le cas de Paul Wurth, spécialisé dans la construction industrielle, du fabriquant de verre Guardian Industries, de l’entreprise de BTP Astron Buildings et de la compagnie de fret aérien Cargolux. « Concernant les perspectives d’inves-

tissement, il faut comprendre que, compte tenu du cours de la devise russe, la Russie aujourd’hui présente un très grand intérêt pour l’investisseur européen qui investit en devises étrangères », souligne Oleg Prozorov. « Mais il ne faut pas oublier les obstacles liés à la situation géopolitique qui existent actuellement. Je suis convaincu que l’économie russe fait aujourd’hui partie de l’économie globale et que ces obstacles seront surmontés dans un avenir prévisible ».

ENTRETIEN AVEC VIKTOR SOROKINE

« Les investissements dans l’économie restent prometteurs » Le 15 février dernier, Viktor Sorokine, nouvel ambassadeur de Russie à Luxembourg, a pris ses fonctions. RBTH l’a rencontré pour parler des questions centrales dans les relations des deux pays, de l’économie à l’éducation en passant par la culture. Vous avez déclaré que le développement des affaires entre la Russie et le Luxembourg serait l’un des axes principaux de votre activité. Quelles mesures faut-il, à votre avis, prendre en tout premier lieu ? Il faut préserver et accroître le « capital » accumulé dans les relations économiques bilatérales et empêcher un retour en arrière important dans le contexte actuel de « refroidissement » entre la Russie et les pays occidentaux. Cette année, le 7 mars, nous avons célébré un anniversaire important : les 125 ans de nos relations diplomatiques. Quant aux priorités, il faut particulièrement souligner la coopération en ma-

Malgré le contexte instable, les investissements dans le domaine de l’économie réelle restent prometteurs

tière d’investissements. Luxembourg occupe toujours la troisième position en investissements cumulés en Russie, derrière Chypre et les Pays-Bas, et la deuxième s’agissant des investissements directs, derrière Chypre. Cependant, en 2015, le volume des investissements luxembourgeois directs en Russie s’est contracté par rapport à l’année précédente. J’espère que cette tendance s’inversera rapidement. En matière d’attractivité pour les investissements, sur quels domaines faut-il attirer l’attention des représentants des entreprises russes et luxembourgeoises ? Les domaines financier, spatial et de l’innovation. La logistique est également digne d’intérêt. Par exemple, le développement de la coopération dans les centres logistiques Luxair Cargo Center, Freeport Luxembourg et le pôle multimodal de Bettembourg. Malgré le contexte instable pour la coopération économique et commer-


Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Jeudi

Jeudi 7 avril 2016

ÉCONOMIE Les difficultés dopent l’inventivité

Les turbulences du marché n’effraient pas les Luxembourgeois

En attendant, les milieux d’affaires prennent leur mal en patience. Malgré les deux dernières années difficiles qui viennent de s’écouler, le développement des activités de la CCBLR s’est poursuivi. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Astron, qui fabrique des constructions métalliques et des bâtiments industriels a vu le nombre de ses projets réduits de 50% à 70% au cours de ces deux dernières années. « Les sanctions nous affectent encore aujourd’hui mais ces difficultés nous ont donné un supplément de motivation pour trouver d’autres solutions », souligne Marc Buchheimer, directeur d’Astron pour la Russie. Pour s’adapter à la nouvelle donne, sa société s’est tournée vers la construction d’infrastructures sportives, de structures scolaires et de centres logistiques, palliant l’effondrement de la construction d’usines. « Les chiffres sont positifs et depuis quelques semaines des demandes reviennent, le marché frémit certainement à cause de la légère remontée des prix du pétrole et du renforcement du rouble, mais rien n’est encore sûr », poursuit le directeur. Astron reste confiant et attend le retour des investisseurs étrangers car sur le long terme, le potentiel du marché russe est toujours alléchant. Ses matières premières à foison, les besoins de modernisation de ses industries, sa proximité avec l’UE et son marché intérieur de près de 150 millions d’habitants le rendent tout simplement incontournable. Mais à l’heure actuelle, il est capital d’identifier les secteurs porteurs. La logistique recèle en ce moment des perspectives intéressantes au point que des représentants de Luxembourg Freeport sont venus en Russie au mois de février. Mais ce n’est pas tout. Selon les données de la CCBLR, les Russes sont des utilisateurs aguerris d’internet et achètent beaucoup de produits en ligne. Partant de ce constat, des entreprises basées au Luxembourg sont en train d’établir un centre logistique à Moscou pour pouvoir desservir leur clientèle. Dans le sens inverse, Kaspersky, le fabricant russe d’anti-virus informatiques a été reçu récemment par le ministre luxembourgeois de l’économie en vue d’une collaboration dans le dé ve lopp e me nt de pr o du it s informatiques. Autant d’exemples qui montrent que le dialogue entre le Grand-Duché et la Russie existe et qu’il débouche, malgré la conjoncture difficile, sur des collaborations et des partenariats concrets.

