PB- PP B-01134 BELGIE(N) - BELGIQUE
« Je vous écris, jeunes gens,… la Parole de Dieu demeure en vous » ( 1 Jn 2, 14) Au début de l’été, cette Lettre vous apporte le programme des activités proposées par La Pairelle durant l’année 2017 ; elle aborde également une question délicate – l’accompagnement des jeunes -, d’une manière particulièrement heureuse. Dans une belle convergence, les quatre apports explicitent le positionnement juste de l’éducateur à la foi : il accueille selon l’Esprit, c’est-à-dire largement ; il écoute gratuitement, profondément, patiemment ; il fait confiance et autorise ; il suscite une parole propre et personnelle ; il oriente vers les autres et vers l’Autre. Cette dernière invitation à l’ouverture suppose que les adultes accompagnatrices et accompagnateurs témoignent eux-mêmes par la qualité de leur travail en équipe. Enfin, comme pour tout accompagnement, il est indispensable de croire que c’est l’Esprit luimême qui est à l’oeuvre. Il relève ; il resuscite la vie. Au-delà du contenu, chaque contribution de cette Lettre est témoignage d’espérance à la manière dont le Pape François en parlait dans La joie de l’Évangile : « chaque fois que nous cherchons à lire les signes des temps dans la réalité actuelle, il est opportun d’écouter les jeunes et les personnes âgées. Les deux sont l’espérance des peuples. […] Les jeunes nous appellent à réveiller et à faire grandir l’espérance, parce qu’ils portent en eux les nouvelles tendances de l’humanité et nous ouvrent à l’avenir, […] » (n° 108). Prions pour celles et ceux qui accompagneront des jeunes durant cet été : qu’ils soient, pour eux, visage du Bon Pasteur. Etienne Vandeputte s.J., Directeur
Eduquer :
vers une autorité qui libère... « Moi, dit JeanBaptiste, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé par lui. Qui a l’épouse est l’époux : mais l’ami de l’époux qui se tient là et qui l’entend est ravi de joie à la voix de l’époux. Telle est ma joie ; elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse, et moi que je diminue ! » (Jn 1, 28-30).
Illustration: David Lerouge
Un des enjeux forts de la mission éducative aujourd’hui est celui du positionnement des acteurs. La figure de Jean-Baptiste, telle qu’elle se dévoile ici, peut nous éclairer. Remarquons tout d’abord la joie. Joie de l’ami ; joie de l’éducateur qui voit l’enfant prendre toute sa place et qui s’efface heureux et confiant. A plusieurs reprises Jean-Baptiste se définit par ce qu’il n’est pas : « Je ne suis pas le Christ ! ». Même si une forte pression extérieure ou un mouvement interne tend à m’engager sur cette voie, je ne suis pas Celui par qui tout a été créé; je ne suis pas le Sauveur. Il y a là un non clair, qui rappelle que l’enfant en son origine comme dans les étapes de sa croissance n’est pas le résultat d’un faire mais se donne comme un autre à accueillir et à autoriser à grandir dans sa différence radicale. Le non à prononcer ouvre l’espace à l’originalité et à la liberté de l’enfant, et en même temps libère l’éducateur de la culpabilité de n’être ni Créateur, ni Sauveur. Jean-Baptiste, dans son effacement sera celui qui « autorise ». Libérant ses disciples de tout lien de dépendance ou de ressemblance, il sera celui qui oriente (ex-ducere) vers un autre : « Voici l’agneau de Dieu » ; ne reste pas dans l’eau primordiale, ô combien nécessaire pour un temps donné ; va dans le souffle, libre comme le vent ». Puissions-nous entrer dans cette joie parfaite que personne ne nous enlèvera ! Bernard Peeters s.J.
