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YEMI ALADE

AFRICAN QUEEN

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Yemi Alade, née le 13 mars 1989 à Abia, au Nigéria. Je suis une auteure-compositrice et chanteuse d’afropop.

Vous avez voyagé dans le monde entier. Quels sont vos 3 moments les plus mémorables ? Waouw, c’est une sacrée question ! Je vais commencer par l’un de mes plus anciens : Mon premier concert à Paris, l’un des tout premiers en Europe. C’était au Trianon. Cela a marqué le départ de mon European Tour et ce fut incroyable pour moi ! Le second souvenir le plus mémorable a eu lieu cette année 2022. Quand je suis allée à Porto Rico pour un show strastophérique de 30 000 personnes ! 3 minutes après ma performance, les gens continuaient de crier « Yémi ! Yémi ! ». Je ne comprenais pas ce qui se passait, c’était un moment suspendu dans le temps, particulièrement excitant et que je chérirai précieusement pour de longues années. Enfin, mon souvenir numéro 1 est d’avoir fait partie de l’album qui a gagné un Grammy, aux côtés d’Angélique Kidjo, en 2022.

Quelle est la place de Paris dans votre cœur ? J’adore Paris ! Je pense que j’ai été préparée pour Paris toute ma vie. À l’école secondaire, au Nigéria, j’étais l’une des rares étudiantes qui avaient décidé d’étudier le français. J’aime cette langue. Et maintenant que j’ai l’opportunité de voyager à travers le monde, je viens ici aussi souvent que possible. J’aime l’architecture, les gens, la gastronomie. Mais j’aime surtout la façon que les Français ont d’apprécier la culture, c’est un très grand pays de culture ! Je me sens à la maison quand je suis à Paris.

Depuis quelques années, on aperçoit de nombreuses collaborations entre artistes Naijas et francophones. Quel est votre sentiment à propos des artistes français ? La seule différence est la langue, mais le feeling reste le même. C’est comme être à la maison. En réalité, comme je le dis souvent, lorsqu’il s’agit de musique, nous évoquons un tout autre monde. Nous sommes tous les mêmes et notre seule langue est la musique. Je peux ressentir des frissons en écoutant un artiste francophone ou hispanophone, sans même comprendre un mot et, a contrario, ne ressentir aucune émotion en écoutant un artiste anglophone. Selon moi, la musique met tout le monde d’accord et fait sauter la barrière des langues.

“ Être un role model est parfois lourd à porter. [...] Je suis un être humain, alors permettez-moi de faire des erreurs.”

Mais votre français est très correct, vous pourriez presque tenter de chanter dans la langue de Molière (rires) ? On n’y est pas encore (rires) ! Comme je le disais précédemment, j’ai un peu appris à l’école. Puis, en grandissant, j’ai poursuivi à l’université. Et désormais, à chaque fois que je viens en France, j’essaye de tenir des conversations en français et de parler à un maximum de personnes afin de m’améliorer. Mais merci pour le compliment.

Êtes-vous consciente de jouer une place centrale dans la représentation des femmes africaines à travers le monde ? C’est très important pour moi ! Dès le premier jour de ma carrière, j’ai compris que j’avais un rôle de représentation pour les femmes. La représentation est fondamentale. Les petites filles à l’école, lorsqu’elles surfent sur internet ou qu’elles zappent la télévision du salon, elles savent qu’elles peuvent devenir moi et même faire encore mieux que moi !

Ce n’est pas trop lourd à porter ? Être un role model est, effectivement, parfois lourd à porter. Mais je dis toujours aux gens que je suis un être humain, que je fais et ferai des erreurs, alors permettez-moi de faire des erreurs. Mais pour les bonnes choses que je fais, servez-vous, puisez-y toute l’inspiration nécessaire !

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? La culture. Je pense également à la Terre Mère.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Coumba, je suis Malienne et je suis la créatrice de la marque COCHADY.

