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Interview - Michel Der Zakarian
L'entraÎneur du Stade de Reims a connu une brillante carrière de joueur avant de rejoindre les bancs de touche. ConfrontÊ depuis près de dix ans à un environnement qui a beaucoup changÊ par rapport à l'Êpoque oÚ il portait les maillots de Nantes et de Montpellier, le coach franco-armÊnien s'est forgÊ un style, sur et en dehors du terrain, qu'il ne renie jamais. Quitte à dÊplaire.
Vous êtes nÊ en ArmÊnie et avez portÊ le maillot de l’Êquipe nationale, quelles sont vos attaches ?  C’est le pays oÚ je suis nÊ, là oÚ sont mes origines, même si j’ai la double nationalitÊ et je n’y suis retournÊ qu’à 32 ans pour la première fois. Si je n’avais pas ÊtÊ sÊlectionnÊ, je n’y serais peut-être jamais revenu. Quand j’y suis allÊ, j’ai revu de la famille. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y retourner, à cause du boulot. Aujourd’hui, la majoritÊ de ma famille est en France et aux Etats-Unis .
Vous avez rejoint le FC Nantes à 16 ans. Racontez-nous vos dÊbuts‌  A l’Êpoque, Nantes Êtait, avec Saint-Etienne, l’un des plus grands clubs français, qui fournissait le plus de joueurs à l’Êquipe de France. Il n’y avait que des internationaux dans l’Êquipe. J’Êtais un gamin, entourÊ de grands joueurs. Comme les jeunes qui arrivent aujourd’hui au centre de formation du Stade de Reims, je ne savais pas si j'allais rÊussir. Il faut se donner les moyens et travailler dur mais aussi avoir
NÊ le 18 fÊvrier 1963 (53 ans) à Erevan (URSS puis ArmÊnie) l DÊfenseur puis entraÎneur l Clubs en tant que joueur : Nantes (1980-1988) et Montpellier (1988-1997) pour 374 matches et 16 buts l Clubs en tant qu’entraÎneur : rÊserve de Montpellier (1998-2006), Nantes (2007-2008), Clermont (2009-2012), Nantes (2012-2016) et Reims (depuis 2016) l Distinctions en tant que joueur : champion de France (1983) et vice-champion de France (1985 et 1986) l 5 sÊlections en Êquipe nationale d'ArmÊnie
Bio express
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Michel Der Zakarian revendique son exigence et sa franchise. Pour le moment, sa carrière de joueur et d'entraÎneur lui donne raison. Š Christian Lantenois
de la chance et la santÊ. Quand on a une opportunitÊ, il faut la saisir. J’ai jouÊ très tôt, à 16 ans et demi, mais j’ai mis du temps à devenir titulaire, à 22 ans . Après sept belles annÊes à Nantes, vous partez à Montpellier, oÚ vous restez 18 ans comme joueur puis comme entraÎneur. La fidÊlitÊ, c’est important pour vous ?  J’ai jouÊ à une Êpoque oÚ les effectifs Êtaient moins chargÊs qu’aujourd’hui et il n’y avait pas d’arrêt Bos-
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man (abolition de la limite de joueurs Êtrangers) donc il y avait peu de transferts. Les joueurs qui partaient à l’Êtranger le faisaient tard, vers 27 ans. C’Êtait un football diffÊrent .
Quand avez-vous songÊ à devenir entraÎneur ?  Au dÊbut, je ne pensais pas à ça mais à 22 ans, j’ai passÊ mon premier diplôme d’initiateur, avec d’autres joueurs pros. Ensuite, j’ai passÊ mes diplômes d’entraÎneur en fin de carrière et je suis passÊ dans le staff technique de Montpellier à la fin de ma carrière .