Ed. resp. : Michel DANCKAERT • Rue Marcel Lecomte 25 - B-5100 Wépion - Namur • Bureau de dépôt : 5000 Namur 1 • N° d’agréation P 201 136
Soirée de réconciliation au week-end « Let’s go » Toute la soirée, avec la trentaine de jeunes du week-end Let’s go, nous avions chanté, joué, dansé comme ils savent si bien le faire quand ils se sentent à l’aise. Le thème, Win For Life, nous avait permis de partager autour de l’essentiel qui donne à nos vies d’être vraiment réussies, gagnantes en quelque sorte. La veillée allait s’achever. Encore un chant, plus calme, et voilà que s’approchait la dernière activité. La plus profonde, la plus crainte, mais aussi sans doute la plus attendue : la réconciliation. D’expérience, soeur Françoise et moi savons que la perspective morale ne permet pas aux jeunes d’entrer volontiers dans la démarche. Alors, nous leur demandons simplement : qu’est-ce qui pèse lourd dans votre vie ? Qu’est-ce qui charge votre sac, vous empêche d’avancer ? Qu’est-ce qui vous empoisonne et que vous avez envie de déposer aux pieds du Seigneur ? La suite ne se raconte pas. Dans le secret des dialogues et de la confiance partagée, je me suis senti témoin privilégié. Moins des souffrances et des blessures vécues par ces ados, que de cette grâce saisissante de consolation et d’espérance qui se reçoit dans ce moment unique où ils peuvent, enfin, se confier en vérité. Ce que la théologie a tant de peine à expliquer, une seule soirée de réconciliation me l’a donné à vivre : Dieu nous rejoint où ça fait mal, il nous remet debout, il nous fait revivre. Et voir ainsi l’Esprit à l’oeuvre, quelle chance, quelle joie ! Pour les 12-17 ans : Antoine Beaudoint, Florence Fastres, Sr Françoise Schuermans ssmn et le P. Paul Malvaux sJ, animent à La Pairelle le prochain WE « Let’s go » du V. 30 septembre au D. 2 octobre (cfr page 4, NDLR)
Paul Malvaux s.J. Seigneur,
Nous te confions les jeunes
que nous avons accepté d’accompagner,
Vie spirituelle au Collège
afin qu’ils s’ouvrent davantage
Loin de moi l’idée de vouloir ici donner des leçons. Voici simplement quelques orientations tirées de mon expérience d’animateur spirituel au Collège d’Erpent.
aux inspirations de l’Esprit.
Stany Simon s.J.
Premièrement, en faisant confiance aux élèves. Ne pas hésiter à leur proposer de vivre des expériences exigeantes, même si elles sont très éloignées de ce à quoi ils sont habitués. Leur ouverture d’esprit et leur capacité d’adaptation sont impressionnantes ! En rhéto, par exemple, nous proposons aux élèves une retraite de trois jours « à la carte ». Ils ont le choix entre une trentaine de propositions, de la retraite monastique à la retraite avec des personnes handicapées en passant par une retraite itinérante ou une retraite à La Viale. Il nous arrive de nous demander si nos élèves seront capables d’entrer dans ces expériences. Écouter un demandeur d’asile, faire à manger avec une personne handicapée ou participer à des offices réguliers alors qu’on n’a jamais mis les pieds dans une église, c’est loin d’être évident ! Pourtant, chaque année, les retours des élèves nous montrent que c’est un pari gagnant. Pour certains élèves, ces trois jours sont l’occasion d’un vrai changement de regard. Deuxième orientation : impliquer les collègues, sans a priori. Souvent, les bonnes idées viennent de là où on ne les attendait pas ! A l’école, nous avions depuis longtemps le sentiment que la configuration de notre chapelle ne convenait plus mais nous ne parvenions pas à imaginer concrètement une autre disposition. Nous avons demandé l’avis de nos collègues et nous les avons invités à venir nous aider à « relooker » le lieu : pendant deux jours, à la fin du mois d’août, la présence de certaines personnes auxquelles nous n’aurions jamais pensé fut une belle surprise et des solutions créatives ont germé de ces rencontres. L’évangile nous recommande d’être levain dans la pâte, pas de la remplacer !
