LÉANE

LABRÈCHE-DOR Avec fierté ModeGuide & Beauté
TENDANCES AUTOMNE-HIVER
UNE RENTRÉE CULTURELLE AU FÉMININ









La flèche d’or


Venez faire pareil
Et vivez cette nouvelle expérience recentrée sur notre expertise botanique, nos prix adoucis, nos magasins relookés encore plus responsables!
Rendez-vous dès le 22 août en magasin et sur yvesrocher.ca.

en couverture
40 LÉANE LABRÈCHE-DOR

L’inépuisable.
culture
25 REN TRÉE CULTURELLE
Tout ce qu’on doit voir et écouter cet automne!
50 SOCIÉTÉ
La charge mentale des familles homoparentales.
53 J ’AI ENTENDU ENTRE LES BRANCHES
Manal Drissi nous parle des offensives politiques contre les personnes trans.
55 L A FOIS OÙ…
Elisabeth Massicolli a appris à lire entre les lignes.
56 C ’EST MON HISTOIRE «Je suis tombée enceinte de mon ex.»
58 SEXE
Le monde du kinknous ouvre ses portes.
beauté
62 TENDANCES
On adopte les coiffures et les maquillages de la saison!
74 DÉCOUVERTE
Cap sur les jardins communautaires de l’Ourika avec YSL Beauté.
NO 393
SEPTEMBRE 2023











































77 RENCONTRE
Elle Fanning, polyvalente et passionnante.
78 SOINS DE LA PEAU
Et si on prenait le temps de comprendre — et d’aimer! — nos pores?
81 ENTREVUE
Hailey Bieber nous parle de sa marque beauté, Rhode.
83 SHOPPING
La tendance du quietluxury prend d’assaut notre vanité.
mode
lifestyle
comme
foodie
Léane porte un veston et un pantalon Schiaparelli.

Photographie Alex Blouin et Jodi Heartz. Direction de création et stylisme Olivia Leblanc. Maquillage et coiffure Alper Sisters. Production Pénélope Lemay. Assistants à la photographie Renaud Lafrenière et Xavier Macdonald. Assistantes au stylisme Morganna Leblanc et Audrey Blais. Assistante à la production Sandrine Cormier.

ÉDITRICE SOPHIE BANFORD RÉDACTRICE EN CHEF JOANNA FOX RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE ELISABETH MASSICOLLI DIRECTRICE ARTISTIQUE SAMANTHA PUTH CHEFFE DE CONTENU BEAUTÉ THÉO DUPUIS-CARBONNEAU
CHEFFE DE CONTENU CULTURE ET REPORTAGES LAURIE DUPONT GRAPHISTE LAURENCE FONTAINE COORDONNATRICE À LA RÉDACTION CLAUDIA GUY DIRECTRICE DES CONTENUS NUMÉRIQUES CYNTHIA QUELLET CHEFFE DES CONTENUS NUMÉRIQUES ALEX GONTHIER
SESSION DE PHOTOS DE COUVERTURE DIRIGÉES PAR OLIVIA LEBLANC COLLABORATEURS
CAITLIN AGNEW, CATHERINE BEAUCHAMP, VALÉRIE CHEVALIER, GABRIELLE LISA COLLARD, VINCENT COLLARD, AMÉLIE CUSSON, VANESSA DL, MANAL DRISSI, FLORENCE-AGATHE DUBÉ-MOREAU, LYNNE FAUBERT, ESTELLE GERVAIS, CLAUDIA LAROCHELLE, PÉNÉLOPE LEMAY, DAVOR NIKOLIC, CAROLYNE PARENT, ANNE-SOPHIE PERREAULT, JOANIE PIETRACUPA, VANESSA PILON, SOPHIE POULIOT, ANNIE ROUSSEAU, MÉLANIE ROY, SYLVIE SAULNIER, CAITLIN STALL-PAQUET, NICOLAS TITTLEY, LÉA VAILLANCOURT.
POUR JOINDRE LA RÉDACTION 514 933-2462 ou ellequebec@ko-media.ca
POUR JOINDRE LE SERVICE À LA CLIENTÈLE ET LES ABONNEMENTS 1 866 780-3216 ou abonnement@ko-media.ca
VENTES PUBLICITAIRES
DIRECTRICE PRINCIPALE STRATÉGIE ET DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES EMMANUELLE GIASSON, egiasson@ko-media.ca
DIRECTRICE, CONTENU ET STRATÉGIE CLIENT ALEXANDRA PAPINEAU, apapineau@ko-media.ca
STRATÈGE, CONTENU ET STRATÉGIE CLIENT NOÉMIE QUILLERÉ, nquillere@ko-media.ca
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SUPERVISEURE GESTIONNAIRES DE PROJETS MULTIPLATEFORMES TAMMY HURTEAU
GESTIONNAIRES DE PROJETS MULTIPLATEFORMES MARIE-LAURENCE BLAIS ET JEANNE BOUCHEL
COODONNATRICE DES VENTES NUMÉRIQUES LOU-ANN PARENTS COORDONNATRICE DE PRODUCTION DAPHNÉ CHABOT
KO MÉDIA INC.
PRÉSIDENT LOUIS MORISSETTE
DIRECTRICE GÉNÉRALE SOPHIE BANFORD
DIRECTEUR DES OPÉRATIONS CHARLES-DAVID CÔTÉ
DIRECTRICE MARKETING ET DIFFUSION MARIE-ANDRÉE PICOTTE CHEFFE MARKETING ET DIFFUSION GABY BEAUDOIN
CHARGÉE DE PROJETS SPÉCIAUX MARKETING CLAUDIA TREMBLAY
COORDONNATRICE MARKETING ET DIFFUSION ALEXANDRA TOBON CHARGÉE DE PROJETS SPÉCIAUX CHANTAL DURAND
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TECHNICIENNE COMPTABLE LYNE PELCHAT FACTURATION KATHERINE BLANCHETTE ADJOINTE DE DIRECTION DEBORAH BERTHET
ELLE® EST UTILISÉ SOUS LICENCE DU PROPRIÉTAIRE DE LA MARQUE, HACHETTE FILIPACCHI PRESSE, UNE DIVISION DE LAGARDÈRE SCA.
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PDG CONSTANCE BENQUÉ
PDG ELLE LICENCES INTERNATIONALES FRANÇOIS CORUZZI
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CHEF DE CONTENU MODE CHARLOTTE DEFFE
CHEF DE CONTENU BEAUTÉ ET CÉLÉBRITÉS VIRGINIE DOLATA
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RESPONSABLE DES DROITS D’AUTEUR SÉVERINE LAPORTE
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ELLE Québec est imprimé par TC Imprimeries Transcontinental, 1603, boul. de Montarville, Boucherville (Québec) J4B 5Y2, et distribué par Messageries Dynamiques, 12800, rue Brault, Mirabel (Québec) J7J 0W4. Dépôt légal, Bibliothèques nationales du Québec et du Canada, ISSN 0843-6363. L’abonnement par la poste au Canada est de 24,99 $, taxes en sus, pour 1 an, et 6,99 $, taxes en sus, les copies individuelles. Pour un service d’abonnement rapide, composez le 1 800 528-3830. La version numérique est actuellement offerte sur les applications Zinio, Apple News+, PressReader et EBSCO. Site web: ellequebec.com. Convention de la Poste-publications n° 43144516. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à: Service d’abonnement, C.P. 11001, SUCC. ANJOU, ANJOU (QUÉBEC) H1K 0A2.
ELLE Québec est publié 8 fois l’an par KO Média inc., 651, rue Notre-Dame Ouest, Montréal (Québec) H3C 1H9. Téléphone: 514 933-2462, site web: ellequebec.com.
TOUTE CORRESPONDANCE DOIT ÊTRE ADRESSÉE au 651, rue Notre-Dame Ouest, bureau 100, Montréal (Québec) H3C 1H9.
Imprimé sur du papier certifié FSC® (Forest Stewardship Council®) provenant de forêts bien gérées et d’autres sources responsables.


L’équipe du restaurant Elena à Montréal présente
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LA MOITIÉ DES PERSONNES dans le monde croient [...] que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques [...] et de meilleurs dirigeants d’entreprise que les femmes.» Une citation d’un article de journal paru en 1950? Que nenni! C’est la conclusion du dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement sur l’Indice des normes sociales de genre, qui a été publié en... 2023.

Selon cette enquête, dans le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, 25 % des gens pensent qu’il est parfois justifié qu’un homme batte sa femme. Après #MeToo, cette information rentre dedans — et c’est peu dire. Les mots me manquent. Et n’oublions pas qu’à l’échelle mondiale, les hommes gagnent encore en moyenne 30 % de plus que les femmes.
Qui disait, déjà, qu’on n’avait plus besoin du féminisme?
On a gagné quelques batailles, mais on est loin de crier victoire. Et pour se rendre à la ligne d’arrivée (c.-à-d. à une société plus juste et égalitaire), il va falloir faire équipe... avec les hommes. Les boys, on a besoin de votre aide.
Récemment, lors d’une conversation entre amis (tous des gens instruits et plutôt informés sur l’état du monde) au sujet de la discrimination envers les femmes en milieu de travail, j’ai entendu un papa de deux adolescentes demander: «Est-ce que ça va trop loin?» En sous-texte: est-ce qu’on donne trop
FAIRE ÉQUIPE
de pouvoir aux travailleuses en leur permettant de déposer une plainte au moindre écart de conduite de leurs pairs ou de leurs supérieurs? J’ai vu rouge. C’est un exemple anodin, mais qui illustre bien ce qui se trame derrière les rideaux, dans (presque) tous les milieux.
LES GARS, ON DOIT JASER
Le féminisme est un mouvement universel auquel vous devez participer de toutes vos forces — et on ne sait plus de quelle façon vous le dire. Soyez des alliés actifs. Plutôt que de tenter de trouver des failles à ce mouvement, soyez porteurs du message. Analysez vos pensées, soyez critiques, ne restez pas silencieux devant les propos et les comportements déplacés des hommes qui vous entourent. N’hésitez jamais à faire remarquer qu’il n’y a pas assez de femmes qui siègent à un conseil d’administration ou autour de la table de négociation. Soyez courageux. Battez-vous pour que vos collègues reçoivent le même salaire que vous, que vos amies se sentent en sécurité lorsqu’elles rentrent à la maison tard le soir, que vos filles, vos sœurs, vos nièces puissent jouir d’une égalité des chances sur les plans économique, social, culturel et juridique.
Le patriarcat blesse tout le monde — oui, il vous blesse, vous aussi! Et on ne peut le démanteler qu’en équipe.
Sophie Banford, éditrice | @sophiebanford
Septembre
Tout ce qui, en ce moment, nous captive.
QUÉBÉCOIS À NEW YORK
Un voyage dans la Grosse Pomme à la fête du Travail tient de la tradition pour bien des gens. Cette année, le détour par Chelsea s’impose pour y découvrir la nouvelle adresse consacrée aux fruits de mer: le HAV & MAR , de Marcus Samuelsson, la célébrissime toque new-yorkaise qui fait déjà le bonheur des foodies au restaurant Marcus, de l’Hôtel Four Seasons, à Montréal. Le spectaculaire décor du Hav & Mar est signé par l’Atelier Zebulon Perron, la firme de design québécoise préférée de nos chefs locaux. En passant, le très critique New York Times approuve...

L’INSTANT PRÉSENT
Lancée en 1956, la montre Day-Date présentait, à l’époque, une innovation majeure en dévoilant, en plus de la date, le jour de la semaine en toutes lettres sur le cadran. Aujourd’hui, ROLEX s’amuse à bousculer les codes de ce modèle iconique en revisitant l’une de ses déclinaisons phares: l’Oyster Perpetual Day-Date 36. Offerte en or jaune, en gris ou en Everose 18 carats, cette montre affiche ses couleurs par un cadran bigarré, agrémenté de saphirs de taille baguette orange, turquoise ou verts. Mais la nouveauté ne s’arrête pas là: plutôt que d’indiquer le jour de la semaine, le guichet au zénith révèle un mot inspirant en anglais («amour», «gratitude», «paix», «espoir»…), et la date est remplacée par l’un des 31 emojis exclusifs. Quand Rolex dicte notre humeur au quotidien, ça remet les pendules à l’heure! rolex.com MAROUCHKA FRANJULIEN

VAGUE DE PLAISIR
Vous l’aurez lu ici en premier: la prochaine tendance déco pour la salle de bain, c’est la douchette conçue expressément pour qu’on atteigne le septième ciel! Oui, oui: la marque WOMANIZER, connue pour avoir révolutionné l’univers du plaisir sous les draps en commercialisant le tout premier jouet sexuel clitoridien avec une technologie d’air pulsé, s’est associée avec le fabricant allemand de robinetterie haut de gamme Hansgrohe afin de créer un accessoire muni de trois fonctions distinctes le jet à percussions

PleasureJet, le jet stimulant PleasureWhirl et le jet apaisant PowderRain à intensité variable.
Le plus beau? On peut régler le tout d’une seule main.
Droit devant
Depuis 2016, DYSON n’arrête pas de révolutionner le marché capillaire, qu’on pense à son séchoir Supersonic ou à son séchoir coiffant Airwrap, entre autres. Son dernier grand coup? Le fer plat Airstrait, un outil qui permet de sécher et de lisser tous les types de cheveux en un geste… sans utiliser de plaques chauffantes ni de chaleur intense. C’est grâce à un flux d’air propulsé à un angle de 45° que ce nouvel outil ingénieux transforme nos mèches. Pour y arriver, la compagnie anglaise a misé sur la science: lorsque les cheveux sont mouillés, les liaisons hydrogène sont plus élastiques, et donc plus faciles à rompre et à rétablir sans nécessiter une température extrême. À noter que l’appareil comprend un mode «cheveux secs», un mode «cheveux mouillés», une fonction «séchage des racines» et une fonction «air froid» pour fixer notre coiffure. Résultat? Une mise en plis lisse, mais dotée de corps et de mouvement, le tout en un temps record. Brillant!

ADRESSE BEAUTÉ DU MOIS… SABBYA



C’est au cœur du Village, à Montréal, que le centre de santé et de bien-être SABBYA a récemment ouvert ses (magnifiques!) portes et, avec sa déco au goût du jour — lumière naturelle, arches, éléments en bois, etc. —, on se croirait carrément à Los Angeles. La carte des services, elle, comporte tout, tout, tout ce dont les beautistas rêvent en un seul endroit: traitements médicaux d’esthétique (lasers, peelings, injections, remodelage corporel...), circuit thermal (hammam, sauna sec, bassin froid, jacuzzi...), massages, épilation et soins des ongles, en plus d’un bar à jus infusés d’adaptogènes. On craque aussi pour l’approche holistique de l’endroit, qui offre un contraste plus que bienvenu avec les cliniques médicales d’esthétique, trop souvent froides et intimidantes. Gageons qu’une fois sur place, on ne voudra plus repartir! 1580, RUE SAINTE-CATHERINE E., MONTRÉAL 514 536-0255 SABBYA.COM T. D.-C.

Objet d’art
«Je voulais créer un objet si précieux qu’il puisse être légué de génération en génération, comme une robe haute couture, comme un bijou précieux», confie Peter Philips, directeur du maquillage chez Dior, à propos du tout nouveau Rouge Premier de la maison française. Dans un écrin de céramique décoré de toile de Jouy, confectionné en étroite collaboration avec la célèbre maison de porcelaine française Bernardaud, on trouve un tube unique (bonjour, pigmentation intense, fini soyeux, tenue longue durée et hydratation inégalée), qui a demandé plus de 200 essais au maquilleur avant qu’il en arrive à la formule parfaite. Son raisin, taillé en goutte inversée, a été pensé pour suivre à la perfection la forme des lèvres à l’application. Et, bien sûr, cet étui de collection — seulement quelques milliers d’exemplaires sont en circulation dans le monde! — est rechargeable: il suffit de choisir parmi l’une des 12 nuances offertes. Il y a de quoi sourire!
Sur mesure
Le trio étoilé de l’année, ce sont ces trois sérums concentrés signés KIEHL’S , pensés pour cibler des besoins précis — niacinamide pour contrer l’excès de sébum, acide glycolique pour améliorer la texture de la peau et acide hyaluronique pour désaltérer l’épiderme — grâce à des formules contenant 10 ingrédients ou moins et, surtout, sans colorants ni parfums (un must pour les peaux capricieuses!). Après, il suffit d’adapter notre cocktail personnalisé au gré des saisons et des besoins de notre minois! Le petit plus qui fait du bien? Par son engagement pour Mission Renewal, Kiehl’s continue de faire de la circularité son cheval de bataille en promettant de s’approvisionner sans relâche en ingrédients renouvelables en abondance, en formulant ses produits à l’aide de chimie verte, en privilégiant les matériaux recyclés et les matériaux recyclés après consommation pour ses emballages, et en faisant appel à une source d’énergie renouvelable et à une alimentation d’eau en circuit fermé pour sa production. SÉRUM ULTRA PUR HAUTE PERFORMANCE
À L’ACIDE GLYCOLIQUE 9,8 %, DE KIEHL’S (35 $), SÉRUM ULTRA PUR HAUTE PERFORMANCE AU NIACINAMIDE 5,0 %, DE KIEHL’S (35 $) ET SÉRUM ULTRA PUR HAUTE PERFORMANCE À L’ACIDE HYALURONIQUE 1,5 %, DE KIEHL’S (35 $). KIEHLS.CA T. D.-C.



NUITS D’IVRESSE
Comme spectacle d’ouverture, le Festival international de littérature (FIL) aurait difficilement pu frapper un plus grand coup que d’avoir comme invitée la fabuleuse CATHERINE RINGER (oui, oui, l’iconique chanteuse des Rita Mitsouko)! Pour deux soirs seulement, elle présente L’érotisme de vivre 95 ans et toute une vie avant, un moment suspendu où l’artiste déclame et chante les poèmes empreints de sensualité d’Alice Mendelson, une bonne amie de son père et qui est aujourd’hui âgée de 97 ans. Ces soirées sous le signe de l’hédonisme, des désirs et des fantasmes féminins sont à ne pas manquer!

LE POUVOIR DE L’EAU
L’autrice et poète (De rivières, Monuments) Vanessa Bell nous offre cette fois-ci Fendre les eaux — Apprivoiser la baignade nordique, un ouvrage aussi utile qu’inspirant, mettant de l’avant une activité qui gagne de plus en plus d’adeptes. Conseils techniques, risques associés à sa pratique, façons de faire, tenues idéales, lieux propices pour la baignade nordique: tout y est pour bonifier l’expérience. Mais il y a plus. Pour Vanessa, «la baignade en eaux froides a ceci d’extraordinaire: elle galvanise, elle euphorise, aussi bien qu’elle calme et éloigne tout ce qui est futile.» Et ça, ça nous parle tout particulièrement. Alors, on plonge doucement?











1. BASKETS, DE SOREL (180 $; SORELFOOTWEAR. CA).
2. CARDIGAN, DE BAUM UND PFERDGARTEN (531 $; BAUMUNDPFERDGARTEN. COM).


3. PANTALON, DE BA&SH (405 $; BA-SH.COM).

4. LUNETTES DE SOLEIL, DE THE ATTICO (400 $; SSENSE.COM).

5. SAC, DE DEMELLIER (360 $; DEMELLIERLONDON.COM).


1. BRACELET, DE LEAH ALEXANDRA (175 $; LEAHALEXANDRA.COM). 2. CHANDAIL, DE FRANK AND OAK (119 $; CA.FRANKANDOAK.COM).


3. CHAUSSETTES, DE PROVINCE OF CANADA (14 $; PROVINCEOFCANADA.COM). 4. JUPE, DE VERONICA BEARD (428 $; VERONICABEARD.COM).

5. BOTTILLONS, DE LA CANADIENNE (550 $; LACANADIENNESHOES.COM).



TRENCH, DE COS (360 $; COS.COM).



Quatre façons d’adopter la pièce clé de l’automne.
1. CHANDAIL, DE TANYA TAYLOR (475 $; TANYATAYLOR. COM). 2. SABOTS, DE COCLICO (531 $; COCLICO.COM).


3. JEANS, DE JOE’S JEANS (261 $; JOESJEANS.COM).

4. FOULARD, DE GAP (45 $; GAPCANADA.CA).
1. COLLIER, DE WELLDUNN JEWELRY (49 $; WELLDUNNJEWELRY.COM). 2. ROBE, DE SANDRO (475 $; CA.SANDRO-PARIS.COM). 3. SAC, DE JW PEI (157 $; JWPEI.COM). 4. BOTTES, DE REFORMATION (678 $; THEREFORMATION.COM).

À échelle humaine
Au gré des saisons, la journaliste et autrice
GABRIELLE LISA COLLARD nous fait découvrir des entreprises de mode éthique et inclusive pour lesquelles elle a eu un coup de cœur. Pourquoi? Parce que jadis, les vêtements dont elle rêvait — jolis, confortables, intemporels — n’existaient pas à sa taille. Les choses changent enfin, lentement mais sûrement, et elle nous fait profiter de sa nouvelle passion pour une mode pensée pour tout le monde. Ce mois-ci, elle nous présente (entre autres!) la marque américaine UNIVERSAL STANDARD.
LA MARQUE AMÉRICAINE UNIVERSAL STANDARD, fondée en 2015 par Alexandra Waldman et Polina Veksler, a sans contredit l’un des modèles d’affaires les plus audacieux et efficaces de l’industrie de la mode. Grâce à une gamme de tailles parmi les plus inclusives à être offertes sur le marché — tous les morceaux sont vendus dans les tailles allant de 00 à 40 —, elle a été pour plusieurs personnes, dont moi, une véritable révélation. On y trouve aujourd’hui une immense collection de vêtements d’intérieur et d’extérieur pour toutes les saisons et les occasions, mais c’est avec ses tenues de bureau qu’Universal Standard s’est d’abord démarquée et qu’elle demeure un incontournable. Ses vestons en lin, ses chemisiers en popeline dont la boutonnière ingénieuse reste bien fermée, ses nombreux styles de jeans, ses pantalons en tricot ponte au stretch généreux et son «jersey liquide» ultradoux font sa renommée.

Son concept, bien que simple en apparence, témoigne d’un engagement inégalé pour l’inclusivité: permettre aux personnes, qu’elles soient de taille 00 ou 40, de magasiner au même endroit et d’avoir accès aux mêmes vêtements que tout le monde. Pas de section taille plus ne contenant qu’une poignée de modèles ennuyants et offerts uniquement en noir, ici! Déterminées à répondre aux besoins de leur clientèle, les fondatrices ont même mis au point un tableau de tailles unique et fidèle à la réalité: la taille moyenne représente la taille de la femme américaine moyenne, soit de 18 à 20. Le vrai standard universel. Une taille 00 devient ainsi un 4XS et une taille 40, un 4XL. Outre l’inclusivité et la promesse que les créations ont été testées par des personnes de toutes les tailles afin d’assurer une coupe impeccable, la marque a aussi été l’une des premières à créer des vêtements taille plus de tous les jours dans des tissus de grande qualité, comme le cachemire, le crêpe français satiné, le coton péruvien, la laine, et plus encore. Compte tenu de la rareté des tenues de bonne qualité dans une taille supérieure à XL, il y a de quoi se réjouir. UNIVERSALSTANDARD.COM
MÉTRO-BOULOT-CONFO
Ne reculant devant rien pour vous créer des besoins, nous vous proposons deux autres marques pour bonifier joliment votre garde-robe de la rentrée.
ATELIER B
Cette entreprise établie à Montréal a été la toute première compagnie canadienne à établir une production zéro déchet. Elle offre tous ses morceaux jusqu’à la taille 5X et propose un assortiment de chemisiers, pantalons, jupes, robes et vestes fabriqués sur place dans des fibres naturelles issues du commerce éthique, comme le lin et le coton, et selon une approche non genrée. Les vêtements d’atelier b, à la silhouette simple et à la coupe ample, sont aussi agréables à porter au travail qu’à la maison. ATELIER-B.CA
MANNERS LONDON
Cette petite griffe anglaise dirigée par une maman solo s’est donné pour mission de concevoir des morceaux capables de soutenir même les poitrines les plus généreuses. Parmi ses créations, pour la plupart très sexy et ajustées, on trouve aussi quelques pièces de base tout indiquées pour le travail et qui, grâce à un tissu ultragainant (et entièrement opaque !) fait de coton et d’une généreuse dose de spandex, permettront aux nostalgiques de la no-bra life pandémique de dire de nouveau adieu à leur soutien-gorge. Liberté! MANNERSLDN.COM











365 JOURS DE LOOKS
La créatrice JULIE-ANNE HO relève l’ultime défi de mode d’ELLE Québec: partager une nouvelle tenue… chaque jour de l’année!
Texte MARIKA SIMARD
LA TERRE AURA FAIT LE TOUR COMPLET DU SOLEIL lorsque JulieAnne Ho, créatrice de contenu et entrepreneure derrière la marque d’accessoires Essaim, nous aura présenté 365 de ses plus beaux looks. Son défi? Nous donner une bonne dose d’inspiration chaque jour en partageant sa tenue sur sa page Instagram (@julieannho). Elle sera ensuite relayée sur les médias sociaux d’ELLE Québec à compter du 14 août prochain. Connue pour avoir participé à la populaire émission de téléréalité québécoise Occupation Double, Julie-Anne s’est rapidement fait connaître sur les réseaux sociaux et s’est fait un nom dans le domaine de la mode en mettant en valeur son expertise en la matière, puis en lançant sa propre marque. On s’entretient avec la nouvelle égérie d’un concept adoré des fashionistas!
LE CONCEPT DES 365 JOURS DE LOOKS [UNE TENUE DIFFÉRENTE PAR JOUR] CONNAÎTRA UN VENT DE FRAÎCHEUR SOUS TON INFLUENCE, JULIE-ANNE. COMMENT COMPTES-TU T’APPROPRIER CE PROJET? Je veux en conserver le principe de base, soit présenter un look vestimentaire différent chaque jour pendant 365 jours, mais en l’adaptant à l’air du temps. Dans les dernières années, les réseaux sociaux ont évolué à un rythme fulgurant, ce qui nous offre un immense terrain de jeu pour réinventer le concept et nous donne un accès direct à une communauté pour interagir en temps réel avec elle.
Chaque semaine, une vidéo sera publiée sur le compte TikTok d’ELLE Québec, dans laquelle on pourra voir le détail des sept looks que j’aurai présentés au cours des jours précédents. Je veux aussi que ce projet devienne un outil de référence qui permette d’y trouver des adresses shopping, des astuces pour composer une garde-robe responsable et des conseils de stylisme.
C’EST UN TRAVAIL COLOSSAL QUE DE CRÉER UN LOOK PAR JOUR
PENDANT UNE ANNÉE COMPLÈTE. OÙ PUISERAS-TU TON INSPIRATION
POUR RENOUVELER TA CRÉATIVITÉ AU QUOTIDIEN? C’est sûrement une déformation professionnelle, mais mon premier réflexe a toujours été de m’inspirer des réseaux sociaux. Ma référence sociale du moment est le compte de Dani Michelle, la magicienne derrière les looks de Kendall Jenner, de Hailey Bieber et d’Elsa Hosk. J’ai aussi la chance de voyager beaucoup pour le travail, ce qui me permet d’être réceptive à différentes approches vestimentaires. J’observe et je m’inspire de ce qui m’entoure. Tout récemment, j’ai visité le Japon, où le style est très pudique: même
en plein été, les épaules et les jambes doivent être couvertes. En m’inspirant de cette culture, je choisissais des vêtements simples, soit un grand t-shirt blanc et une jupe en satin noir, que je remaniais jour après jour.
TON AMOUR POUR LA MODE T’AMÈNE À ÉTUDIER — ET À ESSAYER! — DE NOMBREUX COURANTS VESTIMENTAIRES. QUELLE TENDANCE TE FAIT DE L’ŒIL CETTE SAISON? Je me réjouis du grand retour du quiet luxury. C’est une tendance qui s’affirme par son authenticité et son intemporalité. Il y a une forme de respect et de lenteur dans le choix de chaque pièce, ce que j’aime bien. Plutôt que d’investir dans une garde-robe extravagante, qui ne durera qu’un temps, j’opte pour des pièces de qualité, minimalistes, aux teintes neutres. Depuis que j’ai entrepris ce virage mode, je constate que c’est beaucoup plus simple pour moi de m’habiller le matin. Les coupes et les couleurs épurées contribuent à stimuler mon imagination plus que jamais!

