Leblanc-comtesse

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d’une conversation que Raoul a eue avec Godefroy d’Étigues le jour où il s’est présenté au château. Ma mort ne faisait pas de doute pour eux. Mais Raoul n’en voulait pas moins que l’on prît contre moi, morte, toutes les précautions possibles. Donc, il observe, il guette, il monte la garde autour du château, il interroge les paysans. – Et Dominique te laisse quand même venir ? – Oui, mais durant une heure seulement. Un coup de main hardi, rapide, la nuit, et aussitôt la fuite. – Et c’est ce soir ? – Ce soir de dix à onze. Raoul occupe un pavillon de garde, isolé, non loin de la vieille tour où Beaumagnan m’avait fait conduire. Ce pavillon, à cheval sur le mur d’enceinte, n’a du côté de la campagne qu’une fenêtre au rez-de-chaussée, et pas de porte. Pour y pénétrer, si les volets sont clos, il faut franchir le grand portail du verger et rejoindre la façade intérieure. Les deux clefs seront, ce soir, sous une grosse pierre, près du portail. Raoul étant couché, on le roulera dans son matelas et dans ses couvertures qui sont larges, et on l’emportera jusqu’ici. À l’instant même, départ. – C’est tout ? Joséphine Balsamo hésita, puis répondit nettement : – C’est tout. 362


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