Stevenson-tresor

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n’en restait que six, il était également clair que ceux de la cabine n’avaient pas un besoin immédiat de ma présence. Il me prit tout à coup la fantaisie d’aller à terre. En un clin d’œil, je m’esquivai par-dessus bord et me blottis à l’avant du canot le plus proche, qui démarra presque aussitôt. Personne ne fit attention à moi, sauf l’aviron de proue, qui me dit : – C’est toi Jim ? Baisse la tête. Mais Silver, dans l’autre canot, tourna vivement la tête et nous héla pour savoir si c’était moi. Dès cet instant, je commençai à regretter ce que j’avais fait. Les équipes luttèrent de vitesse pour gagner la côte ; mais l’embarcation qui me portait, ayant quelque avance et étant à la fois la plus légère et la mieux manœuvrée, dépassa de loin sa concurrente. Et l’avant du canot s’étant enfoncé parmi les arbres du rivage, j’avais saisi une branche, sauté dehors et plongé dans le plus proche fourré, que Silver et les autres étaient encore à cinquante toises en arrière. – Jim ! Jim ! l’entendis-je appeler. Mais vous pensez bien que je ne m’en occupai pas. Sautant, me baissant et me frayant passage, je courus droit devant moi jusqu’au moment où la fatigue me contraignit de m’arrêter. 135


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