Malot-femme

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de décider s’ils veulent ou ne veulent pas revoir leur mère : pour moi, leur réponse est certaine, et je ne vous cache pas que c’est sur eux que je compte pour ramener mon mari et lui faire reprendre sa position à Paris, près de vous et dans le monde, qu’un coup de désespoir, c’est-à-dire de folie, lui fait abandonner. Elle prononça ces derniers mots simplement, mais cependant en les soulignant de manière à bien dire à M. Charlemont : « Si vous tenez à votre Jacques, voilà le moyen de l’avoir. » M. Charlemont, sans rien répliquer, reporta ces paroles à Fourcy. – C’est bien, dit celui-ci, nous partirons ce soir même ; rien ne me retient à Paris ; à Odessa, je saurai me défendre et défendre les enfants s’il le faut. – Emmèneras-tu donc les enfants sans qu’ils fassent leurs adieux à leur mère ? dit M. Charlemont. Fourcy le regarda avec inquiétude, longuement. – Elle peut mourir. Pense à la responsabilité dont tu te chargerais, celle que tu prends est déjà terriblement lourde. Il ne faut pas que tes enfants puissent t’adresser un reproche. Il ne faut pas que tu puisses t’en adresser toi-même. Après tout elle est leur mère. – C’est là leur malheur, hélas ! – Sans doute, mais quelle que soit sa faute, cette faute n’empêche pas qu’elle ait été bonne et dévouée 410


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