SERVICE DE PRESSE

AFFAIRES Partir ou rester ? Les businessmen ont fait leur choix

L’activité économique frémit en Russie. Même si rien n’est encore certain, des opportunités existent et les milieux d’affaires luxembourgeois ont les moyens de tirer leur épingle du jeu. LOUIS BONAVENTURE POUR RBTH

La salle de la Chambre russe du commerce et de l’industrie à Moscou était comble pour le Gala 2016 de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise en Russie (CCBLR), le 21 avril dernier. Preuve que les milieux d’affaires ont pris acte des sanctions économiques qui visent la Russie, s’accommodent des turbulences qui caractérisent l’économie russe et restent à l’affût des bonnes affaires. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, certains secteurs n’en souffrent pas exagérément, bien au contraire. « Nous avons beaucoup de clients russes qui structurent leur patrimoine ou leurs activités depuis le Luxembourg et dans ce domaine, les sanctions n’ont pas fait baisser les affaires », fait remarquer Max Kremer, associé du cabinet d’avocats Arendt & Medernach SA.

L’UE ne devrait pas élargir ses sanctions Seule étude d’avocats luxembourgeoise

établie en Russie, Arendt & Medernach SA a même profité de cette situation difficile pour développer ou plutôt repenser la stratégie de son antenne moscovite, décidant d’étendre ses activités en Russie, mais aussi dans les pays de la CEI, plus particulièrement au Kazakhstan et en Ouzbékistan, avec un mot d’ordre : se rapprocher du client pour mieux satisfaire ses besoins. L’activité qui a le vent en poupe ? Le conseil. « Beaucoup de clients russes nous consultent pour savoir comment poursuivre et développer leurs activités en évitant de violer les sanctions, et la réciproque se vérifie également », précise Max Kremer. D’autant plus qu’avec la chute du rouble, les produits russes sont devenus, du jour au lendemain ou presque, extrêmement compétitifs. Si le Canada a récemment élargi ses sanctions économiques à l’égard de quelques personnalités et de plusieurs institutions financières russes, à Moscou, le sentiment qui prédomine au sein de la communauté luxembourgeoise, c’est que l’UE ne s’alignera pas. Cela ne veut pas dire pour autant que les sanctions seront levées à court terme, mais Max Kremer se veut résolument optimiste. « Tout cela sera oublié d’ici deux ans », martèle l’avocat.