Troisième principe : ne pas vouloir retenir l’arbre qui tombe. Il faut accepter que certaines choses disparaissent, même si elles ont bien fonctionné par le passé. Accepter permet en effet de consacrer notre énergie à ce qui germe aujourd’hui. Personnellement, je trouve que c’est ce qu’il y a de plus difficile. Il y a là un enjeu de discernement et il est important d’être en équipe pour poser ces choix. Je termine avec l’idée la plus importante à mes yeux : ne pas croire que l’action de l’Esprit se limite aux activités portées par l’« animation spirituelle » ! L’Esprit souffle où il veut : lorsqu’un élève donne un coup de main à un autre, lorsqu’un éducateur prend du temps pour gérer une situation familiale difficile, lorsqu’un enseignant trouve une solution pour partir de ce qui intéresse ses élèves... A cet égard, à Erpent comme ailleurs, je peux vous dire qu’il y a de quoi s’émerveiller chaque jour ! Illustrations: images du jeu « Dixit »
Vincent Sohet Animateur spirituel au Collège d’Erpent
Parole d’une accompagnatrice Vaste sujet ! Aussi dois-je préciser « d’où » je parle : je m’appuie sur presque 10 années de présence à l’aumônerie des Facultés de Namur et de blocus à la Pairelle, ainsi que cinq années à Taizé où je rencontre surtout des jeunes femmes. Les jeunes que j’accompagne ont donc à peu près entre 18 et 30 ans et, peu ou prou, ce sont des universitaires ou jeunes professionnels. C’est dire que mon expérience est limitée.
ne savent pas bien ce qui l’est peutêtre... ? Ecouter profondément : guetter ce qui, à leur insu même, a plus de poids. Ecouter patiemment... donner temps et espace, pour les larmes aussi. Les autoriser à pleurer, et ce en présence de quelqu’un, c’est un début d’ouverture sur un passé douloureux, amer, caché, qui pèse, sur des pressions sociales, familiales qui étouffent, des peurs... Mais peut-être cela est-il plus féminin !
Des visages et des réflexions … En réfléchissant, ce sont des visages qui me sont venus et quelques réflexions entendues : cela soutiendra notre propre réflexion. L., étudiant, au kot de l’aumônerie, pas spécialement chrétien (c’est peu dire !), qui a fait une petite expérience de vie intérieure, lors d’un weekend d’aumônerie... mais le sait-il ? B. qui s’exclamait, 2 ans après avoir quitté le kot : « Je réalise seulement maintenant combien vous, les animateurs, vous étiez présents et combien vous nous avez apporté » ; S. volontaire à Taizé pendant quelques mois, en larmes : « on fait attention à moi, ici ! » ; M. autre volontaire qui partage : « Quelqu’un qui m’a écoutée 1 heure chaque semaine pendant les 3 mois de mon séjour, quel cadeau ! » ; au blocus où le temps de prière fait partie du « contrat », la surprise de certains étudiants : « Que c’est bon de se poser pour réfléchir enfin à ce qui est vraiment important ! » ; ces jeunes femmes de passage, brillantes, actives, débordées, qui ne renoncent à rien... et demeurent seules, avec leurs questions : pourquoi tout cela ?... etc. Cette petite collection en vrac suggère, sans prétention à l’exhaustivité, quelques points d’attention.
D’abord accueillir… Accompagner les jeunes selon l’Esprit, c’est d’abord les accueillir selon l’Esprit, c’est-à-dire largement, à la manière de Dieu lui-même sans doute, là où ils sont dans leur vie, là où ils en sont, avec leur quête qui n’est pas d’emblée précisément spirituelle. L’accompagnement spirituel commence par l’accompagnement humain, de la vie, et notamment l’accompagnement vers une autonomie vis-à-vis des parents et de la famille : aider à quitter son papa et sa maman...
Ecouter profondément… Gratuitement : peut-être que pendant tout un temps il n’y aura rien « d’important » à entendre ? Parce qu’ils
Photo: Jean Goepfert
parler : sentiment. Mais il y a sentiment et sentiment, le romantique et le spirituel en quelque sorte, ce qui a un vrai bon goût, profond durable solide et ce qui est plus passager... Pas évident dans notre société ! Différencier les pensées, mode St Ignace... ce qui amène à parler de ce mauvais esprit qui travaille le monde... mais on peut le reconnaître, démasquer, contrer... Les règles de discernement d’Ignace sont d’une puissance étonnante, qui permettent une compréhension de l’apparent magma intérieur, nommer, trier, agir réagir décider. Ceci nous amène à mentionner une autre parole : parole de catéchèse pourrait-on dire. Car le flou peut être grand quant à la foi chrétienne, la vie chrétienne, l’Evangile, Dieu etc. Oser dire : en foi chrétienne, on croit ceci, on croit cela, on dirait plutôt ceci, plutôt cela... Un Dieu qui aime, qui appelle à la vie, qui crée par amour, être créé par un Autre dans et pour une relation « et Dieu vit que cela était bon », ce peut être en soi une petite révolution pour des jeunes qui ont déjà des vies cabossées, éclatées, ignorées. Peut-être qu’on n’ira pas plus loin dans le Principe et Fondement.
