erckmann-conscrit

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« Est-ce que vous n’êtes pas le nommé Christian Zimmer, canonnier au 2e d’artillerie à cheval ? – Faites excuse, vaguemestre, j’ai cet honneur. – Eh bien, voici quelque chose pour vous », dit-il en lui remettant un petit paquet avec une grosse lettre. Zimmer était stupéfait, n’ayant jamais rien reçu ni de chez lui ni d’ailleurs. Il ouvrit le paquet – où se trouvait une boîte –, puis la boîte, et vit la croix d’honneur. Alors il devint tout pâle, ses yeux se troublèrent, et un instant il appuya la main derrière lui sur la balustrade ; mais ensuite il cria : Vive l’Empereur ! d’une voix si terrible que les trois salles en retentirent comme une église. Le vaguemestre le regardait de bonne humeur. « Vous êtes content ? dit-il. – Si je suis content, vaguemestre ! il ne me manque plus qu’une chose. – Quoi ? – La permission de faire un tour en ville. – Il faut vous adresser à M. Tardieu, le chirurgien en chef. » Il descendit en riant, et, comme c’était l’heure de la visite, nous montâmes, bras dessus, bras dessous, demander la permission au major, un vieux à tête grise 216


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