Racontez-nous la genèse de COCHADY... Mon père a appris le métier de couturier au Mali, il a exercé ce métier quand il est arrivé en France dans les années 80. Pour ma part, ça n’a pas été une évidence de suite parce que j’ai fait un tas de choses avant, mais j’ai grandi avec cette image de lui sur sa machine à coudre et je pense que c’était un peu ma destinée. La mode a toujours fait partie de ma vie, j’aimais customiser, retravailler les vêtements que j’avais dans ma garde de robe. J’ai toujours eu cette petite fibre de créativité dans ce domaine. Ça part d’une réelle passion et j’ai fini par en faire mon métier. J’ai mis du temps à lancer la machine, j’ai eu des doutes, la peur de me jeter à l’eau. Par la suite, j’ai commencé, j’ai fait des erreurs, j’ai arrêté, j’ai recommencé… Et finalement, je suis heureuse d’avoir entrepris cette aventure. J’en apprends tous les jours, je rencontre des personnes géniales. C’est un plaisir de voir mes idées, mes gribouillages (le dessin n’est pas mon fort), les patronages, les prototypes prendre forme. Je reçois tellement de positivité que j’en oublie la difficulté (on ne le montre pas mais c’est dur aussi).

COUMBA DIARRA

FONDATRICE DE COCHADY

D’ailleurs, je me permets de profiter de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui me soutiennent au quotidien, ça me donne sincèrement beaucoup de force. J’ai lancé COCHADY en pleine crise sanitaire, comme tout le monde je ne m’y attendais pas. Malgré tout et grâce à Dieu, elle continue de se développer et j’en suis hyper fière !

Comment décririez-vous l’ADN de votre marque ? COCHADY allie élégance et modernité. Elle met l’accent sur la mise en valeur de la femme à travers le détail, en particulier les épaulettes. J’aime également utiliser des matières spécifiques, jouer avec le volume, les asymétries. Apporter une touche de différence sur les vêtements les plus simples. Tous mes modèles sont confectionnés à Paris. Je suis quelqu’un de perfectionniste, j’aime le travail propre et bien fait et c’est un gage de qualité. Je veux que mes modèles soient durables donc je suis très pointilleuse sur le choix du tissu, l’endroit de confection et la manière de faire. L’atelier avec lequel je travaille est à 2 pas de chez moi. Je garde un œil constant sur tout le processus de fabrication.

Votre spécificité est au niveau des épaulettes. Comment vous est venue cette idée de vous démarquer de la sorte ? La première fois que j’ai porté une veste à épaulettes, j’ai eu un sentiment de hauteur, de force et de puissance... Cette allure qu’elles ont le pouvoir d’apporter à une silhouette m’émerveille… Je n’y crois pas mais si je pouvais me réincarner, je serais une paire d’épaulettes (rires). C’était donc une évidence pour moi qu’elles fassent partie quasi intégrante de mon image de marque. A l’époque, elles étaient uniquement réservées aux hommes donc c’est aussi pour moi un symbole d’égalité. Égale, forte, puissante… C’est la femme d’aujourd’hui.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je puise mes inspirations dans la vie de tous les jours, mes voyages... Il y a beaucoup trop de choses qui m’inspirent, si je dis tout vous allez rire… Il y a certains créateurs que j’aime beaucoup aussi. Mais je veux, lorsque l’on regarde mes modèles, que l’on voit COCHADY et non l’inspiration de…

À qui s’adresse COCHADY ? Quelle est votre gamme de prix ? COCHADY s’adresse à la femme de caractère qui ose et n’a pas froid aux yeux. Parce que si vous portez du COCHADY, vous ne passerez pas inaperçue. Les prix sont de milieu de gamme. Les coûts de production en France sont élevés surtout lorsqu’on produit en petite série. J’essaie vraiment d’offrir un produit de qualité avec des finitions impeccables et qui soit le plus accessible possible.

Comment se procurer des pièces COCHADY ? Vous pourrez retrouver la collection COCHADY sur le site internet www.cochady.com et nous suivre sur l’Instagram / Facebook / TikTok @cochady. J’organise aussi des pop-up stores dès que j’en la possibilité.

Originaire du Mali, que cela représente-t-il pour vous ? Le Mali c’est la terre de mes parents, de mes ancêtres. Les Maliens sont des personnes simples, gentilles, respectueuses, accueillantes et je suis fière d’être Malienne. J’aimerais, bien plus tard, créer une collection qui représenterait ma double culture.

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