TOUT TOUTFEU, FEMME
Le grand bal des sorties culturelles bat son plein, et il peut être difficile de s’y retrouver tant l’offre est abondante. Nos chroniqueuses et notre chroniqueur aguerris ont scruté tous les lancements d’août et de septembre afin de vous présenter les incontournables de la rentrée. Et s’il y a un élément qui saute aux yeux, c’est la prédominance des œuvres d’artistes féminines au calendrier culturel!
UN PASSÉ EN SLOW MOTION
C’est après avoir écouté certaines chansons phares de sa jeunesse qui ravivaient en elle des souvenirs doux-amers qu’ ELISAPIE a décidé de créer Inuktitut, un album de reprises de hits des années 1960 à 1990 interprétés dans sa langue maternelle.
Texte LAURIE DUPONTELISAPIE, QUEL A ÉTÉ L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR QUI T’A INCITÉE
À FAIRE CET ALBUM? Pendant la pandémie, je me suis mise à écouter des vieilles tounes en joggant, et je revenais souvent de mes courses en pleurant. Certaines pièces me ramenaient à des souvenirs précis et ont commencé à prendre une signification particulière pour moi.
QUELLES CHANSONS SE SONT-ELLES RAPIDEMENT TAILLÉ UNE PLACE DANS L’ALBUM? Instinctivement, j’ai pensé à Heart of Glass, de Blondie. J’ai des souvenirs d’enfance liés à cette chanson. Je vois des jambes, des fesses qui bougent, des cheveux qui dansent et, surtout, plein de couleurs. Des babysitters s’étaient réunies dans le dancehall, et nous, les enfants, on avait accès à cet endroit, parce que dans le Nord, c’est free-for-all, dans le sens que tout le monde prend soin de tout le monde. Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé avant ou après ce moment, mais quand je revois la scène dans ma tête, c’est comme un clip en slow motion de Xavier Dolan.
JE CROIS QUE TU AS AUSSI UN ATTACHEMENT PARTICULIER À WISH YOU WERE HERE, DE PINK FLOYD... C’est une chanson que je ne voulais pas nécessairement mettre sur Inuktitut, mais je n’arrivais pas à m’en départir, j’y revenais toujours. J’ai dit à Joe [Grass, le réalisateur] qu’il allait me trouver cheesy, mais que je n’y pouvais rien: Wish You Were Here me fait vraiment quelque chose. Quand je l’écoute, je me sens toujours en deuil. Ça me rappelle les suicides de mes proches et les périodes de déprime où on fumait du weed en se disant: «Encore un autre.» C’était tellement la norme [de perdre des proches] que ça nous rendait un peu numb. En travaillant à la chanson, j’ai réalisé que la peine était encore bien là, en moi. Quand j’ai entendu les magnifiques arrangements de cuivres que le quatuor The Westerlies a faits pour cette pièce, j’ai eu l’impression d’honorer mes cousins qui sont partis et d’enfin pouvoir revoir la lumière en pensant à eux.
AVEZ-VOUS EU DE LA DIFFICULTÉ À OBTENIR LES DROITS POUR REPRENDRE CES CLASSIQUES DU ROCK ET DE LA POP? Oh oui! À venir jusqu’au début de décembre dernier, on avait reçu le go de David Gilmour, de Pink Floyd, mais Roger Waters n’avait pas encore répondu. On savait que, la plupart du temps, il refusait ce genre de demande, surtout quand c’est une adaptation et que le sens de certains mots peut changer à cause de la langue... Puis, en quatre jours, tout a débloqué: on a obtenu les droits des chansons de Cindy Lauper, de Led Zeppelin et de Pink Floyd. Juste avant Noël. Ç’a été tout un soulagement!
AS-TU FAIT ÉCOUTER TES CHANSONS AUX MEMBRES DE TA COMMUNAUTÉ? Apparemment, les deux premiers extraits de l’album roulent à la radio chez nous. Ça me fait plaisir! Je voudrais tellement être là chaque fois que quelqu’un de ma communauté entend une chanson d’Inuktitut pour la première fois. Ma mère biologique a écouté l’album. C’était impressionnant de la voir attentive à The Unforgiven en inuktitut comme si ce n’était pas une toune de Metallica. C’est une aînée de 72 ans qui reconnaît la mélodie de la chanson — parce que ses enfants et ses neveux l’écoutaient dans les années 1990 — et qui peut enfin comprendre de quoi ça parle. C’est ce qui me touche le plus. C’est la beauté de la musique.
Nakurmiik, Elisapie.
Inuktitut, Elisapie, Bonsound. Offert le 15 septembre sur toutes les plateformes d’écoute en continu. Pour les dates des spectacles: elisapie.com

DE L’ESPOIR ENTRE LES LIGNES
Pour les adeptes de lecture, la rentrée littéraire automnale s’avère aussi excitante qu’un retour en classe pour les intellos. Chaque nouvelle fournée apporte son lot de titres attendus, surprenants ou espérés avec, en prime, une thématique commune. Cette année-ci, elle sera dominée par l’espérance chez ces autrices et ces auteurs triés sur le volet. C’est de bon augure.
Texte CLAUDIA LAROCHELLE QUAND MAUDE «FLASHE» NOS LUMIÈRES

Le livre COUP de CŒUR
On peut lire la poésie de Maude Veilleux depuis maintenant 10 ans. Celle qui s’intéresse, avec le collectif Botes Club, aux robots et à l’intelligence artificielle me touche depuis un moment déjà parce qu’elle met le doigt sur les bobos. Toutes sortes de bobos. Sans hiérarchie. Ceux qui nous poussent sur le front, sur les genoux, dans le ventre ou dans le cœur. Sa poésie figure parmi celles qu’on peut lire pour se sentir comprise, pour se soulager, pour rire un bon coup ou pour se trouver plus conne que jamais. Ses mots oscillent entre souffrance et joie, ennui et occupation. Elle témoigne de son époque tout en ne reniant pas l’héritage de celles qui sont venues avant elle et dont les racines sont si solides sur ses terres natales. Quarante-huit poèmes inédits suivis de ses trois recueils — Une sorte de lumière spéciale, Last call les murènes et Les choses de l’amour à marde — peuplent Les choses de la lumière, une anthologie qui était bienvenue.
moi aussi j’aime ça les bains j’adore les bains total care
mais mon bain s’il est si doux c’est qu’il a une fonction il calme quelque chose comme un monstre
AU-DELÀ DU RÉHEL

Après, entre autres, l’extraordinaire roman Cequ’onrespire sur Tatouine et la scénarisation de sa première série télé, L’air d’aller, le talentueux Jean-Christophe Réhel propose une nouvelle histoire touchante sur les thèmes de l’amour fraternel, de la précarité et du deuil, dans laquelle on découvre Louis, l’attachant personnage qui travaille au Tim Hortons et rêve d’être humoriste. Dans son appartement de Pointe-aux-Trembles, avec son frère schizophrène et son père atteint d’un cancer en phase terminale, il s’accroche aux espoirs qui vont et viennent. Avec des accents poétiques et de l’humour en filigrane. Sinon, ce ne serait pas du Réhel.
TRADITION NOTHOMB
Amélie Nothomb est un nom qui fait vendre, et pas seulement parce qu’elle est devenue mythique par sa rigoureuse constance. Avec son humour, sa profondeur et l’originalité des angles sous lesquels elle aborde ses sujets, elle s’est bâtie un solide réseau de lecteurs très fidèles. À propos de mythe, ou de mythologie, un dieu psychopompe est celui qui a la mission d’escorter vers l’autre monde l’âme d’une personne récemment décédée. On peut donc penser que le titre de son nouveau roman, Psychopompe, s’inspirera de ce dieu-là... Sinon, tout ce qu’on a réussi à savoir de ce titre nébuleux, c’est: «Écrire, c’est voler», inscrit sur la quatrième de couverture. Il faut admettre que l’autrice sait préserver le mystère autour d’elle. Puisqu’il s’agit de Nothomb, on ne se formalisera pas tant de ne pas avoir plus de détails avant la parution de cet opus, qui sera probablement aussi court que haletant...
PSYCHOPOMPE, D’AMÉLIE NOTHOMB, ÉDITIONS ALBIN MICHEL, À PARAÎTRE LE 23 AOÛT.


FRAGMENTS
Plusieurs connaissent les essais de l’écrivaine féministe Martine Delvaux (Les filles en série, Le boys club, Je n’en ai jamais parlé à personne, Le monde est à toi), mais trop peu encore ont entendu parler de ses récits empreints de son talent pour braquer le projecteur là où personne ne regarderait d’emblée. Cette fois, c’est la peintre expressionniste Hollis Jeffcoat — qui côtoyait de près Joan Mitchell et Jean Paul Riopelle dans le Paris des années 1970 — que l’autrice découvre, presque par accident, dans une aventure qui prend des allures d’enquête, une collecte de fragments reconstituant une histoire intime quasi épique. Envoûtant!

BIEN-ÊTRE À LA PAGE
J’ai découvert la plume de Nathalie Plaat pendant la pandémie, après que Le Devoir lui a proposé une chronique dans laquelle elle tentait de «prendre soin» du lectorat. Normal, elle est psychologue clinicienne et enseignante à la maîtrise au CERC de l’Université de Sherbrooke, où elle poursuit aussi des études doctorales sur l’évacuation des questions existentielles dans la pratique de la médecine. Vaste programme, et n’est pas autrice qui veut. Or, ses chroniques ont touché leur cible: les gens se sont sentis interpelés par ses mots sensibles, et par l’articulation d’une pensée singulière et accessible. Dans ce recueil, elle reprend une quarantaine de ses textes, accompagnés de témoignages émouvants de lecteurs au sujet de la santé mentale. Ce n’est pas comme si ça allait si bien de ce côté, n’est-ce pas?
CHRONIQUES D’UNE MAIN TENDUE COURTEPOINTES ET AUTRES RÉCITS DE SOI, DE NATHALIE PLAAT, ÉDITIONS

POUR LA SUITE DU MONDE
Dans Elias et Justine, le nouveau roman de Samuel Larochelle — qui souligne avec ce titre ses 10 années de carrière d’auteur —, une Québécoise de 34 ans demande à un Libanais homosexuel de 25 ans qu’elle vient de rencontrer de devenir le père de son enfant.
Acceptera-t-il? Et à quelles conditions? On nous transporte avec humour et émotion au cœur de l’amitié, de l’amour, du racisme, de la parentalité et des traditions, et on est témoin de revirements et d’instants poignants. Il risque d’être de plus en plus question de nouvelles formes de parentalité, de manière de penser la famille et de nos façons d’habiter le monde, parfois en remettant en question des traditions qui sont là depuis toujours. En ce sens, ce livre tombe à point.
POINTS DE VUE
Les réalisatrices SOPHIE DUPUIS et MONIA CHOKRI signent toutes deux cette année leur troisième long métrage. Agréable coïncidence! Il se trouve que la thématique des amours impossibles unit ces deux productions sous des angles bien différents. Gros plan sur les films de ces deux femmes de talent.
SOLO
Le film de Sophie Dupuis promet de nous en mettre plein la vue grâce à une facture visuelle ornée de paillettes, de strass, de talons vertigineux et de bijoux scintillants.
Simon (Théodore Pellerin), jeune étoile montante de la scène de la drag à Montréal, tombe instantanément amoureux d’Olivier (Félix Maritaud), fraîchement arrivé au cabaret où il se produit tous les soirs. Les deux hommes formeront un couple dans la vie comme à la scène. Passion, création et sexe seront de la partie jusqu’à ce qu’ils s’enfoncent dans le gouffre d’une relation toxique.

Simon pense alors trouver refuge et réconfort dans les bras de sa mère (Anne-Marie Cadieux), célèbre chanteuse d’opéra qui revient au bercail après 15 années loin de la maison. La glorification de cette femme qu’il connaît à peine et qui s’intéresse bien peu à ce qu’il est devenu ne lui apportera que des déceptions.
Solo est un film intense et touchant qui souligne la grande vulnérabilité du personnage de Simon et le talent immense de Théodore Pellerin. EN SALLE LE 15 SEPTEMBRE.

SIMPLE COMME SYLVAIN
Le long métrage de Monia Chokri — déjà couvert d’éloges — nous fait autant grincer des dents que rire un bon coup.
Sophia (Magalie Lépine-Blondeau), professeur de philosophie à l’université du troisième âge, partage sa vie avec Xavier (Francis-William Rhéaume), qui est aussi professeur à cette université depuis 10 ans. Leur vie sociale et intellectuelle est comblée par un entourage composé d’amis et de membres de la famille, tous aussi cultivés les uns que les autres. L’univers de la femme bascule lorsqu’elle rencontre Sylvain (Pierre-Yves Cardinal), un entrepreneur de la Rive-Nord qui s’occupe des travaux du chalet que le couple a récemment acheté. Elle plaque Xavier pour vivre une passion charnelle avec Sylvain, et ce, même si les deux tourtereaux sont aux antipodes l’un de l’autre.

Le film évoque un questionnement sur les ingrédients qui contribuent à la longévité d’une relation. «Même si on souhaite fortement que ce soit le cas, l’amour en soi n’a rien à voir avec les chances de réussite d’un couple, dit la réalisatrice, Monia Chokri. Le film est une étude sur le couple, qu’on positionne comme une structure politique et sociale. Historiquement, l’idée que l’amour est primordial dans le couple est assez récente. Avant notre époque, les unions étaient soudées par des alliances politiques, sociales, monétaires ou familiales. Il doit donc y avoir une validation de l’environnement et du cercle social pour que la relation fonctionne.»
Présenté en mai dernier au Festival de Cannes, dans la catégorie Un Certain Regard, Simple comme Sylvain injecte une dose de légèreté, de tendresse dans notre cinéma québécois, en plus de nous laisser émoustillés par des scènes d’amour torrides.

«MÊME SI ON SOUHAITE FORTEMENT QUE CE SOIT LE CAS, L’AMOUR EN SOI N’A RIEN À VOIR AVEC LES CHANCES DE RÉUSSITE D’UN COUPLE.»
– MONIA CHOKRI
LA PASSIONARIA DE LA DANSE

«Pour Ballets Jazz Montréal, je veux et je vois tout!» Ainsi s’exprime, brûlant d’un enthousiasme contagieux, ALEXANDRA DAMIANI , la nouvelle directrice artistique des BJM. La compagnie, qui célèbre ses 50 ans avec Essence, un programme triple entièrement signé par des femmes chorégraphes, n’aurait su trouver une ambassadrice plus fervente.
ALEXANDRA DAMIANI, QUI EST NÉE EN FRANCE, a fait carrière comme danseuse, puis directrice artistique à New York, après avoir effectué une escale à Montréal au début des années 2000. Elle était «tombée amoureuse» des BJM, dont elle a été l’une des interprètes. Ce qui, à ses yeux, distingue cette compagnie des autres, c’est sa diversité. «J’ai l’impression que tout est possible», des propositions plus pointues «aux gros shows sur de la musique super accessible, en passant par des défilés de mode et toutes sortes d’autres événements», lance-t-elle, stimulée par les projets qui, visiblement, se bousculent dans son esprit.

Le tout premier spectacle qu’elle a concocté se divise en trois parties, qui, sans que cela soit le fruit d’un effort conscient, ont été créées par des femmes. «Je suis allée là où mon cœur a voulu aller.» Elle souhaitait aussi représenter le passé, le présent et l’avenir de la compagnie au nom délicieusement vintage, comme elle le dit si bien, un sourire dans la voix. On y trouve donc une très courte œuvre de Crystal Pite, qui a été chorégraphe en résidence aux BJM au début de sa carrière: Ten Duets on a Theme of Rescue. «C’est de la broderie, tant il y a de détails dans la technique et dans les émotions exprimées.» À cette chorégraphie préférée qu’Alexandra a vue environ «150 fois» s’ajoute Les chambres des Jacques, d’Aszure Barton, qui explore les «endroits interdits en chacun de nous, nos fantasmes, nos peurs, nos désirs, nos dépendances; nos facettes un peu sombres qui ressortent sur scène de façon surprenante, notamment sous forme burlesque et loufoque. Parce que c’est ça, la vie.» Enfin, la directrice artistique a tenu à tendre la main à la relève, en l’occurrence à une toute jeune danseuse de la compagnie, Ausia Jones, qui a imaginé We Can’t Forget About What’s His Name, «qui a une sorte de groove et qui allie l’élégance à la vitalité de la jeunesse et aux influences des danses urbaines.»
Et il n’y a pas que la frontière entre la relève et les artistes établis qu’Alexandra entend franchir allègrement. Celle qui a campé une maîtresse de ballet dans le célèbre film Black Swan en 2010 estime que la danse peut se marier aux autres disciplines artistiques et s’intégrer dans toutes les sphères, y compris celle de la culture populaire. D’ailleurs, elle a elle-même contribué à créer une chorégraphie pour la chanteuse Cardi B et elle refuse de confiner son art aux salles de spectacle et à une élite intellectuelle. «Tout en faisant un travail léché, avec plein d’attention et plein d’amour, on essaie d’aller vers les gens. On veut partager la danse avec un large public. Et, pour moi, c’est comme une rencontre: je ne m’attends pas à ce que l’autre fasse tout le chemin. J’aime penser qu’avec les BJM, on fait aussi quelques pas vers l’autre.»
Le hasard a voulu que deux de nos artistes préférées, DOMINIQUE FILS-AIMÉ et EVELYNE BROCHU, lancent des albums presque au même moment. On a décidé d’en profiter. Entrevues croisées.


QUI DE NOUS DEUX?
APRÈS AVOIR EXPLORÉ le riche héritage culturel afroaméricain dans une fabuleuse trilogie, Dominique Fils-Aimé entame un nouveau cycle de création avec un album plus personnel et méditatif, intitulé Our Roots Run Deep. Quant à la comédienne Evelyne Brochu, elle nous prouve, avec son deuxième effort, Le danger, que le métier de chanteuse n’est pas un simple rôle pour elle.
«La COVID-19 nous a appris à ralentir le rythme et, quand on est sortis de la pandémie, tout le monde a voulu se lancer tête baissée pour rattraper le temps perdu, se souvient Dominique. Mais moi, j’ai plutôt décidé de ne pas me mettre de pression. L’album était fini depuis un an et je me suis laissé le temps de placer les choses, tranquillement. Tout vient à point..., comme on dit!» Evelyne, pour sa part, a vécu le retour à la normale avec une tout autre énergie: «J’ai eu mes jumeaux en pleine pandémie et j’ai vécu cette expérience dans une magnifique bulle d’intimité. Lorsque j’ai recommencé à travailler, je me suis retrouvée à Paris, et quand j’ai eu quelques semaines de pause devant moi, je me suis mise à écrire sur tout ce qui nous avait manqué pendant la pandémie. J’ai senti un appel de la fête, de la danse, des corps, du printemps...»
Bien que très distincts l’un de l’autre, ces albums suivent tous deux une thématique claire. Avec l’aide de son ami et complice musical Félix Dyotte, Evelyne a transformé ses poèmes en chansons pop élégantes aux inspirations diverses, allant de Mylène Farmer et Indochine à Pulp et PJ Harvey.
«Objets perdus, mon premier, c’est un album d’apéro, alors que Le danger, c’est clairement un album de nuit. Il y a deux pôles opposés dans cette idée de danger: on navigue entre inquiétude et célébration...» De son côté, Dominique a puisé dans ses racines soul, jazz et R&B, en se détachant de l’aspect historique de ses albums précédents tout en demeurant fidèle à une esthétique qu’elle a conceptualisée dès ses débuts. «Étrangement, je me sens plus libre de créer lorsque j’ai des balises», dit-elle. Avec ce nouveau disque, on est dans le vert (les pochettes des précédents étaient déclinées en couleurs primaires: rouge, bleu et jaune) et dans le chakra du cœur. C’est l’album le plus méditatif, le plus honnête et le plus près de mes valeurs.»
«QUAND JE TRAVAILLE EN CINÉMA, JE ME
PLIE À LA VISION
D’UN AUTRE, ALORS
L’ÉCRITURE
EVELYNE BROCHULes deux femmes peuvent sembler bien différentes l’une de l’autre: Evelyne reconnaît qu’elle est devenue chanteuse presque par accident, alors que Dominique semble être née pour cette carrière. Mais une chose demeure: elles ont la ferme intention de continuer à partager leurs voix avec le public le plus longtemps possible. «Quand je travaille en cinéma, je me plie à la vision d’un autre, alors qu’avec l’écriture de mes chansons, je peux libérer la pulsion artistique qui est en moi, et ça me fait du bien», explique Evelyne. Puis, je veux continuer de faire fleurir cette complicité musicale avec mon ami Félix, qui est un collaborateur, mais aussi un formidable professeur.» «Je ne ferai probablement pas des tournées toute ma vie, lance Dominique, mais je ne me vois pas arrêter d’écrire des chansons. Je ne pense pas qu’on puisse véritablement comprendre un artiste à partir d’une seule pièce ou même d’un seul album. Moi, j’ai envie de connecter avec les gens à long terme, qu’ils soient témoins des hauts et des bas de mon cheminement.»
QU’AVEC
DE MES CHANSONS, JE PEUX LIBÉRER LA PULSION ARTISTIQUE QUI EST EN MOI, ET ÇA ME FAIT DU BIEN.»
–Ledanger Evelyne Brochu, Bravo musique. À paraître le 15 septembre. OurRootsRunDeep de Dominique Fils-Aimé, Ensoul Records. À paraître le 22 septembre.
LA RENTRÉE AU BELGO
Le secret le mieux gardé du Quartier des spectacles de Montréal?
L’ÉDIFICE BELGO. Situé à quelques pas de la Place des Arts, ce pôle culturel offre la plus grande concentration de galeries d’art contemporain, de centres d’art et d’ateliers d’artistes au Québec. Pleins feux sur les expositions qui retiennent notre attention cet automne.
SKOL
Cinq artistes se côtoient dans une proposition multidisciplinaire, qui aborde la notion du chez-soi. Parmi elles, Lindsay Lion Lord expose son travail textile psychédélique et Miri Chekhanovich nous invite dans sa cuisine laboratoire pour fabriquer du plastique comestible.

GALERIE HUGUES CHARBONNEAU
Jusqu’au 14 octobre, la Torontoise
Rajni Perera présente sa célèbre série Traveller à Montréal. Une cavalière futuriste et son cheval grandeur nature trônent au centre de la pièce, entourés de plantes fantastiques et d’animaux mutants. Sur fond de crise climatique et migratoire, l’artiste explore la résilience nécessaire pour survivre dans des environnements hostiles.

MCBRIDE CONTEMPORAIN

À l’occasion de sa première exposition individuelle dans la galerie qui la représente, la photographe Michelle Bui poursuit ses recherches sur la nature morte en histoire de l’art, à travers un entrelacement d’objets et de fragments où le vivant et le synthétique, le familier et l’étrange, la décomposition et le renouveau se croisent.

GALERIE B-312
Présentée dans le cadre de la biennale MOMENTA, Chœur quantique met en vedette une installation vidéo touchante de Michele Pearson Clarke. L’appréhension profonde éprouvée par cette artiste à l’idée de chanter en public sert de point de départ à une œuvre chorale sur la reconnaissance, la fragilité et la solidarité des femmes masculines queers, auxquelles Michele Pearson Clarke s’identifie.