Estimez-vous que les anciens dÊfenseurs font des entraÎneurs dÊfensifs ?  Chacun à sa philosophie de jeu. Au dÊpart, on aspire tous à être bien organisÊ, à savoir bien dÊfendre et assurer une transition. On a tous envie de dÊvelopper un bon football, une bonne maÎtrise collective, un allant et de l’efficacitÊ offensive. Mais il faut avoir des joueurs qui sont compatibles pour pouvoir le rÊaliser . Face aux mÊdias et en public, vous pouvez paraÎtre distant. Quel genre d’entraÎneur êtesvous ?  Je suis un entraÎneur exigeant. S’il n’y a pas d'exigence, ça ne peut pas fonctionner. J’aime bien faire confiance aux joueurs avec lesquels je travaille. Il faut les diriger mais il faut aussi leur faire confiance. Il y a des moments oÚ je peux être colÊrique et très exigeant, mais je peux aussi être tranquille (sourire). J’aime bien dÊlÊguer à mon staff car les joueurs ont besoin d’avoir autre chose qu’un discours. Mais au final, c’est l’entraÎneur qui donne les directives pour travailler, avancer. La philosophie, c’est moi qui la donne dans le travail .
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Comment apprÊciez-vous Reims ? Vous avez dÊjà parlÊ de la frilositÊ du public‌  J’ai ÊtÊ très bien accueilli au club et j’ai un outil de travail, que ce soit BlÊriot ou Delaune, qui est de grande qualitÊ. Au niveau des joueurs, l’effectif est ce qu’il est pour un objectif à atteindre. Le public, dans l’ensemble, est bon car on fait de l’affluence, même si le stade n’a pas ÊtÊ plein une seule fois. Il peut être encore meilleur en encourageant plus son Êquipe et en faisant beaucoup plus de bruit .
Comment gÊrez-vous la nouvelle gÊnÊration ?  Ce qui est difficile, c’est la mÊdiatisation du foot qui est plus importante et peut faire perdre la tête à certains joueurs. L’entourage, aussi, peut-être nÊfaste. C’est plus facile d’Êcouter ses proches, qui vont toujours dans votre sens et vous encensent. On est là aussi pour les aider à progresser et à s’amÊliorer dans tous les domaines .
Comment vivez-vous les critiques dans les mÊdias ?  Les rÊseaux sociaux, je n’y vais jamais. Je lis la presse sportive et je regarde les matches, tout le temps, dès que je peux. Les critiques, elles font partie du mÊtier. On ne peut pas plaire à tout le monde et on ne fait pas que des bonnes choses. Mais il y a parfois des gens qui ne sont là que pour critiquer et livrer des choses nÊgatives. EntraÎner, gÊrer un groupe, ça n’est pas simple, alors que critiquer, c’est facile. Certains devraient venir prendre une Êquipe en main‌ 
Propos recueillis par Simon Ksiazenicki
Après la dÊbâcle en Coupe de France, samedi, face aux amateurs de Sarreguemines (1-2), qui perpÊtue la triste histoire rÊcente du Stade de Reims en Coupe de France (il n'a plus dÊpassÊ les seizièmes de finale depuis 2011), les hommes de Michel Der Zakarian doivent se racheter en championnat. L'annÊe 2017 dÊbutera par un dÊplacement dÊlicat dans l'Ain afin d'affronter Bourg-en-Bresse PÊronnas, vendredi, à 20 h, dans un stade oÚ la neige pourrait s'inviter. Quatorzième, l'Êquipe de l'ancien rÊmois Thomas Gamiette est invaincue depuis sept rencontres. Au match aller, le Stade avait signÊ face au FBBP 01 sa première victoire à domicile (1-0). Seuls Jordan Siebatcheu et Odaïr Fortes devraient manquer à l’appel.
Relever la tĂŞte en championnat
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Cette saison, vous avez dÊjà eu des mots durs à l’Êgard de vos joueurs en public‌  Je leur dis pareil à eux lorsqu’on se retrouve dans le vestiaire. Quand je suis content de mes joueurs, je leur dis, quand je ne suis pas content, je leur dis aussi. S’ils ne prennent pas conscience qu’ils ont fait une mauvaise prestation, c’est qu’ils n’iront pas loin dans leur carrière. Je suis entier, je dis les choses en face. Ça peut plaire ou ne pas plaire à certains, c’est comme ça .