Alexandre Dumas - Dieu dispose I.

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et si ta vie est aussi large que ton esprit. Je suis trop riche, tu le sais, Samuel ; riche pour deux, riche pour plusieurs. – Halte-là ! interrompit Samuel. Je te remercie de m’offrir ; mais je n’en suis pas encore à demander. Je sais que tout dépend de la somme, et que la plupart de ceux qui s’offenseraient d’un écu jeté ne se feraient aucun scrupule d’accepter une fortune comme la tienne. Mais je ne suis pas fait comme les autres. Et d’ailleurs, ajouta-t-il d’un ton significatif, tu sais que je suis de ceux qui disent : « Tout ou rien ! » – Ne t’emporte pas, dit amicalement Julius, et ne m’en veux pas de t’avoir parlé comme à un frère. Laissons de côté mon argent ; mais si je puis, par la position que j’occupe, t’être bon à quoi que ce soit, permets-moi de t’offrir mes services et de me mettre à la discrétion de notre vieille amitié. – J’accepte, dit Samuel en lui tendant la main, et j’userai de toi à l’occasion. Quant à l’argent, ce n’est pas seulement par fierté que je refuse ; mais j’ai ce qu’il me faut. Je ne manque de rien ici. Jusqu’à présent, je n’ai pas mis ma vie dans les choses matérielles, et, à tout prendre, je ne suis pas plus mal qu’un autre. Veuxtu que je te montre ma maison ? – Voyons, dit Julius.

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