Dumas-Monsoreau-3

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– Ah ! te voilà, Hérode ! te voilà, païen ! te voilà, Nabuchodonosor ! dit Gorenflot sans transition aucune et en appuyant ses épaisses mains sur ses hanches. Le roi sembla surpris. – Est-ce à moi, dit-il, que vous parlez, mon frère ? – Oui, c’est à toi que je parle ; et à qui donc ? Peuton dire une injure qui ne te soit pas convenable ? – Mon frère... murmura le roi. – Bah ! tu n’as pas de frère ici. Voilà assez longtemps que je médite un discours... tu l’auras... Je le divise en trois points, comme tout bon prédicateur. D’abord tu es un tyran, ensuite tu es un satyre, enfin tu es un détrôné ; voilà sur quoi je vais parler. – Détrôné ! mon frère... dit avec explosion le roi perdu dans l’ombre. – Ni plus, ni moins. Ce n’est pas ici comme en Pologne, et tu ne t’enfuiras pas... – Un guet-apens ! – Oh ! Valois, apprends qu’un roi n’est qu’un homme, lorsqu’il est homme encore. – Des violences, mon frère ! – Pardieu ! crois-tu que nous t’emprisonnions pour te ménager ? 346


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