Galopin-sergent

Page 293

Vers le milieu de l’après-midi, l’Empereur, persuadé que Ney avait exécuté les ordres qu’il lui avait transmis par l’intermédiaire du général Flahaut, s’était mis en marche. Nous arrivâmes à proximité de Ligny où un terrible combat s’engageait. Nous parvînmes à nous emparer de ce village, l’ennemi le reprit, nous le lui enlevâmes et les Prussiens commençaient à faiblir, quand on annonça qu’une colonne de trente mille hommes s’avançait sur Fleurus. On sut peu après que cette colonne était celle du comte d’Erlon. Alors, l’ordre de marcher en avant nous est donné de nouveau. Un ravin s’ouvre devant nous. Nous le passons appuyés par les cuirassiers de Milhau. Nous nous élançons à la baïonnette sur les réserves de l’ennemi, et le centre de sa ligne est traversé. Blücher, se voyant ainsi entamé, arrive pour nous arrêter, mais sa cavalerie est culbutée et lui-même, enveloppé dans une terrible charge de nos cuirassiers, est renversé de cheval et demeure sur le champ de bataille, confondu avec les morts et les blessés. Il parvint cependant, à la faveur de la nuit, à s’enfuir, tout meurtri par les sabots des chevaux... Notre régiment avait vaillamment combattu et le 2e grenadiers se trouvait une fois encore terriblement éprouvé. J’avais eu la chance de ne pas être blessé, bien que j’eusse, je puis le dire, vigoureusement payé de ma 293


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.