Choquette-Claude

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pas distrait de l’attelage et pour Claude ça allait toujours trop vite. C’était une parcelle de ses rêves qui s’accomplissait ; car il s’était si souvent représenté dans ses songes endormis ou éveillés des courses semblables à travers champs, doucement à côté de Fernande. Et subitement, dans de longs silences, comme pour mieux jouir de l’accord mystérieux qui semblait exister entre elle et lui, pour faire plus longtemps durer cette promenade exquise, il restait muet : il n’osait même pas remuer non plus à cause de cet autre sentiment qui l’agitait où se mêlaient le désir fou et la crainte affreuse d’un contact de leurs mains, d’un frôlement de leurs habits... ... De quoi se mêle-t-il donc, ce p’tit Louis ? Voyant que les chevaux n’avançaient plus que pas à pas, en broutant ici et là des épis de mil, il avait saisi leurs rênes et s’était mis à les conduire grand train, les gourmandant. Oh ! il devrait bien s’occuper de ce qui le regarde, n’est-ce pas ? Claude avait même fort envie de le lui dire, puisqu’il ne comprenait pas le regard agacé qu’il lui jetait de travers, mais il n’osait point. Car qui avait pensé à se plaindre que ça n’allait pas assez vite ? Pas Claude, toujours, qui ne s’apercevait seulement pas que la charrette menaçait de chavirer à tout moment sur les rebords des fossés... Fernande peut-être ? pourtant, 199


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