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tous ses ennemis. LE BRIGADIER. – Pardonner à l’assassin de mon frère et de mon ami, c’est, je le crains, au-dessus de mes forces. LE CURÉ. – Vous y arriverez, mon ami, quand vous aurez sous les yeux l’exemple de la charité inépuisable de celle que vous nommiez tout à l’heure la sainte Caroline. LE BRIGADIER. – Oui, monsieur le curé, oui ; vous lui direz qu’elle me rendra meilleur, que j’ai besoin de son aide pour le devenir. LE CURÉ. – Je le lui dirai, mon ami ; mais je crois qu’elle ne vous trouve pas trop mauvais tel que vous êtes. Le médecin, si impatiemment attendu, arriva enfin. Il prit la main du blessé, se rapprocha pour écouter sa respiration et examina la blessure. « Le visage n’est pas mauvais, dit-il ; tout dépend de la profondeur de la plaie. S’il n’y a pas de prédisposition morbide, nous pourrons arriver à une solution heureuse. » LE CURÉ. – Monsieur Tudoux, de grâce, dissipez nos incertitudes sans perdre de temps, et pansez la plaie du pauvre Gribouille.

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