ciale, les investissements dans le domaine de l’économie réelle restent prometteurs. En 2015, à Togliatti (région de Samara), la compagnie Accumalux a lancé une usine de production de pièces détachées pour automobiles et bus, la compagnie luxembourgeoise Paul Wurth et le Combinat métallurgique de Novolipetsk ont également signé un contrat. Que pourriez-vous dire sur les entreprises luxembourgeoises dans les régions russes ? Au cours de l’année dernière, les missions commerciales des représentants luxembourgeois ont visité plusieurs régions de la Russie, dont Moscou, SaintPétersbourg, les régions de Mourmansk, de Samara, de Volgograd et de Nijni Novgorod, ainsi que le kraï de Khabarovsk. Les représentants du ministère russe du Développement de l’ExtrêmeOrient, qui s’étaient rendus au GrandDuché, ont étudié l’expérience de leurs homologues luxembourgeois en matière d’application du régime juridique de « port franc ». À l’issue des négociations, les parties ont convenu de poursuivre les contacts afin de développer conjointement un port franc à Vladivostok. Le 18 février 2016, Moscou a accueilli un autre événement important, la session de la Commission mixte pour la coopération économique entre la Russie et l’Union économique belgo-luxembourgeoise. Au cours de cette session, Dmitri Rogozine, vice-Premier ministre russe, a présenté aux entrepreneurs luxembourgeois les projets du gouvernement russe pour fournir un

Le bâtiment de Berlin-Chemie à Kalouga (160km de Mouscou), construit par Astron.

Biographie Victor Sorokine a été diplômé du MGIMO en 1978. De 1997 à 1999, il a occupé le poste de conseiller pour la Mission permanente de la Russie auprès de l’ONU, à Genève. Par la suite, il est devenu directeur du Deuxième département de la CEI du Ministère des Affaires étrangères en charge des relations diplomatiques avec la Biélorussie, l’Ukraine et la Moldavie. JEAN-CLAUDE ERNST/EDITPRESS

soutien administratif à ceux qui souhaitent développer leurs activités en Extrême-Orient et en Sibérie. Actuellement, on discute de l’organisation d’un voyage des représentants de l’élite entrepreneuriale luxembourgeoise dans la région pour leur permettre de visiter ses principaux centres industriels, Vladivostok ou Irkoutsk par exemple. Malgré la crise, les échanges commerciaux entre la Russie et le Luxembourg ont progressé au cours de l’année 2015. À votre avis, qu’est-ce qui explique cette hausse constante ?

RBTH ET LE CENTRE CULTUREL ET SCIENTIFIQUE DE RUSSIE VOUS INVITENT À LA PROJECTION DU FILM DOCUMENTAIRE « ÎLES SOLOVKI : À LA CROISÉE DES MÉMOIRES »

Affaires à suivre

MISSION DE COMMERCE 2016 21-24 AVRIL Avec le soutien de LUKOIL, la CCBLR invite les entreprises à rejoindre sa mission commerciale à Astrakhan. Les délégués pourront prendre part aux activités comprenant des échanges avec le secteur public et privé, ainsi qu’à des réunions avec des partenaires locaux potentiels. La délégation sera reçue par le gouverneur de l’oblast d’Astrakhan, Alexandre Jilkine.

Propos recueillis par VICTOR ONUCHKO

« Dans l’Antiquité, les îles Solovki étaient le théâtre des rites religieux des Lapons. Par la suite, elles ont accueilli des moines, qui malgré des conditions difficiles ont rendu cet endroit habitable. Puis, les îles sont devenues la dernière demeure de milliers de détenus du plus terrible des camps du Goulag. Cette combinaison d’événements opposés donne à ces îles un attrait unique en son genre ». PAVEL INJELEVSKI, réalisateur

22 avril 2016 19h00

› www.ccblr.com^

CENTRE CULTUREL ET SCIENTIFIQUE DE RUSSIE 32, rue Goethe, L-1637, Luxembourg, Renseignements : 26 48 03 22

