Anet-Ariane

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– Vraiment, vous êtes cruelle, cette précision est affreuse !... – Eh bien, je fixerai cela moi-même. Ce sera deux fois par semaine, une heure. Telles sont vos conditions... C’est cher... J’y réfléchirai... Au revoir... Il la retint : – Un mot encore... Je vais changer de logement. Oui, je n’étais pas bien chez moi. Une maison trop bruyante. Et puis j’y ai vécu longtemps. Elle est pleine de souvenirs... Savez-vous que je ne puis pas vivre avec des souvenirs autour de moi ? Ils m’assaillent... Je suis un malade, Ariane Nicolaevna, comprenez-le bien. Alors j’ai loué une petite maison dans le faubourg, très tranquille, isolée, la petite maison qui appartient à Léon, oui, au suisse de l’hôtel de Londres... Je l’ai pour moi seul... Déjà Michel Ivanovitch s’éloignait, appuyé sur sa canne, traînant la jambe. Le souper réunit une dizaine de personnes sur une terrasse du restaurant. Ariane et Olga étaient les deux seules jeunes filles. On y voyait Paul Paulovitch et le grand jeune homme blond qui avait rejoint Ariane dans la rue, ce même matin à cinq heures, alors qu’elle sortait de l’hôtel de Londres. Ce soir-là, le favori

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