À surveiller: CHIGUER ART CONTEMPORAIN montre de nouvelles céramiques de Laurent Craste; le centre ARPRIM accueille le duo Max Lupo et Pascaline Knight, qui s’intéresse à l’idée de la marge en tant qu’espace social; SBC expose les investigations judiciaires de Livia Daza-Paris; et la galerie PATEL BROWN invite à réfléchir aux pratiques de jardinage en zones de guerre grâce aux tapisseries de Shaheer Zazai.


Gratuit
Du 2e au 5 e étage, 372, rue Sainte-Catherine Ouest Programmation: belgo.art
FAIRE PARADE
Année impaire rime avec MOMENTA BIENNALE DE L’IMAGE . Oui, oui! Une fois tous les deux ans, l’événement international déploie une quinzaine d’expositions d’art contemporain dans la métropole. Celles-ci sont unies par un thème commun qui, pour 2023, a été imaginé par la commissaire invitée
JI-YOON HAN autour des dynamiques de visibilité et d’invisibilité façonnant les relations entre soi et l’autre, entre l’humain et son environnement. Discussion avec la cheffe d’orchestre de cette prometteuse mouture, intitulée MASCARADES L’ATTRAIT DE LA MÉTAMORPHOSE.
Texte FLORENCE-AGATHE DUBÉ-MOREAU
JI-YOON, QU’EST-CE QUI A INSPIRÉ L’ÉLABORATION DE TON COMMISSARIAT?
L’attrait de la métamorphose, la théâtralité, le camouflage et le mimétisme ont été d’importants moteurs de ma réflexion. Le thème de la biennale émane de préoccupations vives dans nos sociétés. Je pense aux effets des technologies de surveillance, de la capitalisation de nos existences collectives ou des violences institutionnelles qui s’exercent sur les individus.
DE QUELLE MANIÈRE CETTE THÉMATIQUE SE MATÉRIALISE-T-ELLE DANS LES ŒUVRES?
L’ambition de Mascarades est de mettre en mouvement notre compréhension de l’identité. L’identité, ce n’est pas seulement ce que je suis ou ce qu’on m’impose d’être! Par exemple, l’exposition de l’artiste Bianca Baldi, présentée à Diagonale, emploie la figure animale pour aborder l’impact des stratégies d’invisibilisation dans la construction identitaire. De manière complètement différente, l’artiste Séamus Gallagher, au Musée McCord Stewart, explore la personnification drag en utilisant de flamboyantes maquettes 3D en papier.
LA BIENNALE COMPTE 23 ARTISTES D’ICI ET D’AILLEURS, JEUNES ET MOINS JEUNES. COMMENT AS-TU ÉTABLI CETTE LISTE? L’élaboration de la programmation a duré une bonne année, en dialogue constant avec l’équipe de MOMENTA. J’ai sollicité quelques artistes dont le travail m’était familier et résonnait avec la thématique, notamment la Montréalaise Mara Eagle. À la Galerie FOFA, Mara prépare un film à la prémisse stupéfiante: tout le scénario est fondé sur un collage sonore exclusivement constitué de perroquets domestiqués imitant des humains! J’ai aussi beaucoup voyagé pour visiter des expositions, rencontrer des artistes, prendre le pouls de différentes scènes artistiques. J’ai eu la chance d’aller à Dakar et d’y découvrir la pratique fabuleuse de Tuan Andrew Nguyen. Tuan présentera au centre VOX une installation vidéo réalisée avec les communautés vietnamo-sénégalaises de Dakar et qui aura, je pense, une résonance toute particulière dans le contexte québécois.
AS-TU UN SOUHAIT SPÉCIAL À LA VEILLE DU VERNISSAGE? Que les expositions séduisent autant qu’elles font réfléchir, qu’elles nous fassent nous interroger, qu’elles nous affectent et nous habitent, qu’elles nourrissent nos rêves, nos désirs et, pourquoi pas, nos obsessions!
Du 7 septembre au 22 octobre, momentabiennale.com

ACTRICE ENGAGÉE
Imaginons que la peine de mort soit rétablie et que les victimes puissent choisir la façon dont leur agresseur sera exécuté. Dans cette réalité parallèle où la vengeance est institutionnalisée, soit celle de corde. raide, proposée cet automne sur la scène d’ESPACE GO, ÈVE LANDRY incarne une fonctionnaire devant accompagner les survivants dans leur choix. Un rôle complexe, à la mesure de son immense talent.
QU’EST-CE QUI T’A DONNÉ ENVIE D’INTERPRÉTER CETTE FEMME
AU MÉTIER SI PARTICULIER? Toutes les intentions de mon personnage sont bonnes. Cela dit, son collègue et elle disent des phrases tellement protocolaires, et moi, dans la vie, quand le gros bon sens n’a plus sa place, ça me rend folle! Quand tu te dis: «Attends un peu, ton protocole vient vraiment fucker la patente; est-ce qu’on peut simplement communiquer, toi et moi?» Cette pièce est une espèce de satire de la bureaucratie et de son côté aseptisé devant les drames humains. Ce non-dialogue aura raison de mon personnage. Elle finira par enfreindre les règles. J’aime voir l’humanité émerger derrière le protocole.
QU’AS-TU PENSÉ DU TEXTE DE DEBBIE TUCKER GREEN LORSQUE
TU L’AS LU POUR LA PREMIÈRE FOIS? Après six pages, j’ai su que j’allais dire oui. Le rythme de l’écriture m’impressionnait vraiment et je me disais que ça allait être tout un travail! J’aime ce genre de défi en tant qu’actrice. Et cet hyperréalisme-là me plaît énormément au théâtre. Plus je vois de spectacles, plus je me rends compte que c’est ça qui vient me toucher. Je me reconnais [dans les personnages], je reconnais les gens autour de moi et je me dis que si ma petite vie banale est représentée au théâtre, elle ne doit pas être si banale que ça. (Rires)
TRAVAILLER AVEC LA METTEUSE EN SCÈNE ALEXIA BÜRGER, QUI A RÉCEMMENT REÇU LE PRIX JOVETTE-MARCHESSAULT, ÇA TE PLAÎT? Ça fait longtemps que j’en rêvais, et c’est au-delà de mes attentes! C’est une conceptrice et une metteuse en scène à l’écoute et intelligente. Elle réfléchit beaucoup à la manière dont les gens se sentent; elle a énormément d’empathie, et ça paraît dans les spectacles qu’elle signe.

LES PIÈCES DANS LESQUELLES TU JOUES ENTRENT RAREMENT
DANS LA CATÉGORIE DU PUR DIVERTISSEMENT... DIRAIS-TU QUE TU AIMES LE THÉÂTRE PLUTÔT ENGAGÉ? Oui. Je suis d’une nature engagée, c’est dans ma personnalité. Et toutes les fois où j’ai dû choisir entre tel et tel projet, pour tenir compte de l’horaire familial, mon chum savait bien qu’au bout de deux semaines de répétitions d’une pièce purement divertissante, je serais d’une humeur exécrable. Il m’a déjà dit: «[Si tu choisis de faire ce projet], tu ne seras plus endurable. Tu ne sauras pas à quoi tu sers et il va falloir que je te gère. T’es aussi bien de t’impliquer dans quelque chose qui demande que tu y mettes un peu plus du tien, mais qui fera que ce sera plus facile à la maison.» Il a raison, il me connaît très bien!
À part entière
On l’a vue au théâtre (Lignes de fuite, J’accuse), à la télévision (Haute démolition, Escouade 99, Cerebrum) et au cinéma (Lignes de fuite, Les scènes fortuites, Le rire), mais dans le nouveau long métrage d’Anik Jean, Les hommes de ma mère — qu’elle porte littéralement sur ses épaules —, LÉANE LABRÈCHE-DOR se révèle comme jamais. Ode à sa sensibilité et à son talent, qui méritent d’être célébrés sans la sempiternelle évocation de son nom de famille.

ARMÉE DE MON PRIVILÈGE DE JOURNALISTE, j’ai pu visionner en primeur cette nouvelle offrande cinématographique très attendue, Les hommes de ma mère, dans laquelle une femme doit, après le décès de sa mère, retrouver les hommes qui ont marqué sa vie. À l’instar de la bande-annonce, le film est intime, émouvant, et Léane crève l’écran.
Lorsque je fais part de mes impressions à la réalisatrice, Anik Jean, au cours d’un appel téléphonique, sa joie éclate: «Oh, je suis contente, parce que Léane est une de mes meilleures amies, et elle a tellement de talent! J’étais vraiment heureuse d’avoir pu lui offrir ce rôle.» «Offrir», c’est vite dit, puisque Léane s’est soumise au processus d’auditions comme tout le monde. L’équipe voulait s’assurer d’avoir la meilleure actrice pour incarner ce personnage. Les sceptiques ont été confondus. «Elle a été tellement bonne et touchante! Les imperfections de Léane ont fait qu’elle était parfaite pour le rôle. En plus, elle est magnifique dans tous les plans!»
Anik ne tarit pas d’éloges envers de la comédienne, une opinion que partage l’équipe d’ELLE Québec, qui a vu (et adoré!) le long métrage: Léane y est convaincante, brillante et touchante. «Je pense qu’elle est en train d’éclore, dit Anik. On n’a même pas encore vu tout ce qu’elle est capable de faire.»
TRAVAIL D’ORFÈVRE
Elle était comment, Léane, sur le plateau de tournage? «C’est une première de classe, confie la réalisatrice. Elle repousse constamment ses limites, et elle est très humble.» Je demande à Anik si, selon elle, cela a à voir avec le fait que son père (Marc Labrèche) soit connu. «Peut-être. Être “la fille de”, c’est tough. C’est comme être “la femme de”!» dit Anik à la blague — elle est mariée à Patrick Huard, qui tient d’ailleurs un rôle dans le film. «Mais Léane n’a rien à prouver. C’est une grande actrice», affirme la réalisatrice en appuyant sur l’adjectif.

Tout en sirotant un thé blanc au Parloir, un lieu qui se prête aux confidences, Léane m’explique que Les hommes de ma mère est un film très symbolique pour les trois femmes qui l’ont façonné: «C’est l’histoire de Maryse (Latendresse, la scénariste), mais c’est un peu celle d’Anik, qui a perdu son père l’an dernier, et la mienne, étant donné que j’ai perdu ma mère quand j’étais ado...» Léane m’avoue qu’Elsie, son personnage, est un mélange d’elles trois, jusque dans son apparence, qui est inspirée de chacune. Léane a même porté des vêtements de la réalisatrice dans certaines scènes! Anik a été surprise de voir arriver la comédienne aux tests de caméra avec de faux tatouages sur les mains, comme les siens. «Elle était de mèche avec la maquilleuse, et je n’en savais rien! Elle voulait une petite partie de moi dans son look. C’est ça, Léane.»




LE FAIT MÊME, JE ME SUIS
EMPÊCHÉE D’ÊTRE FIÈRE DE QUI JE SUIS, PARCE QUE
MA VISION DE LA FEMME
ÉTAIT NÉGATIVE. JUSQU’À
NOUVEAU RÔLE
Il y a deux ans, Léane est devenue maman du petit Milo. Ironiquement, son arrivée a coïncidé avec les plus grandes offres professionnelles que la comédienne ait jamais reçues. Ce qui a nécessité une conciliation de tous les instants, qui a parfois été déchirante. «Je me demande encore si certaines des décisions que j’ai prises sont les plus féministes ou les plus égoïstes de ma vie.» Elle donne l’exemple du tournage de la télésérie Escouade 99, qu’elle a conclu 10 jours avant d’accoucher. Ou celui de Lignes de fuite, qu’elle a entrepris deux mois et demi seulement après avoir donné naissance à son fils. «Mickaël (Gouin, son conjoint) jouait aussi dans le film; alors, Milo était avec nous tous les jours...»
Des pensées dichotomiques l’habitent: «Certains diront que je n’ai pas pris soin de moi, d’autres affirmeront qu’on n’a pas à s’arrêter de travailler parce qu’on est mère, qu’on n’est plus en 1950! Il y a tous ces conflits à l’intérieur de moi.»
«Je suis une mère à la maison qui travaille 60 heures par semaine!» dit-elle pour résumer. La comédienne précise qu’elle vit avec un papa très engagé, mais que, malgré toute la bonne foi collective, la société n’est pas égalitaire: «Surtout si tu décides d’allaiter, ça ne pourra jamais être 50-50. Mon chum veut bien m’aider et se lever la nuit, mais il n’en a pas, de totons!» Elle est rafraîchissante lorsqu’elle dénonce les inégalités sans perdre sa joie de vivre et son humour désinvolte. Son discours n’en est pas moins lucide, et ses conclusions sont percutantes: «Il n’y a rien dans la structure de la société actuelle qui appuie notre vision, celle d’être des femmes modernes qui travaillent et qui peuvent aussi être mères. Rien n’appuie ça à 100 % encore, et c’est une situation insidieuse.»
Effectivement, difficile de ne pas se sentir écartelée devant tous ces défis. Sans parler des injonctions faites aux nouvelles mamans, comme de retrouver la forme après l’accouchement, «mais de ne pas trop en faire parce que, sinon, ça va finir en burn-out! » Léane renchérit: «Et ce serait l’fun que tu fasses tes purées maison, aussi! Ah non, c’est vrai, on ne dit plus ça, purées, on parle maintenant de DME!» Sa jouissive envolée n’est pas sans rappeler la capsule Montée de lait qu’elle et son conjoint ont créé pour l’émission Format familial. C’est une parodie du nombre de conseils ridiculement élevé que reçoivent les nouveaux parents. Léane n’a pas de recette miracle; elle navigue à vue, comme beaucoup d’autres avant elle, avec ses convictions et sa féroce envie de concilier tous les rôles.
MILITANTE
Je parle à Léane du billet qu’elle a publié dans les pages d’ELLE Québec l’an dernier, où elle expliquait ne plus vouloir être one of the boys, depuis qu’elle a réalisé les biais que cela comportait. Sa chronique, consultée des milliers de fois sur le web, suscite encore les passions. «Tant mieux! Je pense qu’on prend collectivement conscience de la misogynie qu’on a intégrée. J’ai longtemps glorifié ce que je ne serai jamais, soit un homme, et, par le fait même, je me suis empêchée d’être fière de qui je suis, parce que ma vision de la femme était négative. Jusqu’à ce que je réalise que ma vision était, en fait, façonnée par ceux que je glorifiais.»
Citoyenne engagée, poussée par ses remises en question, Léane a même conçu une série documentaire sur nos biais inconscients, un projet qui l’habite depuis longtemps et qui est offert en balado sur OHdio. «Ça s’appelle Sans le savoir, et ça aborde nos biais à partir de quatre grands thèmes: le racisme, la misogynie, le classisme et la grossophobie. C’est plus profond qu’on le pense.» Engagée, on disait?
«J’AI LONGTEMPS GLORIFIÉ CE QUE JE NE SERAI JAMAIS, SOIT UN HOMME, ET, PAR
CE
QUE MA VISION ÉTAIT, EN FAIT, FAÇONNÉE PAR CEUX QUE JE GLORIFIAIS.»




ROBE ET BOTTES (ALEXANDRE VAUTHIER)

À DROITE: ROBE (FERRAGAMO), COLLIER (SOIE LAIT)
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MAQUILLAGE ET COIFFURE, ALPER SISTERS (TEAMM); PRODUCTION, PÉNÉLOPE LEMAY; ASSISTANTS À LA
PHOTOGRAPHIE, RENAUD
LAFRENIÈRE ET XAVIER
MACDONALD; ASSISTANTES
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LEBLANC ET AUDREY BLAIS; ASSISTANTE À LA
PRODUCTION, SANDRINE
CORMIER
ŒUVRES PAR L’ARTISTE
VISUELLE SABRINA RATTÉ, GRACIEUSETÉ DE LA GALERIE ELLEPHANT
VERSION AMÉLIORÉE
Léane trouve parfois difficile de conjuguer les différents aspects de sa vie, mais un immense sourire s’imprime sur son visage lorsqu’elle aborde son rôle de maman: «Il n’y a rien qui m’a donné autant de force que ça. Les journées n’ont jamais passé aussi vite que depuis la naissance de Milo. Mon énergie est “challengée” toutes les secondes, mais elle est infiniment plus puissante.» La maternité a transformé sa vie, pour le mieux. «La Terre tourne exactement de la même façon, le monde continue de vieillir, les tulipes reviennent chaque 28 avril, mais le spotlight a changé de place.» Elle badine: «Bon, des fois, j’ai de la misère à voir ce qui est merveilleux niveau dodo, mais quand ce qui te réveille le matin, c’est: “Maman!?”, il n’y a rien qui accote ça.»
Léane était encore adolescente lorsque sa mère est décédée d’un cancer. Le parallèle entre sa vie et celle de son personnage dans Les hommes de ma mère est inévitable. «La scène du début présente l’aide médicale à mourir, ce qui offre aux personnages la possibilité de se dire adieu.» (Scène durant laquelle j’ai fondu en larmes. Oui, à la première scène du film.) «La maladie permet ça, même si elle comporte des hauts et des bas... J’étais jeune, et il y a eu des trucs que j’aurais aimé faire autrement, mais il y a eu des “Je t’aime” jusqu’à la fin. Ça aide à l’atterrissage», confie Léane.
Depuis qu’elle est devenue maman, je suppose que Léane doit souvent penser à la sienne. «Ah, mon Dieu, c’est insupportable! Tout le temps, avoue-t-elle, émue. Je rêverais qu’elle voie mon enfant, et que, lui, la voie... J’aurais vraiment aimé avoir une gardienne, aussi! Ce n’est pas mon père qui va venir m’aider; il travaille plus que moi!» Elle éclate de rire, et moi aussi. C’est là que réside toute la force de Léane: la vulnérabilité qui côtoie l’humour. Elle ne se défile pas et se présente, entière, dans cet amalgame de douceur et de force, de comédie et de drame, qui lui est propre.
HÉRITIÈRE
Quels souvenirs garde-t-elle de sa mère? «Tous les soirs, quand on revenait de l’école, elle s’assoyait avec nous et nous disait: “Raconte-moi ta journée. Comment ça va?” Le dialogue. L’écoute. Elle avait ça. On était très proches.»
La blonde comédienne partage ses souvenirs avec une sérénité déconcertante. «C’est sûr que j’idéalise ma mère. La mort fait figer dans le temps les belles affaires. Dans ma tête, elle doit être 20 fois plus merveilleuse qu’elle ne l’était réellement, mais en même temps, je n’ai pas envie de changer ça. J’essaie de ne pas tenter de reproduire ce qu’elle faisait; j’essaie juste de célébrer le fait que j’ai eu un beau modèle.»
Qu’elle souhaite ou non reproduire ces qualités, il est trop tard: Léane a déjà tout cet héritage en elle. «Je ne sais pas combien de fois je vais te le dire, mais elle est extraordinaire, Léane!, répète Anik, catégorique. Je l’aime tellement. Pour l’amie qu’elle est, pour l’artiste qu’elle est. Elle est hallucinante. Je souhaite qu’elle ait encore d’autres beaux rôles pour que les gens voient l’étendue de son talent.» Si ce n’est pas déjà fait, je crois que sa dernière performance, solide et émouvante, terminera de vous en convaincre. Bon cinéma.


L ABEUR D’AMOUR
La charge mentale au sein des familles homoparentales.
Texte GABRIELLE LISA COLLARDLA PREMIÈRE FOIS QUE J’AI ENTENDU PARLER du concept de charge mentale et émotionnelle, c’était en mars 2017. Une amie m’avait envoyé un PDF de 71 pages, titré Emotional Labor: The MetaFilter Thread Condensed , qui regroupait le contenu d’une longue discussion entre plusieurs femmes. En le publiant sur les réseaux sociaux, j’avais écrit ceci: «Ce recueil de commentaires sur toutes les facettes de la charge mentale a changé (lire: temporairement gâché) ma vie. Je ne sais pas trop quoi faire avec ça, mais je sais que je ne suis plus la personne que j’étais avant de le lire. Je comprends mieux que jamais pourquoi je ne veux pas d’enfants.» J’avais alors 34 ans, et je mettais pour la toute première fois des mots sur cette fatigue, cette frustration intangible qui nous habitait, mes amies et moi, dans nos relations avec les hommes, qu’elles soient romantiques, familiales ou amicales. Ce texte validait enfin notre sentiment d’en faire plus, d’en faire trop, dans ces partenariats en apparence équitables. Les attentes liées au genre ont la carapace dure. Ça, je l’ai appris ce jour-là, mais les mamans dans mon entourage le savaient déjà trop bien. Et leur colère n’avait d’égale que leur fatigue.
«Je pensais avoir droit à une version de la maternité plus moderne et équitable que celle de ma mère, mais je me suis trompée», m’avait confié à l’époque une collègue, deux fois maman. «J’en fais beaucoup plus que mon chum — qui a pourtant été élevé par une mère féministe —, même si on travaille tous les deux à temps plein. Toute mon enfance, j’ai jugé ma propre mère parce qu’elle était constamment à bout de nerfs et qu’elle s’emportait quand mon père lui disait que si elle voulait de l’aide, elle n’avait qu’à le lui demander. Maintenant, je la comprends.»
Loin de n’être que le simple poids des tâches ménagères et parentales, la charge mentale désigne le travail invisible de gestion de la logistique familiale: prévoir les besoins de tout le monde, les responsabilités de chacun, tenir l’agenda familial et effectuer toutes les petites étapes nécessaires au bon déroulement du quotidien. Dans les familles hétéroparentales où les deux
parents travaillent à temps plein, bien que les tâches soient généralement réparties plus équitablement qu’au temps de nos grand-mères, la femme sera souvent considérée de facto comme la gestionnaire de la famille, une entreprise en soi colossale et trop souvent invisible. Même lorsqu’elle devient mère pour la toute première fois, on s’attendra à ce qu’elle soit d’emblée en mesure de tout voir, tout prévoir, et de penser à tout: les lifts, les inscriptions, les lunchs, les achats, les anniversaires, les voyages, les rendez-vous...
Et si elle a besoin d’aide? «T’avais juste à me le demander!»
LES NOUVEAUX MODÈLES
Lentement mais sûrement, les couples hétérosexuels modernes tendent à s’extraire de ces automatismes parentaux traditionnels afin de repenser la famille de façon plus équitable et gratifiante pour tout le monde. Mais qu’en est-il des familles homoparentales, où les rôles genrés sont bousculés? Qu’aurions-nous à apprendre de la façon dont sont réparties les responsabilités familiales dans un modèle libéré des normes oppressives qui ont contribué à ma décision de mettre une croix sur la maternité? Deux parents et une travailleuse sociale y réfléchissent avec moi.
«On s’est vite rendu compte qu’on ne pouvait pas diviser les tâches selon notre genre, sinon personne ne sortirait jamais les poubelles!», lance à la blague Gabrielle Caron, qui a deux enfants (bientôt trois) avec sa conjointe. Pour l’enseignante de 34 ans et son amoureuse, qui ont choisi de porter leurs enfants à tour de rôle, le fait d’avoir toutes deux vécu une grossesse a grandement influencé leur vision de la parentalité.
Indépendamment du genre, le fait d’être enceinte et en congé de maternité plus longtemps signifie forcément qu’on est plus impliquée dans la vie du bébé, ne serait-ce que durant les premiers mois. Naturellement, les tâches à faire à la maison tomberont dans la cour de la personne qui y passe ses journées. «Jouer les deux rôles nous a donné une compréhension unique de la réalité que vivait l’autre», admet l’enseignante.
La travailleuse sociale Emma Nys, qui côtoie régulièrement une clientèle LGBTQIA2+ dans le cadre de son travail, soutient que les plus jeunes générations délaissent de plus en plus les rôles parentaux genrés, et ce, quelle que soit leur configuration familiale. Selon elle, le partage des tâches est beaucoup plus équilibré et réfléchi au sein des jeunes couples qu’il y a quelques décennies. Elle fait toutefois remarquer que ce n’est pas nécessairement plus simple. «Plusieurs aspects du fonctionnement d’une famille, comme la distribution du pouvoir, les enjeux financiers et le partage des tâches, par exemple, peuvent être complexes quand on les aborde dans une optique d’équité absolue», affirme-t-elle.
Devant l’impossibilité d’attribuer les responsabilités de chacun de façon parfaitement égale en tout temps, Gabrielle souligne qu’aucune tâche considérée comme «féminine» ne passe inaperçue dans son couple. «C’est précieux d’avoir une partenaire qui sait exactement à quel point c’est intense de passer une journée à la maison avec un bébé encore au sein, ajoute-t-elle. On se témoigne beaucoup d’empathie et on se dit toujours merci.»
Pour Junior Bombardier, un attaché de presse âgé de 40 ans, le succès du partage domestique passe par la communication et la souplesse. «Il n’y a rien de pire que d’essayer de jouer un rôle dans lequel on n’est pas à l’aise, dit-il; et être parent, c’est une série de rôles. Je crois qu’il faut se mettre dans la peau de l’autre et essayer différentes approches.» Trois fois papas, Junior et son amoureux ont testé diverses configurations avant de trouver celle dans laquelle ils étaient le plus heureux. «C’est plus facile d’apprécier ce que fait l’autre quand il s’occupe d’une tâche qu’on aime moins. Heureusement, on est plutôt complémentaires, mon chum et moi!»
C’est pourquoi Junior est responsable de la routine du dodo, de la gestion du calendrier et des crises de nuit, tandis que son amoureux s’occupe des repas, plie les vêtements et emmène les enfants chez le dentiste. «Une tâche de femme ou d’homme, ça n’existe pas, soutient ce père de famille, mais c’est normal qu’on les perçoive ainsi. On a été élevés dans un monde où le modèle hétérosexuel est très présent, et c’est à partir des exemples auxquels on avait accès que s’est forgée notre conception de la famille.»
RÉÉCRIRE SON HISTOIRE
Les attentes auxquelles on s’attend des parents en fonction de leur genre dépassent d’ailleurs largement le cadre des responsabilités domestiques, comme le souligne Gabrielle Caron, qui ajoute qu’il serait faux de croire que seuls les individus sont à blâmer pour les clichés tenaces qui peuvent rendre moins attrayante l’expérience de la parentalité. «Toute la société renforce ces idées, dit-elle. C’est trop simpliste de juger les gars qui sont moins impliqués au début quand on sait à quel point la pression de retourner travailler rapidement est intense.» Citant en exemple certains pays scandinaves, comme la Suède, où chacun des membres d’un couple a droit à un congé de 280 jours à l’arrivée d’un nouvel enfant, elle dit comprendre que le parent qui retourne au travail en premier — le plus souvent le père, dans les couples hétéros — ne soit pas aussi investi dans la vie de son nouveau-né.
De plus, dans la culture d’entreprise nord-américaine, on tient pour acquis que seule la personne qui a porté l’enfant sera absente du travail afin d’en prendre soin. «Quand j’étais celle qui travaillait, se souvient l’enseignante, mes collègues me demandaient toujours pourquoi je voulais aller chez le pédiatre avec ma conjointe et les petits. Comme si c’était anormal que celle qui travaille soit intéressée par le suivi médical de ses propres enfants! Je me dis que les hommes qui sont dans la même situation, s’ils ne se posent pas trop de questions et se font constamment renvoyer cette image-là, finissent sans doute par se détacher.»
Pour Junior Bombardier, le fait d’associer chaque tâche parentale à un genre n’a pour effet que d’accentuer le sentiment d’inadéquation que ressentent les nouveaux parents. «Les familles homoparentales sont un phénomène tout de même récent, dit-il, et on a besoin d’être reconnues par notre entourage sans que notre genre ou notre orientation soit constamment un enjeu. Entendre un commentaire qui se veut bienveillant du type “Ne t’en fais pas, je vais t’aider avec les affaires de filles”; une fois, ce n’est pas grave, mais huit fois? Ça finit par te jouer dans la tête, et tu te demandes si tu vas être à la hauteur. Tous les parents ont besoin de sentir qu’on leur fait confiance.»
Bien que les rôles genrés ne risquent pas de disparaître de sitôt, tout porte à croire que l’absence de modèles, malgré les défis qu’elle présente, permet de s’affranchir du scénario familial traditionnel qui enferme papa et maman dans une petite boîte anachronique, où bien des gens se sentent à l’étroit. Quels que soient notre genre ou notre orientation, fonder une famille, c’est une occasion d’écrire sa propre histoire. «Devenir parent, conclut Emma Nys, c’est l’occasion de réfléchir aux inégalités, à sa propre éducation et à ce qu’on veut faire différemment afin de devenir le type de famille qui servira d’exemple à ses enfants.»
Une famille qui nous ressemble, où on s’aime, on se respecte et on se donne un coup de main avec le ménage... sans attendre qu’on nous le demande.
«IL N’Y A RIEN DE PIRE QUE D’ESSAYER DE JOUER UN RÔLE DANS LEQUEL ON N’EST PAS À L’AISE; ET ÊTRE PARENT, C’EST UNE SÉRIE DE RÔLES. JE CROIS QU’IL FAUT SE METTRE DANS LA PEAU DE L’AUTRE ET ESSAYER DIFFÉRENTES APPROCHES.» – JUNIOR BOMBARDIER
J’AI ENTENDU ENTRE LES BRANCHES…
… qu’aux États-Unis, l’offensive politique contre les personnes trans avait atteint des sommets vertigineux.
Chaque mois, la chroniqueuse
MANAL DRISSI nous fait part d’un sujet qui l’a remuée jusque dans son coin de forêt laurentienne. Sarcasme et vulnérabilité au rendez-vous. MANAL DRISSI est une chroniqueuse et une autrice exilée dans la forêt.
EN FAIT, SELON HUMAN RIGHTS CAMPAIGN, c’est une personne trans sur trois qui est privée de soins d’affirmation de genre au sud de la frontière canadienne. Les lois anti-trans suivent de près le renversement de l’arrêt Roe v. Wade, qui a fragilisé brutalement l’accès à l’avortement. Dans les deux cas, l’État s’immisce entre une personne et son médecin pour refuser des soins à cette personne. Une catégorie de gens semble toutefois échapper à cette irrépressible envie du politique de s’ingérer dans l’intimité, et ce sont les hommes cisgenres.

