Adieu

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Le vieux médecin leva les yeux au ciel. – Adieu, monsieur, dit monsieur d’Albon en serrant la main du vieillard. Mon ami m’attend, vous ne tarderez pas à le voir. – C’est donc bien elle, s’écria Sucy après avoir entendu les premiers mots du marquis d’Albon. Ah ! j’en doutais encore ! ajouta-t-il en laissant tomber quelques larmes de ses yeux noirs, dont l’expression était habituellement sévère. – Oui, c’est la comtesse de Vandières, répondit le magistrat. Le colonel se leva brusquement et s’empressa de s’habiller. – Hé ! bien, Philippe, dit le magistrat stupéfait, deviendrais-tu fou ? – Mais je ne souffre plus, répondit le colonel avec simplicité. Cette nouvelle a calmé toutes mes douleurs. Et quel mal pourrait se faire sentir quand je pense à Stéphanie ? Je vais aux Bons-Hommes, la voir, lui parler, la guérir. Elle est libre. Eh ! bien, le bonheur nous sourira, ou il n’y aurait pas de Providence. Croistu donc que cette pauvre femme puisse m’entendre et ne pas recouvrer la raison ? – Elle t’a déjà vu sans te reconnaître, répliqua doucement le magistrat, qui, s’apercevant de l’espérance exaltée de son ami, cherchait à lui inspirer 57


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