Malheureusement, la tendance n’est pas aussi positive que vous le dites. Les sanctions de l’UE contre la Russie, ainsi que les mesures de rétorsion introduites par Moscou, ne pouvaient pas ne pas affecter nos relations commerciales. Pour l’année 2015, les échanges commerciaux entre la Russie et le Luxembourg ont diminué de 26,4% par rapport à 2014 et le solde commercial négatif s’est élevé à 56,9 millions d’euros. Toutefois, même dans ce contexte d’une politique, pas toujours justifiée, de poursuite de la pression sur la Russie par les sanctions, les milieux d’affaires des deux pays continuent à faire preuve d’un intérêt mutuel qui ne faiblit pas. Pour vous, quels sont les autres domaines de coopération entre les deux pays qui sont les plus importants ? J’ai de grands espoirs pour les échanges dans les domaines de la culture, de l’éducation et de la science entre la Russie et le Luxembourg. Les accords de coopération dans différents domaines ont été signés par nos gouvernements dès le 28 juin 1993. Récemment, un protocole exécutif pour 2015-2018 est venu s’y ajouter. Le renforcement des liens humanitaires est assuré par le Centre culturel et scientifique de la Russie et la représentation de l’Agence fédérale russe pour la coopération humanitaire internationale. En 2016, ils envisagent d’organiser de nombreux événements culturels et éducatifs consacrés aux grandes dates de l’histoire et de la culture russes.

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ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES

En ligne

Les nouveautés économiques sur lu.rbth.com/ economie


Jeudi 7 avril 2016

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Supplément de Rossiyskaya Gazeta distribué avec Le Jeudi

SCIENCES

Forer les astéroïdes pour s’accaparer des terres rares SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

Les grands projets du Luxembourg Les États-Unis ont adopté une loi sur l’utilisation commerciale des minéraux venant des astéroïdes et de la Lune. Jean-Jacques Dordain, patron de l’agence spatiale européenne a, pour sa part, déclaré que les technologies nécessaires à leur exploitation existaient déjà. « Nous savons comment rejoindre les astéroïdes, comment mener des opérations de forage et comment ramener les échantillons sur la Terre », a-t-il précisé. Le coût exact de ce type de travaux n’est pas encore défini, mais Jean-Jacques Dordain estime que la création d’une telle industrie pourrait nécessiter des dizaines de milliards d’euros. Les représentants de l’industrie spatiale russe sont, pour le moment, prudents quant à l’idée d’exploiter les métaux des astéroïdes. M. Rogozine a répondu à la proposition de M. Schneider par une plaisanterie : « Les métallurgistes de Tcheliabinsk étaient de braves gars et ils s’approvisionnaient déjà directement sur les astéroïdes depuis longtemps », allusion à la météorite tombée à Tcheliabinsk en 2013. De tels projets existent déjà depuis longtemps, mais pour le directeur de l’Agence spatiale russe (Roskosmos), Igor Komarov, ils ne visent que le très long terme : « La question de l’exploitation minière des astéroïdes a une grande résonance publique et nous en discutons avec les principales agences spatiales du monde », a-t-il déclaré

avant de poursuivre : « Je pense que nous passerons au stade d’études concrètes d’ici cinq ans. »

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Le Luxembourg a déjà lancé le programme Space Resources. En Russie, des projets d’exploitation minière des astéroïdes existaient déjà, mais à très long terme.

Des terres rares sur la Lune Fin mars, Roskosmos a présenté les grandes lignes du nouveau programme spatial russe pour la période 2016 – 2025, dont la priorité consiste pour M. Komarov à étudier l’orbite terrestre et à préparer une exploration à grande échelle de la Lune après 2025. « Nous étudions également la création d’une station orbitale lunaire », a-t-il annoncé. Une telle base permettrait en effet d’exploiter les minéraux se trouvant sur les astéroïdes. Auparavant, la Russie avait envisagé de se mettre, sur la Lune, à exploiter des gisements de terres rares, un groupe de métaux qui rentrent dans la fabrication des composants pour les appareils électroniques. Selon les représentants de Roskosmos, ces métaux pourraient commencer à manquer sur Terre dans un avenir proche. Mais le véritable trésor de la Lune, c’est l’hélium 3. L’utilisation de cet isotope dans des réactions de synthèse nucléaire permettrait de produire un volume colossal d’énergie électrique sans produire de déchets nucléaires. Les chercheurs précisent qu’il s’agit d’un combustible thermonucléaire très efficace qui, par ailleurs, est respectueux de l’environnement.