L’extrême droite répète jusqu’à en avoir les lèvres bleues que le genre (comme la grossesse) est la volonté incontestable du Tout-Puissant, mais comme l’ont souligné nombre de féministes, on ne la voit pas tenter d’interdire la pilule qui procure des érections en soutenant que la dysfonction érectile serait un «acte de Dieu» à ne pas défier. Pourtant — ô, ironie! —, la petite pilule bleue des phallus mollassons s’inscrit parfaitement dans la définition de «soin d’affirmation de genre», tout comme la greffe de cheveux sur les crânes dégarnis.
C’est généralement à ce stade qu’entre en jeu l’argument massue, résumé par l’emblématique réplique des Simpson: «Won’t somebody please think of the children? ». Les droits des femmes et des communautés LGBTQIA2+ sont placés en opposition à ceux des plus vulnérables dans la société: nos précieux enfants. Tactique qui n’est pas sans rappeler celle de la République de Gilead, dépeinte par l’écrivaine canadienne Margaret Atwood dans La Servante écarlate.
Sous la gouverne de Ron DeSantis, la Floride semble être le laboratoire des idées rétrogrades. Dans les écoles du Sunshine State, où il est désormais interdit de s’afficher comme membre des communautés LGBTQIA2+, les bibliothèques sont passées au peigne fin par des membres de la direction chargés d’effacer toute trace de littérature en lien non seulement avec l’identité de genre et l’éducation sexuelle, mais aussi avec l’histoire des personnes noires et autochtones aux États-Unis. Les parents se voient même menacés de perdre la garde de leur enfant trans s’ils l’autorisent à recourir à des soins d’affirmation de genre.
Si Scooby-Doo et ses acolytes devaient démasquer l’inquiétude monstre de l’extrême droite pour les enfants, ils découvriraient évidemment les visages de la misogynie, du racisme et de la queerphobie, célèbre trio liberticide.
De notre côté de la frontière, on se sent facilement imperméables à cette offensive conservatrice radicale. L’expression veut pourtant que lorsque les États-Unis éternuent, le Canada s’enrhume. Et cette fois-ci ne fait pas exception.
Le scandale monté en épingle à propos des drag queens, qui a commencé aux États-Unis et s’est invité chez nous, a incité Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, à lancer une pétition intitulée «Drag Queen: Protégeons nos enfants!», et Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada, à s’en prendre aux personnes trans.
Des offensives politiques marginales, certes, mais l’un des effets de la surmédiatisation des communautés marginalisées, c’est de créer l’impression dans le public qu’elles sont beaucoup plus grandes et plus influentes qu’en réalité. Selon Statistique Canada, 0,33 % de la population canadienne de 15 ans et plus est trans ou non binaire. Et paradoxalement, la lutte pour ses droits la force à être plus visible et donc plus vulnérable.
Pour chaque personne trans ou non binaire au Canada, il y a 299 personnes cisgenres. J’ai longtemps eu l’impression, comme femme cisgenre, que tant de choses me séparaient de mes adelphes trans. Il se trouve que tout ce que nous avons de plus, c’est la force du nombre. Et le devoir de l’utiliser à bon escient.
Dans Bleus et joies, Juliette Bélanger-Charpentier recense comme dans un journal intime ses réflexions sur ce qui l’habite, la secoue, l’indigne et l’émeut.


À travers une série de textes à l’intersection de la poésie et du récit, elle rend un hommage poignant aux creux de vagues, aux accalmies qui s’ensuivent et aux jours heureux qui continuent d’exister à travers les éclaboussures.
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Des personnalités féminines inspirantes se racontent sans tabou pour nous. Voici la fois où l’autrice ELISABETH MASSICOLLI a appris à lire entre les lignes.

JE SUIS UNE «SWIPEUSE» INTERNATIONALE. En tant que femme célibataire et voyageuse solo, j’ai balayé des faces de messieurs du bout du pouce, à droite, à gauche, sur moult continents, dans de nombreux paysages. C’est parfois exaltant, excitant.
C’est souvent exaspérant. Étrangement, de la rive d’un océan à l’autre, les profils sont plutôt homogènes. Ou, plutôt, il s’agit toujours d’une jungle éclectique, mais qui se ressemble drôlement sous tous les cieux. On y rencontre partout l’originale opinion «j’aime pas l’ananas sur ma pizza», l’émoustillante photo d’un torse nu dans un miroir taché de dentifrice, le profond message «good vibes only» et quelques jolies pépites misogynes, transphobes ou grossophobes ici et là. (Que de plaisir!) Mais ce qui m’a le plus troublée, c’est une phrase qui revient encore et encore. Dans toutes les langues, à toutes les sauces, dans tous les ports.
«Je cherche une fille qui ne se prend pas au sérieux.» À répétition. À outrance. Du dude tatoué au businessman. Du surfeur à Bali à l’architecte divorcé, papa de trois petits. Impossible de ne pas remarquer la multitude d’hommes de tous les âges, de tous les horizons, en quête d’une demoiselle qui ne se prend surtout pas au sérieux.
J’ai réfléchi. Qu’est-ce que c’est, au juste, une femme qui se prend au sérieux et pourquoi fait-elle si peur à la gent masculine? Se prendre au sérieux, qu’est-ce que ça implique? Être sérieuse quant à notre bonheur, à notre carrière, à nos besoins, à nos
envies, à notre plaisir? Être sérieuse quant à notre recherche d’un ou d’une partenaire qui nous traite d’égale à égale, en être humain à part entière, avec toutes nos parts d’ombre et de lumière? Être sérieuse quant à l’attention qu’on nous porte, au temps qu’on nous consacre, à l’affection qu’on reçoit?
Ce que je lis entre les lignes de ces bios qui pullulent sur toute la surface du globe — on n’échappe nulle part au patriarcat, semble-t-il —, c’est que ces hommes recherchent une femme pour laquelle ils n’auront à déployer aucun effort. Niet. Nada. Les mains dans les poches, en attendant qu’on leur serve leur souper préparé avec soin. Parce que le contraire d’une femme qui se prend au sérieux, c’est une femme qui ne connaît pas (encore) sa valeur. Qui ne sait pas (encore) qu’elle a droit à un amour sain, satisfaisant et doux. Qui acceptera — par peur d’être seule (cette étiquette si pesante dans une société où l’amour romantique prime) — les quelques miettes d’affection d’un prétendant qui, d’emblée, affiche sans gêne sa paresse, son incapacité totale à comprendre — encore moins à combler — les besoins émotionnels fondamentaux d’un autre être humain, d’un ou d’une possible partenaire romantique.
Mesdames, sur Tinder comme ailleurs, et peu importe dans quel coin du globe vous déposez votre cœur et vos valises, je vous souhaite de vous prendre très, très au sérieux.
Vous le méritez.
j’ai décidé de me prendre au sérieux.

JE SUIS TOMBÉE ENCEINTE DE MON EX
Quand Léa s’est rendue chez son ancien amoureux ce soir-là, elle était loin de se douter de ce qui leur arriverait.
Texte LÉA VAILLANCOURTJ’AVAIS FAIT UNE CROIX SUR UNE DEUXIÈME GROSSESSE au moment de notre séparation. Redevenir célibataire à 38 ans ne me laissait pas beaucoup de temps pour me revirer de bord avant le big 40, cet âge fatidique où, selon la croyance populaire, les ovaires des femmes se désintègrent comme par magie. POUF!
Heureusement, du temps qu’on était ensemble, la vie m’a fait don d’un joli garçon il y a trois ans. Un fils à maman qui me comble d’amour et de bonheur un peu plus chaque jour. Je m’étais donc fait à l’idée qu’à présent, c’était lui et moi contre le reste du monde. Et je n’avais aucun doute que nous allions faire le meilleur des duos.
Puis, il y a eu cette soirée. Je revenais d’un événement où les bulles avaient coulé à flots, et je suis passée chez toi pour qu’on parle de notre fils. Jamais je n’aurais pu imaginer ce qui allait se passer. Jamais je n’aurais pu imaginer que l’attrait de nos corps serait plus fort que notre raison. Que les plaisirs de la chair auraient raison de nous.
Nul besoin de parler. Ton regard à lui seul me brûle la peau. Tranquillement, ce regard se transforme en caresses. Puis, les caresses en étreintes. Et les étreintes en ébats. Comme c’est bon de te retrouver, comme c’est bon de retourner à la maison.
On profite. Nos corps se retrouvent comme s’ils ne s’étaient jamais laissés. On savoure ce moment interdit, car au fond de nous, on sait très bien que ces instants volés ne sont que passagers, et que demain, tout sera oublié.
Mais voilà que quelques jours seulement après cette rechute non calculée, je découvre que la vie grandit en moi. Comment est-ce possible que la magie ait opéré aussi facilement, dans une situation aussi inopinée? Comment est-ce possible, alors que la conception de notre fils a nécessité 18 mois d’efforts acharnés?
Je me demande pourquoi la vie nous met ainsi au défi, toi et moi. Quel est le message à lire entre les lignes? Dois-je voir cette grossesse comme un cadeau du ciel, comme mon ultime chance d’avoir ce deuxième enfant tant espéré? Je ne suis pas de celles qui remettent leur vie entre les mains du destin. Mais ici, je ne peux m’empêcher d’y voir un signe.
J’ai pensé à l’avortement un vague instant, mais j’ai aussitôt été prise de vertige. Il y a des situations plus enviables que la nôtre en ce moment, certes, mais il y en a aussi de bien pires. Élever un enfant en étant loin l’un de l’autre ne sera pas de tout repos, j’en conviens, mais ce n’est pas comme si j’étais tombée enceinte d’une nouvelle flamme que je connais à peine. C’est toi. Toi, avec qui j’ai partagé 10 ans de ma vie, 10 ans de mon intimité. Toi, avec qui j’ai déjà un garçon magnifique. Toi, qui as une famille que je considère comme la mienne. Toi, dont je connais les valeurs profondes et l’amour incommensurable pour ton enfant.
Et si ce petit être qui grandit en moi avait la capacité de changer le monde? Pas seulement le mien, mais le monde à l’échelle planétaire. S’il devenait un grand inventeur, un grand chercheur, un grand motivateur... L’avortement, pour moi, n’était pas une option.
Maintenant, le défi consiste donc à trouver une façon de donner un sens à notre famille éclatée. Après tout, en 2023, la famille nucléaire composée du père, de la mère, des deux enfants et du chien est en voie d’extinction. La famille d’aujourd’hui s’adapte au moule de chacun, prouvant du même coup que la normalité n’est plus ce qu’elle a déjà été.
Je le concède, notre situation n’est pas banale. Je le sais, notre décision ne fera pas l’unanimité auprès de notre famille élargie. Notre vie, j’en suis consciente, ne sera pas aussi simple qui si nous habitions sous le même toit, mais nous arriverons à trouver notre équilibre. Nous allons faire tout en notre pouvoir pour que nos enfants soient bien. Et, oui, nous allons être heureux.
J’ai confiance en moi, en toi, en nous. J’ai confiance que nous tirerons le meilleur de cette situation, inattendue, certes, mais ô combien positive quand on l’analyse en reculant d’un pas.
D’ailleurs, que serait la vie sans ses mille et un rebondissements? BORING!
Vivement cette deuxième grossesse, ce nouveau bébé, et notre famille magnifiquement éclatée!
Vous vivez une histoire particulière et aimeriez en faire part à nos lectrices? Une journaliste recueillera votre témoignage. Écrivez à Laurie Dupont, à ldupont@ko-media.ca.
JEUX D’OMBRE
LE MONDE DU KINK SE DÉVOILE SOUS TOUTES SES COUTURES ET NOUS LAISSE DÉCOUVRIR UN UNIVERS RICHE EN APPRENTISSAGES, OÙ FOUETS ET SOUS-VÊTEMENTS EN LATEX COHABITENT AVEC PLAISIR, CONSENTEMENT ET INCLUSION.
DU CUIR DE LA TÊTE AUX PIEDS, DE LA PEAU STRATÉGIQUEMENT EXPOSÉE, un fouet brandi, une corde serrée autour des poignets, un bâillon: on reconnaît (presque) tous ces codes classiques du BDSM — du moins, pour les plus curieux d’entre nous. (Petit rappel: l’acronyme BDSM signifie Bondage, Domination, Soumission, Sado-Masochisme.) On a longtemps relégué cette pratique sexuelle — jugées, au mieux, bizarre, sinon déviante ou perverse — dans les recoins de notre imaginaire collectif. Pourtant, ce vaste domaine sensuel et créatif a récemment réussi à faire son entrée dans l’univers grand public et se trouve maintenant sous les feux de la rampe, cravache en main. Le nombre d’adeptes de cette pratique, qui fait souvent l’objet de remarques stéréotypées et de malentendus, est en augmentation — un effet collatéral surprenant de la pandémie!
Faisons un retour dans le temps. En 2020. Nous sommes, pour la plupart, devenus prisonniers de notre salon. Pour nous désennuyer, on a fait le plein de jouets sexuels sur Internet — par exemple, la boutique érotique numérique Womanizer a connu une hausse de ses ventes de 200 % au printemps 2020 par rapport à l’année précédente. Les couples encabanés ont eu plus de temps que jamais pour ouvrir la boîte de Pandore de leurs fantasmes. Megan Thee Stallion a bien cerné la tendance en chantant au premier été de la pandémie «I’m a freak bitch, handcuffs, leashes » («Je suis une chienne déjantée, des menottes, une laisse»), dans WAP, aux côtés de Cardi B. Et le phénomène a fait des vagues ailleurs que dans la culture pop: l’industrie de la mode s’est également inspirée du BDSM, et on a vu les harnais en cuir et les goujons défiler sur les passerelles et les tapis rouges. C’est sans compter le clan Kardashian, dont on a vu plusieurs fois les membres revêtues de corsets de style «dominatrice».
Le sexcessorizing (un mot-valise qui conjugue «sexe» et «accessoiriser») a aussi fait son entrée dans les boutiques érotiques, qui se sont vite adaptées à la tendance sur Instagram. Sur le site de la boutique de jouets sexuels Nox Shop, basée à Montréal, vous pouvez ajouter dans votre panier un paddle (un instrument pour la fessée), des bandes de soie pour lier les poignets, après avoir choisi un joli dildo pastel ou un vibromasseur lapin classique. «L’apparition de nouveaux jouets et de nouvelles façons d’expérimenter la sexualité ont rendu le BDSM plus accessible, plus invitant ces dernières années», dit Nicole Lane, rédactrice adjointe de la publication numérique sur la santé sexuelle Giddy. «Seuls ou en couple, les gens achètent leurs jouets sexuels directement de leur salon, sans gêne et sans penser qu’ils font quelque chose de mal ou de fou.»
Cette accessibilité permet de défaire certaines idées reçues sur la culture du kink, souvent associée à la violence et aux abus. Mais ce qui de la pratique du BDSM est beaucoup plus complexe et nuancée que ça. Rappelons que ce n’est qu’en 2013 que cette pratique a cessé d’être classée comme une paraphilie par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), qui est largement utilisé comme outil par les professionnels de la santé mentale.
Ce qui n’arrange toutefois pas les choses, c’est que, d’une part, l’un des exemples de BDSM les plus connus de la culture pop est Fifty Shades of Grey, une histoire dans laquelle le consentement est pour le moins un concept flou, ce qui va complètement à l’encontre des principes fondamentaux du kink. D’autre part, on peut facilement comprendre que cette pratique provoque une certaine méfiance quand on songe à la manière dont elle est véhiculée dans la culture pornographique. Une culture alimentée par des millions de clips explicites centrés sur le

plaisir des hommes, où le sexe brutal est banalisé. Une grande partie de ces contenus reprennent des éléments du BDSM, sans même effleurer les principes fondamentaux du genre, qu’il faut respecter si on veut pratiquer ces activités entre adultes consentants en toute sécurité. Mais ce que les gens qui visionnent ces scènes apprennent, c’est qu’on peut gifler, étrangler, taper, humilier une personne — la plupart du temps sans lui poser de questions. Or, les gens qui participent à de vraies (et sécuritaires) scènes BDSM, qui intègrent l’humiliation, les tapes et le bondage, ont des méthodes pointues pour s’assurer que tous les participants ont réellement du plaisir et que leur bien-être est pris en compte en tout temps — avant, pendant et après une scène ou une rencontre. «Il faut beaucoup de travail, il faut faire ses devoirs avant de s’engager dans ce type de pratique. La communauté kinky soulève des éléments importants auxquels nous devrions tous penser dans notre vie sexuelle, notamment avoir des conversations constantes et soutenues sur le consentement, les mots sûrs (safeword ) et les déclencheurs (triggers) — et sur ce qu’il faut faire lorsqu’on ne se sent pas bien dans un contexte sexuel», dit Ciara Moran, thérapeute au centre Allura Sex Therapy Centre, à Vancouver. Pour beaucoup de personnes, le principal obstacle à la réalisation de leurs fantasmes kinky semble être la peur du jugement — celui de leur partenaire, d’elles-mêmes ou de la société. Cela dit, de plus en plus de gens souhaitent mettre fin aux tabous entourant cette pratique et ainsi vivre plus librement leur sexualité.
Orpheus Black, gourou certifié en art martial philippin, qui a remporté trois titres de maître lors de rassemblements BDSM (notamment le Leather HEAT et la Southwest Leather Conference), propose des ateliers de kink en ligne. Il habite à Los Angeles et a découvert l’univers BDSM grâce à l’un de ses partenaires, qui lui avait confié qu’il ferait un bon dom (dans une dynamique de pouvoir, un dom est la personne dominante, celle qui dicte la situation à la personne soumise, ou sub). Son baptême a eu lieu dans un club gothique d’Hollywood au début des années 2000. C’est durant cette soirée qu’on lui a demandé s’il voulait essayer la domination sur scène, devant un public, ce qui lui a ouvert une porte qui ne s’est jamais refermée depuis.
Il a donc commencé à travailler sur scène, dans des clubs de Los Angeles, pour aider les gens à libérer leurs fantasmes BDSM au cours d’expériences sûres et consensuelles. Puis, il a orienté ses activités vers les cours de groupe et les séances individuelles. Son épouse et lui font partie des rares personnes de couleur de la communauté kinky et ils souhaitaient offrir un environnement sécuritaire et inclusif, où tout le monde se sentirait le bienvenu. C’est notamment pour favoriser un environnement inclusif qu’il a mis au point la technique Black
LES GENS QUI PARTICIPENT À DE VRAIES (ET SÉCURITAIRES)
SCÈNES BDSM, QUI INTÈGRENT L’HUMILIATION, LES TAPES ET LE BONDAGE, ONT DES MÉTHODES POINTUES
POUR S’ASSURER QUE TOUS LES PARTICIPANTS ONT RÉELLEMENT DU PLAISIR ET QUE LEUR BIEN-ÊTRE EST PRIS EN COMPTE EN TOUT TEMPS — AVANT, PENDANT ET APRÈS UNE SCÈNE OU UNE RENCONTRE.
Tie Bondage, destinée à ceux qui désirent être attachés, mais dont les articulations sont moins mobiles ou qui sont gênés dans leurs mouvements. Quand on parle d’accessibilité!
Aujourd’hui, la demande pour ce genre de services a explosé, puisque Orpheus Black aide les gens à assumer leurs désirs et il leur fournit des moyens sûrs d’explorer les parties plus sombres de leur sexualité. Il enseigne aux différents participants — en ligne ou en personne, et en solo, en couple ou en groupe — comment donner du plaisir et en recevoir, comment s’autoriser à ressentir du plaisir dans des situations sexuelles ou sensuelles marginales. Les mêmes dynamiques de pouvoir qui guident les relations dominant-soumis se font également sentir dans le rapport entre les adeptes du kink eux-mêmes et ceux qui les jugent et entretiennent des relations... moins kinky. «La façon la plus simple de priver une personne de son pouvoir est de lui dire qu’elle ne devrait pas vouloir telle ou telle chose. Les femmes font régulièrement l’expérience de ce genre de discours», explique Orpheus Black, qui tente d’aider les gens à redevenir maîtres de leurs désirs. «Si tu fais tel ou tel truc, tu es une mauvaise fille, une salope, une pute. Ce qu’on inculque aux femmes, c’est qu’elles doivent réprimer une partie d’elles-mêmes, de leur pouvoir. Et pourtant! Si une fessée ou un coup de fouet vous permet de vous faire vous sentir complètes, rassasiées, rassurées, pourquoi devriez-vous vous en passer?»
Dans le cadre de leur travail, Ciara Moran et Orpheus Black rencontrent souvent des personnes insatisfaites de leur vie sexuelle. Elles sont à la recherche de pratiques et de façons de faire qui ne sont pas souvent prises en compte dans les actes sexuels ordinaires. Dans le domaine du kink, la grande majorité des actes n’ont pas comme but la pénétration — on est loin
du sens unique vers l’orgasme, qu’on tente de nous inculquer depuis des générations. «Il y a une raison pour laquelle nous parlons de jeu dans le monde du kink, dit Ciara Moran. Les gens jouent, explorent, expérimentent: il y a moins de pression de performance, moins de pression pour arriver absolument quelque part. Il y a toute une préparation qui accompagne la réalisation de fantasmes et de scènes BDSM, qui n’est pas toujours sexy, mais qui est primordiale pour que les partenaires puissent définir les paramètres, les règles et le safeword.»
«Le safeword, c’est comme les préservatifs: il faut l’utiliser avant d’avoir des ennuis», fait remarquer Orpheus Black. Il explique qu’un mot sûr ne doit avoir aucun rapport avec l’acte en cours. On pense donc plutôt à un mot comme «parmesan» et pas à «moins fort, maître»! Il souligne que les partenaires peuvent également déterminer ce qu’il convient de faire si ce mot sûr est utilisé. Dans ce cas, est-ce qu’ils arrêtent tout? Est-ce que le ou la partenaire a besoin d’espace, d’un verre d’eau, d’un câlin? Enfin, il rappelle à ses clients que l’utilisation d’un mot ne doit pas être perçue comme un échec. Bien au contraire! Ça signifie que les partenaires ont testé leurs limites et qu’ils les ont affirmées.
Dans le domaine du kink, le langage est important. Un mot qui revient souvent est «scène»: un moment précis, dans un lieu donné, qui permet aux gens de jouer et d’explorer, en ayant discuté à l’avance des paramètres, de leurs envies et de leurs limites. «Pour ce qui est du consentement, la préparation d’une scène nous permet de savoir où se trouvent le début, le milieu et la fin de cette activité. Ça rassure: on sait qu’on commence par une négociation et qu’on termine l’acte par un suivi (aftercare)», explique Ciara Moran. Après être devenue dom au sein de sa relation précédente, Nicole Lane a appris à quel point le consentement définit l’expérience: «Si mon partenaire souhaite que je le dégrade d’une certaine manière et qu’on en a discuté auparavant, je sais que c’est vraiment ce qu’il veut.»
Outre l’expression saine d’un désir, d’un lâcher-prise, certaines personnes utilisent le BDSM pour se remettre d’une agression sexuelle. Pour Nicole Lane, cet exutoire s’est manifesté lorsqu’elle a commencé à être une humiliatrice en ligne (une dominatrice qui se spécialise dans l’humiliation de ses clients).
Après avoir été victime d’une agression sexuelle, elle a connu des années de rapports sexuels douloureux à cause du vaginisme, une contraction involontaire du vagin. Lorsqu’elle s’est glissée dans son rôle de dominatrice, elle a enfin pu avoir des rapports qui n’étaient pas douloureux. «Je ne m’étais jamais sentie aussi maîtresse de ma sexualité. Je n’avais jamais été nécessairement soumise, mais je n’avais jamais vraiment dicté ce qui se passait dans la chambre à coucher.»
Cette réaction est logique, selon Ciara Moran, «parce que le rôle qu’elle joue peut être traité comme la répétition d’un
acte, mais cette fois en plein contrôle de notre corps, dans un contexte où on se sent en sécurité». Orpheus Black pense que le kink peut être thérapeutique, mais il souligne que cette pratique ne doit pas remplacer la thérapie et qu’elle ne devrait jamais être prise à la légère. Nicole Lane affirme également que la clé, c’est l’information. Elle se souvient de sa surprise quand elle a lu récemment un article dans lequel on disait que de se faire étouffer (choking) par un partenaire était considéré comme «normal» pour la génération Z. Pourtant, c’est loin d’être un geste banal! Il peut causer des dommages physiques et émotionnels importants s’il n’est pas fait dans le bon état d’esprit, dans un contexte de communication ouverte et en toute sécurité.
Comme le souligne la thérapeute, ce qu’on considère comme kinky est subjectif et continue d’évoluer en fonction des changements et des avancées dans la société. La fessée, par exemple, a fini par traverser le territoire kinky pour se retrouver dans bon nombre de chambres à coucher traditionnelles. Ce qui est kinky, en fait, c’est tout ce qui sort des limites de ce que l’on trouve banal, normal. Vous souhaitez être couverte de glaçage à gâteau, être giflée, ou être celle qui enduit de glaçage ou qui gifle? Pourquoi pas? Tant que les activités sont faites entre deux adultes consentants, qui se sont parlé avec respect et ouverture avant de passer à l’acte. Alors, on joue?
DES APPLIS KINKY
FET
Les fantasmes fétichistes et les kinks en tout genre règnent en maître dans l’appli FET, qu’on soit à la recherche du sub qui fera chanter notre cœur ou encore qu’on veuille découvrir ce qui nous excite. FET-APP.COM
FEELD
L’application de rencontre Feeld est destinée aux polyamoureux, aux adeptes de la non-monogamie éthique et aux couples qui veulent emprunter de nouveaux chemins. Elle leur permet de faire part facilement de leurs préférences sexuelles, qu’il s’agisse de jeux de corde, de voyeurisme ou de sexe en groupe. FEELD.CO
KINKI
La promotion de la communauté BDSM est une priorité pour les créateurs du réseau KNKI, où les maîtresses, les maîtres et les soumis peuvent rencontrer des gens qui partagent leurs intérêts.
TENDANCES BEAUTÉ
Touches de luxe, textures richissimes, regards tape-à-l’œil, lèvres goth ou glam, chevelures mondaines, looks d’un autre monde: la rentrée s’annonce pour le moins excitante côté beauté. De New York à Milan, en passant par Paris et Londres, voici les grandes tendances qui ont marqué les défilés de la saison.

