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– Quoi que ce soit, oui, répondit Valentine effrayée de tant d’audace. Bénédict promenait un regard grave sur ce salon élégant et spacieux, sur ces glaces limpides, sur ces parquets luisants, sur mille recherches de luxe dont l’usage même était ignoré encore à la ferme. Ce n’était pas la première fois qu’il pénétrait dans la demeure du riche, et son cœur était loin de se prendre d’envie pour tous ces hochets de la fortune, comme eût fait celui d’Athénaïs. Mais il ne pouvait s’empêcher de faire une remarque qui n’avait pas encore pénétré chez lui si avant ; c’est que la société avait mis entre lui et Mlle de Raimbault des obstacles immenses. « Heureusement, se disait-il, je puis braver le danger de la voir sans en souffrir. Jamais je ne serai amoureux d’elle. » – Eh bien, ma fille, veux-tu te mettre au piano, et continuer cette romance que tu m’avais commencée tout à l’heure ? C’était un ingénieux mensonge de la vieille marquise pour faire entendre à Bénédict qu’il était temps de se retirer à l’office. – Bonne-maman, répondit Valentine, vous savez que je ne chante guère ; mais vous qui aimez la bonne musique, si vous voulez vous donner un très grand 112


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