PRÉSIDENTIELLE 2007 - 1ER TOUR UMP • Hier soir, les militants se sont réunis à la permanence pour saluer le score de Nicolas Sarkozy
La « victoire » dans la sérénité La permanence de l’UMP a fait le plein pour une courte soirée électorale. Plutôt confiants, les militants ont savouré le score « magnifique » de leur leader.
19h30
. Impasse Maréchal-Joffre à Pau, la permanence de l’UMP fait doucement le plein. Les tee-shirts bleu roi des jeunes du parti annoncent la couleur : « Dimanche, tout devient possible ». A l’intérieur, l’ambiance est sereine. Les premières estimations placent Nicolas Sarkozy en tête. Rivée sur son portable, une jeune fille multiplie les coups de fil : « C’est bon, on a gagné ! » 19h50. Jean Gougy, délégué départemental de l’UMP, fait son entrée, sourire aux lèvres. Tous les yeux sont tournés vers le petit écran. Les voix de Claire Chazal et Patrick Poivre d’Arvor sont couvertes par le brouhaha des militants qui se serrent dans le petit local. Les résultats ne sont pas encore tombés mais les embrassades et les plaisanteries témoignent de la confiance dominante. Un militant tient cependant à nuancer : « On ne peut pas dire que c’est sans surprise, Bayrou a fait une belle campagne ! » glisse-t-il, inquiet. Un doute que Nicolas Patriarche, délégué de circonscription et conseiller municipal de Lons, ne semble pas partager, confiant ne l’avoir « jamais considéré comme une menace ». Le candidat béarnais est pourtant au cœur de bien des conversations. « Quelle arrogance ! » estime ainsi une dame d’un certain âge. 19h55. Les jeunes militants, très présents hier soir, gonflent les premiers ballons de la fête. L’apparition de PPDA, le journaliste vedette de TF1, donne le coup d’envoi des applaudissements. « Ce soir, c’est juste un p’tit coup de rouge »
19h59. Une image furtive de François Hollande déclenche les sifflets. « Sarkozy président ! » chante déjà un militant. A l’écran, les secondes s’égrènent. La fébrilité
monte d’un cran. Le décompte est repris en chœur par les militants. Nicolas Sarkozy : 30 %, Ségolène Royal : 25,2 %. Tonnerre d’applaudissements. « On a gagné ! Sarkozy président ! » reprend maintenant toute l’assistance. 20h05. Jean Gougy monte sur une chaise pour « remercier Nicolas Sarkozy » et se féliciter de ce « résultat magnifique ». « Ce n’est pas fini et ce n’est pas gagné. Je vous rappelle que le vrai rendezvous, c’est le 6 mai. Ce soir, c’est juste un p’tit coup de rouge » lancet-il, sous les applaudissements. Bernard Layre, candidat aux législatives dans la 1re circonscription, arrive tout sourire, suivi, plus tard, par le conseiller municipal de Pau, Patrick de Stampa. 21 h. La permanence se vide. Pour le second tour, l’UMP a réservé la salle des fêtes de Lons pour « une vraie fête » espère Jean Gougy.
Explosion de joie à l’annonce officielle des résultats. Les yeux tournés vers le petit écran, Jean Gougy (au centre) accompagné de Nicolas Patriarche (à droite) savourent l’instant. (Photos Jean-Philippe Gionnet)
Jean Gougy est monté à 20h05 sur une chaise pour « remercier Nicolas Sarkozy » et se féliciter de ce « résultat magnifique ».
VALÉRIE CÈBE
UDF • Deux cents sympathisants de François Bayrou réunis au jaï-alaï
Déception modérée pour une «défaite relative» A 20h, prévenus par les bruits de couloir, les supporteurs de François Bayrou ont découvert les traits des finalistes sans broncher. Soirée en demi-teinte.
A
u jaï-alaï où quelque deux cents sympathisants de François Bayrou ont vécu la soirée-buffet campagnard du premier tour, une déception sans amertume se lisait, dès 19h30, sur le visage de ceux qui savaient la disqualification de leur favori, avertis par des voies parallèles bien informées. Les yeux rivés sur les écrans de télévision, quelque « oh ! » s’échappaient de l’assistance à l’énoncé des résultats mais la raison prenait rapidement le pas sur le désappointement à la découverte de la performance du chef de l’UDF (18,7 %) ponctuée de chauds applaudissements. Si, en aparté, certains pestaient contre le paradoxe de ces Français qui aiment la cohabitation mais rechignent au changement, tous exprimaient en revanche une même « fierté » devant la trajectoire du Béarnais qui a glané treize points en deux mois. Le score obtenu en Béarn et au Pays basque (29,61 %) constitue un autre gros motif de satisfaction qui s’attire cette plaisanterie de Barthélémy Aguerre, conseiller gé-
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néral de Saint-Palais : « Il est président de la République dans les Pyrénées-Atlantiques ». « Une très belle journée » Chacun se plaît à souligner « une campagne exemplaire » à l’instar d’Alain Cendresse, attaché parlementaire du député Bayrou. « On éprouve de la déception sur le moment, mais la défaite est relative. On va rebondir car le candidat de l’UDF a suscité de l’adhésion, un bon feeling et donné à croire qu’il correspondait à une attente. On va réagir ! » se promet-il. Elu du canton de Morlaàs et vice-président de l’assemblée départementale, Pierre Menjucq se veut, lui aussi, rassurant, serein et pugnace. « Soyons nous-mêmes, les gens du centre qui sont nés là où il faut ! On traitait l’UDF de ventre mou. Depuis Lecanuet ou Barre, on n’a jamais eu de scores aussi élevés qu’avec François Bayrou. Restons mobilisés pour les années qui viennent car nous avons toutes nos chances » conseille-t-il. Après lui, le président Jean-
Lundi 23 avril 2007
Quelque 200 sympathisants de François Bayrou ont accueilli hier au jaï-alaï de Pau, avec une certaine déception, le résultat du candidat UDF. (Photo Nicolas Sabathier) Jacques Lasserre s’adresse sur le ton de la combativité aux quelque deux cents personnes de tous âges réunies. « Il n’y a pas de déception. C’est une très belle journée pour les
militants. Nous avions eu du mal à exprimer nos messages. Nous y avons mis du temps. Nous y sommes arrivés grâce à François. Maintenant, le centre existe. Que
ceux qui dirigeront la France demain ne soient pas amnésiques. On aura des rendez-vous intéressants ». RENÉE MOURGUES