beauté

BELLE BOHÈME

C’est LA coiffure pour faire durer sans chichi notre mise en plis. Chez Chanel et Courrèges, la demi-queue de cheval prend des airs romantiques à souhait avec ses mèches rebelles et ondulées, qui encadrent le visage joliment, et ses barrettes girly, qui retiennent négligemment les cheveux. Nos alliés pour copier-coller ce look: les produits qui apportent du volume et qui lustrent notre chevelure.







1, 2, 3… METALLICA!
Est-ce l’influence de la tendance mermaidcore ou de l’omniprésence — encore et toujours! — des années 2000? Quoi qu’il en soit, l’heure est venue de briller de mille feux à l’aide de fards chatoyants, de ligneurs métallisés, de paillettes, de strass et de voiles nacrés. La règle d’or (ou d’argent): au diable, les préjugés! On est là pour s’amuser!

PRINCESSE GOTH
Aperçu chez Dior, Valentino, Versace, Louis Vuitton, Givenchy et Rick Owens, le look goth et grunge, popularisé par Wednesday Addams l’an dernier, continue d’occuper l’univers de la beauté, cette fois-ci avec une légère tendance poupée. Au menu: smokey eyes dramatiques, khôl baveux, bouche sombre, touches métallisées, sourcils peroxydés.









EFFET BLUSH









Depuis quelques années, le fard à joues est littéralement partout: sur nos pommettes, nos joues, nos paupières, au coin externe de nos yeux, sur nos tempes et même sur notre nez. Cette saison, il va même jusqu’à remplacer nos sacrosaints bronzeur et illuminateur. À nous le teint pétant de santé grâce aux blushs déclinés en rose, rouge, mauve, corail ou orangé!
CILS VOUS PLAÎT
La nouvelle façon d’en mettre plein la vue par un regard qui en jette? Colorer nos cils avec un mascara d’une nuance vive, ou encore coller des plumes ou quelques grappes ultrafournies çà et là, le long de nos franges naturelles.

LEÇONS DE BALLET
Dans le domaine de la mode, la tendance balletcore se traduit par une panoplie de jupes en tulle ou en satin, de maillots aux tons pastel, de collants gainants et de ballerines; en beauté, elle s’exprime par le chignon, qui renaît sous toutes ses formes: sage, vaporeux, tressé, sculptural, léché, noué ou torsadé.





PRÊT-À-GLOSSER
Sur les lèvres, les paupières ou les pommettes, on dépose une touche de gloss translucide à effet vinyle pour ajouter une texture pur luxe tout ce qu’il y a de plus chic à notre maquillage.



CRINIÈRE PLEXI


Bye bye, wet hair, bonjour, plexi glass hair! Les cheveux supra-lustrés, à la texture plus douce et malléable que gélifiée — une déclinaison avant-gardiste du look plaqué mouillé, en vogue depuis plusieurs saisons déjà —, étaient sur toutes les têtes lors des grands défilés.




UN PEU PLUS HAUT
«The higher the hair, the closer to God» [Plus les cheveux sont hauts, plus ils sont près de Dieu], a déjà dit Dolly Parton. C’est à croire que la reine du country avait prédit l’un des courants phares de la saison! Les chignons haut perchés, les sculptures de tresses et les cônes ou les roulés élaborés pour le moins théâtraux n’ont certainement pas le vertige.



PRESQUE NU
Envie d’une manucure classique et élégante, mais aussi d’ongles qui sortent de l’ordinaire? Qu’à cela ne tienne, les tendances de la rentrée prouvent hors de tout doute que les laques neutres — pourvu qu’elles soient ultraluisantes, comme un gloss pour les lèvres — créent le parfait canevas pour tout type de nail art à la mode (appliques métallisées, formes géométriques, rayures ludiques, pointes colorées, pluie de paillettes ou de nacre).








BOUCLER LA BOUCLE


La vedette des défilés? La boucle ultraféminine, qu’on porte dans nos cheveux (nouée à une couette, à un chignon, à une tresse ou à un serre-tête) ou même sur nos joues. Qu’on se rassure: la boucle du moment n’a rien des rubans trop sages de notre enfance; elle est cool, audacieuse et branchée!


FOLIE FÉLINE
C’est le trait d’eye-liner le plus seyant et séduisant qui soit, et ce, pour toutes les formes d’yeux. La bonne nouvelle: la saison froide voit le fameux cat eye se décliner en mille et une versions revues et améliorées, du classique trait effilé à l’aplat artistique, en passant par les motifs géométriques, le fin tracé façon siren eye et le bloc opaque über audacieux.







EN COLORAMA


Si on se fie aux looks pimpants repérés sur les passerelles de Diesel, d’Anna Sui, de Palomo Spain et de Richard Quinn, les fards néon et les tons pastel fluo ont la cote cet automne. Rose, bleu, vert, jaune, orange, violet, blanc… pourvu que ça flashe et que ça claque!







TERRE À TERRE
Les paillettes et les couleurs Crayola règnent en maîtres cet automne, mais les tons riches et terreux n’ont pas dit leur dernier mot. Vus chez Badgley Mischka, Emporio Armani, Jason Wu, Carolina Herrera et Ulla Johnson: les looks monochromes hyper sexy promettent de nous sublimer en réchauffant notre teint de fin d’été.




RAS-LE-BOL

C’est le temps ou jamais de l’adopter, parce que la star courte du moment, c’est elle, la coupe au bol. À chaque faciès sa mouture: longue et effilée pour adoucir des traits carrés, courte et en dégradé pour mettre en valeur un minois enfantin, tirée au cordeau pour composer un look androgyne edgy, lissée à la perfection pour adopter une allure mondaine.





ALERTE ROUGE
Fini le temps où le rouge vif était réservé aux mises en beauté des grands soirs! Cette nuance vive et vibrante souligne désormais notre regard ou notre moue à tous les vents. On l’aime particulièrement lorsqu’il est appliqué en smokey eye diffus ou en trait d’eye-liner fin au ras des cils, et porté en version mate, satinée, ultralaquée, ombrée ou en dégradé sur la bouche.










AU CŒUR DE L’UNIVERS D’YVES SAINT LAURENT BEAUTÉ
LES JARDINS COLLECTIFS DE L’OURIKA
Cap sur le Maroc pour une immersion dans un lieu magnifié, au propre comme au figuré, afin de comprendre l’origine des soins précieux qui composent l’offre prestigieuse de la marque française.
UNE VILLA MODERNE AUX ACCENTS MAROCAINS, entourée de jardins époustouflants surplombés par les sommets enneigés des montagnes de l’Atlas: me voilà aux jardins communautaires de l’Ourika, à 30 km de Marrakech. Les notes poivrées des citronniers sauvages mélangées aux effluves du thé à la menthe que je déguste — servi pour me souhaiter la bienvenue — me rappellent que je suis loin du pays de l’érable. Ma visite chez les Berbères a pour but de découvrir la culture botanique et l’engagement social de la marque Yves Saint Laurent Beauté, qui y cultive de nombreux ingrédients entrant dans la composition de ses soins pour la peau et de ses parfums.

«Dans chacun des produits d’YSL se trouve au moins l’un des ingrédients des jardins de l’Ourika», me dit Caroline Nègre, directrice internationale du développement durable et scientifique d’Yves Saint Laurent Beauté. L’histoire a commencé par le safran — le pistil de cette plante est employé pour ses propriétés régénérantes dans la gamme Or Rouge, mais on compte aujourd’hui plus de 200 espèces de plantes, d’herbes et de fleurs dans les jardins. «On y cultive le calendula, qui est utilisé dans la gamme Touche Éclat pour ses bienfaits hydratants et repulpants, et la fleur de pavot, dont les pigments sont essentiels pour obtenir certaines nuances de rouge. On travaille aussi avec la racine d’iris, le noyer de l’Atlas, la grenade, le jasmin...», ajoute Caroline Nègre. La marque beauté cherche à remplacer toutes les matières premières d’origine pétrochimique par des matières premières naturelles et renouvelables: «Nos produits sont aujourd’hui composés d’ingrédients naturels à 75 %, mais notre objectif est d’atteindre 95 % d’ici 2030.»

Ce lieu est un bassin incroyable pour cultiver des ingrédients recherchés, mais la démarche d’YSL Beauté se veut aussi sociétale, car elle permet de redonner aux communautés et de valoriser les femmes. Les jardins de l’Ourika, fondés en 2017, embauchent plus d’une trentaine de travailleuses regroupées en coopérative — et qui dit coop dit conditions de travail équitables. Ces travailleuses sont accompagnées par l’ONG la Fondation du Haut Atlas et prennent part aux décisions de gestion. Dans les champs, elles peuvent également cultiver certains de leurs produits, comme les olives, qu’elles transforment en huile pour la revendre à leur propre profit, ou les céréales, qu’elles récoltent durant l’été pour ensuite les commercialiser dans leur bâtiment coopératif, situé dans le village.




Le projet est déjà une grande réussite, mais les efforts pour rendre la production et la récolte des jardins encore plus durables, éthiques et respectueuses de l’environnement se poursuivent. En 2022, la marque s’est associée à l’organisme Re:wild, dont la mission est de restaurer la nature et de préserver la biodiversité en réintégrant des espèces indigènes et en recréant des habitats naturels. Fait saillant: cet organisme travaille en étroite collaboration avec les communautés locales pour que les habitants s’engagent dans la préservation de leur environnement. Lors de mon passage, j’ai d’ailleurs eu la chance de mettre les mains à la terre en plantant des arbres et des fleurs.

ET POURQUOI LE MAROC?
Quiconque s’intéresse un peu à l’histoire du couturier Yves Saint Laurent connaît la riche relation qui existe entre lui et le pays des agrumes. Lors d’un pique-nique dans les jardins de l’Ourika, sa biographe officielle, Laurence Benaïm, explique que le fait d’avoir été exposé à une culture complètement différente de la sienne a permis au créateur de nourrir la dualité constante qui existait entre son métier de grand couturier et son esthétisme expressif. Et c’est la visite du jardin Majorelle, à Marrakech, dont Yves Saint Laurent et son compagnon, Pierre Bergé, ont fait l’acquisition, en 1980, qui permet de comprendre tout de suite l’importance que le Maroc a eue dans l’inspiration de celui qu’on surnommait le «Roi de Paris», alors qu’on découvre le bleu indigo, le jaune citron et le fuchsia fleur de cactus de ses créations acclamées.
Les éléments de la nature font partie de l’histoire d’Yves Saint Laurent depuis longtemps — les jardins collectifs de l’Ourika ne sont qu’un retour aux sources —, qu’on pense à l’approvisionnement en actifs qui composent le cœur de ses précieux élixirs ou à l’ADN si fort du grand couturier, qui a su apposer sa signature unique sur le caban et la saharienne. En nous promenant dans les plaines de l’Atlas, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre les créations d’Yves Saint Laurent, taillées dans les plus belles étoffes pour habiller les femmes, et les concoctions de la marque beauté, élaborées avec les ingrédients de la plus haute qualité et pensées pour sublimer celles qui les portent.
ELEVEZ VOTRE REGARD
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Ces nouveaux alliés fixent et sculptent les sourcils en quelques minutes seulement, pour un résultat impeccable et confortable qui dure toute la journée!


Disponible en pharmacie, en ligne et aux Looky boutiques de Mercier et Salaberry-de-Valleyfield.




Elle Fanning, MUSE MODERNE

Tête-à-tête avec l’une des actrices les plus polyvalentes et passionnantes de sa génération.
Texte JOANIE PIETRACUPAUNE PRINCESSE, UNE IMPÉRATRICE, un mannequin, une autrice du 19e siècle, un fantôme, une chanteuse pop, un extraterrestre punk rock... À seulement 24 ans, l’actrice américaine ELLE FANNING a déjà incarné plus de 60 personnages marquants. En poussant la porte de sa suite d’hôtel à New York, où je suis venue l’interviewer au sujet de son dernier rôle, celui d’égérie du nouveau parfum de Paco Rabanne, Fame, je me demande à quoi ressemble la vraie Elle. Grande, calme, belle comme le jour dans sa robe longue en satin blanc et sa chevelure blond soleil lissée, elle m’accueille au salon en affichant un sourire sincère, le genre d’expression qu’on réserve aux amis. C’est l’effet Elle Fanning, que je comprendrai au fil de notre entretien.
À PROPOS DE LA CÉLÉBRITÉ... «La notoriété est un concept intéressant avec lequel j’entretiens une relation plutôt saine — merci à la présence de mes parents, de ma grande sœur, Dakota, et de mes amis! —, d’autant plus que je suis connue depuis que j’ai deux ans, âge auquel j’ai commencé à jouer au grand écran. Je ne connais donc pas d’“avant”. Comme la plupart des enfants célèbres, j’aurais parfois rêvé de pouvoir sortir en toute liberté, sans que tout le monde sache qui je suis et où je vais. En même temps, ma carrière m’envoie fouler des tapis rouges à Cannes et ailleurs dans le monde, et ça, c’est génial, surtout que je m’y sens à ma place, comme si ces lieux me permettaient de montrer ma personnalité, et non pas celle de mes personnages. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle j’aime autant donner des entrevues: ça me permet, d’une certaine façon, de me réapproprier ma personne.»
À PROPOS DE SA COLLABORATION AVEC PACO RABANNE... «Quel rêve que de devenir l’égérie du parfum Fame et d’accéder au rang sélect de muse du couturier, comme l’ont fait Jane Fonda, Audrey Hepburn, Brigitte Bardot et Françoise Hardy avant moi! J’aime tout ce que cette griffe produit: les robes métallisées signatures, les sacs à main ludiques, les bijoux clinquants qui mélangent l’or et l’argent, le mix de rock glamour et de douceur qui émane de chaque pièce... Bien que je sois très féminine, j’aime porter les créations du designer, qui me font l’effet d’une armure.»

À PROPOS DU MEILLEUR CONSEIL BEAUTÉ QU’ON LUI AIT DONNÉ... «Ma mère nous a toujours enseigné, à ma sœur et à moi, à protéger notre teint diaphane du soleil. Je me rappelle d’ailleurs que l’actrice Kim Basinger, qui a joué avec ma mère dans un film en 2004, portait toujours de grands chapeaux lors du tournage et me répétait sans cesse: “Applique de l’écran solaire pour que ta peau ne brûle pas!”»
À PROPOS DE SON RITUEL SELF-CARE «Je prends un bain chaque soir. J’aime d’amour mes sels, mes huiles et mes chandelles de bain! J’apprends mes textes, j’écoute de la musique, je regarde des séries... et j’ai même déjà mangé de la pizza en faisant trempette!»
À PROPOS DE SON RÔLE FAVORI... «L’impératrice Catherine II, que j’incarne dans la série The Great, a changé ma vie. Grâce à ce rôle, j’ai l’impression que les gens me voient pour qui je suis. J’ai aussi adoré mon personnage dans The Neon Demon et celui dans 20th Century Women, un film important et spécial.»
À PROPOS DE SES MUSES... «Je rêve de travailler avec Kate Winslet; elle est phénoménale! Dans le passé, j’ai eu la chance de travailler deux fois avec Nicole Kidman, que j’adore. J’aime aussi beaucoup Naomi Watts et Kirsten Dunst. Et ma sœur, qui est un véritable modèle pour moi. Je réalise que je ne nomme que des blondes... (Rires) Ah! Angelina Jolie, évidemment. Je suis choyée: je suis encore en contact avec ces actrices merveilleuses et je sais que si j’avais besoin d’une oreille ou de conseils, elles seraient là pour moi.»
À PROPOS DE FAME «J’adore ce parfum à la fois floral et frais, grâce au jasmin, et un rien sucré qui lui vient de son accord d’encens crémeux, de mangue, de vanille et de santal. Son odeur est différente sur chaque personne!»
Pores TOUJOURS
Et si on s’efforçait de comprendre les petits orifices mal aimés que sont les pores au lieu de les exécrer?

Texte THÉO DUPUIS-CARBONNEAU
JE NE COMPTE PLUS LE NOMBRE D’HEURES que j’ai passées, adolescente, devant le miroir sur pied grossissant de ma mère à scruter, à tâter et à triturer mon visage. Je rêvais d’une peau lisse, où ni comédons, ni points noirs, ni pores dilatés n’auraient trouvé refuge. Ce n’est pas étonnant, étant donné que j’ai vécu ma puberté au début des années 2000, l’ère par excellence des pop stars immaculées, des publicités de produits de beauté présentant des mannequins dont le grain de la peau était complètement flouté, et des fameuses bandes pour le nez que je m’obstinais à utiliser chaque week-end pour déloger de mes pores des filaments de sébum oxydé. Je me rappelle encore la douleur ressentie quand j’arrachais méticuleusement la bandelette après les 15 minutes de temps de pose requis, les yeux pleins d’eau. On voit davantage de «vraies» peaux dans les campagnes publicitaires de nos jours, mais un autre facteur important vient encore peser dans la balance de notre estime: les filtres employés sur les réseaux sociaux. La Dre Julie Mireault, dermatologue et cofondatrice de la Clinique de Dermatologie Rosemont, déplore la surabondance de ces derniers, qui floutent le grain de la peau, gomment les imperfections et, surtout, altèrent notre perception de la réalité. «De plus en plus de patients viennent dans mon bureau et demandent à faire disparaître leurs pores, alors que ceux-ci sont tout à fait normaux et permettent à la peau d’expulser la sueur et le sébum», dit-elle. Même son de cloche chez Jared Bailey, expert international sourcils pour Benefit Cosmetics et esthéticien certifié: «La tendance glass skin (peau de verre) est partout en ce moment, mais ce n’est pas réalisable sans filtre ou sans une retouche numérique. Moi, j’ai plutôt envie d’être bien dans ma peau!» s’exclame-t-il. Après quatre ans de recherches, la marque Benefit a lancé plus tôt cette année une première collection de six soins pour la peau consacrée aux pores, en complément à sa populaire gamme de base et à son spray fixateur pour le maquillage The POREfessional. L’idée derrière celle-ci? «Renverser la haine viscérale qu’on entretient envers nos pores, ce qui passe en premier lieu par le langage qu’on utilise. Ainsi, on ne dit pas: “Est-ce que vos pores sont obstrués et dégoûtants?”, et on n’avance pas qu’on va les “effacer”. On veut donner aux gens les outils nécessaires pour qu’ils aient une peau propre et en santé — et ça, ça ne veut pas dire qu’elle sera parfaite et sans défauts», explique Maggie Ford Danielson, fille de Jean Ford — qui a fondé Benefit Cosmetics avec sa jumelle, Jane — et ambassadrice beauté internationale de la marque. Dans les images promotionnelles de la collection, la compagnie a d’ailleurs fait le choix de ne pas retoucher l’épiderme des mannequins.
Pour changer la conversation autour des pores, encore faut-il comprendre leur structure et, surtout, leurs différentes utilités. Des 5 millions de pores qui nous recouvrent de la tête aux pieds, 20 000 sont sur notre visage seulement. Il sont de deux types: les pores sudoripares, qui jouent un rôle clé dans la régulation de la température corporelle et l’élimination des déchets grâce à la transpiration; et les pores sébacés, qui, en plus d’être le siège de nos follicules pileux (à l’exception de quelques zones, comme les lèvres de notre bouche, les petites lèvres de la vulve, l’aréole des mamelons
et les paupières) et de permettre l’évacuation des cellules mortes, sont reliés aux glandes sébacées et libèrent la production de sébum. Ce dernier, souvent mal aimé lorsqu’il est produit en trop grande quantité (on parle alors d’hyperséborrhée), entre dans la composition du précieux film hydrolipidique, qui protège la peau des facteurs extérieurs agressants et de la déshydratation, en plus de la garder souple et confortable.
Comment faire pour distinguer un pore en santé d’un pore obstrué? «On parle d’un pore sain quand il n’y a pas d’accumulation de sébum ou de kératinocytes [NDLR: les cellules épidermiques]», dit la Dre Julie Mireault. En gardant nos pores exempts de sébum, de débris et de cellules mortes, on évite l’apparition de boutons et de comédons. Pour y arriver, la dermatologue suggère aux personnes jeunes, souvent aux prises avec de l’acné, de miser sur des produits contenant de l’acide salicylique, reconnu pour son action kératolytique. Pour les peaux matures, elle propose d’opter plutôt pour des produits à base de rétinoïde — une substance qui favorise le renouvellement cellulaire et la synthèse des fibres de collagène, en plus de cibler les signes du photo-vieillissement — et d’acide alpha-hydroxylé, comme l’acide glycolique et l’acide lactique, dont l’effet exfoliant dissout les cellules mortes qui engorgent les pores. «Il faut traiter nos pores avec respect et avec le bon mélange d’ingrédients; on n’a pas besoin de les torturer», rappelle Maggie Ford Danielson.
Une routine simple, taillée sur mesure pour nos besoins, et de bonnes habitudes auront un effet beaucoup plus probant sur l’apparence et la santé de notre peau qu’un produit dit miracle qui promet d’éradiquer les pores. «Je dis souvent que les pores sont comme les draps de notre épiderme: pensez à des draps qui n’ont pas un nombre élevé de fils, puis comparez-les à de très beaux draps qui sont tissés très serré. Vous allez mieux dormir, non? Il faut voir nos pores comme s’ils étaient tissés ensemble, d’où l’importance de les traiter avec soin», conclut Jared Bailey.
DES AIRS DE VÉRITÉ Adieu, croyances de grands-mères et informations erronées qui circulent à la vitesse grand V sur les réseaux sociaux: l’heure est venue de remettre les pendules à l’heure!
LES PORES S’OUVRENT ET SE REFERMENT: FAUX
«Les pores n’ont pas de structure musculaire; ils ne peuvent donc pas s’ouvrir et se fermer. Quand on va chez l’esthéticienne pour un soin facial et qu’elle utilise de la vapeur, elle vise plutôt à ramollir le sébum et les cellules mortes pour en favoriser l’extraction», explique la D re Julie Mireault. Dans le même ordre d’idées, l’eau froide ne va pas «fermer» nos pores, mais plutôt tonifier momentanément l’épiderme et ralentir la production de sébum.
ON PEUT MODIFIER LA GROSSEUR DE NOS PORES:
FAUX
«On naît avec la taille de nos pores, comme on naît avec notre taille de chaussures; c’est déterminé par notre génétique», indique la D re Julie Mireault. Le sexe, l’origine ethnique et le type de peau ont une influence sur la taille de nos pores. Par contre, l’exposition au soleil et le tabagisme peuvent les dilater de façon permanente à cause de la dégradation du collagène et de l’élastine, deux substances qui soutiennent chaque pore.
IL EST POSSIBLE DE MINIMISER L’APPARENCE DES PORES: VRAI
On peut faire en sorte que nos pores soient moins apparents en réduisant l’excès de sébum, en soutenant la production de collagène, en exfoliant les cellules mortes à la surface de la peau et en délogeant les impuretés (saleté, pollution, sébum oxydé, etc.) logées dans ces microorifices.
BALANCE TON PORE
On met la main sur ces produits testés et approuvés pour révéler des pores heureux et en santé!
Notre peau est congestionnée? On se tourne vers ce gel hydratant léger comme l’air, récemment reformulé et amélioré, qui mise sur des probiotiques ainsi que sur des extraits de gingembre et d’algue rouge afin de calmer la peau et d’équilibrer la production de sébum.
HYDRATANT EN GEL SQUALANE + PROBIOTIQUE, DE BIOSSANCE (70 $; SEPHORA.CA).