Que pourra-t-on trouver sur les astéroïdes ? Nikolaï Zheleznov, responsable de re-

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BUTS DU PROGRAMME SPATIAL

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Augmenter le nombre de satellites destinés à des missions scientifiques et économiques, y compris à l’étude de la région arctique.

2

Créer des vaisseaux spatiaux dans la cadre du projet « ExoMars », conjoint la Russie et à l’UE, et pour l’exploration de la Lune.

3

Concevoir des missions habitées vers les corps célestes du système solaire pour préparer les expéditions vers des planètes lointaines.

cherche à l’Institut d’astronomie appliquée de l’Académie russe des sciences, estime qu’il faudrait surtout chercher des terres rares sur les astéroïdes, comme l’iridium ou le zirconium, dont la présence ne reste pour l’heure qu’une hypothèse. « Le télescope ne permet que de faire une évaluation approximative de leur composition chimique. On peut la déduire, par exemple, grâce à la réflectivité des astéroïdes. Nous savons que les astéroïdes clairs sont composés d’une base de roche et de roche ferreuse », souligne Zheleznov. La menace que les astéroïdes représentent pour la Terre est, pour les scientifiques, un peu plus réelle : dans les 185 prochaines années, 39 astéroïdes passeront par la zone d’attraction de notre planète. En mars 2016, les chercheurs de l’Université d’État de Tomsk, en Sibérie, ont développé une nouvelle technologie de protection qui permet de détruire les objets spatiaux potentiellement dangereux en les dynamitant lorsqu’ils menacent la Terre. « Grâce au super-ordinateur SKIF Cyberia, nous avons modélisé une destruction nucléaire des astéroïdes sans que des débris hautement radioactifs ne touchent notre planète », a souligné Tatiana Galouchina, collaboratrice de l’Institut de recherche en mathématiques appliquées et en mécanique de l’Université de Tomsk.

SÉCURITÉ Malgré son refus de participer au sommet sur la sécurité nucléaire, la Russie veut travailler sur les problèmes pressants

La réponse russe aux questions nucléaires Empêcher les matériaux nucléaires de tomber entre les mains des terroristes et sécuriser les sites nucléaires, les questions clés du sommet sur la sécurité nucléaire de Washington. ALEX COOPER POUR RBTH

Le danger de voir de l’uranium et du plutonium tomber en de mauvaises mains et être utilisés dans la création d’une « bombe sale » reste la première des préoccupations de nombreux spécialistes du nucléaire. « Nous savons que les terroristes voudraient accéder à ces matériaux et se procurer un dispositif nucléaire. C’était le cas d’AlQaïda et cela concerne Daech [organisation interdite en Russie, ndlr] également », a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d’un briefing spécial consacré au som met de Washington. Michelle Cann, experte de l’ONG Partnership for Global Security, a cependant précisé que les efforts de la communauté internationale, comme le sommet, avaient per mis de réduire l’importance de cette menace. « La communauté internationale a recyclé plus de 1 500 kg de plutonium et d’uranium hautement enrichis. Depuis 2010,

SERVICE DE PRESSE

12 nouveaux pays se sont complètement débarrassés de leurs stocks d’uranium hautement enrichi », estime l’experte. Mais cette année, le sommet se déroule sans la Russie. « Nous avons ressenti un certain déficit de coopération lors de la préparation préliminaire du thème du sommet, c’est pourquoi, dans ce cas, la Russie n’y participe pas », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, pour expliquer cette décision. En revanche, Moscou participera en décembre au sommet sur la

