Dumas-Berthe

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– Ma foi ! chevalier, dit Hans, passer le premier ou le second, cela m’est absolument égal, et si vous tenez à passer le premier... – Non pas, non pas, dit Wilbold ; je maintiens les choses comme il a été convenu. Gardez vos rangs, messieurs. Hans, ce soir ; le chevalier Torald, demain, et ainsi donc... » Il remplit son verre et le leva. « À la santé des conjureurs d’esprits ! » dit-il. Chacun fit raison au baron. Mais celui-ci s’aperçut, à son grand étonnement, que la main du chevalier Hans tremblait en portant son verre à sa bouche. « C’est bien, dit Wilbold ; après le dîner nous partirons. » Le pauvre chevalier Hans était pris comme une souris dans une souricière. Il avait d’abord, en s’engageant à entreprendre l’affaire, cru s’en tirer par une de ses fanfaronnades habituelles : il comptait faire semblant d’entrer dans le château et passer la nuit aux environs, puis le lendemain raconter tout à loisir le combat terrible qu’il avait livré aux esprits. Mais il n’en était plus ainsi, l’affaire avait pris, grâce au défi porté par le chevalier Torald, un caractère de gravité qui indiquait à Hans que, soit par son ami, soit par son rival, il ne serait plus perdu de 59


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