Notre coup de cœur de la nouvelle gamme de soins pour les pores de Benefit Cosmetics: cette lotion tonique en mousse à base d’AHA, de PHA et d’extraits de citron et de yuzu s’applique comme un charme (adieu, cotons!) et adoucit l’épiderme.

MOUSSE TONIFIANTE AUX AHA+PHA AFFINANT LES PORES TIGHT‘N TONED THE POREFESSIONAL, DE BENEFIT COSMETICS (46 $; SEPHORA.CA).
Bonne nouvelle! On peut profiter des nombreux bienfaits de la vitamine A — texture de peau améliorée, fermeté, alouette — sans provoquer d’irritation grâce à l’ajout de Centellaasiatica au cœur de ce soin brillant.
Le petit plus? Il contient aussi de l’acide salicylique. On fait d’une pierre… trois coups!
SÉRUM RÉNOVATEUR HYDRATATION RETINOL CICA, D’INNISFREE (50 $; SEPHORA.CA).

Qu’on l’utilise comme nettoyant quotidien ou comme masque purifiant hebdomadaire, ce produit ingénieux, qui contient le nouveau complexe Nutri-9 de la marque, permet de garder les pores dégagés, de contrôler la brillance et d’atténuer les rougeurs.
MOUSSE NETTOYANTE 2 EN 1 NUTRITIOUS, D’ESTÉE LAUDER (35 $; ESTEELAUDER.CA).

Son amalgame d’acide glycolique et d’acide lactique exfolie la peau en douceur, pendant que des céramides et de l’acide hyaluronique maintiennent une barrière forte et hydratée.
TRAITEMENT RENOUVELANT EXFOLIANT DE NUIT, DE CERAVE (37 $; CERAVE.COM).

YVES ROCHER FAIT PEAU NEUVE
Des cosmétiques qui libèrent la force des plantes offerts dans un environnement qui promeut le bien-être et l’écoresponsabilité? C’est ce que promet la marque Yves Rocher, qui a amorcé de grands changements tout en restant fidèle à la vision à laquelle elle adhère depuis plus de 60 ans.
LA MARQUE FRANÇAISE YVES ROCHER crée des produits de soins naturels pour le visage, les cheveux et le corps à l’efficacité éprouvée depuis 1959. Et c’est dans cette lignée qu’elle poursuivra son évolution dès le 22 août 2023 dans le but de se rapprocher davantage de sa mission originale: cultiver, révéler et transmettre le pouvoir des plantes par les cosmétiques. Ce que cela signifie pour les adeptes de la beauté? Une expérience en magasin renouvelée, des prix adoucis et un nouveau programme de fidélité. Tout pour nous aider à simplifier notre routine et le choix de nos produits!
MAGASINER AUTREMENT
Même en ayant de bonnes intentions comme consommatrice, il n’est pas toujours simple de faire les meilleurs choix pour concilier respect de la peau, efficacité et naturalité des formules, et impact sur l’environnement. C’est pourquoi, dès la fin d’août, les magasins Yves Rocher proposeront une expérience bonifiée qui mettra l’accent sur les engagements de la marque en matière de formulation, d’écoconception et d’approvisionnement. Au rendez-vous: espace consacré aux soins solides, informations claires sur la fabrication des emballages, soins et formules toujours plus bénéfiques pour notre peau et pour la planète.
PLAISANT POUR LE PORTEFEUILLE
Dans cet esprit de transparence et de simplicité, les prix auront aussi été repensés pour être plus doux et faciles à comprendre. Ce qui le rend possible: le fait de miser sur des ingrédients naturels, de produire les cosmétiques sans intermédiaire et de mettre en lumière le génie des plantes plutôt que des égéries célèbres.
(SE) FAIRE DU BIEN
Dans les magasins Yves Rocher, on découvrira aussi un nouveau programme de fidélité conçu pour maximiser notre bien-être au moyen d’avantages personnalisés, mais aussi pour faire du bien à notre planète grâce aux activités de reforestation que mène la Fondation Yves Rocher.
LES PRODUITS À SE PROCURER AU COURS DE NOTRE PROCHAINE ESCAPADE DANS LES MAGASINS OU EN LIGNE?
La gamme Anti-Âge Global, qui vise à réduire les signes de l’âge grâce au pouvoir du bourgeon d’un arbre spécial qui a été préservé dans un jardin botanique de Bologne et dont on a prélevé les cellules précieuses.
Le Grand Soin Hydratation Intense, une toute nouvelle formule 3 en 1 qui permet d’épurer notre routine (elle remplace la crème de jour, la crème de nuit et le masque de nuit!) tout en «boostant» l’hydratation de notre peau.

Hailey Bieber, LA PASSION DANS LA PEAU

Un an après son lancement, la très populaire marque de soins pour la peau Rhode, de la tout aussi populaire mannequin et entrepreneuse
HAILEY BIEBER, fait enfin son entrée au pays.
DE TOUTE ÉVIDENCE, 2023 est une année chanceuse pour Hailey Bieber. Il faudrait vivre sous une roche pour ne pas avoir remarqué à quel point la it-girl de l’heure fait jaser. De ses manucures virales (les ongles glazed donut, ça vous dit quelque chose?) à sa plus récente coupe de cheveux au carré, Hailey Bieber provoque une onde de choc qui va bien au-delà des salons de coiffure — bien qu’on y constate sans doute un engouement soudain pour le bob...
En juin 2022, cette influenceuse et mannequin originaire de l’Arizona a lancé plus qu’une simple tendance. C’est que cette accro des soins cutanés autoproclamée a fondé Rhode, une marque de produits pour la peau bien réfléchis et sans chichis dont l’objectif est de renforcer la barrière d’hydratation de la peau et de donner à l’épiderme un bel éclat naturel. La première mouture de Rhode s’est envolée dès son lancement sur le marché américain. Portée par ce succès monstre, Hailey, 26 ans, s’est hissée parmi les 30 Under 30 de Forbes l’an dernier, consacrant ainsi son statut d’entrepreneuse. Bonne nouvelle pour nous: la marque poursuit maintenant son ascension, cette fois au Canada.
QUEL EFFET ÇA VOUS FAIT DE VOIR QUE LES PRODUITS RHODE
SONT MAINTENANT DISTRIBUÉS AU CANADA? C’est très excitant! Si j’avais pu, je l’aurais fait plus tôt, mais on tenait à prendre notre temps et à nous assurer que tout était fin prêt. Alors, je suis très heureuse que ce jour soit finalement arrivé.
D’OÙ VOUS EST VENUE L’IDÉE DE LANCER RHODE? J’ai toujours voulu faire quelque chose dans le secteur de la beauté, et ça me semblait logique de commencer par les soins pour la peau. Même quand je me maquille moi-même, ma routine beauté commence par là, parce que je suis très soucieuse de la santé de ma peau. C’est un sujet qui me passionne.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX PILIERS QUI ONT GUIDÉ LA CRÉATION DE RHODE? Je voulais que les formules soient spécifiques, efficaces et conçues avec des ingrédients en lesquels j’ai confiance et qui ont vraiment fonctionné pour moi. L’esthétique de la marque était également très importante. Je voulais qu’elle soit à la fois chic et sobre.
COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE PARCOURS EN MATIÈRE DE SOINS DE LA PEAU? Une foule de facteurs peuvent avoir un impact sur la peau, par exemple quand on voyage, quand il fait froid ou qu’il fait chaud, ou qu’on s’apprête à avoir nos règles... J’ai un épiderme très sensible et les produits que j’utilise aujourd’hui


ne sont pas ceux que j’utilisais il y a trois ans à peine. Il faut être à l’écoute de son corps et de sa peau, et comprendre ce dont ils ont besoin selon les circonstances.
QUELLE EST VOTRE ROUTINE DE SOINS MATINALE? Au lieu de laver mon visage le matin, je le rince tout simplement avec de l’eau, car ça aide à maintenir ma barrière cutanée hydratée. Par contre, si j’ai appliqué de la trétinoïne la veille, je nettoie alors mon visage pour éliminer tout résidu. Généralement, je poursuis en appliquant un tonique ou une essence hydratante, le fluide hydratant aux peptides Glazing Fluid, la crème de restauration de la barrière cutanée et un produit doté d’un FPS. Je ne saute jamais l’écran solaire — c’est la seule règle à laquelle je ne déroge pas!

ET LE SOIR? Ma routine est assez semblable, mais plus axée sur l’aspect traitement. J’ai beaucoup aimé la méthode skin cycling que la Dre Whitney Bowe, dermatologue, a fait connaître sur TikTok et que j’ai trouvée fort utile. J’essaie d’exfolier ma peau au moins deux fois par semaine, que ce soit à l’aide d’un produit liquide ou d’un masque exfoliant. J’applique mon Glazing Fluid, ma crème Barrier Restore Cream, et je termine par une crème plus épaisse. J’aime sentir que ma peau est complètement scellée pendant la nuit pour qu’à mon réveil, elle soit repulpée.
POUR EN REVENIR AU CANADA, QUELLES SONT VOS ACTIVITÉS PRÉFÉRÉES QUAND VOUS ÊTES ICI? Quand mon mari, Justin [Bieber], et moi sommes de passage au pays, on aime passer du temps relax ensemble. Quand on se lève, on va chercher un café et des hash browns chez Tim Hortons. On a une maison au Canada, près de la famille de Justin, où on va pour se détendre et profiter de la nature. Ça peut aussi être chouette d’aller en ville assister à un match des Maple Leafs de Toronto. Bref, juste des petites activités canadiennes classiques!
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GEL POUR LES YEUX RAVIVANT AURACLE, DE DIEUX SKIN (60 $; DIEUXSKIN.COM).


MASQUE CAPILLAIRE HYDRATATION INTENSE NURTURE, DE JVN (46 $; JVNHAIR.COM).


FOND DE TEINT RADIANT CUSHION DEWY, DE CLÉ DE PEAU BEAUTÉ (135 $;




Fière allure
Au diable, l’opulence ostentatoire! La tendance est au quiet luxury (luxe tranquille), qui, s’il se traduit par un pull en cachemire taupe ou un trench coupé à la perfection dans notre garde-robe, prend des airs de bob au brushing impeccable, de peau sainement satinée et de petits pots ornés de sobres apparats dans notre routine beauté. Fans de la série Succession, on pense à la crème Augustinus Bader, qu’affectionne Kendall, au pot signé Tatcha, qui trône sur la coiffeuse de Shiv, ou aux produits capillaires Ouai, aperçus dans la douche d’un jet privé (!) qu’emprunte la famille Roy. Ici, la qualité l’emporte sur la quantité, et l’aspect tape-à-l’œil fait place à une élégance discrète et calculée.


MYTH, D’ELLIS BROOKLYN (148 $ LES 50 ML D’EAU DE PARFUM; SEPHORA.CA).


HYDRATANT RÉGÉNÉRATEUR SUPÉRIEUR, DE MALIN+GOETZ (95 $; ETIKET.CA).

MASCARA ALLONGEANT CLEAN LASH, DE MERIT (34 $; MERITBEAUTY.CA).

HUILE HYDRATANTE JOJOBA, MARULA ET TCM, D’ALDER NEW YORK (45 $; SIMONS.CA).



BAUME À LÈVRES ORIGINAL, DE GHLEE (16 $; GHLEE.COM).


L’HUILE À CHEVEUX, DE SANS-FAÇON (36 $; SANSFACONCOSMETIQUES.COM).



TENDANCES
Des silhouettes plus grandes que nature aux coupes libres et fluides, les défilés de cette saison nous ont captivés par leur audace et leur flamboyance.

EN FEU
Les créateurs ont vu rouge pour l’automne et l’hiver 2023. Ils sont allés plus loin que la robe pourpre classique en adoptant des silhouettes modernes et dans l’air du temps, comme les tailleurs chez Ferragamo, les robes longues et soyeuses chez Ann Demeulemeester. Et Hermès nous a offert sa version équestre de la teinte rougeoyante.













CARRÉMENT!
Avec la rentrée scolaire en tête, que vous soyez encore sur les bancs d’école ou non, le plaid est toujours un choix judicieux pour l’automne. Les collections d’Andreas Kronthaler pour Vivienne Westwood, de Christian Dior, de Thom Browne et du roi du punk Marc Jacobs ont toutes donné à ce classique une touche d’audace.








S’ÉPAULER
L’opulence des années 1980 a refait surface sur les passerelles par l’entremise de l’épaulette, qui a scandaleusement marqué cette décennie-là. Ces épaules exagérées ont été aperçues chez Balenciaga, Proenza Schouler, ainsi que chez Saint Laurent, où le directeur de la création, Anthony Vaccarello, a déclaré les avoir poussées à l’extrême.

ESPACE-TEMPS
L’esthétique mid-century de l’ère spatiale inspire les cinéastes (on pense à Asteroid City, de Wes Anderson, par exemple) et les créateurs de mode. Paco Rabanne a revisité sa collection iconique des années 1960, Simone Rocha s’est amusée avec une cotte de mailles moderne et médiévale, tandis que Courrèges a joué avec des minis et des découpes en forme de pleine lune.



COULEUR, DOUCEUR
Audacieux et magnifiques, les vêtements d’extérieur en fausse fourrure de l’automne nous ont réchauffé le cœur. Des créateurs comme Stella McCartney, MSGM, Gucci et Loewe ont tous présenté des hauts en Technicolor très duveteux et fuzzy, qui ne manqueront pas d’augmenter notre taux de dopamine tout au long de l’hiver.






SUCCÈS IMMÉDIAT
C’est la faute à Yayoi Kusama si les pois sont l’imprimé fantaisiste des prochains mois! Chez Chanel, la fleur de camélia blanche, emblématique de cette maison, a été stratégiquement apposée sur des vestons en tweed noir. Même son de cloche chez Marni et Valentino, qui ont également exploré la combinaison classique du noir










TOUT MOU
Un pantalon ample est l’article parfait pour celles qui regrettent le retour des pantalons rigides post-confinement. Loin d’avoir une allure négligée, le pantalon mou de l’automne-hiver 2023 nous donne un look un brin skater lorsqu’il est associé à des pièces ajustées à la Gucci, Bottega Veneta et Ralph Lauren.




CALEÇON CHIC
Lady Gaga a été la première à lancer le mouvement de la petite culotte portée comme vêtement d’extérieur à l’époque de son album Fame Monster. Quatorze ans plus tard, plus tard, le pantalon est officiellement devenu... facultatif. Les défilés de Miu Miu, de Prabal Gurung et de Jacquemus ont fait la part belle à cette tendance.
Osé — et drôlement confortable?
BANANA SPLIT
Le jaune Gen Z (qui est venu remplacer le rose millénarial) donne du punch à notre automne. On n’a qu’à penser au tailleur sur mesure de Lapointe, dont le jaune doux saura illuminer une salle de conférence. Chez Burberry, les manteaux couleur moutarde étaient complétés par de douillettes bouillottes assorties, et Erdem nous a fait rêver au soleil d’Espagne avec des épaules et des jupes à volants.












PAILLETTES COQUETTES



La tendance des Années folles bat son plein et les tenues de fête occupent le devant de la scène. Les vêtements scintillants ont volé la vedette chez




Rick Owens et Michael Kors, qui ont présenté des pièces serties de paillettes magenta, et chez Alexander McQueen, qui a fait défiler des déesses couvertes de franges brillantes.





L’extraordinaire énergie d’un CAMÉLIA.
L’action inédite d’un sérum revitalisant. Au cœur de la ligne N°1 DE CHANEL, l’extrait de camélia rouge aide à réduire l’apparence des 5 signes de l’âge.






















un temps d’avance sur la beauté

L’ÉLÉGANCE FACILE
LE VESTON AUTOMNAL EST DE RETOUR. À NOUS DE CHOISIR PARMI LES TEXTURES, LES FORMES ET LES COULEURS DANS L’AIR DU TEMPS DE CETTE INDÉMODABLE PIÈCE TOUT ALLER.









PLEIN les YEUX
La collection mi-saison pour femme de l’automne 2023 de Louis Vuitton a été présentée sur le pont Jamsugyo, à Séoul, le 29 avril dernier. Un défilé extraordinaire. ELLE y était.

Entre le malletier français et la capitale sud-coréenne, c’est une histoire qui dure. Depuis l’ouverture de la première boutique, en 1991, en passant par l’exposition «Volez, Voguez, Voyagez», en 2017, ou encore l’illustre Maison Louis Vuitton, imaginée par l’architecte Frank Gehry, le maître du luxe et le haut lieu culturel n’ont cessé d’être des sources d’inspiration mutuelle.
L’événement entourant cette première collection femme mi-saison, qui se veut refléter la créativité et le volet vibrant d’une ville en perpétuel mouvement, s’inscrit ainsi naturellement dans les célébrations culturelles du programme «Visit Korea 2023-2024». C’est aussi dans cet esprit de collaboration que la scénographie immersive du défilé a été confiée à Hwang Donghyuk, réalisateur de la célèbre série Squid Game. Le ton est donné.
En direction, donc, de l’effervescente Séoul et, plus précisément, de l’étage inférieur de l’impressionnant pont Jamsugyo pour découvrir la collection Pre-Fall, imaginée par Nicolas Ghesquière, le directeur artistique des collections femme de la Maison. C’est au sein de cette imposante structure de deux étages aux contours bruts, qui s’habillent de jeux de lumières à mesure que le jour décline, que l’on attend le début de la présentation. Sous un vent glacial et décoiffant, enroulés dans
des châles d’appoint et munis de chaufferettes entre les mains, on devine la force du courant de la rivière Hangang, située juste au-dessous.
L’actrice et mannequin sud-coréenne Jung Ho-yeon, également égérie de Vuitton, ouvre le défilé d’un pas volontaire, vêtue d’un bomber bleu électrique, porté sur une jupe trapèze en cuir clouté, rehaussée d’une ceinture XXL. Suit à une cadence soutenue une horde de silhouettes, révélant un équilibre subtil entre les éléments fondamentaux de la marque, les accents futuristes et les inspirations bohèmes qui forment une collection ultracontemporaine aux influences sportswear, que l’on sait chères à Ghesquière. Le damier se réinvente. Le monogramme se décline. Nos yeux s’arrêtent sur les combinaisons zippées, les blazers oversized, les robes longues qui ondulent sous les rafales, les pièces en cuir, en vinyle, les doudounes. Chaussures massives et accessoires statement complètent avec assurance les coupes, des plus fluides aux plus structurées. La rangée de jets d’eau qui surgit du haut du pont sous une lumière bleutée sert de signal aux 46 mannequins pour qu’elles entament la marche de retour sur la longue (longue) passerelle. Finale théâtrale d’un défilé événement au cœur des éléments.
À L’AVENTURE
On partirait sereine avec ce modèle Atlantis au bras! Il est aussi baroudeur qu’élégant. On aime ses lignes souples, sa bandoulière, son étiquette nominative: pour nous, c’est LE sac Vuitton de la saison.

TAILLE MARQUÉE
Pièce de caractère qui donne du cran à n’importe quelle silhouette, la ceinture Oversized Hook, au mousqueton XXL, est dotée d’un système de réglage à l’arrière, qui permet de souligner parfaitement la taille.
BRILLANTISSIME
On dit oui à ce look rock aux pièces superposées, du blazer surdimensionné au body échancré et à la minijupe en cuir matelassé; le tout, sublimé par des lunettes pailletées.

EN APESANTEUR
Cette ceinture longue, aux délicates fleurs en métal perforé assemblées à la main, flotte littéralement sur les vêtements: d’un chic fou — et d’un tel luxe qu’elle n’est offerte que sur commande.


PLEINE CONSCIENCE À L’HAWAÏENNE
DANS LE FOLKLORE HAWAÏEN, Maui est le nom du demi-dieu polynésien à l’origine de la création de la chaîne d’îles appelée Hawaï. Il est connu pour être un personnage qui aime jouer des tours: la légende raconte qu’en pêchant avec ses frères, il a utilisé un hameçon — manaiakalani — pour attraper le fond de l’océan en leur disant qu’il s’agissait d’un gros poisson et qu’ils devaient tirer fort sur la ligne. Il a fait cela plusieurs fois, ce qui a fait remonter la terre à la surface et formé les huit îles principales d’Hawaï. Avec le temps, ce demi-dieu est devenu une représentation de la force, de la résilience et de l’intelligence du peuple hawaïen. Le mythe de la création de ces îles apporte une bonne dose de magie, et je ne suis pas la seule à tomber sous le charme dès que j’y pose les pieds. En moyenne, deux millions de personnes visitent Maui chaque année, et le tourisme génère 80 % des revenus de l’économie locale. La plus grande île de l’archipel (après l’île d’Hawaï) mesure un peu plus de 75 km de long et 40 km de large, ce qui signifie qu’il y a beaucoup, beaucoup de monde dans ce petit espace rempli d’écosystèmes vulnérables. Cette fragilité est la raison pour laquelle les hôtels et les entreprises axées sur le tourisme font un effort concerté pour éduquer les visiteurs sur tous les sujets, de l’histoire à la botanique, en passant par la reforestation et la santé des récifs, et pour les encourager à prendre soin de cette terre étonnante, tout en leur offrant des expériences incomparables dans un environnement paradisiaque.
La première chose que je remarque en arrivant à Maui, c’est la lumière: une teinte dorée présente tout l’après-midi, comme si le soleil était toujours sur le point de se coucher. Le sable rouille contraste de façon surprenante avec le paysage, et l’eau d’un bleu profond lèche le rivage comme le ferait un baume chaud et salé. Le sol sous mes pieds est une merveille: l’île est constituée de deux volcans boucliers, ainsi nommés parce qu’ils ont une forme relativement plate, qui ressemble au bouclier d’un guerrier posé sur le sol. Le Haleakala, ou volcan de l’est de Maui, culmine à 3055 m au-dessus du niveau de la mer et forme environ les deux tiers de l’île; et Mauna Kahalawai, ou volcan de l’ouest de Maui, qui atteint 1700 m d’altitude, constitue l’autre tiers. Ce paysage montagneux est à l’origine de plusieurs microclimats et d’innombrables points de vue offrant un panorama à couper le souffle.

