L'Hebdo du Vendredi Châlons 383

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SPORT

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Interview - Michel Der Zakarian

L'entraÎneur du Stade de Reims a connu une brillante carrière de joueur avant de rejoindre les bancs de touche. ConfrontÊ depuis près de dix ans à un environnement qui a beaucoup changÊ par rapport à l'Êpoque oÚ il portait les maillots de Nantes et de Montpellier, le coach franco-armÊnien s'est forgÊ un style, sur et en dehors du terrain, qu'il ne renie jamais. Quitte à dÊplaire.

Vous ĂŞtes nĂŠ en ArmĂŠnie et avez portĂŠ le maillot de l’Êquipe nationale, quelles sont vos attaches ? ÂŤ C’est le pays oĂš je suis nĂŠ, lĂ oĂš sont mes origines, mĂŞme si j’ai la double nationalitĂŠ et je n’y suis retournĂŠ qu’à 32 ans pour la première fois. Si je n’avais pas ĂŠtĂŠ sĂŠlectionnĂŠ, je n’y serais peut-ĂŞtre jamais revenu. Quand j’y suis allĂŠ, j’ai revu de la famille. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y retourner, Ă cause du boulot. Aujourd’hui, la majoritĂŠ de ma famille est en France et aux Etats-Unis Âť.

Vous avez rejoint le FC Nantes Ă 16 ans. Racontez-nous vos dĂŠbuts‌ ÂŤ A l’Êpoque, Nantes ĂŠtait, avec Saint-Etienne, l’un des plus grands clubs français, qui fournissait le plus de joueurs Ă l’Êquipe de France. Il n’y avait que des internationaux dans l’Êquipe. J’Êtais un gamin, entourĂŠ de grands joueurs. Comme les jeunes qui arrivent aujourd’hui au centre de formation du Stade de Reims, je ne savais pas si j'allais rĂŠussir. Il faut se donner les moyens et travailler dur mais aussi avoir

NÊ le 18 fÊvrier 1963 (53 ans) à Erevan (URSS puis ArmÊnie) l DÊfenseur puis entraÎneur l Clubs en tant que joueur : Nantes (1980-1988) et Montpellier (1988-1997) pour 374 matches et 16 buts l Clubs en tant qu’entraÎneur : rÊserve de Montpellier (1998-2006), Nantes (2007-2008), Clermont (2009-2012), Nantes (2012-2016) et Reims (depuis 2016) l Distinctions en tant que joueur : champion de France (1983) et vice-champion de France (1985 et 1986) l 5 sÊlections en Êquipe nationale d'ArmÊnie

Bio express

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Michel Der Zakarian revendique son exigence et sa franchise. Pour le moment, sa carrière de joueur et d'entraÎneur lui donne raison. Š Christian Lantenois

de la chance et la santĂŠ. Quand on a une opportunitĂŠ, il faut la saisir. J’ai jouĂŠ très tĂ´t, Ă 16 ans et demi, mais j’ai mis du temps Ă devenir titulaire, Ă 22 ans Âť. Après sept belles annĂŠes Ă Nantes, vous partez Ă Montpellier, oĂš vous restez 18 ans comme joueur puis comme entraĂŽneur. La fidĂŠlitĂŠ, c’est important pour vous ? ÂŤ J’ai jouĂŠ Ă une ĂŠpoque oĂš les effectifs ĂŠtaient moins chargĂŠs qu’aujourd’hui et il n’y avait pas d’arrĂŞt Bos-

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man (abolition de la limite de joueurs Êtrangers) donc il y avait peu de transferts. Les joueurs qui partaient à l’Êtranger le faisaient tard, vers 27 ans. C’Êtait un football diffÊrent .

Quand avez-vous songĂŠ Ă devenir entraĂŽneur ? ÂŤ Au dĂŠbut, je ne pensais pas à ça mais Ă 22 ans, j’ai passĂŠ mon premier diplĂ´me d’initiateur, avec d’autres joueurs pros. Ensuite, j’ai passĂŠ mes diplĂ´mes d’entraĂŽneur en fin de carrière et je suis passĂŠ dans le staff technique de Montpellier Ă la fin de ma carrière Âť.

