Girardin-Jeannot

Page 17

n’être point mouillé par la pluie. » J’ai ri aussi, et puis il m’a plongée trois fois dans la vague, et puis c’était fini, et j’avais envie de danser. Maman m’a promis d’écrire à papa que je m’étais conduite comme une bonne petite fille. Elle m’a promis encore de m’aider à coudre le nouveau costume de Lili. Pour me désennuyer, elle m’a menée après déjeuner à une espèce de ferme qui est à deux pas de notre chalet ; dans cette promenade, tout m’amusait, même de patauger, même de recevoir des ondées dans le cou. Maman m’a dit que, quand on avait le cœur content, on voyait toujours le bon côté des choses. Je tâcherai d’avoir le cœur content le plus souvent possible. À la ferme, dans une espèce de grange, il y avait des lapins, mais, tu sais, Michon chéri, des lapins vivants ! Ah ! des lapins comme ceux que nous avons vus souvent à la devanture des fruitiers, pendus la tête en bas, ou bien des lapins vivants, ce n’est pas du tout la même chose. Oh ! si tu avais été là avec moi pour les voir sauter, s’asseoir pour friser leur moustache, faire aller leurs oreilles, et me regarder d’un air éveillé ! D’abord ils avaient un peu peur de moi, mais la fermière m’a dit : « Donnez-leur des carottes, mademoiselle, et vous verrez ». Elle m’a montré un panier où il y avait des carottes, et j’en ai donné à mes petits amis. Car je puis bien dire que ce sont maintenant 17


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.