À Maui, l’industrie touristique locale agence le luxe à l’éducation culturelle. Cap sur ce petit coin de paradis.
Texte JOANNA FOX Adaptation ELISABETH MASSICOLLI

TO-DO LIST SANS FIN
Entre les sites de surf de renommée mondiale (comme le Jaws Surf Break, sur la côte nord), les magnifiques cascades près de Hana, la forêt tropicale et son littoral sauvage et intact, et les baleines à bosse qui bondissent hors de l’eau, au loin, il semble que le pire à Maui soit qu’il y ait trop de choses à voir, trop de choses à faire. Un bon point de départ — et l’un des lieux de séjour les plus spectaculaires de l’île — est le luxueux complexe hôtelier de Wailea, situé sur la côte sud. Reliées par un sentier pédestre en bord de mer, les cinq plages publiques en forme de croissant ont de quoi satisfaire tout le monde, qu’il s’agisse des zones ouvertes où les vagues sont nombreuses, idéales pour le surf sans planche (bodysurf ), ou des criques protégées plus calmes, parfaites pour la planche à pagaie ( paddle board ). (Pour les fans du White Lotus, c’est également ici que se trouve le complexe Four Seasons, où a été tournée la première saison de cette célèbre série.) Je suis ravie de faire de cet endroit mon port d’attache pour quelques jours et de faire aussi l’expérience de trois des meilleurs hôtels de Wailea: le Fairmont Kea Lani, l’Andaz Maui at Wailea Resort et le Grand Wailea Maui. Tous trois combinent un hébergement, des services et des expériences de classe mondiale comportant des actions réfléchies, axées sur l’importance du respect et de la compréhension de la culture hawaïenne.
Le Fairmont Kea Lani a récemment rénové ses élégantes et spacieuses villas en bord de mer — à deux étages et comportant deux ou trois chambres à coucher — afin que les familles puissent se détendre avec tout ce dont elles ont besoin pour faire de longs séjours. Ma villa, qui dispose de sa propre piscine et d’une salle à manger extérieure avec barbecue, se trouve à deux pas de la

plage et du restaurant primé de l’hôtel, le Ko, qui propose un menu local durable et appétissant, enraciné dans la tradition hawaïenne. Les plats reflètent les nombreuses cultures qui ont influencé la cuisine de l’île au fil du temps, notamment les cultures chinoise, philippine, portugaise, coréenne et japonaise: le tataki de thon ahi sur toast aux crevettes, les crevettes en croûte de miel de lavande locale, de graines de sésame et de noix de macadam, les petits pains bao au ventre de porc avec des oignons marinés de Maui et les côtelettes de porc avec du ketchup aux bananes philippin.
ENTRE TRADITIONS ET ÉCOSYSTÈMES
Kapono Kaumanu, le conseiller culturel de l’hôtel Fairmont Kea Lani, aide à organiser des activités qui permettent aux clients de se rapprocher de l’environnement. L’une d’entre elles, que je recommande vivement, est une sortie en pirogue à balancier: une embarcation à 6 places, de 14 m de long, dotée d’un flotteur latéral qui donne à l’embarcation une stabilité supplémentaire en pleine mer. Lorsque je débouche sur la plage dans la lumière du petit matin, je suis accueillie par les deux guides locaux du Fairmont, Ralph et Sol, qui nous expliquent, à mes compagnons de pagaie et moi, que c’est ainsi que les Polynésiens sont arrivés sur les côtes hawaïennes et que la pirogue a été un moyen de transport essentiel pour se rendre dans les régions éloignées ou se déplacer entre les îles. Avant de partir, on nous apprend à monter et à descendre de l’intimidante embarcation de 150 kg, à maîtriser les techniques de pagaie et à suivre les ordres de base en hawaïen (imua pour avancer et lawa pour s’arrêter). Pendant que nous nous préparons à courir le long de la pirogue et à la faire

entrer dans l’eau, Sol récite un chant traditionnel pour demander à ses ancêtres la permission de naviguer afin de s’assurer que notre excursion se déroule sans difficulté. Nos pagaies fendent les vagues à l’unisson au son rythmé des ordres de Sol. De retour sur la terre ferme, il est temps de rouler jusqu’aux hautes terres du Haleakala, presque au sommet du volcan. Le Fairmont s’est associé à la Skyline Conservation Initiative pour former l’initiative de reboisement Rooted in Aloha, qui aide à restaurer les forêts indigènes sur les pentes de l’Haleakala et sensibilise les visiteurs à la précarité de l’écosystème de Maui. «Les eucalyptus ont été plantés à Maui à la fin des années 1800. Bien que jolis, ce sont des arbres plantés en monoculture qui étouffent presque toutes les autres plantes indigènes et qui consomment beaucoup d’eau, explique Joe Imhoff, le responsable de l’initiative. Plus de 80 % des forêts indigènes ont disparu, et nous essayons de prélever des graines sur les arbres restants les plus proches, comme le koa, le santal et l’ohi’a. Nous avons commencé en plantant un arbre, et nous allons maintenant atteindre 20 000 plants indigènes. Nous ne nous contentons pas de planter un jardin; nous plantons un système forestier.» Il s’agit du volet conservation soutenu par les visiteurs. Vous pouvez donc faire un don ou vous rendre sur place et planter vous-même des arbres, ce que je choisis de faire. Après avoir marché sous la nouvelle canopée luxuriante pour trouver les endroits parfaits où planter nos koas, je m’agenouille et creuse profondément dans le sol rouge foncé. Ces koas croîtront longtemps après notre départ, et c’est ce qui pousse Joe Imhoff à poursuivre sa mission. «Si nous faisons bien les choses, me dit-il en souriant, la situation ne fera que s’améliorer au fil du temps, et au-delà de notre vie.»
FESTIN CULTUREL
Le lendemain, je me rends à l’autre bout de la plage pour découvrir le très chic Andaz Maui at Wailea Resort, qui dispose d’un hall d’entrée exceptionnel donnant sur l’océan et de piscines à débordement qui cascadent jusqu’à la plage. Depuis ma villa Ilikai récemment rénovée et ultramoderne — plus grande que ma maison montréalaise! —, je sors sur le balcon et fais un plongeon dans la luxueuse piscine d’eau salée à fond de verre qui surplombe l’océan.
Bien que vous puissiez souper au Ka’ana Kitchen, l’excellent restaurant de l’hôtel, qui s’approvisionne auprès de 15 fermes locales, l’expérience plus immersive du Feast at Mokapu, du même hôtel, est à ne pas manquer. On y offre l’un des luaus (spectacles) les plus authentiques de l’île, créés en étroite collaboration avec Kalikolehua Storer, la spécialiste de la culture hawaïenne de l’établissement. Kalikolehua souhaitait que les visiteurs voient plus qu’un simple Hula (danse) et qu’ils fassent un voyage historique dans cet univers intrigant. C’est une façon vivante d’en apprendre davantage sur l’histoire des Polynésiens, qui ont trouvé le chemin de Maui par navigation céleste, sur les cultivateurs de taro, qui cultivaient la terre il y a 800 ans, et sur les valeurs hawaïennes, qui prônent l’amour, le kuleana (responsabilité) envers la terre et notre relation avec elle. Nous sommes assis parmi d’autres invités, captivés par les danseurs et le groupe de trois musiciens qui les accompagnent sur la scène herbeuse au bord de l’océan, le soleil couchant derrière eux. Entre les spectacles, nous nous régalons de plats traditionnels à base d’ingrédients locaux, comme l’oignon kula, le taro et la fougère, ainsi que d’un kalua pua’a qui fait sensation: un cochon entier frotté de sel hawaïen fumé et rôti toute la journée dans un four à vapeur creusé dans la terre.

HISTOIRE DE L’ART
Mon dernier arrêt: le Grand Wailea Maui, le plus grand complexe hôtelier de ce tronçon, qui se trouve en plein cœur de l’action depuis 1991. Cette impressionnante propriété de 16 hectares a été conçue par le premier promoteur du complexe, l’homme d’affaires japonais Takeshi Sekiguchi, qui s’est inspiré de l’abondance de l’eau, des fleurs, des arbres et des œuvres d’art de Maui. À ce jour, l’hôtel est resté fidèle à son concept original, avec plusieurs piscines, une grande variété de fleurs et d’arbres sur la propriété, et l’une des plus grandes collections d’art privées (dont plusieurs sculptures du célèbre artiste colombien Fernando Botero, exposées dans le hall, en plein air) de l’État d’Hawaï.


«Je peux emmener un client n’importe où dans le complexe et lui raconter une histoire», me dit Kalei ‘Uweko’olani, responsable de la programmation culturelle du Grand Wailea et formatrice en leadership, pendant que nous nous promenons sur le terrain. Elle me fait alors remarquer la grande statue du premier souverain d’Hawaï, le roi Kamehameha Ier, qui se dresse dans le jardin d’entrée surplombant la propriété et qui symbolise à la fois l’honneur et la protection. Elle explique également que, vu du ciel, le complexe hôtelier a la forme d’un honu (tortue de mer, une créature sacrée dans la culture hawaïenne), et elle me donne quelques détails sur sa conception, comme le fait que les 776 chambres ont toutes une vue impressionnante sur le soleil couchant. Les potagers luxuriants produisent des ingrédients frais, notamment du taro, de l’arbre à pain et du gingembre, pour le restaurant de l’hôtel, Humuhumunukunukuapua’a (nom local du baliste, poisson emblématique de l’État d’Hawaï)ainsi que pour les soins de son spa, Mohalu by Spa Grande. Bien qu’il y ait de nombreuses chambres et suites dans cette vaste propriété, je séjourne dans l’une de ses villas exclusives, les villas Ho’olei. Entièrement équipée, la mienne comporte deux étages et trois chambres (avec ascenseur pour les personnes à mobilité réduite). Elle est perchée sur une colline qui surplombe l’océan, m’offrant le plus beau panorama sur un coucher de soleil que j’aie jamais vu.
BEAUTÉ SOUS-MARINE
Le dernier jour, je pars à 5 h du matin pour embarquer sur le Kai Kanani, un catamaran qui visite les sites de plongée avec tuba à l’aube (Kai Kanani Sunrise Snorkel), lorsque l’eau est calme et silencieuse, et qui comprend un déjeuner complet. Le premier arrêt est Molokini, un cratère volcanique partiellement submergé qui regorge de vie marine. Le bleu profond de l’eau est d’autant plus frappant qu’il a pour toile de fond des coraux de couleur terre qui brillent dans la lumière du petit matin et des bancs de poissons multicolores. C’est le récif corallien le plus sain que j’aie vu depuis longtemps. Je demande donc à David Glenn Taylor, directeur marketing de la compagnie, quel est l’état actuel de l’océan environnant. Il m’explique que le corail de cette zone a été stabilisé grâce à un certain nombre d’interventions qui ont été menées pour protéger le milieu marin et à une campagne d’éducation auprès des touristes sur l’importance d’éviter de toucher le corail et de toujours porter une crème solaire sans danger pour les récifs.
Notre dernier arrêt est le bien nommé Turtle Town, un endroit au large où les tortues de mer vertes d’Hawaï, protégées depuis longtemps, nagent à nos côtés sans être dérangées par les badauds lorsqu’elles remontent à la surface et sortent la tête de l’eau pour prendre l’air. Plus tard, quand nous nous séparons, David Glenn Taylor me dit que les baleines à bosse qui migrent ici depuis l’Alaska commencent à arriver pour la saison des amours. «Les mâles offrent un véritable spectacle. Ils font des sauts et se frappent les uns les autres pour montrer leur bravoure. Lorsqu’ils sont proches, on peut même les entendre chanter si on met la tête dans l’eau.» J’essaie d’imaginer ce son incroyable, mais je n’y parviens pas. J’ai eu le privilège de vivre tant de choses ici et j’en ai encore tant à découvrir. C’est ce qui rend d’autant plus important le fait de chérir et de respecter cet endroit singulier.
ON A RANCARD AU GAINSBARRE!
Il y a longtemps que l’actrice franco-britannique Charlotte Gainsbourg souhaitait ouvrir au public la maison parisienne de son père, le géant Serge, décédé en 1991. Voilà, c’est fait! Dès le 20 septembre prochain, on pourra en franchir le seuil, au 5 bis rue de Verneuil, et accéder à un intérieur gardé intact depuis plus de 30 ans. En face, au numéro 14, nous attendent de plus un musée retraçant la vie et l’œuvre de cet artiste légendaire, une librairie-boutique, ainsi, bien sûr, qu’un café et un piano-bar, le Gainsbarre. Voilà qui sonne comme une invitation à se décontracter l’intelligence, n’est-ce pas?
MAISONGAINSBOURG.FR
SUIVRE LE SOLEIL

Les beaux jours s’en vont, mais rien ne nous empêche de les traquer! Voyageurs de salon, cap sur Le Travel Book: Le monde de A à Z. Ce magnifique album se veut un survol de la Terre, de l’Afghanistan au Zimbabwe, en passant par tous ces pays dont on rêve. Chacun y est capté dans son essence, ce qui signifie qu’outre ses sites emblématiques sont également mis en relief son art de vivre, sa cuisine et ses ambiances. La rubrique «Quand partir» est aussi fort utile. Voyons voir, où aller ces prochains mois? Au Népal, le temps d’un trek jusqu’au camp de base l’Everest, ou au Guatemala, dès novembre, pour explorer les temples mayas perdus dans la jungle, à Tikal? Rêvons!

À PARADIS CITY
Une nouvelle heure de gloire a sonné pour CASCO VIEJO, dans Panama City, la capitale du Panama. Et pour cause: ce quartier, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, astique ses bijoux de bâtiments coloniaux depuis plus de deux décennies! Un signe indéniable de son émergence?

L’inauguration récente de l’hôtel Sofitel Legend Casco Viejo, sixième adresse de la prestigieuse marque Legend, de l’enseigne Sofitel. «À travers le monde, elle réunit le meilleur de l’histoire et de la modernité, et ici, cette histoire est très riche», souligne le directeur général de cet hôtel, David Kianni.

De fait, l’hôtel occupe l’ancien siège du premier club social du pays: le Club Unión, dont on a aperçu la façade dans Quantum of Solace, un film de la série James Bond. Ce club inauguré en 1917 a accueilli les élites panaméenne et américaine, dont les gestionnaires du célèbre canal, ainsi que les têtes couronnées et les célébrités, telles qu’Élizabeth II, Charles Lindbergh et Albert Einstein.
Aujourd’hui, l’établissement, qui compte 159 chambres et suites, ainsi qu’un invitant spa attenant à une superbe piscine, revit en grand. On en apprécie l’esprit chaleureux; l’immense terrasse en bordure du Pacifique; Ammi, le resto-bar sur le toit, doté d’une vue sur les flots; et l’emplacement, à deux enjambées, des cafés et des charmantes boutiques du quartier historique. Prédiction? Voilà le nouvel eldorado des voyageurs en quête d’une destination Sud hors des sentiers battus! SOFITEL-LEGEND-PANAMA.COM
ENTRE LA JUNGLE ET L’OCÉAN
Sur la Riviera Nayarit, au Mexique, là où la forêt tropicale rencontre l’océan Pacifique, se cache l’hôtel ultraluxueux One&Only Mandarina.
LA PORTIÈRE DE LA FOURGONNETTE S’OUVRE ET, pour marquer notre arrivée, un coup de gong retentit de sa vibration assourdissante. Voilà bien une heure que nous avons quitté Puerto Vallarta et la ville nous apparaît déjà comme un souvenir. Au fil des kilomètres, le décor urbain a cédé sa place à une végétation dense et luxuriante, d’un vert profond typique de la forêt tropicale humide, et la route sur un chemin sinueux, jonché de petits marchés locaux et de plantations d’ananas, a pris des allures d’expédition. Ce changement drastique de paysage a un effet apaisant, et c’est déjà la tête moins lourde, les épaules plus détendues, que nous entrons dans l’enceinte du One&Only Mandarina.
Main droite sur le cœur (un geste distinctif qui fait office de salutation chaleureuse et qu’on finira par adopter, nous aussi, à force de le voir répété), Daniel et Estefania, les hôtes qui nous sont attitrés et qui veilleront à notre bien-être tout au long de notre séjour, nous invitent à monter dans la voiturette et nous conduisent jusqu’à notre villa. Le complexe hôtelier compte différents types d’habitations (et même des maisons privées), cachées dans la forêt ou nichées à flanc de falaise, toutes dotées de piscines infinies. Nous dormirons dans l’une de ces treehouses, des «maisons dans les arbres» fenestrées de haut en bas, nous faisant nous sentir en fusion avec la nature environnante. Idéales pour deux personnes, elles sont un sanctuaire où tout est aménagé pour la détente. La nôtre offre une vue plongeante sur l’océan Pacifique miroitant; d’autres sont orientées du côté des majestueuses montagnes, protégées, de la Sierra del Vallejo. Après un tour du propriétaire, nos hôtes nous convient à un rituel qui consiste à brûler un bouquet d’herbes séchées pour
assainir les lieux et nous «propulser» en mode vacances. Ce cérémonial, comme tant d’autres petites attentions qui ponctueront les prochains jours, est aussi une façon de reconnaître que l’hôtel est bâti sur les terres des Huichol (ou Wixarikás), l’une des communautés autochtones de la région de Nayarit. En dehors de cette reconnaissance, le complexe hôtelier offre également son soutien à différents organismes tenus par et pour des membres de ces communautés locales, comme des centres de personnes âgées et de réinsertion sociale ou des ateliers de couture; One&Only s’implique également auprès des jeunes en réhabilitant des aires communes dans des écoles primaires de la région. Tandis que notre attention est dirigée vers les ronds de fumée parfumée (sauge, palo santo, eucalyptus), un bruit nous fait sursauter. Dehors, entre les feuillages, on voit poindre la queue touffue et bariolée d’un téjon, puis de deux, puis de trois. Ces mammifères grégaires aux museaux allongés sont ici chez eux. Ils sont inoffensifs, mais tout de même ratoureux; on nous met d’ailleurs gentiment en garde contre ces bêtes qui raffolent des fruits... et des gaufres!
La chaîne d’hôtels ultraluxueux One&Only opère deux établissements au Mexique — l’autre, appelé Palmilla, est situé à Los Cabos, sur la pointe sud de la Basse-Californie — et une dizaine à travers le monde. Mandarina a ouvert ses portes en 2020, en pleine pandémie, alors que l’industrie hôtelière mondiale tournait au ralenti. Un an plus tard, ce pari risqué était récompensé: l’institution s’était hissée dans les palmarès annuels de nombreux magazines de voyage et de design. Et il y a de quoi attirer les honneurs. Occupant plus de 33 hectares, le complexe est érigé au cœur de l’une des dernières forêts tropicales côtières du Mexique, à l’emplacement d’un ancien

volcan inactif. À l’intérieur comme à l’extérieur, tout a été réfléchi pour rehausser la beauté naturelle et sauvage du site, avec un souci de durabilité et un parti pris pour le local dans tous ses aspects (matériaux, pièces d’art, textiles, etc.).

Bien sûr, on a imaginé avec le même soin les espaces communs, qui proposent chacun une ambiance distincte. Ainsi, si la chaleur devient étouffante et que la piscine privée ne suffit plus à nous ragaillardir, plusieurs options s’offrent à nous: en famille, c’est à la piscine de l’Alma qu’on se donne rendez-vous, tandis que celle du Carao est réservée aux adultes. On peut aussi descendre profiter d’une petite brise marine à The Jetty, une plage privée de sable blond bordée par une jetée (sa forme de virgule est un rappel de la «bouche» du fameux cratère sous nos pieds), et où planent les pélicans. Chacun de ces îlots est associé à un restaurant qui sert, selon le moment de la journée, des bouchées ou un menu plus complet où la cuisine mexicaine et les ingrédients locaux brillent dans toute leur fraîcheur — combien de ceviches peut-on engouffrer avant de se lasser? En soirée, l’expérience culmine à la table gastronomique du Carao. Le chef Enrique Olvera (son restaurant de Mexico, Pujol, est sur la liste des meilleurs au monde) a développé la carte, et c’est l’un de ses protégés, Jesús Durón, qui gère maintenant la cuisine. On rêvera longtemps à ce plat de poisson du jour d’abord mariné dans une sauce adobo (aux piments et aux épices), puis grillé, accompagné d’un ananas cuit al pastor...
À l’image de sa situation géographique privilégiée, le One&Only Mandarina mise sur un choix varié d’activités à exercer autant sur la terre ferme (vélo de montagne, tyrolienne, équitation) que sur l’eau (surf, pêche, observation de baleines). Mais pour qui recherche une vraie reconnexion à soi, c’est la direction du spa qu’il faut prendre. Dans un jardin de roches volcaniques, à l’ombre de figuiers centenaires, on prodigue des soins inspirés de la médecine holistique, et ancestrale, des curanderos (guérisseurs) natifs de cette portion du Mexique. Parmi les traitements proposés, c’est la cérémonie de purification qui retient notre attention. Le shaman commence par nous envelopper d’un nuage de fumée de copal, une sorte d’encens, et s’ensuit un massage régénérateur aux huiles infusées (tous les produits sont signés Tata Harper). Quatre-vingt-dix minutes desquelles on sort comme en flottaison, le corps aussi léger que l’esprit. Des mois après notre retour, replonger dans ce souvenir — et tant d’autres — suffira à en réactiver les bienfaits, et chaque fois, on se surprendra à porter la main droite sur le cœur, comme un témoignage de notre reconnaissance.
D’AUTRES EXPÉRIENCES À VIVRE AU ONE&ONLY MANDARINA

RANDONNÉE À LA ABUELA
Abuela signifie «grand-mère» en espagnol. Dans ce contexte-ci, c’est aussi un immense figuier blanc (higuera blanca) vieux de 500 ans qui agit comme le point d’arrivée de l’un des sentiers de randonnée (guidée) aménagés pour nous permettre de nous immerger dans l’extraordinaire biodiversité des lieux.
DÉGUSTATION DE SPIRITUEUX LOCAUX
Certes, on connaît la tequila et le mezcal, mais qu’en est-il du sotol, de la raicilla et du pulque, tous distillés dans la région? La classe de maître privée, offerte par l’un des mixologues de l’hôtel, est l’occasion de découvrir les méthodes de fabrication et les subtilités de ces alcools locaux.
PAUSE SPIRITUELLE
Surfant sur la popularité de l’ésotérisme, le One&Only Mandarina offre notamment des activités en lien avec l’astrologie et le tarot. Nous avons eu la chance de tester l’Awakening Journey, composé d’exercices de respiration profonde suivis d’une séance de lecture de notre carte du ciel. Éclairant!
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DE L’ AIR









Grâce à des objets transparents ou réfléchissants, les intérieurs s’ouvrent pour mieux nous laisser respirer.Sélection ELISABETH MASSICOLLI ET MURIEL FRANÇOISE SOFA TRANSPARENT, DE MOJOW (1173 $; MOJOW-MOBILIERS.COM). LAMPE DE TABLE, DE BOUTIVERRE (493 $; BOUTIVERRE.COM). PLAT EN VERRE, D’OBAKKI (260 $; OBAKKI.COM). LUMINAIRE VECTOR, DE LUKAS PEET (5495 $; AND.COM). CONSOLE S6000, DE BARBEAU DESROSIERS (6850 $; BARBEAUDESROSIERS.COM). TABLE D’APPOINT PERPLEXE, D’ÉLÉMENT DE BASE (300 $; ELEMENTDEBASE.COM). VERRE FONDU, DE STICKY GLASS (133 $; STICKYGLASS.COM). VERRE, DE SUNNEI (123 $; SSENSE.COM). CHAISE, DE CLARA JORISCH (PRIX SUR DEMANDE; CLARAJORISCH.COM). PHOTOS: BROOKE HOLM (CHAISE, DE CLARA JORISCH)
BAR-SALON
Tendance de l’heure, les cocktails maison invitent tant à recevoir nos amis qu’à explorer notre créativité. Le plus chic? Ils n’ont rien de compliqué!
Texte LYNNE FAUBERTEN AVRIL DERNIER, l’influenceuse Emma Chamberlain révélait à ses 12 millions d’abonnés YouTube qu’elle se passionne désormais pour les cocktails faits maison. S’il vous semble que la planète tout entière s’est mise au diapason, vous n’avez pas tort. Plusieurs facteurs expliquent l’essor des cocktails, à commencer par la récente pandémie où, quarantaine aidant, tous cherchaient de nouveaux divertissements maison. Instagram et TikTok permettent aujourd’hui aux mixologues professionnels et amateurs de rivaliser d’audace pour générer des clics. Même la chaîne Netflix s’est mise de la partie avec sa récente série Drink Masters, où des mixologues s’affrontent pour remporter une cagnotte de 100 000 $. (Le Montréalais Tao Zrafi était parmi les finalistes!)
Aux dires de Rose Simard, l’autrice du best-seller L’apéro au Québec et de la plateforme web 1 ou 2 Cocktails, une telle popularité fait écho «à un intérêt grandissant pour les spiritueux, surtout locaux, même si le courant est mondial. Je pense que nous sommes devenus plus épicuriens, tant dans la nourriture que dans les vins; il était donc logique que les cocktails suivent.» Pour bien des gens, le coup d’envoi local a été donné dès 2011, avec le lancement du gin québécois Ungava, ce fameux spiritueux jaune infusé d’herbes boréales. «L’arrivée de Pur Vodka, de Duvernois, a aussi été marquante — je ne sais pas si les gens savent que l’une des meilleures vodkas au monde est produite ici.» Pas étonnant alors que nous soyons plus nombreux à consacrer un bout de comptoir ou une étagère de bibliothèque à un minibar BCBG pour recréer les drinks découverts à notre bar bistro préféré. «Dire que tous les cocktails peuvent être reproduits à la maison serait toutefois faux, prévient Rose Simard. Je crois par contre qu’avec quelques bouteilles, on peut en réaliser une grande panoplie. Après, si on veut se spécialiser, par exemple en explorant l’âge d’or des cocktails durant la prohibition des années 1920, pourquoi pas? Je pense à un cocktail comme l’Aviation, qui date de cette période et qui nécessite de la crème de violette. Ce n’est pas monsieur ou madame Tout-le-Monde qui va vouloir en acheter une bouteille juste pour confectionner UN cocktail...»
LES MUSTS DU BAR MAISON
Quelques bouteilles suffisent pour bâtir un bar basique. On commence par la vodka, appréciée pour son goût neutre. « Si on veut donner du corps à un cocktail ou à un punch sans en
changer grandement le goût, la vodka est le bon choix», dit l’autrice. Le gin, plus parfumé, aidera plutôt à jouer la carte aromatique. Puis, on ajoutera un whisky, un rhum (pour les cocktails tropicaux), un vin mousseux, un brandy et possiblement une téquila.
Pour les marques à privilégier, «on peut chercher à être puriste et vouloir bâtir un bar 100 % québécois, mais la réalité, c’est que le rhum est à base de canne à sucre et que la téquila vient de l’agave du Mexique, précise Rose. Plusieurs liqueurs essentielles à certains cocktails n’ont pas d’équivalents locaux. Alors, pourquoi bouder de super bons produits qui viennent d’ailleurs? Tu sais, on n’aura jamais de cognac québécois. On peut trouver des liqueurs d’herbes de notre terroir qui vont être délicieuses, mais ce ne sera jamais une chartreuse... À chacun de tracer sa ligne.» Rose préfère y aller de coups de cœur québécois combinés à des fleurons étrangers, comme l’Aperol, le Campari et le Saint-Germain.
Afin de parfumer un cocktail, on fera appel à une liqueur d’agrumes de type Grand Marnier ou encore à un Triple Sec, un must dans la populaire margarita, et à une liqueur de fruits rouges — au cassis, à la framboise ou à la mûre. Les jus frais, surtout les jus d’agrumes, sont incontournables pour allonger un cocktail, de même qu’un bon tonique ou une eau pétillante — ou les deux —, un sirop simple ou parfumé et un amer de base, comme l’Angostura. À ne pas négliger: la glace!
«Les gens sous-estiment souvent le nombre de glaçons qu’il faut ajouter. De la bonne glace, qui ne goûte pas le congélo, c’est un ingrédient de base aussi. L’erreur classique est de mettre moins de glaçons que nécessaire pour ne pas “diluer” le cocktail, alors que c’est tout le contraire qu’il faut faire! Plus il y a de glaçons, plus ça va rester froid sans fondre.»
Côté accessoires, l’arsenal de base inclut un doseur, une longue cuillère, un bon shaker (ou un pot Mason avec tamis), un verre à mélanger muni d’un bec verseur et un presse-agrumes. Enfin, pour les verres, on y va selon notre budget: le martini servi dans un verre à martini n’aura pas meilleur goût, mais c’est pas mal plus le fun, dit-elle en rigolant. Il faut prévoir des verres lowball pour les cocktails courts et les alcools sur glace, et des highball pour les cocktails allongés. Une coupette sera vite nécessaire, car les verres sur pied empêchent le cocktail de se réchauffer, mais ça peut attendre un deuxième temps.» Truc écolo: on peut trouver des trésors dans les friperies et les brocantes!
foodie

LA PASSION DU MAISON
Les esprits libres qui désirent personnaliser leurs cocktails ont intérêt à se familiariser d’abord avec les formules de base d’un cocktail connu, puis d’en changer les ingrédients un à la fois et selon leurs goûts. «On peut prendre un Tom Collins et, au lieu d’y ajouter un sirop classique, utiliser un sirop de basilic. Ou remplacer le soda par un tonique au yuzu, comme celui de 1642. Si le goût du cocktail s’améliore à mesure, voilà, c’est que tu viens d’inventer ton cocktail signature!» Mieux vaut expérimenter à partir d’une petite quantité, un verre à la fois, et non à coups de pichet ou de tournée pour les amis. «Si le résultat est décevant, ça coûtera moins cher et ça évitera le gaspillage.» D’un essai à un autre, on cernera mieux nos préférences, qu’on prendra soin de noter dans un calepin qu’on garde sous la main. Rose recommande aussi d’utiliser un doseur, et non son pif, afin de rectifier plus facilement les dosages.

