Dumas-Berthe

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servirez de plastron à tout le monde. Je veux pourtant essayer de vous donner une leçon, qui pourra avoir une influence matérielle qui vous corrigera : je vais vous offrir une paire d’ailes, qui vous aideront à rechercher la vérité. Elles ne dureront que quelques heures, mais, par leur moyen, vous serez à même de juger combien l’amour-propre est malséant, en le voyant chez les autres. Tiny tressaillit, car elle sentit des ailes lui pousser aux épaules et l’enlever de terre. Quoique assez effrayée d’abord de leur vitesse, elle commença bientôt à jouir de la nouvelle et agréable sensation de se trouver transportée dans les airs ; elle ferma ses ailes, et descendit au milieu d’une touffe superbe de fleurs sauvages, tout auprès d’un gros hibou qui, probablement, s’était égaré au grand jour. – Qui êtes-vous ? dit-il d’une voix enrouée, en essayant de la distinguer, malgré le soleil qui l’aveuglait. – S’il vous plaît, monsieur, répondit-elle, je suis une petite fille. – Oh ciel ! quoi ! seulement une petite fille ? dit-il ; je pensais que vous étiez un oiseau. Cependant vous avez des ailes ? – Oui, monsieur, j’ai des ailes, dit-elle humblement, 213


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