Leblanc-cristal

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parvenir à la chambre de Daubrecq ? Daubrecq ayant éteint la lumière, Lupin patienta encore une heure, puis, à tout hasard, il installa son échelle de corde, et ensuite il prit son poste au palier du deuxième. Il n’eut pas à se morfondre. Une heure plus tôt que la veille, on essaya d’ouvrir la porte du vestibule. La tentative ayant échoué, il s’écoula quelques minutes de silence absolu. Et Lupin croyait que l’on avait renoncé quand il tressaillit. Sans que le moindre grincement eût effleuré le silence, quelqu’un avait passé. Il ne l’eût pas su, tellement le pas de cet être était assourdi par le tapis de l’escalier, si la rampe que, lui-même, il tenait en main, n’avait pas frémi. On montait. Et, à mesure que l’on montait, une impression de malaise envahissait Lupin : il n’entendait pas davantage. À cause de la rampe, il était sûr qu’un être s’avançait, et il pouvait compter par chacune des trépidations le nombre des marches escaladées, mais aucun autre indice ne lui donnait cette sensation obscure de la présence que l’on éprouve à distinguer des gestes qu’on ne voit pas, à percevoir des bruits que l’on n’entend point. Dans l’ombre pourtant, une ombre plus noire aurait dû se former, et quelque chose eût dû, tout au moins, modifier la qualité du silence. Non, c’est à croire qu’il n’y avait personne. 105


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