Notons qu’au-delà des aromates et des garnitures, la formule de base utilisée dans la recette d’un cocktail est souvent la même, soit 2 oz de spiritueux, 1 oz de jus ou de tonique et 3/4 oz de sirop. «La clé est de bien doser le cocktail en jouant avec l’alcool, l’acidité, l’amertume et le sucré tout à la fois. Trop de l’un de ces éléments ou d’un autre, ça ne sera pas bon; donc,
il faut mesurer.» Les foodies qui maîtrisent le mariage des saveurs auront plus de facilité à laisser aller leur imagination. «On sait que la pomme et la cannelle vont bien ensemble en cuisine; donc, ça devrait fonctionner dans un cocktail. Même chose pour le concombre et le poivre rose, la fraise et les piments, etc. Après, ce qui diffère dans un cocktail, c’est la présence d’alcool.»
SANS ALCOOL, VOUS DITES?
Attention! Aujourd’hui, un hôte doit prévoir des versions zéro alcool pour les invités abstinents. C’est ce que nous rappelle Max Coubès, coauteur de L’Apéro au Québec et ambassadeur de la distillerie Ubald. Cet ancien porte-parole québécois de la marque britannique Seedlip, chef de file mondial des spiritueux sans alcool, voit dans la montée des cocktails sans alcool non pas une tendance, mais bien un nouveau style de consommation, à l’image du bio dans nos assiettes. «Quand des restaurants de Montréal ou de Québec commencent à engager un barman capable de faire un bon cocktail sans alcool, tu sais que la tendance est ici pour de bon.»
En matière de cocktails, il pense que l’industrie subit (et suit) la pression du public. «Selon mon expérience, il a été beaucoup plus difficile de convaincre les professionnels que les consommateurs. Pour ces derniers, tant que c’est bon, que l’image de marque est cool et qu’on va passer un bon moment, un apéro sans alcool, ça passe totalement.» Les experts, eux, s’intéressent au processus et, par conséquent, prisent moins les cocktails en cannette, qui se limitent à de l’eau gazéifiée et additionnée d’arômes de vanille ou autre, naturels ou non. «Au final, la colonne vertébrale d’un apéro à succès, c’est le rituel de se retrouver entre amis. Tu ne veux juste pas être obligé de boire du jus de pomme ou de l’eau gazeuse comme un gosse de six ans parce que le bar, le restaurant ou ton hôte n’a rien d’autre à offrir.» Il sert tout de même un petit avertissement: ce ne sont pas tous les cocktails qui se prêtent à des versions virgin, surtout quand l’alcool est très présent au goût, comme dans un martini ou un Negroni. «Les cocktails avec des jus, des sirops, des toniques, pas de problème. Tu n’as qu’à remplacer la vodka, le gin ou le rhum par un spiritueux sans alcool et te voilà en affaires.» Pour tenter l’expérience, mais à partir de recettes dénichées ailleurs que dans Internet, il recommande de faire appel à des experts locaux, comme Alambika et Apéro à zéro. Et à qui préfère ne pas trop s’aventurer, il suggère d’acheter «des cocktails en cannette qu’on verse dans de beaux verres, et hop, c’est top!»
NOS ESSENTIELS D’UN BAR 100 % QUÉBEC
GIN

km12, Cirka Sauvage, Kepler Reserve, Madison Park Breakfast
VODKA
Menaud, Pur Vodka, Aupale, Vodka de patate Ubald, Petite Eau



RHUM
Rhum à l’ananas Rosemont

BRANDY
Brandy de pommes Michel Jodoin


WHISKY
Sugar Shack La Chaufferie, Whisky 3 grains Distillerie du St. Laurent
TÉQUILA Silver Cherry River

LIQUEUR
Crème de cassis Monna & Filles, Liqueurs de fruits Maison Sivo, Limoncello Domaine Lafrance
EAU-DE-VIE
Acérum Gaspésienne no 20 O’Dwyer, Spiritueux Comont Agave
AMER
Amermelade, Apéritif Menaud
SANS ALCOOL
Gin HP Juniper, Atypique
SODA ET TONIQUE 1642, Fin Soda
SIROP
KWE, Monsieur Cocktail, 3/4 oz.


CINQ ÉTOILES
Qui, quoi consulter pour vivre les expériences culinaires les plus mémorables à l’étranger? Comment éviter les pièges? Des voyageurs exigeants en matière de gastronomie partagent avec nous leurs bonnes astuces!
BIEN MANGER. C’est le modus vivendi de l’heure, et on ne fera certainement pas exception à cette règle quand on voyage! Déjà, en 2016, 93 % des répondants d’une enquête menée pour la World Food Travel Association révélaient avoir participé à une activité de nature culinaire autre que celle de s’attabler dans un restaurant lors de leur dernier séjour à l’étranger. En clair, outre vouloir bien manger, on veut aussi déguster du saké chez un microbrasseur de Takayama, au Japon; donner dans la spéléoenologie (oui, oui, ça existe!) au fond d’une grotte française; et se procurer du nar ek şisi (mélasse de grenade) dans une épicerie de quartier à Istanbul!
Sans surprise, le mouvement s’accentue, car les activités culinaires figurent au cœur des stratégies de développement touristique de la plupart des destinations de la planète, #foodie oblige. Par où commencer? Certainement ailleurs que sur TripAdvisor!

PRIMO, TIKTOK
Catherine Lefebvre, la nutritionniste et coanimatrice du balado On s’appelle et on déjeune, sur la plateforme OHdio, à
Radio-Canada, s’intéresse particulièrement aux cuisines de rue. Sa première démarche en vue d’un séjour gourmand? «Une recherche préliminaire sur TikTok pour me donner un aperçu visuel des aliments et des plats qu’on sert là où je vais.»
Elle poursuit son repérage sur Instagram, mais non sans être prudente. «Un endroit trop en vue, c’est suspect. Il se peut que la réputation du resto soit surfaite, mais il se peut aussi qu’on y vive une excellente expérience! Il faut donc valider l’information en posant des questions autour de soi, une fois rendu à destination.» Son truc? «Aussitôt arrivée dans une ville que je ne connais pas, j’en fais une visite guidée à pied, et le guide est souvent une excellente mine de renseignements.»
«En fait, le meilleur conseil que je puisse donner, c’est: il faut jouer au journaliste. Poser des questions aux gens qu’on rencontre. Déjà, dans un café qui nous plaît, le barista ou le serveur ont certainement de bonnes adresses du même genre à nous refiler.» Ici, votre dévouée ajouterait: «À l’hôtel, parlez à votre femme de chambre plutôt qu’au concierge. Elle, elle les connaît, les bons bouis-bouis du quartier, c’est sûr!»
LA GRANDE ENQUÊTE
Yigal Schleifer, le cofondateur de Culinary Backstreets — une boîte spécialiste des visites culinaires dans 16 villes connues pour la richesse de leur garde-manger, telles qu’Oaxaca, Tokyo et Palerme —, a mis au point plus d’une technique pour reconnaître les expériences qui le font saliver. D’abord, il se renseigne dans Internet en se concentrant sur des blogues et des sites web locaux. Puis, il élargit sa recherche pour inclure des articles de journaux et de magazines. Enfin, il croise toute l’information recueillie pour n’en retenir que les éléments qui se distinguent positivement. «J’avoue que c’est du travail!»


Au nombre de ses sources préférées (en anglais), il mentionne... culinarybackstreets.com. «Je suis biaisé! Mais si je voyage ailleurs que dans nos villes, je consulte eater.com, c’est mon point de départ, et thelocaltongue.com, où des chefs et des journalistes culinaires s’expriment sur les restaurants de leur ville.»
Au rayon des pièges du Net, Yigal Schleifer évoque la pléthore de blogues de tourisme qui n’existent que pour permettre à leurs auteurs de voyager gratis. «Certains donnent d’excellents renseignements; d’autres sont moins fiables.» Mais à ses yeux, le plus grand piège demeure notre quête insatiable du «meilleur endroit» en ville ou de l’illusoire «adresse secrète». «Il faut aussi laisser le hasard guider nos pas: certaines de nos expériences les plus mémorables étant souvent celles qu’on n’aurait pas pu planifier», dit-il, philosophe.
DROIT DEVANT, L’ARRIÈRE-PAYS!
Pour Sophie Ginoux, journaliste du secteur de la gastronomie, la recherche de bonnes tables dans une destination donnée commence... au Québec! En vue du voyage à Lisbonne qu’elle préparait au moment de notre entretien, elle a cuisiné des chefs de restaurants portugais de Montréal. «On ne connaît pas les filles Ferreira? On peut toujours poser des questions aux autres membres du personnel du resto», dit-elle.
Son autre source d’information privilégiée est le bon vieux guide de tourisme imprimé. Elle s’en remet normalement au Routard pour dénicher de petites tables pas trop chères, mais pour son séjour au Portugal, elle a choisi Escale à Lisbonne, des
éditions Ulysse. «Une fois que j’ai repéré les lieux, je consulte leur site web: est-ce que le menu et l’ambiance me plaisent?» Elle se méfie notamment de certains termes comme... «branché».
«J’avoue que ça, ça me fait fuir!»
Par ailleurs, Sophie, qui est aussi coanimatrice de Plaisirs gourmands, à CIBL, fait remarquer que le repas au restaurant n’est qu’un pan de l’expérience culinaire: «Il faut aussi aller chez les artisans pour prendre le pouls gourmand d’un pays; il faut donc fureter dans les marchés.»
Enfin, il faut certainement sortir des sentiers battus. Elle donne l’exemple de la Croatie, qui l’enthousiasme. «La côte, c’est merveilleux, mais l’intérieur des terres et ses tables fermières, ça l’est aussi! Et puis, les Croates sont comme les Italiens: ils font leur charcuterie, leur p’tit fort et ils sont généreux... de bonnes adresses!»
UN CONCIERGE À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Le site de Tripnotes, en version évolutive au moment d’écrire ces lignes, y va de recommandations multiples de restaurants et de découvertes gourmandes comme d’hôtels autour du monde en quelques secondes. Encore imparfait, mais prometteur! TRIPNOTES.AI


Produire un lait qui reflète nos convictions et nos valeurs écologiques, c’est logique.
Produire un lait qui reflète nos convictions et nos valeurs écologiques, c’est logique.

BOUCHER MAISON
On était déjà fanas du restaurant LAWRENCE et de sa boucherie sur la Main, à Montréal. Voilà que l’établissement lance sa boutique en ligne, où on peut désormais commander les viandes de son boucher, qui s’approvisionne strictement auprès d’éleveurs locaux prônant le respect des animaux et de l’environnement. Certains des produits fétiches des chefs du Lawrence sont aussi offerts, par exemple les fromages et les conserves, plus quelques spécialités de la boulange et de la cuisine, comme le porc effiloché et les schnitzels maison. Impec. BOUCHERIELAWRENCE.COM



TROP HOT?
Voir des célébrités pleurer en grignotant des ailes de poulet (trop) enflammées?
Voilà le concept gagnant de l’émission web Hot Ones, qui sévit depuis quelques années déjà et attire les internautes à coups de millions de spectateurs par vidéo. Or, la saison 2023 a permis de découvrir la sauce Curry Verde, du fleuron québécois LA PIMENTERIE , appréciée de grosses pointures telles que Julia Louis-Dreyfus et Jason Sudeikis. Un coup d’éclat pour cette marque locale très appréciée, qui offre une trentaine de sauces piquantes, allant de douce... à maso. LAPIMENTERIE.COM
PARK TORONTOIS
Après avoir séduit le Tout-Montréal, le chef Antonio Park fait maintenant craquer Toronto, où il vient d’ouvrir son nouveau restaurant, l’AP, au 51e étage de la tour Manuvie. La clientèle est accueillie à la terrasse la plus élevée de la ville, où le panorama est aussi époustouflant que la table. Les amateurs de gastronomie panasiatique, dont la version Nikkei fusionne les cuisines du Japon et du Pérou, seront particulièrement séduits. Déjà célèbre pour les sushis de son restaurant Park, à Montréal, le chef met ici les bouchées doubles en présentant un tataki de wagyu et du caviar orné d’un œuf de caille. Oui, c’est un brin délirant! APRESTAURANTS.COM
MODE COCKTAILS
Afin d’assouvir notre soif de cocktails vite faits, la distillerie UBALD lance une nouvelle gamme de cocktails préassemblés et prêts à partager, créée avec des mixologues. Le concept est simple: on verse 4 oz du mélange dans un shaker avec des glaçons, on secoue et on sert, avec panache. La première vague de cette gamme comprend un Espresso martini (tendance oblige), l’incontournable Cosmopolitan et un classique à redécouvrir: l’Aviation, à base de crème de violette. Vivement le prochain 5 à 7! UBALD.CA


EXPLORER LA MER
Le restaurant de haute cuisine grecque Ikanos (qu’on affectionnait!), dans le Vieux-Montréal, se réinvente et devient le Garde-Côte, un «steakhouse de la mer» offrant un menu jamais vu. En effet, son chef propriétaire, Constant Mentzas, nous propose de plonger et d’oser le poisson vieilli à sec. Ce procédé de maturation, qui existait déjà pour le bœuf, rend le poisson plus croustillant à l’extérieur et incroyablement soyeux à l’intérieur. Des frigos à vieillissement permettent d’admirer les poissons suspendus, un coup d’œil lui aussi unique. À noter, la carte a conservé certaines spécialités de l’Ikanos, ainsi que quelques plats de viande pour les foodies moins aventureux. Le nouveau must. GARDECOTE.CA

VIETNAM RÉINVENTÉ
En mai dernier, la métropole s’est enfin dotée d’un restaurant de fine cuisine vietnamienne, avec l’ouverture du HANG, dans le Vieux-Montréal. Le menu séduit par sa fusion des cuisines asiatique et française, où les classiques sont travaillés avec raffinement, comme la soupe tonkinoise au bœuf Wagyu et à la moelle ou les sandwichs Banh mi au foie gras. Ne négligez pas l’apéro, car le bar à cocktails vole tout aussi haut, grâce à une carte élaborée par des mixologues friands d’ingrédients vietnamiens. Décapant. HANGBAR.CA
SUSHI SURPRISE
AU JAPON, on dirait Nomiya — un lieu plus ou moins incognito, grand comme une boîte bento, tapi dans une sombre Yokocho (allée) et connu d’une poignée d’habitués. À Montréal, depuis mai dernier, on dit Sushi by Scratch — une expérience de restauration Omakase pour tout au plus 10 personnes, qui se déroule au fond du Stillife, un bar dont il faut chercher quelque peu l’entrée.
Pour les Nippons, la formule Omakase — qui signifie tout bonnement «je m’en remets à vous», le choix des plats étant laissé à la discrétion du chef — est aussi originale qu’un bol de ramen un mardi soir. En Occident, où elle s’est répandue comme un tsunami, elle parfume d’exotisme plus d’un menu. Or, voilà qu’au moment même où on pourrait s’en être lassés entrent en scène les jeunes chefs californiens Phillip Frankland Lee et Margarita Kallas-Lee, et leur proposition gastronomique artisanale ( from scratch), déclinée en 17 services.
Cette proposition nouvelle vague s’inscrit dans l’histoire du sushi comme dans celle du tandem gastronome. «La tradition du sushi est née en Chine il y a 2000 ans et elle n’a jamais cessé d’évoluer depuis», dit le chef, qui contribue à son tour à cette évolution. Lui-même a grandi dans la vallée de San Fernando (boulevard Ventura), où on trouve la plus grande concentration de restaurants de sushis par habitant au monde, après Kyoto!» D’où sa passion pour la création de nigiris qu’on n’oublie pas.

L’adresse du Vieux-Montréal, où travaille en français le chef exécutif Quan Starr, est le premier restaurant hors États-Unis du duo Lee,

qui en possède déjà une douzaine. À l’instar du menu du Sushi by Scratch: Montecito, une étoile au Guide Michelin, cet Omakase comprend notamment les six plats signature qui font la renommée du couple. De plus, il est composé de 30 à 50 % de denrées locales. Quant aux poissons rares, ils sont livrés deux fois par semaine directement de Tokyo par un avion de ligne, «le même avion que prennent les voyageurs», précise Phillip quand on l’interroge sur l’empreinte carbone de cette activité.

Fait intéressant, «dans les années 1600, à l’époque d’Edo, les Japonais salaient, fumaient ou faisaient fermenter le poisson pour le conserver, et ils utilisaient des sauces et des condiments pour en masquer le goût s’il avait perdu un peu de sa fraîcheur», raconte cet ex-plongeur, qui a gravi tous les échelons en cuisine. «Nous, nous en créons plutôt pour rehausser les saveurs.» Et par ici, le thon hamachi «peint» à la purée de maïs, saupoudré de chapelure de pain au levain concocté par la cheffe pâtissière Margarita et relevé de sauce soya maison et de wasabi frais!
Le nigiri de thon albacore et nori mariné au saké, garni de ponzu et d’oignons croustillants, a une résonance particulière pour Phillip, car il fait partie de son histoire. «C’est un hommage à Katsuya, le restaurant de ma ville natale, qui l’a créé.»
Bien arrosé de sakés ou de whiskies japonais, le festin se termine sur une douce finale, soit le «bonbon» glacé au combava (une lime verruqueuse d’Indonésie), garni de sésame blanc, qu’a créé Margarita. «C’est un dessert délicat, parfumé, frais, et on en redemande!» dit-elle. Avec raison.
Les plats que les chefs canadiens cuisinent pour les enfants






(ET QUE LES ENFANTS MANGENT VRAIMENT !)

Même les adultes en redemanderont

ELLE QUÉBEC EXTRA
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BALANCE
24 SEPTEMBRE — 23 OCTOBRE
Les prochaines semaines seront propices à la réflexion et à l’introspection pour mettre en perspective les derniers mois. Profitez-en pour vous accorder des pauses, pour respirer et pour dormir plus longtemps. C’est le moment idéal pour vous libérer de ce qui ne vous sert plus et peut-être même clore des histoires qui arrivent naturellement à leur fin.
SCORPION
24 OCTOBRE — 22 NOVEMBRE
Ne laissez pas les obstacles vous démoraliser. Les transits de septembre vous encouragent à vous entourer de personnes qui souhaitent ardemment votre réussite. Acceptez ce sur quoi vous n’avez pas de prise et tournez-vous vers votre communauté pour le reste. Ensemble, vous serez plus forts!
SAGITTAIRE
23 NOVEMBRE — 21 DÉCEMBRE
Ce mois-ci, vous pourriez accumuler du retard dans la réalisation de vos objectifs. Ce délai n’est en réalité qu’un signal qui vous guidera vers ce que vous devez réévaluer, repenser et retravailler. Voyez ces imprévus comme des occasions et mobilisez votre optimisme inébranlable pour vous mettre à l’œuvre.
CAPRICORNE
22 DÉCEMBRE — 20 JANVIER
Les prochaines semaines vous incitent à remettre en question vos propres croyances et convictions. Prenez le temps de comprendre les récits qui limitent votre plein épanouissement en écrivant, en lisant ou en apprenant de nouvelles choses. Libérez-vous des restrictions que vous vous imposez.
VERSEAU
21 JANVIER — 19 FÉVRIER
Certaines situations peuvent susciter des réactions intenses; saisissez cette occasion d’explorer davantage ce qui vous préoccupe. Faites preuve de curiosité et de bienveillance envers vos sentiments, car votre travail intérieur sera révélateur.
VIERGE
24 AOÛT — 23 SEPTEMBRE
Enthousiasmés par les nouveaux départs qui se présentent à vous, les transits de septembre vous invitent à porter votre attention aux détails. Faites preuve de précision lorsque vous communiquez vos intentions à vos alliés, ce qui favorisera une coordination optimale avec eux. Votre adaptabilité sera votre plus grande force pour traverser la période de rétrograde de Mercure avec grâce.
POISSONS
20 FÉVRIER — 20 MARS
Vous pouvez vous attendre à vivre de petits désaccords avec vos collaborateurs. Au lieu de les éviter, considérez-les comme une possibilité d’améliorer votre communication en y apportant davantage de clarté, de précision et de rationalité. Soyez à l’écoute de l’opinion des autres et cherchez des solutions bénéfiques à tous.
BÉLIER
21 MARS — 20 AVRIL
Malgré les ralentissements qu’impose Mercure et qui compliquent vos tâches quotidiennes, ne vous découragez pas! Ces petits obstacles sont en réalité des occasions en or de revoir votre routine et d’insuffler plus de fluidité dans votre vie professionnelle. Portez attention à vos alliés les plus passionnés, qui souhaitent vous aider à atteindre vos objectifs.
TAUREAU

21 AVRIL — 21 MAI
Il est temps de renouer avec les activités qui vous procurent du plaisir. Cet été, vous avez eu l’occasion de réévaluer l’harmonie qui régnait dans votre foyer et votre famille. Maintenant, établissez des limites saines grâce auxquelles vous préserverez votre vitalité.
GÉMEAUX
22 MAI — 21 JUIN
La rétrograde de Mercure vous invite à observer vos émotions avec discernement. Il est impossible de résoudre tous vos problèmes simultanément ou de guérir toutes vos blessures en un instant. Prenez le temps de vous recentrer, accordez-vous des moments de quiétude et avancez à votre rythme.
CANCER
22 JUIN — 23 JUILLET
Dans les semaines à venir, évitez la dispersion. Il est préférable d’agir avec application, non seulement dans vos rituels quotidiens, mais aussi dans vos relations. Faites un effort pour être véritablement présente dans tout ce que vous entreprenez. Vous contournerez ainsi les petits désagréments souvent associés à la rétrograde de Mercure.
LION
24 JUILLET — 23 AOÛT
Avec la fin de la rétrograde de Vénus au début du mois, votre passion s’est ravivée. Si vous avez senti un manque d’énergie cet été, les prochaines semaines vous offrent une seconde chance. Septembre est le moment idéal pour prouver ce dont vous êtes capable.
PIERRE D’ASSISE
La passerelle Léopold Sédar Senghor, qui surplombe la Seine, à Paris, a accueilli la dernière collection ALAÏA automne-hiver 2023-2024, du directeur de création Pieter Mulier. Cette marque célèbre le corps féminin depuis ses tout débuts, c’est-à-dire au moment où Azzedine Alaïa en tenait les rênes. Aujourd’hui, le savoir-faire des artisans de la marque fait de la féminité la pièce maîtresse de ses collections sophistiquées et intemporelles. «Pour un homme, le pouvoir se joue au niveau des épaules», explique Pieter Mulier dans un communiqué de presse. «Pour une femme, c’est plutôt les courbes qu’on met de l’avant.» S’inspirant des silhouettes iconiques de la maison, le créateur belge a présenté des bustiers cannelés et des bodies à capuchon, des robes en cuir et des jupes au genou transparentes en latex, le tout dans une collection essentiellement teintée de noir et agrémentée sporadiquement de touches pastel douces.


Coup de cœur pour les vestes en laine couvertes de boutons de Pieter Mulier, qui reflètent son idée que le design de mode — et le fait de se vêtir avec soin — est un art qui prend du temps. Les mannequins vedettes, notamment Irina Shayk et Vittoria Ceretti, en ont mis plein les yeux aux invités de marque, coiffées de queue de cheval et portant des tenues qui semblaient avoir été moulées directement sur leur corps. Le directeur de création est un grand collectionneur de meubles et d’œuvres d’art, et les formes structurées qu’il est parvenu à créer sont considérées comme étant à l’avant-garde du génie architectural. Il n’est donc pas étonnant que l’invitation au défilé ait été accompagnée d’un petit tabouret en cuir pliable, que les 200 invités devaient apporter pour s’asseoir le long de la passerelle. Pratique et... chic!




