D’ici 2018, la Russie doit recycler 34 tonnes de plutonium

sécurité nucléaire organisé par l’ONU. « Je crois que cette décision est parfaitement justifiée, nous devons travailler ensemble, et non sous l’égide d’un seul pays, sur des questions comme la sécurité nucléaire. Il faut rappeler que la conférence de l’ONU réunit la Russie, la Chine, l’Inde, les États-Unis et la France, qui peuvent travailler de concert », précise Alexandre Ouvarov, expert indépendant dans le secteur de l’énergie nucléaire. Par ailleurs, la Russie continue à travailler sur le recyclage du plutonium. D’ici 2018, elle devra recycler 34 tonnes de plutonium, conformément à un accord signé en 2010 par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton. Pour atteindre cet objectif, la Russie a développé une technique qui permet de recycler le plutonium militaire en carburant pour les centrales nucléaires. À cet effet, l’usine spécialisée de Zheleznogorsk (kraï de Krasnoïarsk), qui fabriquait du plutonium militaire, a été reconvertie et depuis l’automne 2015, elle produit du MOX, ce carburant nucléaire issu du recyclage d’uranium et de plutonium militaires, pour alimenter les centrales nucléaires de nouvelle génération équipées de réac-

Résultats visibles En 2015, la Russie est arrivée en 18e position (+2) du classement international de la protection contre le vol (theft ranking) NTI Nuclear Security Index. La sécurité cybernétique de ses sites nucléaires a notamment été très appréciée.

Réacteur BN-800 Les réacteurs à neutrons rapides alimentés avec du carburant nucléaire recyclé permettent de réduire la quantité de déchets radioactifs.

teurs à neutrons rapides. Cette chaîne de production est, pour le moment, unique au monde. Cette technologie permet de réduire le volume de déchets radioactifs et ouvre la voie à la création d’une technologie sans déchets pour l’industrie nucléaire. « Nos collègues français, qui ont récemment visité notre usine, ont avoué qu’ils classaient notre technologie en quatrième et non en troisième génération », affirme Piotr Gavrilov, directeur du Combinat minier et chimique qui accueille l’unité de production. La création d’une filière de production MOX et celle d’une centrale dotée d’un réacteur BN-800 à neutrons rapides a été l’exigence découlant de l’accord russo-américain la plus difficile à remplir et, sur ce point, Moscou a une longueur d’avance sur Washington. Les Américains ont pris du retard dans la réalisation des objectifs qui leurs sont assignés. Dans le Washington Post, le procureur général de Caroline du Sud, Alan Wilson, a déclaré que le ministre américain de l’Énergie avait encore du pain sur la planche pour atteindre les objectifs des États-Unis en vertu de l’accord passé avec la Russie : la future usine de traitement du plutonium militaire n’est toujours pas achevée et souffre de problèmes de financement.