Croire, absolument… Pour les accompagnateurs, c’est croire, absolument. Croire que c’est l’Esprit qui accompagne d’abord. Croire que l’Esprit travaille avant nous et plus que nous. Croire, absolument, que les jeunes sauront entendre, écouter, reconnaître la Vie, et s’y engager... un jour... dans la patience du temps, la patience de Dieu... Une absolue confiance, à la manière de Frère Roger.
Oser une parole… Alors, c’est aussi oser une parole. Non pas asséner une opinion mais plutôt proposer des mots, car les jeunes peuvent être très pauvres dans leur vocabulaire pour dire ce qui se passe en eux, au-delà de « C’est cool ». Proposer une interprétation comme une hypothèse de compréhension, pour susciter une parole propre et personnelle, les aider à nommer ce qui les habite. Questionner, non pas pour savoir mais pour ouvrir (à) la parole, la profondeur, la mémoire aussi : relire, faire relire, sans en avoir l’air ! Cela requiert une sobriété, tant de parole que de présence. Car il ne s’agit pas d’impressionner, et encore moins de séduire. Parole d’encouragement : « Ce que tu vis/as vécu là n’est pas rien » Cela dit quelque chose des dons, qualités, désirs. Par là, aider à différencier. Différencier la profondeur des ressentis, et malheureusement notre langue ne nous donne qu’un seul mot pour en
Accepter de ne pas savoir… En conséquence, c’est accepter de ne pas savoir a priori ce qui est bon pour eux. C’est même presque un principe : ne pas vouloir savoir. « Car il est meilleur que le Créateur et Seigneur se communique lui-même à l’âme ». Et je ne sais pas comment Il le fera ! Croire enfin, que c’est toute l’Eglise qui accompagne ces jeunes, d’autres les rencontrent, écoutent, guident... Et espérer. Absolument . Muriel Guieu rsa Accompagnatrice de jeunes à Taizé Pour les 18-35 ans : le P. Xavier Leonard sJ et une équipe de La Pairelle animent entre le 26 août et le 4 septembre prochain (durée laissée au choix) la retraite « Souffler… Prier… Mûrir un choix… » (cfr page 4, NDLR).
Tout le programme sur www.lapairelle.be Nʼhésitez pas à en parler autour de vous
Renseignements et inscriptions : Tél: 081 46 81 11
Mail: centre.spirituel@lapairelle.be
centre.spirituel@lapairelle.be
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Jo ourné urrné n ed de e La Pa Pair irel e le e DIRIGE DIR DIRIGE IGER R À LA LU UMI M RE DE MIÈ E L’E EVANG ANGILE NG GILE LE L E? Avec ec c M. M. Da amar ma ett J. Pirso Pirso Pi son n,, aut au eur eurs s de « Diri iriger ir ger à la la lum umièr um m èrre de l’E l’Ev Evan Ev an a ang ngile » samed sa ed e di 24 s sept ept e ep ptemb mbre re e de 9h3 9h30 0 à 17 17h h
ET Y HI ETT HILLE LLE L SUM LE LESUM S SU Avec P. Ferr errièr ièr èrre sj sj et et I. Meeû ee eûs-M eûs-M s-Mic iichiel ich ie s, auteur aut eur urs de « Pr urs P ierr 15 5 jo jou urrrs urs s Avec c Et E ty ty Hilles Hil le um » les le se epte embr m e : V. 30 ((18h mb 18h 18 8h 8 h15 h15) 15) 5) au au D. D. 2 octobr ob e (17 7h)
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