Dumas-Savoie-1

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précédemment envoyés par Charles Quint à Henri II, signés des plénipotentiaires espagnols, allemands et anglais, revêtus du sceau de l’empire. L’empereur jeta les yeux sur ces contrats politiques, et comme s’il eût deviné qu’une année à peine s’écoulerait avant qu’ils fussent rompus, il les déposa sur une grande table couverte d’un tapis noir et, prenant le bras de l’amiral pour que celui-ci l’aidât à regagner sa place : – Monsieur l’amiral, dit-il, n’est-ce pas un miracle de la Providence qui permet que je m’appuie aujourd’hui, moi faible et retiré du monde, sur le bras qui, au plus fort de ma puissance, a failli me renverser ? – Oh ! sire, répondit l’amiral, il n’y avait qu’un homme qui pût renverser Charles Quint, c’était Charles Quint lui-même et, s’il nous a été donné à nous autres pygmées de lutter contre un géant, c’est que Dieu voulait surabondamment prouver au monde notre faiblesse et votre puissance. Charles Quint sourit. Il était évident que le compliment ne lui déplaisait point venant d’un homme comme l’amiral. Cependant, s’asseyant et étendant la main pour faire signe à Coligny de s’asseoir aussi : – Assez, dit-il, assez, amiral ! Je ne suis plus 284


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