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ouvrit en tremblant. Il en retira des papiers qui étaient dans un état déplorable. Il s’avança vers Bonard, les lui mit à deux pouces du visage, et lui dit d’une voix étouffée par l’émotion : – Malhonnête ! Scélérate ! Vous avoir perdu les papers à moi ! Voyez, voyez, grosse malheureuse. Les sketches (dessins) de tous mes fabrications ! Les comprennements de tous mes machines ! Quoi je férai à présent ? Quoi je présenterai à mes amis d’Angleterre ? Bonard, qui le considérait comme un fou, ne se fâcha pas des injures ni de la colère injuste de l’Anglais. Il regarda les papiers à mesure que M. Georgey les déployait, et dit avec calme : – Il n’y a pas de mal, Monsieur l’Anglais, ce ne sera rien ! Il ne s’agit que de faire sécher tout cela ; il n’y paraîtra, seulement pas. Je vais appeler ma femme, elle vous donnera un coup de main. L’ANGLAIS. – Arrêtez ! Moi savais pas vous étiez lé mari de Madme. Une minute, s’il vous plaisait. Jé voulais mes habits sur mes épaules et mon inexpressible sur mes jambes. Jé vous démandais des excuses, jé savais pas Madme était votre femme. En vérité, j’étais bien repenti. Tout en parlant, M. Georgey s’était habillé ; il attendit en grelottant l’arrivée de Mme Bonard, que son 37


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