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Unemission SAR nes’improvisepas Les moyens dévolus à la mission Search and rescue (SAR) sont régulièrement sollicités pour renforcer ou suppléer les moyens de secours civils. L’expérience montre que la pratique de la médecine d’urgence dans un environnement aéronautique particulier demande, aux personnels santé embarqués, une préparation et une capacité d’adaptation importantes. Un médecin et un infirmier font part de leur expérience.
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La réussite d’une Évacuation sanitaire (EVASAN) aérienne dépend souvent de la qualité de la mise en condition du blessé avant son transport. Cette modalité n’est pas toujours remplie. Il est parfois nécessaire de réaliser des gestes techniques après l’hélitreuillage du patient, ne serait-ce qu’à cause d’un temps contraint sur zone pour des raisons d’autonomie de l’hélicoptère. Cette préparation se fait quelquefois sans être accompagné d’un infirmier. L’entretien des compétences, allié à des entraînements en vol, sont probablement les clefs d’une prise en
charge sereine, excluant toute improvisation. Par ailleurs, la connaissance du vecteur est un atout pour conseiller les donneurs d’ordre. En effet, le poids et la taille de l’hélicoptère ne lui permettent pas de se poser dans tous les hôpitaux. En fonction du type de blessure, nous devons décider du centre de soins le mieux adapté pour écourter au maximum les délais de transfert de la victime.
médicale de s’installer et de travailler à bord, tout en garantissant une prise en charge efficace de la victime.
Une des difficultés est d’arriver sur le lieu d’intervention en pleine possession de ses moyens. Lorsqu’on passe plusieurs heures en vol avec les turbulences, la chaleur et les odeurs de carburant, avant d’être hélitreuillé sur un bateau pour secourir une victime située au fond de la cale, quelques secondes sont nécessaires pour reprendre ses esprits et être efficace à 100 %. Les entraînements réguliers avec les équipages permettent d’acquérir une certaine aisance en vol et lors des mises à terre, d’identifier les difficultés liées au vecteur aéronautique et d’adapter en permanence le matériel et les procédures Mission SAR par Caracal d’intervention.
L’hélicoptère n’est pas spécifiquement conçu pour être médicalisé. À chaque alerte, nous devons y installer le matériel du service médical pour le transformer en version sanitaire. Le lot de secours doit être bien étudié, qualitativement et quantitativement, pour répondre aux impératifs de poids et de volume de la soute et permettre à l’équipe
Même si chaque mission est différente, ces acquis facilitent considérablement les interventions en réduisant les facteurs anxiogènes. La mission SAR est contraignante en termes de préparation, de temps passé à l’entraînement et en astreinte, mais chaque mise en alerte apporte son lot d’adrénaline et de satisfaction qui compense les efforts qu’elle impose.
Médecin en chef Patrick Causse Le Dorze Infirmier de classe normale Sylvain Goyet Base aérienne de Cazaux
Actu Santé - N°
117 - mai - juin 2010
© BA 120
a mission SAR est censée s’adresser à des aéronefs en perdition. Certes, il peut s’agir d’avions militaires ou civils, mais on imagine avoir affaire à des personnels médicalement suivis. Les expériences récentes montrent que les moyens SAR peuvent être engagés dans le cadre de missions de service public, ce qui a pour effet d’ouvrir très largement l’éventail des pathologies et des types de patients. Matériel et médicaments doivent être dimensionnés pour couvrir ce large spectre. Cela s’ajoute aux contraintes spécifiques du transport sanitaire héliporté qui se caractérise par sa rapidité mais souvent aussi par son inconfort du fait de l’exiguïté, des mouvements de l’hélicoptère ou par manque de lumière.
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