RUSSIA BEYOND THE HEADLINES EST PUBLIÉ PAR LE QUOTIDIEN RUSSE ROSSIYSKAYA GAZETA. LA RÉDACTION DU JEUDI N’EST PAS IMPLIQUÉE DANS SA PRODUCTION. LE FINANCEMENT DE RBTH PROVIENT DE LA PUBLICITÉ ET DU PARRAINAGE, AINSI QUE DES SUBVENTIONS DES AGENCES GOUVERNEMENTALES RUSSES. RBTH A UNE LIGNE ÉDITORIALE INDÉPENDANTE. SON OBJECTIF EST DE PRÉSENTER DIFFÉRENTS POINTS DE VUE SUR LA RUSSIE ET LA PLACE DE CE PAYS DANS LE MONDE À TRAVERS UN CONTENU DE QUALITÉ. PUBLIÉ DEPUIS 2007, RBTH S’ENGAGE À MAINTENIR LE PLUS HAUT NIVEAU RÉDACTIONNEL POSSIBLE ET À PRÉSENTER LE MEILLEUR DE LA PRODUCTION JOURNALISTIQUE RUSSE AINSI QUE LES MEILLEURS TEXTES SUR LA RUSSIE. CE FAISANT, NOUS ESPÉRONS COMBLER UNE LACUNE IMPORTANTE DANS LA COUVERTURE MÉDIATIQUE INTERNATIONALE. POUR TOUTE QUESTION OU COMMENTAIRE SUR NOTRE STRUCTURE ACTIONNARIALE OU ÉDITORIALE, NOUS VOUS PRIONS DE NOUS CONTACTER PAR COURRIER ÉLECTRONIQUE À L’ADRESSE LU@RBTH.COM. SITE INTERNET LU.RBTH.COM. TÉL. +7 (495) 7753114 FAX +7 (495) 9889213 ADRESSE 24 / 4 RUE PRAVDY, ÉTAGE 7, MOSCOU 125993, RUSSIE. EVGENY ABOV : DIRECTEUR DE LA PUBLICATION RUSSIA BEYOND THE HEADLINES (RBTH), VSEVOLOD PULYA : RÉDACTEUR EN CHEF DES RÉDACTIONS INTERNATIONALES, MARIA AFONINA : PRODUCTRICE EXÉCUTIVE PÔLE EUROPE OCCIDENTALE, TATIANA CHRAMTCHENKO : RÉDACTRICE EXÉCUTIVE, EKATERINA TCHIPOURENKO : RÉDACTRICE EN CHEF, ANDREÏ CHIMARSKI : DIRECTEUR ARTISTIQUE, MILLA DOMOGATSKAÏA : DIRECTRICE DE LA MAQUETTE, MARIA OSHEPKOVA : MAQUETTISTE, ANDREÏ ZAITSEV, SLAVA PETRAKINA : SERVICE PHOTO. JULIA GOLIKOVA : DIRECTRICE DE LA PUBLICITE & RP (GOLIKOVA@RG.RU). © COPYRIGHT 2016, AFBE "ROSSIYSKAYA GAZETA". TOUS DROITS RÉSERVÉS. ALEXANDRE GORBENKO : PRÉSIDENT DU CONSEIL DE DIRECTION, PAVEL NEGOITSA : DIRECTEUR GÉNÉRAL, VLADISLAV FRONIN : DIRECTEUR DES RÉDACTIONS. TOUTE REPRODUCTION OU DISTRIBUTION DES PASSAGES DE L’OEUVRE, SAUF À USAGE PERSONNEL, EST INTERDITE SANS CONSENTEMENT PAR ÉCRIT DE ROSSIYSKAYA GAZETA. ADRESSEZ VOS REQUÊTES À LU@RBTH.COM OU PAR TÉLÉPHONE AU +7 (495) 7753114. RBTH ENTEND OFFRIR DES INFORMATIONS NEUTRES ET FIABLES POUR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE LA RUSSIE. CE SUPPLÉMENT A ÉTÉ ACHEVÉ LE 5 AVRIL 2016

LES SUPPLÉMENTS SPÉCIAUX ET SECTIONS SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX : • LE JEUDI, TAGEBLATT, LUXEMBOURG• LE FIGARO, FRANCE • HANDELSBLATT, ALLEMAGNE • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • THE NEW YORK TIMES ET FOREIGN POLICY, ÉTATS-UNIS • EL PAÍS, ESPAGNE • EL OBSERVADOR, URUGUAY • EL PERUANO, PÉROU • LA RAZÒN, BOLIVIE • NEDELJNIK, GEOPOLITIKA, SERBIE • NOVA MAKEDONIJA, MACÉDOINE • MAINICHI SHIMBUN, JAPON • HUANQIU SHIBAO, CHINE • DESHBANDHU, INDE • NATION, PHUKET GAZETT, THAÏLANDE EMAIL : LU@RBTH.COM. POUR EN SAVOIR PLUS CONSULTEZ LU.RBTH.COM.


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