Estimez-vous que les anciens dĂŠfenseurs font des entraĂŽneurs dĂŠfensifs ? ÂŤ Chacun Ă sa philosophie de jeu. Au dĂŠpart, on aspire tous Ă ĂŞtre bien organisĂŠ, Ă savoir bien dĂŠfendre et assurer une transition. On a tous envie de dĂŠvelopper un bon football, une bonne maĂŽtrise collective, un allant et de l’efficacitĂŠ offensive. Mais il faut avoir des joueurs qui sont compatibles pour pouvoir le rĂŠaliser Âť. Face aux mĂŠdias et en public, vous pouvez paraĂŽtre distant. Quel genre d’entraĂŽneur ĂŞtesvous ? ÂŤ Je suis un entraĂŽneur exigeant. S’il n’y a pas d'exigence, ça ne peut pas fonctionner. J’aime bien faire confiance aux joueurs avec lesquels je travaille. Il faut les diriger mais il faut aussi leur faire confiance. Il y a des moments oĂš je peux ĂŞtre colĂŠrique et très exigeant, mais je peux aussi ĂŞtre tranquille (sourire). J’aime bien dĂŠlĂŠguer Ă mon staff car les joueurs ont besoin d’avoir autre chose qu’un discours. Mais au final, c’est l’entraĂŽneur qui donne les directives pour travailler, avancer. La philosophie, c’est moi qui la donne dans le travail Âť.

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Comment apprĂŠciez-vous Reims ? Vous avez dĂŠjĂ parlĂŠ de la frilositĂŠ du public‌ ÂŤ J’ai ĂŠtĂŠ très bien accueilli au club et j’ai un outil de travail, que ce soit BlĂŠriot ou Delaune, qui est de grande qualitĂŠ. Au niveau des joueurs, l’effectif est ce qu’il est pour un objectif Ă atteindre. Le public, dans l’ensemble, est bon car on fait de l’affluence, mĂŞme si le stade n’a pas ĂŠtĂŠ plein une seule fois. Il peut ĂŞtre encore meilleur en encourageant plus son ĂŠquipe et en faisant beaucoup plus de bruit Âť.

Comment gÊrez-vous la nouvelle gÊnÊration ?  Ce qui est difficile, c’est la mÊdiatisation du foot qui est plus importante et peut faire perdre la tête à certains joueurs. L’entourage, aussi, peut-être nÊfaste. C’est plus facile d’Êcouter ses proches, qui vont toujours dans votre sens et vous encensent. On est là aussi pour les aider à progresser et à s’amÊliorer dans tous les domaines .

Comment vivez-vous les critiques dans les mĂŠdias ? ÂŤ Les rĂŠseaux sociaux, je n’y vais jamais. Je lis la presse sportive et je regarde les matches, tout le temps, dès que je peux. Les critiques, elles font partie du mĂŠtier. On ne peut pas plaire Ă tout le monde et on ne fait pas que des bonnes choses. Mais il y a parfois des gens qui ne sont lĂ que pour critiquer et livrer des choses nĂŠgatives. EntraĂŽner, gĂŠrer un groupe, ça n’est pas simple, alors que critiquer, c’est facile. Certains devraient venir prendre une ĂŠquipe en main‌ Âť

Propos recueillis par Simon Ksiazenicki

Après la dĂŠbâcle en Coupe de France, samedi, face aux amateurs de Sarreguemines (1-2), qui perpĂŠtue la triste histoire rĂŠcente du Stade de Reims en Coupe de France (il n'a plus dĂŠpassĂŠ les seizièmes de finale depuis 2011), les hommes de Michel Der Zakarian doivent se racheter en championnat. L'annĂŠe 2017 dĂŠbutera par un dĂŠplacement dĂŠlicat dans l'Ain afin d'affronter Bourg-en-Bresse PĂŠronnas, vendredi, Ă 20 h, dans un stade oĂš la neige pourrait s'inviter. Quatorzième, l'ĂŠquipe de l'ancien rĂŠmois Thomas Gamiette est invaincue depuis sept rencontres. Au match aller, le Stade avait signĂŠ face au FBBP 01 sa première victoire Ă domicile (1-0). Seuls Jordan Siebatcheu et OdaĂŻr Fortes devraient manquer Ă l’appel.

Relever la tĂŞte en championnat

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Cette saison, vous avez dĂŠjĂ eu des mots durs Ă l’Êgard de vos joueurs en public‌ ÂŤ Je leur dis pareil Ă eux lorsqu’on se retrouve dans le vestiaire. Quand je suis content de mes joueurs, je leur dis, quand je ne suis pas content, je leur dis aussi. S’ils ne prennent pas conscience qu’ils ont fait une mauvaise prestation, c’est qu’ils n’iront pas loin dans leur carrière. Je suis entier, je dis les choses en face. Ça peut plaire ou ne pas plaire Ă certains, c’est comme ça Âť.


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